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A bas le racisme contre les noirs d’Amérique du sud

jeudi 26 mai 2011

Le racisme dont souffrent les 150 millions de noirs en Amérique Latine et dans les Caraïbes persiste malgré une batterie de traités internationaux, de proclamation et de dénonciations.

Dans les pays d’Amérique Latine et de la Caraïbe où les Noirs représentent 30% des habitants, la situation est encore pire qu’aux USA. Aux très rares postes de responsabilité politique et dans les entreprises qu’ils occupent s’ajoutent des chiffres de marginalisation qui sont indiscutables.
On estime que 90% d’entre eux sont pauvres, ont un accès aux emplois moins rémunérés et présentent les niveaux d’éducation très faibles.

La population afro latine et afro caribéenne a une “forte densité, mais peu de résonnance”, en plus d’être grandement discriminée, indique une enquête de la Commission Économique pour l’Amérique Latine et la Caraïbe
(Comisión Económica para América Latina y el Caribe).

La plus grande partie des Noirs latino-américains se concentre au Brésil et au Venezuela.

Dans le premier pays, la population blanche est 2,5 fois plus riche que la noire, en Colombie 80% des afrodescendants vivent dans la pauvreté extrême et à Cuba, ils vivent dans les pires habitations et occupent les emplois les moins rémunérés.

Dans l’île caribéenne où la justice et l’égalité ont pendant des décennies constitué le fondement du discours officiel, le racisme reste présent et s’est même intensifié au cours de la dernière décennie, reconnait une étude de l’Académie des Sciences de ce pays.

À la différence des indigènes qui au cours des dernières années ont conquis des espaces politiques importants, les noirs, qui les dépassent largement en nombre ont peu de pouvoir, des organisations atomisées et leur situation reçoit moins d’attention. S’il existe effectivement des traités, des engagements et des programmes sociaux visant à faire disparaitre leur exclusion, beaucoup d’entre eux restent théoriques.

Durant la domination coloniale européenne en Amérique Latine et dans les caraïbes, les noirs occupèrent le niveau le plus bas de la pyramide sociale. Cette hiérarchisation, qui plaçait les blancs au sommet reste présente dans une plus ou moindre mesure, en plus des préjugés sur leur infériorité raciale présumée.

Racisme à l’emploi contre les afrocolombiens : une réalité invisible

Par guyzoducamer,

En Colombie, la discrimination à l’emploi contre les négritudes commence dans le gouvernement même. C’est ce qu’affirment les mouvements afrodescendants du pays qui dénoncent le fait que même s’ils ont parmi eux des gens bien formés pour occuper des charges publiques dans le gouvernement, les organismes publics et les postes de travail visibles, on ne les prend pas en compte, et ceux qui obtiennent de tels postes le font pour un court laps de temps .

“Qu’on me montre où il y a un ministre noir, un chef de département noir, un surintendant, un ministre-adjoint, il n’y en a pas", déclare Edison Ruiz, Secrétaire General du Mouvement Populaire Uni ( Movimiento Popular Unido - MPU).

Pour sa part, l’ex-députée et porte-parole du Mouvement Alianza Social Afrocolombiana Maria Isabel Urrutia affirme que “le racisme est né dans le gouvernement même " et qu’il se dissémine dans les autres sphères de travail.

"Si les gens font attention, ils constatent que les membres de la population noire n’occupent pas des postes de décision ou des postes visibles, comme dans le secteur bancaire par exemple, les grandes chaînes de magasins, alors qu’il y a des gens ayant la capacité d’exercer de hautes fonctions grâce à leur formation et à leurs mérites académiques”, assure Urrutia.

En plus, comme la discrimination n’est pas directe, il est difficile de prouver que c’est vraiment de cela qu’il s’agit. “La discrimination n’est pas directe, mais elle existe, et quiconque fait attention remarquera qu’en général chaque fois que quelqu’un se présente à un entretien, on ne le rappelle pas, ils passent les examens et perdent leur chance sans savoir pourquoi, mais on ne les rappelle jamais pour leur expliquer ce qui s’est passé, ou quand ils envoient leur CV, comme il porte toujours une photo, à cause de leur apparence, ils sont écartés du processus de sélection. "

Arturo Salgado, directeur de la Fondation Asocoalmag, qui assiste la population afrocolombienne déplacée, affirme que la couleur de peau empêche souvent l’obtention des ressources du gouvernement pour l’éducation et le logement.

"Nous voulons que l’on tienne compte de la race noire, que l’aide parvienne à notre population, mais l’argent qui provient par exemple du Ministère de l’Intérieur change de destination", note-t-il.

Il reconnaît s’être senti discriminé en raison de la couleur de sa peau quand il a dû chercher un emploi. "Dans les questions liées à l’emploi, même si on a les outils pour pouvoir travailler, on ne les prend pas en compte, et ils préfèrent les amis ou les personnes recommandées."

La discrimination à l’embauche impossible : SENA

La coordonnatrice du service public aux emplois du SENA, Elsa Aurora Bohorquez indique que en tant que l’une des principales bourses d’emplois du pays, elle n’a jamais reçu de plaintes de discrimination à l’emploi, car selon cet organisme, les mécanismes de sélection et d’offre d’emploi ne leur permet pas, en plus du fait que la loi est claire, qui ne permet pas le racisme ni la discrimination en Colombie.

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

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