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La retraite ... (grillée) aux flambeaux

mardi 23 juin 2009

Travailler jusqu’à 67 ans, nous propose le ministre du "travail". Que n’y avait-on pensé plus tôt !

C’est tout ce qu’il y a de plus sérieusement que l’auteur du "travailler plus pour gagner plus" ou du "augmenter les salaires, ce n’est pas possible : les caisses sont vides" nous propose officiellement de travailler jusqu’à 67 ans. En fait, ce n’est pas exactement cela. il ne s’engage nullement à ce que notre patron ou qu’un patron quelconque nous fasse travailler ni jusque là, ni même jusqu’à 50 ans, ni que le droit au travail soit respecté : qu’un patron nous propose un travail. Pas du tout ! Il propose simplement de renflouer les caisses sociales en faisant en sorte qu’elles ne nous paient pas ... avant 67 ans. Comme on est de plus en plus souvent au chômage à 50 ans et même à 20 ans, nous n’aurons qu’à nous débrouiller pour vivoter en attendant !!

Une telle idée n’a pu germer que dans l’esprit d’un homme qui a dit cultiver l’idéal de la "valeur-travail", pas d’un homme qui a travaillé toute sa vie durement ni d’un autre qui a été licencié ou n’a pas trouvé de travail ! En somme, c’est une idée de capitaliste ou de défenseur des capitalistes. Cela ne pourrait étonner que ceux qui croient que les hommes qui nous gouvernent sont censés être des "représentants du peuple".

Quant à ceux qui pensent que l’on doit lutter pour nos droits, ils constateront que les dernières journées d’action n’ont pas permis de faire craindre au gouvernement et au patronat les colères du monde du travail. Si tout le monde avait relevé qu’il y avait du monde dans les premières journées d’action, on aura également remarqué que la stratégie des directions syndicales a produit les seuls fruits que produit un tel arbre : des nèfles !

Mais l’essentiel est ailleurs. Tant pis pour nous si nous continuons à nous référer aux directions syndicales pour nous faire marcher. Par contre, si nous voulons faire autrement, l’essentiel est devant nous. En effet, de la crise, nous n’avons encore vu que l’ombre et la menace. Tout reste à venir. Ce qui se profile, ce n’est pas la reprise des emplois, ce n’est pas la reprise des hauts revenus, ce n’est pas la remise en route des services publics et ce n’est pas la défense de la retraite ou de la sécu. C’est exactement le contraire.

Même si on croyait ces boni-menteurs, ces gouverne-menteurs et ces parle-menteurs, sur la reprise à espérer et à attendre, on ne verrait pas pour autant d’amélioration sociale à l’horizon... Sans même réaliser que les capitaux privés ne sont toujours pas en train d’investir, que tous les patrons capitalistes des trusts se désinvestissent, fermeraient partout sans les aides d’Etat, on peut au moins observer que les Etats ont dépensé des milliers de milliards sans pour autant éponger les pertes et les dettes des banques, des assurances et des trusts. Et ces sommes là, il va bien falloir les faire payer à quelqu’un. Inutile de vous dévoiler le grand secret : à qui les Etats et les patrons (à qui on a fait ces cadeaux) comptent faire payer ces milliers de milliards. C’est un secret de polichinelle : c’est aux peuples, c’est aux classes ouvrières.

Et par tous les moyens ; attaques sur les retraites, attaques sur la santé, attaques sur les services publiques, attaques sur l’emploi.

La retraite à 67 ans n’est que l’un des moyens. Il y a aussi la privatisation de La Poste. il y a la privatisation de l’hôpital public (pudiquement appelée ’convergence privé/public")

Messages

  • On nous annonce qu’il va manquer entre 41 et 49 milliards d’euros dans les comptes des caisses de retraite. ce n’est rien devant les plus de 1500 milliards d’euros de trous dans les caisses de l’Etat, sans compter les trous dans les comptes des organismes liés à l’Etat comme les services publics et les collectivités locales. Il n’y a donc aucune raison d’accepter une prétendue réforme des retraites ni d’accepter d’en discuter comme le font les centrales syndicales qui centralisent la défaite sociale...

  • Le système qui est en crise : c’est pas celui des retraites. C’est le capitalisme !
    Le rapport du Conseil d’orientation des retraites a bien fait couler de l’encre, comme tel était son but en choquant tout le monde par des déclarations affolantes : il faudra bientôt travailler dix ans de plus même si le chômage revenait à zéro !!! Les syndicats qui étaient en plein exercice de négociation-bidon avec le gouvernement ont été pris en plein dans leur piège : discuter avec un adversaire qui se bat et se sert de la prétendue négociation pour mieux engluer les salariés dans ses plans antisociaux. Après avoir accusé les fonctionnaires d’avoir ruiné les caisses de l’Etat, en avoir accusé le système de santé ou encore la Recherche, voilà que le gouvernement désigne du doigt les retraités considérés comme des profiteurs qui ponctionneraient le budget de l’Etat ! Et le voilà reprenant un refrain qu’avait initié les « socialistes » au gouvernement : « il faut réformer si on veut sauver les retraites » !
    Mais quel trou faut-il boucher dans les caisses de retraite ? Les trous que l’Etat a fait dans les caisses pour renflouer les banquiers et financiers en 2008, les trous pour aider Renault, PSA et autres trusts de l’industrie ? Les trous pour aider les labos pharmaceutiques ? Les trous dus aux suppressions d’emplois qui grèvent les rentrées d’argent des caisses ? Les trous dus aux suppressions d’emplois de fonctionnaires du public ? Les trous dus aux multiples exonérations de cotisations patronales sous des prétextes aussi nombreux que variés ?

  • Faire battre le gouvernement en retraite
    Le chômage est en constante augmentation, les licenciements continuent, les emplois sont systématiquement supprimés dans les services publics. Ceux qui ont retrouvé un emploi après une période de chômage ont un emploi mal rémunéré. Dans ces conditions, quoi d’étonnant que les caisses de retraite, dont les cotisations patronales ne rentrent pas, manque de financement faute d’actifs qui cotisent.
    Le gouvernement a beau jeu de mettre en avant le mauvais état des caisses pour nous annoncer de nouveaux sacrifices. Il aimerait bien nous faire travailler jusqu’à 65 ans et cotiser 45 ans, tout cela pour oser prétendre à une pension de misère…
    Et pour nous qui travaillons, si on ne se remue pas pour se défendre, pour notre génération et les suivantes, ce sera 70 ans, 80 ans, 90 ans. C’est ce que l’on appelle le privilège du grand âge !!!

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