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Nouvelles de l’hôpital public

mercredi 13 octobre 2010

Infirmières anesthésistes en lutte

La lutte des infirmières anesthésistes se poursuit sous des formes multiples et la surdité du gouvernement se poursuit elle aussi. Loin de répondre aux revendications des IADES, toujours aussi révoltés et mobilisés, le gouvernement poursuit ses attaques. Il est d’autant plus nécessaire de développer un mouvement unissant toutes les catégories de l’hôpital public.

Les embauches, ça urge !

Les urgences de Tenon se sont retrouvées fermées le premier week-end d’octobre faute de personnel. Depuis le 27 septembre, tous les services de l’hôpital Tenon sont en grève pour réclamer de l’embauche. Les assignations étant systématiques et la réponse aux revendications toujours en langage de sourd, le personnel des urgences, à bout, n’a eu d’autre choix que de se mettre collectivement en arrêt maladie.
Malgré la tentative de la direction de déshabiller Paul pour habiller Jacques, le sous-effectif est tellement criant partout qu’il a été impossible de déplacer du personnel. Résultat : fermeture des urgences à Tenon et débordement total à Saint-Antoine. Et si on s’y mettait tous ensemble pour réclamer des effectifs !....

Première urgence : se fâcher !

On apprend dans le même temps que les nouvelles directives seraient de fermer un grand nombre d’urgences de nuit en ne laissant qu’un seul service de bloc et radio ouvert la nuit pour 500.000 habitants. C’est du délire sachant que le délai d’attente aux urgences est déjà d’environ six heures…

Qui surveille qui ?

A l’APHP, depuis le 30 juin, le conseil de surveillance remplace le conseil d’administration. Mais on pourrait se demander pourquoi, ou plutôt pour quoi faire ? Eh bien, comme son nom l’indique, c’est pour mieux surveiller le bon déroulement de leurs différents plans de destruction massive comme le nouveau plan stratégique 2010-2014. On ne voit que trop bien que le résultat va être encore plus de boulot, moins de personnels et plus de stress. Alors, le comité de surveillance qu’il s’agit de constituer c’est celui des salariés…

On n’arrête pas le progrès

Pour avoir un médecin la nuit dans les services, c’est la croix et la bannière. C’est une dégradation considérable du niveau de santé et de sécurité de l’hôpital public. La direction s’en moque. Elle compte sur le glissement des tâches : les infirmières n’ont qu’à prendre le risque de remplacer le médecin et les aides soignantes n’ont qu’à remplacer les infirmières. Et tous les personnels n’ont qu’à prendre tous les coups en cas de pépin !

La réalité, c’est l’inverse de ses discours

La modernisation de l’APHP signifie la mise en place d’un suivi sur mesure pour que les salariés de l’hôpital puissent avoir la mobilité qu’ils souhaitent, déclare la direction. Mais ce qu’elle appelle mobilité volontaire n’est rien d’autre que des services qui ferment et des personnels que l’on oblige à muter ou à se reconvertir !


Elle s’affiche

La direction, n’ayant sans doute rien d’autre à faire, s’occupe à nettoyer les murs… En effet, on a vu une responsable de la direction arracher avec virulence les affiches concernant la défense des retraites. Pour elle, il n’y a que les communications de la direction qui ont droit à publication.

Sans papiers et sans soins

La dernière loi Besson limite encore plus le droit au séjour des étrangers malades qui n’ont pas de soins de ce type dans leur pays. L’Etat français fabrique de la misère dans ces pays en surexploitant leurs richesses et en y soutenant des dictatures et, à l’autre pôle, il refuse le moindre petit geste, afin de développer sa démagogie xénophobe.

Ni A ni B : notre choix est fait

Catégorie A ou B, les IDE sont sommés de choisir dans les six mois alors que tout est fait pour qu’on n’y comprenne rien et que tout change en ce qui concerne la retraite. On ne peut être sûrs de ce qui va se passer pour nous, qu’on fasse un choix ou l’autre. C’est le grand foutoir ! A nous d’imposer notre choix : retraite à taux plein, à 55 ans pour tous, avec 37,5 ans de cotisation, et un salaire en augmentation de 300€ sur la base pour tous.

