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Ballon d’essai de la politique antisociale : la Grèce

lundi 29 avril 2013

Nouveau coup dur pour les Grecs. Pour obtenir une nouvelle tranche d’aide de l’Union européenne et du FMI, le pays, exsangue financièrement, a été contraint d’accepter les conditions fixées par les créanciers. Au terme d’un débat houleux au parlement dimanche soir, la loi a été finalement adoptée par 168 voix pour, 123 voix contre et une abstention. Cette loi, qui ne comporte qu’un article dont l’objet est de contraindre les députés à voter l’ensemble des dispositions, prévoit encore plus d’austérité. Mais permet le déblocage d’une nouvelle tranche de 8,8 milliards d’euros des prêts consentis au pays par l’UE et le FMI, sur un total de 240 milliards d’euros.

15.000 fonctionnaires sur le carreau. D’ici fin 2014, 15.000 fonctionnaires vont être renvoyés, dont 4.000 en 2013. Cette mesure inédite devrait s’appliquer aux fonctionnaires sanctionnés pour corruption ou incompétence, ceux poussés au départ volontaire à la retraite ou aux victimes de suppression de poste après la fermeture de dizaines d’organismes publics.

Élargissement de l’ouverture à la concurrence. L’article voté prévoit également l’ouverture à la concurrence de nouvelles professions et des facilités de paiement, néanmoins sous de strictes conditions, pour permettre à l’Etat de récupérer des milliards d’euros d’arriérés d’impôts et de cotisations sociales auprès des ménages ou d’entreprises endettés. Le PMU a par exemple déposé une offre, comme il en avait affiché depuis longtemps l’intention, pour participer à la privatisation des paris hippiques grecs, a-t-on appris samedi.

Le smic baissé à 490 euros mensuels. Un amendement déposé "à la dernière minute" selon les partis d’opposition, par Yannis Stournaras le ministre des Finances, valide une nouvelle baisse du smic grec de 580 euros mensuels à 490 euros. Le salaire minimum mensuel avait fortement chuté en 2012, passant de 862 euros à 580 euros. Cette nouvelle baisse ne va pas améliorer le quotidien des Grecs, dans un pays où 27% de la population active est au chômage.

Ces lourds sacrifices sociaux sont prétendument justifiés par un déficit public réduit en 2012 à 6%, bien loin des 15,8% de 2009, au démarrage de la "crise grecque", et meilleur que son objectif de 6,6%. En décembre 2012, la Grèce a réussi à racheter près de 30 milliards de ses obligations à ses créanciers privés. Deux opérations qui ont réduit la dette du pays à 156,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2012, contre un pic de 170,3% en 2011. Mais en 2014, la dette pourrait s’envoler à 190% du PIB, selon les estimations, si rien n’est fait... De quoi laisser planer le doute sur un nouveau tour de vis financier.

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