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Université malienne en grève

mardi 18 mai 2010

Face à la grève illimitée des enseignants de l’Université malienne, ATT a invité tous les acteurs de l’école à « avoir plus de retenue, de concession et de patriotisme pour sauver l’école ».!!
Face à la grève illimitée du Snesup qui secoue depuis le 19 mars 2010 les facultés et grandes écoles de l’Université de Bamako, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a fait savoir que lui-même ne sait plus quoi dire. « La grève des enseignants me gène tellement que je ne sais plus quoi dire. Je suis perdu, confus, gêné par cette situation qui interpelle en premier lieu moi-même, ensuite tous les acteurs de l’école. »

Il ne sait pas quoi dire ni quoi faire... à part discréditer la grève universitaire en sous-entendant que les autres couches sociales souffrent, en sous-entendant que les revendications enseignantes sont exagérées, que les autres pays de la sous-région ont plus d’argent et bien d’autres mensonges.

Il n’a pas invité les classes dirigeantes à l’économie ni proposé de dépenser moins d’argent pour l’anniversaire de l’indépendance. Il n’a pas invité ceux qui s’approprient les richesses des mines d’or, de pierres précieuses et autres richesses à mettre la main à la poche sinon au coffre-fort !!!

Après la tenue du Forum national sur l’éducation dont le chef d’œuvre fut nommé plus tard ministre de l’Education, les enseignants se sont rendus compte qu’ils ne sont pas les parties prenantes mais des parties prises dans une situation où ils font figure d’assistés et non d’acteurs véritables. Ainsi, depuis plus de 2 mois, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) observe une grève illimitée. Donc, les étudiants des facultés, instituts et autres écoles supérieures (il s’agit des établissements publics) sont contraints de se reposer sans le vouloir. La situation leur parait tellement embarrassante que l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) appuyée par celle des mamans, a organisé une marche pour supplier les enseignants de reprendre les cours. Une première dans notre pays où c’était les élèves qui étaient champions des grèves dans une période encore récente. L’Aeem ne s’est pas limitée à cette marche. Elle a saisi les organisations de la société civile, des confessions religieuses et autres institutions de la République pour leur demander de trouver un terrain d’entente entre le gouvernement et le Snesup. Le Collectif des syndicats d’enseignants regroupant plusieurs syndicats du fondamental et du secondaire menace d’aller en grève.

Ce n’est pas dans les blabla d’ATt que se trouve la solution mais dans la généralisation de la grève aux autres enseigannts, à la focntion publique et à tous les travailleurs.

Messages

  • n’est pas dans les blabla d’ATt que se trouve la solution mais dans la généralisation de la grève aux autres enseigannts, à la focntion publique et à tous les travailleurs.

  • Face à la situation plus qu’ agonisante de la gestion du Mali, je suis terrifié.

    Deux rappels s’imposent : le Mali est indépendant politiquement depuis 1960 et engagé dans la voix de la démocratisation en 1991.Partant de la dernière date, il n’y a pas ,à mon sens , aucune vision claire des affaires( école,santé, sécurité et monnaie) du Mali !

    L’école depuis des années a été purement et simplement chosifiée. Le dernier venu en fait son leitmotiv pour avoir un électorat et les vrais acteurs sont laissés sur le quai.

    Autant des spécialistes qui garnissent nos hôpitaux au Mali, les malades,les plus pressés d’entre-eux, ont établi un véritable pont aérien entre le Mali et les pays de destination.

    Pour un pays qui a déclaré une guerre contre les voleurs à col blanc, cela n’est pas un acte à encourager ! Messieurs, mettez un peu d’eau dans votre vin.

    La sécurité englobe tout les domaines de la vie sociale. Elle n’est seulement pas l’image d’un militaire portant un fusil en bandoulière le long des frontières !

    Le contrôle du flux informationnel est un gage de sécurité vers toute formes de pratiques médiévales.

    La monnaie c’ est tout simplement les autres qui décident. C’est par politesse qu’ils rendent compte !

    Dans ce hue et dia, je vois deux camps au Mali : une race de payeurs d’impôts, proscrite et docile et une race des jouisseurs qui font la pluie et le beau temps avec le bien public !

    Il y a urgence de refonder le malien. Un malien qui est fier de lui, qui accomplie convenable sa tâche quotidienne et enfin un malien qui a une vision.