C’est la tête des responsables qu’il faut savonner

Après avoir privatisé une partie du ménage, ils essaient de faire retomber des tâches supplémentaires sur le dos du personnel soignant pour assurer le ménage non fait. En Médecine interne, on demande aux aides soignantes de lessiver les murs ; en Ortho de s’occuper des locaux poubelle ; au centre aéré, le ménage n’est plus fait depuis le mois d’août...
Tant qu’on se laisse faire, il n’y a aucune limite !

Usés bien avant l’âge de départ

Bon nombre de nos collègues sont en incapacité de travailler bien avant l’âge actuel de départ à la retraite : à 60 ans. Alors, ne parlons pas de 62, 65 ou 67 ans ! C’est un parcours du combattant de faire reconnaître leur pathologie. On prétend que l’on va les faire travailler sur des « postes doux » mais des postes doux, cela n’existe plus à l’hôpital. Et, surtout, les responsables ont leur manière de faire la chasse aux personnels malades : ils les mettent à des postes faits pour les dégoûter. L’expression se tuer au travail devient bien réelle….

Creuser la carrière, c’est pénible et difficile

Il paraît que la retraite devrait être préservée pour ceux qui ont un travail difficile. Mais tout travail peut être pénible, mis à part celui des actionnaires qui récoltent le fruit de leur exploitation des salariés par le biais de leurs acolytes, les politiciens de droite comme de gauche, qui pondent des lois pour les servir.

Bon vent

On a reçu la lettre de Mr Leclercq, ex directeur général de l’APHP. Il est très content, très fier de lui. Il n’y a pas de quoi. Il a surtout contribué à la vitesse de destruction de l’édifice de la santé publique.

La santé, elle ne connaît pas

On a reçu une nouvelle directrice générale à l’APHP. Ses états de service en disent long sur la politique à venir. Elle a fait HEC et n’a travaillé que comme cadre économique à la SNCF. Pour elle, les suppressions d’emplois et les économies sur le dos des services publics, ça roule.

Les démobilisateurs

Nous sommes toujours dans le « plan stratégique 2010-2014 » qui consiste à regrouper 37 hôpitaux parisiens en douze pôles avec 4000 suppressions de postes à la clef. On a presque oublié que les directions syndicales nous avaient affirmé que le projet était gelé et que c’était une grande victoire qui justifiait d’abandonner l’occupation du siège de l’APHP commencée en mars dernier. Ils peuvent toujours prétendre maintenant qu’ils essaient de nous mobiliser…

On ne veut pas des cacahouètes

Pour vivre avec autre chose que les pécadilles prévues par la réforme des retraites, il faudrait qu’on prenne nous-mêmes en charge le mouvement de protestation et qu’on arrête de se balader d’une journée d’action à l’autre comme le prévoit le saucissonnage des lutes conçu par les grands cerveaux des centrales syndicales.

Quand on veut noyer son bloc, on l’accuse…

Un rapport diligenté par l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France indique que le nombre de blocs opératoires de nuit devrait être amené à terme à un par département au lieu de 6 à 11 en ce moment. Le président de l’ARS, l’ancien ministre socialiste de la Santé Claude Evin, a beau expliquer que rien n’est arrêté à ce jour, le document de travail apparaît comme une nouvelle menace pour des blocs opératoires depuis longtemps déjà dans le collimateur. La méthode est maintenant connue et appliquée à bien des domaines, comme la maternité : on vous retire votre activité et ensuite on prétend que vous devez fermer parce que vous n’avez plus assez d’activité.

APHP : urgences en crise

Le démantèlement du service public se poursuit

Défense de l’hôpital public

La destruction continue de plus belle

Le 17 avril 2008, dans son discours sur le plan Hôpital 2008-2012, Nicolas Sarkozy a plaidé pour une gestion plus libre » et pour l’introduction de « davantage de réactivité » en proposant, pour le secteur hospitalier, « un assouplissement des règles de marchés publics ». Dans ce monde où le sophisme est la règle, il faut traduire ce jargon politique par « une soumission sans frein aux investisseurs financiers ». Deux ans après, les fonds privés se paient leur livre de chair fraiche directement sur le patient-contribuable grâce aux PPP ( Partenariats Public- privé) inclus dans le plan Hôpital 2012.

