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Les femmes sonnent la révolte

lundi 1er février 2010

Tuées et lapidées partout dans le monde : Les femmes sonnent la révolte

Lorsqu’une femme commet un acte condamnable, la peine qui lui est infligée est souvent disproportionnée par rapport à l’homme. Elle est tuée et lapidée au nom de la culture ou de la religion. Une telle violation de la loi internationale, le réseau Femmes sous lois musulmanes (Wluml) est déterminé à la bannir.

La lapidation est une punition particulièrement cruelle et déshumanisante. Elle implique un procès lent et douloureux, jusqu’à la mort, dans un lieu public. Pour arrêter le rythme continu de ces cas d’abus relatifs à la culture et à la religion pour justifier une violation par la femme des ‘normes’ imposées au comportement sexuel, les femmes regroupées au sein du réseau Femmes sous lois musulmanes (Wluml) ont décidé de se ceindre les reins à travers une campagne mondiale intitulée : ‘Arrêtons de tuer et de lapider les femmes !’. Cette campagne cherche, à terme, à rendre inacceptable l’utilisation de la religion, de la culture ou de la tradition pour exécuter et justifier les violences faites aux femmes dans le monde, conformément aux recommandations du Rapporteur spécial des Nations-unies sur la violence contre les femmes, Dr Yakin Ertürk dans son rapport de janvier 2007 : ‘Intersections entre culture et violence contre les femmes’.
Selon la coordonnatrice du réseau, Aïssatou Cissé, il s’agit, à travers ce combat, de lutter contre les diverses manifestations de ce phénomène constaté au Pakistan, en Indochine, en Iran et au Nigeria. Mais, aussi, de s’inscrire dans une même dynamique que les défenseurs des droits des femmes, les mouvements féministes nationaux et transnationaux qui s’engagent à défier toute tentative de politisation de la culture et de la religion pour subjuguer les femmes et la priver de ses droits de l’Homme. En effet, la lapidation à mort est une punition légalisée pour les rapports sexuels hors mariage hétérosexuel infligée aux mariées en Afganistan, Iran, Pakistan, Arabie Saoudite, Soudan, dans les Emirats Arabes Unis et dans un tiers du Nigeria. En mai 2006, un homme et une femme ont été lapidés à mort en Mashhad, en Iran.

Plus récemment, le 5 juillet 2007, l’Iranienne Jafar Kiani a été lapidée à mort dans le village Aghche-Kand, près du Pakistan. Actuellement, neuf autres personnes sont dans les prisons iraniennes attendant pareil sort, y compris le conjoint de Kiani pour un présumé ‘adultère’. Ce qu’il y a de heurtant dans ces pratiques barbares, selon Mme Cissé, est que bien qu’elle ne soit pas mentionnée dans le Coran, la pratique a été associée à l’Islam et à la culture musulmane, quand bien même les honorables Ayatollah Nasser Makarem Shirazi, Ayatollah Yousef Saneii et Ayatollah Seyyed Mohamamd Mousavi Bojnourdi se soient prononcés contre cette pratique.

C’est à croire que le traitement oppressif est restreint dans les sociétés musulmanes. Selon la coordonnatrice du réseau Wluml, des centaines de femmes sont aussi tuées chaque année dans le monde au nom de ‘l’honneur de la famille’. A l’en croire, des cas ont été dénichés par la Commission des droits de l’Homme des Nations-unies en Grande Bretagne, au Brésil, en Inde, en Equateur, en Israël, en Italie, en Suède et en Ouganda ainsi qu’en Turquie, en Jordanie, au Pakistan et au Maroc. Paradoxalement, Mme Cissé apprend qu’en Amérique Latine, les ‘crimes passionnels’ commis par les hommes ne sont pas classifiés comme homicides volontaires. Au contraire, poursuit-elle, ils sont traités avec indulgence ou sont tout simplement justifiés.

Abdoulaye SIDY

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