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25 février, la révolte continue au Maghreb et dans le monde arabe et elle commence à toucher le monde entier

samedi 26 février 2011

Les émeutes ont continué samedi de secouer des régimes autoritaires du monde arabe, avec des dizaines de morts dans la répression policière en Libye, l’occupation par des milliers de Bahreïnis du centre de la capitale et des manifestations violentes au Yémen et à Djibouti.

La contestation a également frappé la Mauritanie et l’Algérie, deux pays du Maghreb où est né le mouvement de révolte qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier en Tunisie, et Hosni Moubarak, le 11 février en Egypte.

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, s’est dit "profondément inquiet" des informations "sur la violence inacceptable utilisée contre les manifestants en Libye, à Bahreïn et au Yémen" et a qualifié d’"effroyables" les violences en Libye. Dans ce pays, gouverné par le colonel Mouammar Kadhafi depuis 42 ans, la répression a fait au moins 77 morts depuis le début de la révolte mardi, selon un bilan de l’AFP établi à partir de sources libyennes.

La contestation semble se transformer en insurrection dans l’est, surtout à Benghazi, bastion des opposants à 1.000 km à l’est de Tripoli, où samedi 12 personnes au moins ont été tuées et de nombreuses autres blessées quand l’armée a repoussé à balles réelles les manifestants qui prenaient d’assaut une caserne, selon le journal Quryna proche du réformiste Seïf el-Islam, fils de Mouammar Kadhafi.

Les protestataires ont notamment lancé des cocktails molotov contre cette caserne, déjà attaquée trois fois depuis mardi, selon la même source. Vingt-quatre personnes avaient péri vendredi dans les heurts avec la police à Benghazi, selon des sources hospitalières et le journal Quryna.

L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a, quant à elle, fait état d’un bilan global de 84 morts, dont 55 à Benghazi.

L’agence de presse officielle Jana, citant des sources "sûres", a annoncé samedi l’arrestation d’un "réseau" de dizaines de personnes, "entraîné pour nuire à la stabilité de la Libye, à la sécurité de ses citoyens et à leur unité nationale" qui seraient "de nationalités tunisienne, égyptienne, soudanaise, palestinienne et syrienne", ainsi que "turque". Elles ont été "chargées d’inciter à des actes de pillage, de sabotage, comme d’incendier des hôpitaux, des banques, des tribunaux, des prisons, des commissariats de la police et de la police militaire, ainsi que d’autres bâtiments publics et des propriétés privées", a ajouté Jana.

Dans le Golfe, le petit royaume de Bahreïn qui sert de quartier général à la Ve flotte des Etats-Unis, était toujours secoué samedi par des manifestations réclamant une libéralisation du système politique, dominé par la monarchie sunnite et dont la majorité chiite de la population se dit exclue.

Des milliers de manifestants sont revenus sur la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation, après le retrait des chars de l’armée, demandé par l’opposition principalement chiite.

Le prince héritier, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a ordonné à la police de "rester à l’écart des rassemblements" et a demandé aux manifestants de se disperser. Son offre de dialoque a été rejeté par l’opposition qui exige la démission du gouvernement.

Les syndicats ont appellé à une grève générale à partir de dimanche. Depuis lundi, six manifestants ont été tués à Bahreïn.

Au Yémen, des heurts entre opposants et partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans et allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, ont tourné à la bataille rangée dans la capitale, Sanaa.

Ils ont éclaté après que des partisans du régime ont tenté de prendre d’assaut le campus de l’Université. "Le peuple veut la chute du régime", scandaient les étudiants.

Un journaliste de l’AFP a vu un étudiant s’effondrer, atteint d’une balle au cou et noyé dans son sang, et ses compagnons criant : "il est mort". Selon le ministère de l’Intérieur, cependant, "un certain nombre de manifestants ont été blessés" mais "il n’y a pas eu de mort".

A Aden, dans le sud, les protestations ont continué après une nuit d’émeutes. Un adolescent a été tué par une balle perdue, selon une source hospitalière. Trois personnes ont été blessées, dont deux filles de 9 et 11 ans, quand la police a ouvert le feu pour disperser un rassemblement de plusieurs centaines de personnes, selon des témoins et des sources médicales. Douze personnes ont été tuées au Yemen, dont 10 à Aden, depuis le début de la semaine.

En Algérie, des centaines de personnes ont tenté de se rassembler dans la capitale aux cris de "Algérie libre et démocratique", "Pouvoir assassin", "Le peuple veut la chute du régime", et ont été repoussées par d’importantes forces de sécurité.

Une dizaine de manifestants ont été blessés, dont deux grièvement, selon la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).

Un député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Tahar Besbas, a été grièvement blessé par la police, selon des membres de son parti.

La direction de la protection civile d’Alger a cependant affirmé que le député n’avait "absolument rien".

En Mauritanie, des manifestations contre le manque d’eau et la hausse des prix dans une ville du sud-est, Vassala, ont été sévèrement réprimées vendredi, a annoncé samedi l’opposition qui a fait état de blessés et d’arrestations.

A Djibouti, un policier et un manifestant ont été tués vendredi lors de heurts après un rassemblement de l’opposition qui réclame la fin du régime du président Ismaël Omar Guelleh. Trois chefs de l ?opposition ont été arrêtés samedi. Deux d’entre eux ont été libérés dans la soirée, selon la télévision d’Etat.

Et au delà, la révolution touche le monde : Chine, Inde, USA...

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