Pour mieux faire comprendre ce qui se cache derrière ces grandes déclarations, nous juxtaposerons ci-dessous trois des directives de ce plan qui semblaient si « prometteuses » en 2008 et leurs applications dans le réel ainsi que leurs conséquences sur le terrain dès 2010. Les trois citations sont issues du portail du gouvernement.

2008 : « 5 milliards apportés par l’État en aides directes de l’assurance maladie »

« Le plan Hôpital 2012 mobilisera au total, pour la période 2008-2012, près de 10 milliards d’euros d’investissements, dont 5 milliards apportés par l’État en aides directes de l’assurance maladie. Les investissements se feront en deux tranches successives : une première de 5 milliards dès cette année et une prochaine tranche d’un montant identique pour l’année 2009 ».

2010 : Un jeu spéculatif semblable aux subprimes

Le trou de la Sécurité Sociale se creuse encore ! Il passera, dit-on, de 10,2 milliards en 2008 à 62 milliards en 2011. Pour faire face, que devrait faire le gouvernement ? Sans doute, dans un premier temps rendre à la Sécurité Sociale les 20 milliards d’euros des prélèvements sur les taxes sur le tabac, l’alcool, les primes d’assurances automobile, la part de TVA… qui sont prélevées annuellement depuis 2001, date de la création du Forec (Fonds pour la réduction des cotisations sociales) par l’Etat en tant que puissance publique pour le financement d’une part importante des dépenses de Sécurité Sociale par l’affectation aux différentes caisses de ressources fiscales et qui sont toujours dues à ce fond.

Pas du tout ! Désormais pour couvrir les besoins pressants de financement des diverses assurances sociales, l’Etat vend la Sécurité Sociale à la City de Londres. L’autorisation a été obtenue en 2009 grâce à l’ Agence France Trésor qui est habilitée à gérer le financement de l’Etat sur les marchés. Depuis le 23 juillet 2010, les premières cotations sur les allocations familiales, les pensions de retraites payées ou les remboursements de santé ont démarrés sous la forme de titres appelés ECP (Euro commercial paper) [*] pour une durée de 100 jours, sur le marché offshore de Londres. Pour pousser à l’exploitation du fond, aussitôt les agences de notations Fitch, Moody’s et Standard and Poors l’ont crédité d’une note avantageuse. Rapidement l’encours a atteint près de 4,5 milliards d’euros en deux mois, dont 85% en devises étrangères.

Devant les succès de l’opération, l’Acoss, la banque de la Sécurité Sociale, vient de lancer un programme de billet de trésorerie sur le marché européen, mais cette fois pour un an, de 20 milliards d’euros. Ce qui met la Sécurité Sociale à la merci des spéculateurs. Pire, ce jeu spéculatif est semblable aux subprimes où la variabilité du taux met en danger non seulement le fond lui-même, mais l’institution et par conséquence, bien entendu, sa capacité d’assurer tout remboursement médical dans un temps très court. Ce qui nuit gravement à la santé, comme tout produit spéculatif dangereusement toxique.

2008 : « Le caractère réaliste de la programmation budgétaire »

« Les pouvoirs publics ont pour volonté de favoriser une meilleure performance économique des établissements de santé. Le plan Hôpital 2012 valorisera donc des projets d’investissements hospitaliers intégrant la recherche de l’efficience par la mobilisation des ressources propres, (…) le caractère réaliste de la programmation budgétaire et la cohérence avec les enjeux d’équilibre financier d’exploitation ».

2010 : Les gros chiffres d’affaires du privé se sont mis en lice

Face aux déficits récurrents des services publics, mêmes les hôpitaux publics cherchent des partenaires dans le privé pour réduire leurs couts d’exploitation. Aussitôt les gros chiffres d’affaires du privé se sont mis en lice, tel Vinci Construction (463 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2008) qui achètent soit en totalité, soit partiellement les mûrs de ces hôpitaux ou, profitant du marché offert par le gouvernement sur les restructurations et regroupement de la carte hospitalière incluse dans le plan Hôpital 2008, construisent de nouveaux bâtiments qu’ils louent ensuite à prix d’or. Les PPP sont rapidement devenus une bouée couverte de rustines sur la marée nauséabonde de la finance.

