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RENAULT FERME UN SITE AVEC 2500 SALARIES

dimanche 28 mars 2010

RENAULT VEUT FERMER LE CTR (RUEIL) !

CE QUE SIGNIFIE POUR LES SALARIES UNE FERMETURE CETTE PÉRIODE DE CRISE

LA DIRECTION VEUT FERMER LE CTR (RUEIL) !

Que signifie cette fermeture pour nous, salariés

Le CTR de Rueil-Malmaison va fermer, affirme le patron. Depuis que la direction en parle, on n’a toujours aucune information sur les objectifs, les projets et les lieux de transfert. Que cherche la direction ? Et, de notre côté, que pouvons-nous revendiquer et comment l’obtenir ? On nous parle de transfert mais lorsque chacun se retrouve dans un nouveau secteur, lorsque chacun déménage individuellement et que les anciens secteurs et activités sont dispersés, il ne s’agit plus d’un transfert. Lorsque des pressions imposent des lieux, des secteurs et des activités nouvelles, parfois un changement de spécialité et pas seulement d’activité, lorsque l’on se retrouve avec des changements obligatoires de responsabilités et de compétences, cela signifie des mutations imposées. D’autre part, on ne peut occulter qu’il s’agit d’un changement en pleine période de crise, en général et en particulier pour l’Automobile, une période où les emplois sont massivement menacés.

On nous dit que nous allons nous retrouver dans d’autres sites, qu’on nous trouvera d’autres postes, d’autres fonctions, mais nous ignorons toujours quelle sera notre activité ni où elle se déroulera. On nous présente cela comme une évolution individuelle, alors qu’il s’agit de faire partir deux mille cinq cent salariés sans compter les sous-traitants… Bien entendu, c’est pour éviter que nous posions le problème collectivement. Ainsi, les entretiens individuels posaient comme objectif : à quelle date allez vous partir. Et pour faire passer en douceur une telle attaque, la direction avait conçu la fermeture d’un secteur en envoyant les B vers A. Mais même si, avec beaucoup d’astuce, la direction essaie de cacher que c’est une fermeture de site – notez que dans la presse, il n’en est nullement question -, nous n’avons rien à gagner à nous voiler la face. Nous n’avons rien à gagner à nous retrouver isolés au lieu de poser le problème tous ensemble.

En cas de déménagement, nous allons être les derniers arrivés dans des secteurs nouveaux et à des postes et des fonctions nouvelles et cela ne veut pas dire les mieux traités en cas de période difficile. Or, nous savons que les tempêtes économiques sont loin d’être dépassées…. Cela ne garantit pas ni le poste, ni l’emploi. C’est seulement notre force collective qui peut les garantir et le mieux, dans un premier temps, serait de se donner, par la lutte collective, les moyens d’empêcher la fermeture du CTR. N’oublions pas qu’en touchant un pactole de l’Etat pour fait de crise, des sommes que Renault n’a pas rendu et doit encore, le patron s’engageait à ne pas fermer de site…

Nous allons être déplacés vers de nouveaux secteurs, de nouvelles activités, avec tous les soucis supplémentaires que cela représente, se rajoutant aux soucis liés à des heures de transports supplémentaires, peut-être des déménagements nécessaires, en tout cas des difficulté pour notre vie personnelle et familiale… Sans même parler des coûts supplémentaires de tout cela, ça aura un coût de stress, de fatigue, de difficultés de tous ordres.

Des déménagements tous azimuts, des changements d’équipe, voilà un moyen de ne pas remplacer les partants et de faire peser de surcroît de travail sur les autres. Ne soyons pas dupes, ce transfert, c’est avant tout pour arranger la direction, nous faire marner un peu plus. Les conséquences, la direction s’en contrefiche, elle demande aux syndicats de faire leur boulot, c’est-à-dire de nous faire croire que c’est un problème individuel.

La confiance cela se mérite

Voila maintenant des mois, voire des années que nous savons que Rueil allait déménager, selon la direction vers Guyancourt, Lardy et Villiers Saint Frédéric et peut être d’autres sites, l’avenir nous le dira. Nos « syndicats » se mobilisent !!! Cela vaut son pesant de cacahuètes.

La CGT qui est pour le recours à une expertise économique nous explique : ce recours est le seul véritable moyen pour faire des contres -propositions permettant une modification profonde du projet de la direction du transfert ; Rappelons nous de Billancourt et du reste des sites du groupe transférés ailleurs. Elle titre même un de ses paragraphes « une direction incapable de préciser son projet et de faire face à ses responsabilités » S’il y a quelqu’un qui est clair et qui annonce la couleur c’est la direction. Elle réunit les patrons de différentes directions et sites, décide du transfert dans le seul but de rapporter à l’entreprise, elle prend ses dispositions et ensuite elle informe les syndicats et nous les salariés nous sommes les derniers informés. Où sont les intérêts des travailleurs la dedans ? C’est le coté lutte de classe cru 2010 ? Nous pourrions en rire si les conséquences pour l’ensemble des salariés n’étaient pas si importantes.

