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La voilà la prétendue reconstruction d’Haïti : ce ne sont que des camps de tentes, des camps de la misère, de la pluie, du froid, des maladies...

dimanche 5 décembre 2010

UN HAITI TOUT NEUF

ALLAIT NAITRE

NOUS AVAIT-ON DIT...

Sans maison, avec pour tout bien quelques vêtements, des centaines de milliers d’Haïtiens se retrouvent aujourd’hui dans des abris de fortune. Sous des tentes fabriquées avec de vieux draps, des morceaux de tissus, ils vivent à quatre voire à six...

Pour quelle durée ces camps ?

Les autorités ne s’engagent à rien sinon les maintenir au moins trois ans...

Tout au plus en fournissant des moyens pour les pérenniser (parpaings par exemple).

Et probablement les maintenir indéfiniment...

Mais, en fait, la vraie préoccupation du gouvernement haïtien est de déloger les habitants des camps, de les faire partir des propriétés qu’ils occupent et surtout de les faire partir de la capitale, de gré ou de force. Tous les cyclones sont des occasions de leur dire de partir. le gouvernement entreprend des démarches pour récupérer les terrains occupés par les camps...

Voici un article de presse : "Créés dans l’urgence et censés être provisoires, les quelque 400 camps de la capitale ont tendance à se pérenniser, faute de mieux. Les propriétaires des terrains privés sur lesquels ils sont installés veulent maintenant récupérer leur bien.

Au stade Sylvio Cator, dans le centre-ville, les 6000 personnes qui campent sur la pelouse sont menacées d’expulsion. Souverain, le championnat de foot doit reprendre, réfugiés ou non.

"Nous allons manifester pacifiquement contre le déplacement car on ne nous a donné aucune garantie sur le relogement." Rodney, est remonté contre la fédération haïtienne de football. Avec sa femme et son fils, ils occupent une petite tente de 6 mètres carrés. Ancien entrepreneur, il ne comprend pas ce qu’il qualifie d’acharnement. "Je n’ai rien contre le football mais je pense que notre situation est prioritaire." La rumeur qui enfle dans le stade envoie la police pour les déloger. Le discours se radicalise. Sur la pelouse, on se prépare à résister. "S’il le faut, on va se défendre, on est prêts à incendier des pneus et à les empêcher de rentrer." Une première vague de quarante famille a déjà quitté les lieux. Du côté des officiels, on assure que les départs ne sont pas forcés. Le bras de fer entre les réfugiés du stade et la fédération risque de perdurer.

Même problème au camp du collège St-Louis Gonzague où vivotent près de 11 000 personnes. L’institution a déjà raté la rentrée partielle des écoles haïtiennes le 5 avril dernier, et ne veut plus prendre retard. Il faut évacuer. Le problème est complexe, il faut déplacer les réfugiés alors que personne ne sait où aller.

En partenariat avec l’OCHA (office de coordination des affaires humanitaires), le gouvernement haïtien vient de signer un décret qui définit deux sites de camps organisés pour accueillir les indésirables. Le premier, à Corail est situé à une vingtaine de kilomètres en périphérie de la ville. Le deuxième n’est pas encore prêt. Ce manque de garanties effraie les réfugiés qui refusent de partir. A Port-au-Prince, l’inconnu fait peur. D’autant plus que les camps se sont déjà organisés. A St-Louis, Médecins sans frontières a installé un hôpital de campagne et des latrines. Si les réfugiés sont déplacés, il faudra tout recommencer. "Nous allons voir ce que fait le gouvernement et nous réagirons ensuite. Il n’est pas question de se préparer à un déplacement de St Louis." Salha Issoufou, le chef de mission MSF Haïti est formel : "ce n’est pas dans notre nature d’aider les déplacements de population".

D’après la responsable de l’OCHA en Haïti, les réfugiés ont plusieurs choix possibles. Retourner en province auprès de leurs proches ou d’amis, comme l’ont déjà fait plus d’un demi-million de Portoprinciens ; rentrer dans leur maison, après expertise des risques par un ingénieur civil ou s’installer dans un camp "officiel". La première solution semble déjà épuisée, alors que la seconde est logistiquement très difficile à mener. Sans compter les risques d’effondrement.

Les départs seront volontaires, promet-on à l’OCHA. Mais beaucoup de réfugiés ne sont pas prêts à l’entendre. Dans les camps, les anciens habitants des bidonvilles bénéficient d’une meilleure qualité de vie et malgré les conditions de vie précaire, les résidents se sentent en sécurité dans leur quartier. A Port-au-Prince, le provisoire risque de s’éterniser."

L’inquiétude des sans abri qui peuplent les camps spontanés qui ont poussé un peu partout dans les régions affectées par le séisme n’est pas due uniquement aux effroyables conditions d’existence qui règnent dans ces lieux. Dans plusieurs camps, ils sont sur le qui-vive. Occupant des terrains privés, les sinistrés sont l’objet de menaces d’expulsion, qui, dans plusieurs cas, se concrétisent.
L’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Michel Forst, affirme que ces expulsions sont illégales et a demandé à deux reprises un moratoire, sans qu’aucun suivi ne soit fait par les autorités de l’Etat.
Interrogé sur la question, Ronald Baudin, ministre de l’économie et des finances et président du Comité de facilitation pour la reconstruction du Centre ville de Port-au-Prince, met en avant le respect de la propriété privée.
« Je crois que pendant que nous devons faire tout ce qui est possible pour améliorer les conditions de vie de la population, en particulier de ceux-là qui vivent sous les tentes, il nous faut aussi faire la promotion du respect de la propriété privée », soutient-il.

Portfolio

Messages

  • Dix mois après le séisme, dans les camps de réfugiés où le choléra sévit, la détresse se mêle à la colère. C’est dans ce contexte que les petits Haïtiens ont fait leur rentrée scolaire, le 4 octobre dernier. Nous avons suivi les équipes de l’ONG Aide et Action dans un pays exsangue où l’école est considérée comme la seule vraie chance de sortir de la misère.

    Sept heures du matin dans les rues embouteillées de Port-au-Prince. L’air est déjà lourd et âcre dans la capitale haïtienne. Au nez des vendeuses de rue installées derrière leur stand éclectique sur le bas-côté, les 4 × 4 blancs des Nations unies comme les véhicules usés des locaux contournent les monts de gravats entassés sur le bord de la route. À peine 3 % des décombres de la ville ont été déblayés depuis le tremblement de terre qui a fait plus de 200 000 morts et laissé 1,5 million de personnes sans abri. Des mères s’élancent, leur progéniture sur les talons, pour sauter dans les minibus bondés, les « tap-tap » dont les devises à la gloire de Dieu – « Bénissez l’Éternel », « God is good » – tapissent le pare-brise. De partout surgissent des petites têtes parfaitement tressées et des uniformes à carreaux. Dix mois après la catastrophe du 12 janvier dernier, cette rentrée qui cause tant d’agitation en ce début octobre a lancé l’année scolaire postséisme, l’année 0 pour des milliers d’Haïtiens. Une reprise timide, parce que la situation reste extrêmement chaotique. « Là où il faudrait cent camions par jour pendant trois ans pour dégager Port-au-Prince, on n’en compte qu’une quinzaine à l’œuvre quotidiennement », déplore Alain-Georges Bangoura, responsable d’Aide et Action en Haïti.

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