C’est le cas de l’hôpital public du pôle santé de Cricquebœuf dans le Calvados qui a ouvert ses portes au public en 2009, concentrant les activités des sites hospitaliers d’Equemauville et Trouville qui ont du fermer leurs portes dans le cadre de cette nouvelle carte hospitalière… gestion comptable oblige ! Ainsi l’Etat peut « assainir » ses comptes en livrant la gestion des services publics au privé. Outre la prise en charge de la construction proprement dite, de la maintenance, Vinci construction a acquis, au titre de propriétaire, les urgences qu’il loue à l’hôpital de Cricquebœuf à un coup exorbitant. Moins d’un an après l’ouverture de l’établissement, le partenariat public-privé, tant vanté par Roselyne Bachelot, s’est transmué en un contrôle de Vinci, propriétaire des murs, sur les salariés du public de l’hôpital et les coûts de chaque acte médical. Bien sûr, c’est le malade qui en fait les frais.

La situation est telle que la direction de l’hôpital a du se soumettre au chantage de Vinci sur un droit de péage au profit de ce dernier sur le couloir qui mène au centre de radiologie. Autrement dit, pour chaque brancard, fauteuil roulant ferait l’objet d’un droit de passage dans un couloir… devenu autoroute. Vinci n’est pas le seul à user de son droit féodal car la concurrence est vive dans les grandes entreprises du bâtiment. ABN Amro et Bouygues se sont rués sur le récent centre hématologie du CHU de Caen. Celui-ci loue le bâtiment au prix de 10 millions d’euros pendant 25 ans, pour un investissement de 100 millions d’euros hors taxes. C’est sans compter le fait que chaque dépense doit être agréée par le propriétaire qui a la charge de l’entretien des locaux et fait payer au plus fort chaque intervention. Dans le monde des affaires, un sou est un sou.

2008 : « Une meilleure coordination des parcours de soins »

« La volonté politique qui préside à cette réforme peut être clairement énoncée : je veux garantir pour l’avenir l’accès à des soins de qualité sur tout le territoire. Le projet de loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) met l’accessibilité des soins au premier rang des priorités et place le patient au cœur du système de soins. Il met en avant, notamment, une meilleure coordination des parcours de soins. Pour ce faire, ce texte apporte des modifications d’organisation dans le secteur hospitalier et ambulatoire, et dans le secteur médico-social . » a déclaré Roselyne Bachelot

2010 : « Clairement, le gros des économies se fera sur les dépenses de personnel »

Avec ses 37 établissements, ses 94.000 salariés et ses 7 milliards de budget, l’AP-HP est la vitrine historique de l’hôpital Public. De plus, elle héberge 50% de la recherche médicale du territoire. Le PST2 (Plan Santé au Travail 2010-2014) table sur une totale restructuration des AP-HP, prévoyant la suppression de 4.000 emplois (principalement par le non-renouvellement des départs à la retraite), la fusion de nombreux services et un retour à l’équilibre budgétaire pour 2012. L’idée serait de résorber un déficit 95 millions pour l’année 2010. Ce qui va totalement à l’encontre de ses propres directives datées du 15 janvier 2010 : « Cette promotion de la qualité des emplois doit être un axe prioritaire de notre politique sociale. Le gouvernement y accorde d’autant plus d’importance que la santé au travail et l’amélioration des conditions de travail sont tout à la fois une clef de la performance économique et sociale et de la compétitivité, une exigence pour le recrutement et le développement de l’emploi dans certains secteurs professionnels, enfin une condition du maintien en activité des salariés les plus âgés et de la valorisation de leur expérience ».

