jeudi 11 février 2010
Mardi 9 février avait lieu à la Mairie de Saint-Denis, à l’issue d’une manifestation, une AG des établissements d’enseignement en grève dans le 93.
250 personnels d’environ 50 établissements étaient représentés.
La tribune, dans la salle gracieusement accordée par la mairie, tout un symbole, alors que l’Ag avait été annoncée à la Bourse du Travail, était tenue par des militants LO, NPA, des maoistes.
Ce qui a été frappant, c’est l’unanimité des interventions des militants NPA-LO en faveur des organisations syndicales : elles doivent prendre la tête du mouvement.
La seule intervention critiquant la FSU (Fédération Syndicale Unitaire, principal syndicat de l’enseignement, de la maternelle à l’université) et de la CGT a été celle d’un enseignant-chercheur d’une université. Il dit en substance : l’an dernier, pendant six mois, les universités, dont la mienne, ont été mobilisées. La FSU est à la tête de la plupart des universités, dont la mienne. Vous faites confiance au SNES (=fédération de la FSU pour les lycées et collèges), qui annonce la mise en place d’une intersyndicale, pour diriger votre mouvement. Mon université est dirigée par la FSU, je n’ai pas vu l’an dernier, de divergence entre le Snes-up (=FSU des université) et ce SNES local par rapport à, cette question des universités. Comment donc pouvez vous faire confiance au SNES en l’appelant à prendre la tête de votre mouvement ?
Le mouvement des universités s’est structuré dès le départ, le 25 janvier 2009, sous la formation d’une Coordination, pas d’une intersyndicale, c’est ce qui lui a permis de vivre pendant six mois. Vous devriez faire de même plutôt que de mettre en place une intersyndicale. Je suis syndiqué à la CGT, mais je ne fais absolument pas confiance à, Bernard Thibault (dirigeant de la CGT) pour impulser un mouvement d’ensemble auquel vous prétendez appeler. Applaudissements.
Une enseignante lui a dit, avant de quitter l’AG, pleine de rage : « merci pour ton intervention, cette AG est lamentable, on sait que les syndicats vont nous trahir, on en a fait l’expérience. »
Le camarade de l’université, semblait se dire, à juste titre : malheureusement le constat se confirme : le NPA et LO, qui tiennent cette AG, mettent en place des front-populaires locaux , au lieu de comités locaux de défense des travailleurs !
Des enseignants d’un collège de Saint-Denis lui ont dit : tu as raison, et en plus, pourquoi la tribune nous incite-t-elle à manifester seulement à Paris devant le Ministère : c’est dans les quartiers populaires de Saint-Denis que nous devrions manifester.
Bref la social-démocratisation de LO est du NPA est bonne voie, et des grévistes, minoritaires et ne s’exprimant pas, le voient bien.