    • Je suis d’accord avec toi qu’il y a deux classes aux Mali : exploiteurs et exploités, mais n’oublions pas de dire que ces deux classes sont internationales et c’est le travailleur et l’exploité du monde qu’il faut refonder sur des bases non nationales mais internationales.

  • Je crois k les enseignants ont tout à fait saison de tenir la grève jusqu’à l’obtention de leur doléance.car le gouvernement ne finance pas là où il le doit par exemple le cinquantenaire qui coûte pour notre pays des milliards et des milliards pourquoi financer toutes ces fortunes étant donné k notre école est malade j’espère k le mali a d’autres chats à fouetter k de s’intéresser à ce cinquantenaire.merci

  • Et, allons-nous laisser mourir l’Ecole Malienne ?

    Oui, assurément, puisque nous ne faisons rien pour la réanimer. Rien de rien. Aucune implication. Ni en terme de temps ni en terme d’énergie, encore moins en terme d’argent. La honte nationale ! La mort de l’Ecole Malienne signifiant la mort du Mali, notre patrie à laquelle nous devons tout. Sauf notre couardise et notre paresse intellectuelle. Mais aussi notre inconséquence.

    En effet, quand on rêve, il faut donner le maximum de chance à son rêve de se concrétiser. C’est un minimum auquel le peuple malien est incapable d’accéder. Et la faute en incombe à la société civile malienne. Une société civile que la couardise et la paresse intellectuelle paralysent dans sa large majorité, et l’empêche donc de jouer son rôle de catalyseur. Vous avez dit société civile, force motrice du changement social ?

    Hawa Diallo

    • Je ne vois pas pourquoi tu en as après la société civile... Pourquoi pas contre l’armée et le pouvoir ? Ce serait bien plus utile notamment pour l’école, pour la santé et pour l’intérêt des opprimés que tu n’aimes visiblement pas défendre, qu’ils soient enseignants ou élèves !

  • Moi je suis proprement attérée par cette situation. Je pense que les choses auraient pu ne pas en arriver là. Nous sommes carrément au bord d’une année blanche et tout ce qui préoccupe notre pays c’est de fêter les 50 ans. Honnetement qu’est ce que nous fetons ? avons nous réellement fait quelque chose de ces cinquante ans ? Je pense que c’est justement là l’occasion pour le pays de faire ses preuves. Le domaine de l’éducation va de mal en pis depuis l’instauration de la démocratie, ca aurait du etre le contraire ? Ou se trouve le problème ?Tout simplement parce qu’on fait tout passer avant l’education. Ils ont même du mal a trouver des professeurs pour le supérieur, non seulement parce qu’ils refusent de financer les études des étudiants téméraires qui veulent faire des masters et doctorats mais aussi parce que le salaire est misérable. Vous rendez vous compte que les professeurs sont ceux qui forment les magistrats, les avocats,les membres du gouvernement et toutes ces personnes hautement placées et qu’ils sont payés bien en deça de ces personnes là ? alors pourquoi rester dans l’enseignement s’ils y’a des endroits ou on peut décemment gagner sa vie ?
    Le mali peut-il se vanter d’avoir accompli quelque chose quand rien ne va plus dans l’éducation ?vous voulez une uniformisation dans l’universitaire, vous voulez faire comme vos homologues de la sous-région, adopter le système LMD mais vous ne voulez pas y mettre les moyens ? Quelle chimère !on devrait avoir honte de fêter ce cinquantenaire franchement car je pense ke le mali n’a pas accompli de choses durant ces années.Mieux, on pourra le fêter quand le gouvernement réussira à sauver l’école. Mais n’est ce pas trop tard ? Attendons pour voir....

    • Où se trouve le problème, nous écrit-tu, constatant que l’éducation est le cadet des soucis des gouvernants.

      Effectivement, voilà la bonne question.

      Quand on voit des absurdités aussi criantes et aussi permanentes, c’est qu’il ne s’agit pas d’erreurs mais d’intérêts.

      Si, à nous, cela paraît absurde, c’est que nos intérêts ne sont pas les mêmes.

      Nous appellerons cela des intérêts opposés de classes sociales qui se confrontent.

      L’emploi, la sécurité, l’éducation, le bien être, c’est notre problème. ce n’est pas le leur.

      Ces gens qui n’ont que le mot de cinquantenaire à la bouche sont les nouveaux négriers du néo-colonialisme et leur "indépendance" est la nouvelle dépendance...