Face aux grèves et manifestations au sein des hôpitaux parisiens, Sarkozy désire un aboutissement des plus rapides. Aussi, il a fait nommer à la tête de l’institution l’un de ses proches conseillers financiers et ancien élève d’HEC : Mireille Faugère. C’est en fait l’ex-directrice des Grandes lignes Corail et TGV et directrice générale de la SNCF Voyages qu’elle a transformé en entreprise de service touristique pour « améliorer sa rentabilité ». Face à une guerre interne à la SNCF, elle a du quitter son poste en 2009. La nouvelle tarification des lignes TGV lancée à l’automne 2008 n’a « jamais été bien comprise du grand public » affirme-t-on à la direction financière de l’entreprise. Entre autres, la SNCF avait décidé unilatéralement de réduire de moitié les « commissions inter-transporteurs » que se reversent les compagnies européennes pour leurs ventes de billets à l’étranger. « Cette décision a terni l’image de la SNCF en Europe », explique un cadre de l’entreprise.

Il a donc fallu trouver rapidement un point de chute pour Mireille Faugère. Elle a été nommée au poste d’administratrice indépendante d’Essilor International et d’EDF dont elle préside aussi le [ Comité d’éthique du Conseil d’Administration. En prenant la direction de l’AP-HP en 2010, Mireille Faugère a un seul objectif qui lui a été fixé : l’équilibre financier en 2012. « L’année 2011 risque d’être délicate », note un ancien directeur d’hôpital, « Clairement, le gros des économies se fera sur les dépenses de personnel ». Bref, cela tangue de tous côtés.

Une « réforme majeure » pour l’hôpital ?

Le président de la République avait qualifié les propositions de la commission du 10 avril 2008 de Gérard Larcher comme étant une « réforme majeure » pour l’hôpital. Sur sa lancée, il a ensuite déclaré que « la réforme de l’hôpital, ce n’est pas la fermeture des hôpitaux » et que « les évolutions proposées jettent les bases d’un système de santé efficace, moderne et juste ». « Cette démarche est une marque profonde de l’intérêt que le Gouvernement, le Premier ministre et moi-même portons à l’hôpital public », a-t-il ajouté le 17 avril 2008.

Deux ans après le discours ambigu de Nicolas Sarkozy, le bilan est sans appel : les services de santé publics français sont en banqueroute financière. Pourtant l’histoire a prouvé qu’en France, des scientifiques révolutionnaires du XIIIe aux membres du Conseil de la Résistance de 1943, se sont levé les forces vives de la nation pour combattre la suprématie des grands féodaux de la finance et leurs supplétifs au sein des gouvernements. Aujourd’hui, les citoyens responsables doivent s’engager, non seulement à défendre les acquis du passé, mais à se rassembler pour bâtir le futur dans un réel programme de Santé publique digne des projets de Pierre Laroque et de Robert Debré. Comme le souligne Jacques René Tenon dans ses Mémoires sur les hôpitaux de Paris en 1788 : « Les hôpitaux sont en quelque sorte la mesure de la civilisation d’un Peuple : ils sont plus appropriés à ses besoins et mieux tenus, à proportion de ce qu’il est plus rassemblé, plus humain, plus instruit. »

Messages

  • Droit dans le mur

    L’hôpital Tenon se bat seul. Malgré les efforts des agents de Tenon vers les personnels d’autres hôpitaux comme Saint-Antoine, pas de réel appel des syndicats hospitaliers afin d’élargir le mouvement. Les terminaux pétroliers se battent seuls. Les cheminots ont fait la grève reconductible seuls.

    Aucune proposition venue des dirigeants syndicaux ne visait à appeler l’ensemble des travailleurs à les rejoindre. Est-ce que les éboueurs pouvaient gagner seuls sur les retraites ? Est-ce que les jeunes peuvent lutter seuls à notre place ? Est-ce qu’il suffit de bloquer l’essence pour faire reculer la bourgeoisie ? Est-ce que des promenades du dimanche, est-ce que des journées d’action suffisent à faire peur aux classes dirigeantes ?

    NON, NON, ET NON !!!

