Expulsion de Hmongs de Thaïlande

Les Hmongs : Harkis du Laos ? 28 décembre, la Thaïlande a commencé l’expulsion de plusieurs milliers de demandeurs d’asile Hmongs vers le Laos, alors que plusieurs pays ont exprimé l’inquiétude qu’ils y soient persécutés.

Dans « Mondes Rebelles » édition 1999 on lit :

Les autorités de Bangkok [=capitale de la Thaïlande], désireuses d’obtenir l’extinction de la guerilla anticommuniste, ferment un à un les camps de réfugiés laotiens servant de base arrière à l’opposition armée (à la mi-1996 il ne restait plus officiellement que 6000 réfugiés laotiens, des Hmongs pour la plupart).

Extrait de ce "Mondes Rebelles" édition 1999 chapitre Laos p. 905-910 :
(voir aussi la video
http://www.dailymotion.com/video/xhty9_guerre-secrete-au-laos-envoye-speci et
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=5920

Les Hmongs, encore appelés Méos ou Mios, constituent un groupe éthnolinguistique d’environ 3 millions d’individus vivant initialement dans les zones montagneuses réparties entre le Yunan chinois, le nord du Vietnam et de la Thaïlande, et le centre du Laos. A la suite de différentes guerres d’Indochine les Hmongs vietnamiens et laotiens, après s’être activement battus contre les communistes [=les régimes de Hanoï au Vietnam et de Vientiane au Laos depuis 1975] ont été décimés ou se sont massivement réfugiés à l’étranger.

Ils constituent depuis la fin des années 70 une diaspora estimée à plusieurs centaines de milliers de personnes exilées aux USA, Australie, Thaïlande, en France métropolitaine et aussi en Guyanne française.

La « première » guerre du Laos : guerre du vietnam

Dans la foulée de la première guerre d’Indochine, celle impliquant les français dans les années 50, le Laos a été le théatre d’une d’une guerre plus secrète, cachée par rapport à celle contre le Vietnam, menée par les américains : bombardements aériens massifs (2Mt de bombes soit plus que l’ensemble de l’Europe pendant la 2ème guerre mondiale) rendant aujourd’hui encore des régions impropres à la culture.

Pour financer cette guerre la CIA a encouragé les ethnies montagnardes [dont les Hmongs] à développer la culture du pavot (allant jusqu’à créer une compagnie aérienne, Air America spécialisée dans le transport d’armes, de drogue et d’agents). Malgré ces efforts cette première guerre s’est achevée avec la défaite américaine au Viet-Nam en 1975, doublée de l’arrivée au pouvoir au Laos du Pathet Lao (Parti Révolutionnaire du peuple du Lao) soutenu par les vietnamiens. Bilan : près de 100 000 morts et exodes de 250 000 montagnards dans la vallée du Mékong.

La « deuxième » guerre après 1975

De 1976 à 1981 les Etats-Unis, la Chine et la Thilande soutiennent une guerilla « anticommuniste » contre le nouveau pouvoir du Laos. Un des seigneurs de guerre de cette guerilla est le général Vang Pao, dont les troupes forment l’épine dorsale de la résitance au nouveau régime en place à Vientiane. Les camps de réfugiés laotiens installés le long de la rive thaïlandaise du Mékong devaient jouer un rôle de sanctuaire humanitaire précieux et servir de base arrière.

Le « lâchage » à la fin de la guerre froide

Après avoir sérieusement menacé le régime en place à Vientiane et controlé la majeure partie du pays en 1977-1978 la guerilla anticommuniste a subi un déclinà partir du milieu des années 80. Cette évolution s’explique par le lâchage de la résistance par ses parrains, Chine et Thailande, désireux de se rapprocher de Vientiane.