La CGC syndicat majoritaire explique « la direction se trouve alors contrainte de vendre ses bijoux de famille, comme Rueil et le square-com de Boulogne ! On n’a pas encore au touché bâtiment X ou à la cour d’honneur avec le char ou encore au petit atelier de Louis Renault » ! Les pauvres cadres de la C.G.C, ils seraient prêts à tout accepter : en 1945 la nationalisation ensuite la privatisation, questions d’adaptation, toujours prêts à servir…l’entreprise à n’importer quel prix.

La CGC prétend même faire pression sur la direction par le biais d’une menace de demande d’expertise économique. Le tout pour en arriver à cette conclusion : « Chacune de vos préoccupations relève d’un cas individuel ! ». C’est pourquoi sans complexe elle demande à la direction « une structure adaptée afin que chaque salarié soit reçu individuellement pour exposer sa situation ! » les fumistes, lorsque des millions d’usagers prennent individuellement les transports en commun ce n’est plus un problème individuel mais un problème collectif, et le transfert de site, c’est un problème collectif.

Ceci explique pourquoi la CGC met sur le même plan :
Entretien individuel - Remboursement des péages - Affectation d’un véhicule permettant le covoiturage
Puis, l’emploi du ou de la conjointe - Crèches, Ecoles etc. pour les enfants. Voila pour le syndicat majoritaire…

Quant à la C.F.D.T : trop de questions sans réponses, pas assez de réponses, l’attitude de la direction concernant ce thème sera un indicateur des futures discussions !! Dans son tract n°4 « les trois organisations syndicales partageaient le même diagnostic de la situation et envisageaient d’utiliser tous les leviers à leur disposition pour faire pression sur la direction, notamment pour obtenir des droits pour les salariés tels que : garantir le maintien des missions des salariés de Rueil en identifiant les secteurs à risques avec une prise en compte et un suivi des salariés par les R H voire la création d’aide spécifique !!! » Arrange ton col avec cela. Afficher et décliner une politique de réimplantation - Valoriser le télétravail et articuler une politique de conciliation vie professionnelle et privée !!! Et bien voilà comment concilier lorsqu’ il faut déménager, changer d’école, ou perdre un emploi. Ces trois syndicats et la CFDT vont peut être nous expliquer que cela c’est moins pire que de perdre un emploi.

La décision dépend d’abord de nous

Alors voila la politique des syndicats « responsables » qui ne voient avant tout que l’intérêt de l’entreprise, ils vont même jusqu’à prévenir la direction, que si elle ne fait pas attention elle va relancer la lutte de classes « mais que tout le monde le sache pas question de rentrer dans ce jeu malsain. Il ne faut pas se tromper de cible » dit la C.G.C. Il serait temps que l’on remette la lutte de classe à l’ordre du jour, car c’est bien de cela qu’il s’agit et là nous verrons qui sont nos vrais amis et sur qui on peut compter pour nous représenter.

Effectivement il ne faut pas se tromper de cible si on ne veut pas en faire les frais, que le débat soit au grand jour, que nous listions tous nos problèmes et que nous prenions notre sort en main. Car personne ne parle des incidences que cela peut avoir inéluctablement sur les salariés de ces sites, et déjà des conséquences sur des centaines de salariés intérimaires, prestataires qui se voient licenciés, remerciés après avoir passés des années parmi nous. Comment ne pas être choqués par certains propos du style : c’est normal ils ne sont pas Renault. Quel manque de lucidité, de conscience car lorsque une partie d’entre nous est touchée le reste suit, cela a été d’abord les O.S de tout le secteur automobile, Talbot, Citroën, ensuite les professionnels, site après site pour finir fermeture définitive de Boulogne, de Dreux, de Vilvoorde sans compter des succursales, sous traitant et autres.

Ce n’est pas en négociant avec la direction que nous obtiendrons quoique ce soit. Il nous faut d’abord discuter entre nous au cours d’assemblées générales, de nos revendications, de nos moyens d’action, et ensuite les mettre en œuvre et ne pas craindre de nous organiser nous-mêmes en comité de grève, comme viennent de le faire nos camarades de Veolia… Et affirmer un principe : tant que nous ne nous laissons pas faire, il n’y a aucune fermeture ni aucun sacrifice qui soit une fatalité. Les salariés de Rueil avaient donné du fil à retordre à la direction de Renault lors de la grève de 1995. Même si certains n’y étaient pas, la direction, elle, s’en souvient…. Nous sommes 2500. Ce n’est pas facile à déplacer si nous nous mobilisons ensemble. Pas besoin de supplier, nous avons la force d’exiger…

Le 28-03-2010

La Voix des Travailleurs – CTR

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