    Cette stratégie de l’Intersyndicale consistant à fatiguer les marcheurs et les grévistes en diluant, en éparpillant, en émiettant, en saucissonnant les actions est plus coûteuse en efforts vains et épuisants qu’une vraie lutte d’ensemble des travailleurs. Elle ne développe pas notre force ni notre conscience de nos vrais moyens. Nous ne manquons ni de colère ni de soutiens. Nous manquons de l’envie de nous diriger nous-mêmes. C’est cela qui doit changer, si nous voulons inverser le rapport de forces, que ce soit pour les retraites, pour la défense des emplois, des salaires et des services publics…

  • Tenon bon… mais tous ensemble

    Le 28 octobre dernier, les syndicats ont sorti un premier numéro du journal de grève, au bout de cinq semaines de conflit, en titrant fièrement « les négociations, c’est parti ». Comme si c’était une victoire que la direction de l’hôpital fasse ce qu’elle fait dans tous les hôpitaux : bavarder avec la syndicats sans rien lâcher.

    Néanmoins, la colère des salariés est toujours là et elle ne semble pas baisser sur la base d’une négociation sur … rien ! En effet, ce que propose la direction, c’est la stagiarisation de vingt CDD déjà présents et le recrutement sur postes vacants de 38 infirmières prises sur le tableau prévisionnel des emplois et ressources du GH, c’est-à-dire sur Tenon, Saint-Antoine, Rothschild et Trousseau !

    Alors qu’à lui seul Tenon avait déjà dénombré 60 postes vacants d’IDE…

    Pour le coup, nous ferions bien de nous mettre en lutte avec Tenon puisque nos postes sont comptabilisés avec ceux de Tenon. Ou nous gagnerons ensemble ou nous perdrons ensemble !

    Tenon toujours

    Après les urgences de Tenon, c’est le service dialyse qui a dû fermer pour d’arrêt maladie massif. En effet, sur dix infirmières de l’effectif normal, il n’en restait plus que deux, les autres étant en congé maternité, en maladie car épuisées ou estimant qu’elles étaient en droit de retrait. Depuis, ce service a menacé de faire un retrait collectif..

    Cela montre l’état de colère et d’épuisement des personnels et la nécessité de ne pas nous laisser isoler en luttant chacun de son côté…

    Personnel précaire et déficience permanente

    L’hôpital fait de plus en plus appel à des précaires. Dans les services, il y a beaucoup de CDD, pendant trois ou cinq mois, puis ensuite ce sont d’autres qui font leur apparition pour trois à cinq mois, et ainsi de suite. Cela montre que du personnel, l’hôpital en manque cruellement et en permanence. Le boulot est là mais, au lieu d’embaucher en fixe, la direction a fait le choix d’exploiter des précaires qu’elle souhaite corvéables à merci et, ainsi, de laisser volontairement se dégrader l’hôpital public pour favoriser la privatisation de la Santé.

  • Quel est ce pays privilègié en matière de soin comme disent certaines langues de vipère ?
    A Levallois Perret, commune voisine de Neuilly sur Seine dans le 92, département le plus "riche" fiscalement de France, dont le budget est comparable à celui de certain Etat, l’ HOPITAL sait recevoir....

    En Urgence néonatal, la direction acceuille une jeune femme avec son bébé de 7 mois, dont la prise en charge est immédiate car les symptômes sont inquiétants, dans une chambre ou il n’est pas prévu de lit pour adulte, simplement un fauteuil à "bascule" et ou la chambre est déjà occupé par un autre enfant.

    Donc on imagine que cela ne pose de problème à personne de justifier que la mère n’a pas besoin de se reposer en dormant normalement et qu’un bébé dont le diagnostic tarde à venir, peut cohabiter dans la même pièce qu’un autre enfant !!

    DE plus un traitement ,dans la précipitation ou on ne sait quoi comme dysfonctionnement, est donné à un bébé de 7mois à la place d’un autre et changé au bout de quelques heures ! (par chance pas de conséquences)

    Alors qu’est ce qu’il y a à sauver comme soi disant privilèges à ce niveau là ?

    Quel est ce pays ou la sécurité sociale serait un luxe ?

    Quel personnel soignant ou quel patient peut ne pas fuir l’hopital ou être révolté, en vivant au quotidien un système volontairement désorganisé, et qui conduit à rendre ce lieu inhospitalier et dangereux.

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