    • Je souhaite répondre à ton message Amisty.

      Car le gouvernement ne sauvera jamais l’école. Il fera tout au contraire pour la casser et la rendre inutile, précisément pour que chaque famille s’endette à payer des cours privés à leurs enfants qui ne s’en sortiront pas à l’école.

      C’est ce que je vais développer ici, en espérant que mon analyse aidera à comprendre mieux le monde dans lequel nous vivons, à Bamako, à Paris, ou dans tous les villages de la terre.

      Citoyen du monde, je pense que les solutions adoptées par tel ou tel pays, sont les solutions qui contribuent à l’accumulation du capital. Ce ne sont pas nos solutions, et bien souvent, voire tout le temps, ces solutions sont des attaques contre nous

      J’ai principalement un commentaire et une analyse concernant une des questions que tu poses.

      Il s’agit de celle-ci : « Vous voulez une uniformisation dans l’universitaire, vous voulez faire comme vos homologues de la sous-région, adopter le système LMD mais vous ne voulez pas y mettre les moyens ? »

      En fait, la question me semble mal posée. Il ne s’agit pas d’une question de « moyens ».

      Pour argumenter mon analyse, je vais te parler d’un pays dans lequel j’ai vu la mise en place du système LMD.

      Le système LMD en France

      En France, le système LMD n’a été qu’une étape de l’introduction de la logique d’entreprise dans les universités. Rentabilité, flexibilité, précarité, sous-salaires. Tout cela est à l’œuvre dans l’université d’un pays qui se prétend être le modèle pour le monde entier en matière de santé et d’éducation.

      Le système LMD en France et en Europe a permis de renforcer le cassage du système éducation nationale. Il s’agissait d’une étape. D’autres mesures l’ont précédées, d’autres l’ont suivi. Accepter le modèle LMD en demandant des moyens pour qu’il fonctionne ne me parait donc pas la solution.

      Ce système d’éducation de la France des années 1970 n’était certainement pas le meilleur, il semble pourtant aujourd’hui qu’il a été un temps moins rude que celui que nous vivons actuellement.

      Comment ce cassage est articulé au système d’accumulation de profit et de capital

      Comme toujours depuis qu’elle règne sur le monde, la bourgeoisie cherche toujours plus des secteurs de création de profit et de plus-value partout où cela est possible.

      Même un puits de pétrole qui se déverse dans la mer (Golfe du Mexique) depuis deux mois, les capitalistes n’arrivant pas à le boucher, ils en tirent des milliers de barils (25 000 par jour !), avec centrifugeuses financées par un acteur et producteur de cinéma très célèbre. Les centrifugeuses devant servir à séparer le brut de l’eau salée pompée en même temps. Tout est bon pour tirer du profit, même et surtout une catastrophe écologique.

      Dans l’intérêt de la bourgeoisie, face à une crise économique chronique d’accumulation du capital depuis 1973, il lui était nécessaire, de trouver des secteurs nouveaux.

      Les secteurs « murs » économiquement ne permettent pas d’accéder à une accumulation rapide du capital aussi rapidement qu’avant. Or, créer de nouveaux secteurs, cela n’est plus suffisant face à une crise de l’accumulation de capital.

      Un nouveau secteur doit pouvoir se trouver un marché. Ce n’est pas toujours possible.

      Alors, les secteurs étatiques sont une solution à leur problème (mais pas au nôtre !) : libéralisation, cassage, renforcement des exigences scolaires et universitaires, suppressions de postes et de « moyens », baisse des cours en quantité, voire en qualité, mais accroissement des attentes d’efficacité pour les diplômes et les emplois accessibles avec ces diplômes.

      Pour revenir à l’éducation nationale, ce que nous vivons et observons aujourd’hui, est un système déjà prévu depuis au moins l’arrivée de Mitterrand au pouvoir. A l’époque, Attali, conseiller de Mitterrand avant même son arrivée au pouvoir, avait théorisé que l’éducation et la santé devaient devenir des moyens de relance de l’économie.

      Secteur de l’éducation

      En fait, Depuis au moins 40 ans, il s’agit pour les capitalistes de casser l’école, en créant plus de sélection pour les diplômes les plus rentables. C’est ainsi qu’en 1986, la loi Devaquet fut proposée. Les manifestations étudiantes l’ont empêchée de voir le jour. Rappelons que je jeune Malik Houssekine est mort sous les coups des « voltigeurs », ces flics de choc mis en place par le sinistre Pasqua.

      Mais le principe devait voir le jour. C’est le socialiste Jospin qui a trouvé le moyen de le faire passer sous d’autres modes par la création de diplômes professionnels à l’université. Ces diplômes pouvaient être créés par n’importe quel professeur. Cela permet de créer des petites responsabilités, un petite entreprise en plus des charges de cours habituelles, en échange de quoi la taxe professionnelle distribuée au choix des entreprises peut être perçue pour des frais de fonctionnement (achats de livres, d’ordinateurs, que ça soit pour les étudiants ou pas… il suffit que ça soit sur le papier)
      Ensuite, parallèlement et suite à la mise en place du système LMD, une nouvelle loi rendait « autonomes » les universités, c’est-à-dire que la loi adopte alors et promulgue la logique libérale et capitalistique dans un secteur dépendant de budgets publics. En légiférant de la sorte, cette logique d’entreprise est bel et bien actuelle depuis au moins un an dans les universités. Les personnels qui sont en CDD depuis des années (5, 10, 15 ans pour certains) attendaient des CDI ou des titularisations, ils se trouvent harcelés, souvent en dépression, parfois au bord du suicide, comme à France Télécom, comme dans n’importe quelle entreprise prête à fermer, comme dans les hôpitaux, comme partout.

      Les statistiques existent, dans les directions et les ministères, mais sont rarement, voire jamais rendues publiques. Tous les décideurs gouvernementaux savent ce qu’ils font. Ce sont eux les responsables des suicides. Pour se couvrir, ils ont le cynisme de créer ici ou là des cellules d’observation du moral au travail.

      C’est-à-dire qu’ils mesurent les effets de leur politique, mais ne changent rien à leur politique assassine et dévastatrice.

      Secteur de la santé

      Il s’agit également de casser la santé, en faire un marché juteux pour les laboratoires pharmaceutiques, transférer les opérations chirurgicales et les soins les plus rentables aux cliniques privées, où les meilleurs médecins, mais aussi les plus vénaux, préfèrent aller travailler plutôt que rester dans les hôpitaux dont les salaires sont indexés aux grilles uniformes par catégorie de métier. Et les hôpitaux de s’adapter avec une tarification à l’acte pour garder les médecins pour certains actes chirurgicaux.

      « Si, à nous, cela paraît absurde, c’est que nos intérêts ne sont pas les mêmes.

      Nous appellerons cela des intérêts opposés de classes sociales qui se confrontent.

      L’emploi, la sécurité, l’éducation, le bien être, c’est notre problème. Ce n’est pas le leur.  » Je souhaite et espère que ma réponse illustre et complète les propos de R. Paris.

      Si j’ai été si long, c’est que je voulais répondre à l’argument selon lequel le problème c’est le manque de moyens. En fait, le manque de moyen n’est que l’effet d’une politique.

      Croire que c’est cela le problème, c’est ne pas voir que la cause, c’est la réforme proposée, et que derrière la réforme proposée, i s’agit de faire accepter que l’éducation ne soit plus payée par les impôts et les états, et encore moins par les entreprises qui profitent de l’éducation des enfants et de la formation des adultes.

      Ce n’est pas le manque de moyen le problème, c’est le système capitaliste qui t’oblige à trouver les moyens de ta pitance, les moyens de ton intégration au système, qui te laisse sur le côté si tu n’es pas prêt à prendre le risque d’un emprunt pour te payer ta formation, qui ne te garantie pas un emploi.

      Soit tu es riche et tu as accès aux meilleurs lycées, et aux meilleures formations, soit tu es pauvre et tu reste pauvre, voire tu t’endettes pour pouvoir travailler et en espérant monnayer ta force de travail un peu plus cher, et en t’appauvrissant encore plus, au profit d’une banque et de tes créanciers, qui ne te feront pas les cadeaux des intérêts en échange de tes dettes.

      La seule solution : que les travailleurs s’emparent du pouvoir dans leurs grèves, dans leurs têtes, sur leur lieux de travail, dans leurs quartier, et décident ensemble de supprimer l’état bourgeois, qu’ils tissent un autre système social géré par eux-mêmes. Cela nécessitera une guerre de classe nommée révolution prolétaire.

      Prolétaires de tous pays, unissez-vous !

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