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Avec Dubaï, plusieurs Etats sont en faillite comme la Roumanie, les pays baltes, l’Islande, la Slovaquie, la Grèce et l’Ukraïne et ce ne sont pas les seuls ....

vendredi 27 novembre 2009

Qui sont les suivants ?

Etats-Unis, Grande Bretagne et France ? ....

Face à la crise de 2008, la politique mondiale des Etats a consisté à prendre sur eux les trous financiers. Ils ont volé ainsi au secours de grands intérêts privés, d’intérêts des banques des assurances et des grands financiers. Cela n’a fait que retarder le krach général et le reporter sur les Etats, en tentant de les faire payer progressivement aux populations. mais les sommes sont tellement colossales que ce n’est reculer que pour mieux sauter !

sur Europe 1 :

L’onde de choc est partie de Dubaï et continue de secouer la planète financière. L’émirat du Golfe a annoncé mercredi qu’il était dans l’incapacité d’honorer une partie de sa dette. Depuis, les Bourses du monde entier sont dans le rouge. Vendredi, les places asiatiques ont encore clôturé en nette baisse : Tokyo à -3%, Hong-Kong à -3,45% et Shanghai était en repli de -1,05% à la mi-séance.

A Paris, la journée de vendredi a commencé difficilement avec une baisse de -1,09% à l’ouverture. Mais c’est surtout en direction des Etats-Unis que tous les regards sont désormais tournés. Jeudi, Wall Street était fermée pour cause de Thanksgiving. L’inquiétude est donc forte avant la réouverture.

La journée de jeudi a été très sombre. Paris a chuté de 3,41% à la clôture, Londres de 3,18%, Francfort de 3,25%, Milan de 3,60%. En Russie, le RTS, la principale place boursière moscovite, a perdu 4,25% et le Micex 3,29%. Shanghai a dévissé de 3,62% et Hong Kong de 1,78%. A Tokyo, l’indice Nikkei a cédé 0,62%. Sur les marchés financiers asiatiques, les obligations islamiques (soukouks) ont reculé de 15%.

Dubaï est touché de plein fouet par la crise financière après des années d’embellie. L’émirat a annoncé mercredi son intention de demander aux créanciers de son conglomérat Dubaï World, le plus large et le plus endetté, qui contrôle le géant de l’immobilier Nakheel, de différer de six mois le paiement de sa dette arrivée à maturité. Sur ses 59 milliards de dollars de dette, Nakheel se devait de régler en décembre quelque 3,5 milliards de dettes, sous forme d’obligations islamiques. Les mêmes qui, par conséquent, ont plongé.

Les grandes banques européennes pourraient elles aussi faire les frais de cette nouvelle. Selon une note de Crédit Suisse, leur exposition à la dette de Dubaï et des sociétés qui lui sont rattachées est estimée à environ 13 milliards d’euros. Une estimation sous-évaluée selon des analystes interrogés par Dow Jones Newswires qui avancent le chiffre de 26 milliards d’euros. Selon Crédit Suisse, sont notamment concernées les Britanniques HSBC, RBS et Barclays, la première banque allemande Deutsche Bank, la Suisse UBS et… les Françaises BNP Paribas et Calyon (Crédit Agricole).

Les autorités de Dubaï se veulent pourtant rassurantes. La croissance sans précédent, à Dubaï et à travers les Emirats, au cours de la dernière décennie, a contribué à mettre en place les fondements de ce qui est aujourd’hui une économie durable, disposant d’une large assise et allant au-delà (de l’exploitation) des simples ressources naturelles", a déclaré dans un communiqué le président du comité fiscal suprême, cheikh Ahmed ben Saïd Al Maktoum. "Les fondamentaux économiques, tels que nos infrastructures hautement développées, notre solide réseau de transport et de communications et notre centre financier régional permettront à Dubaï de rester une place régionale attractive".

sur France Info :

Un an après la chute de la grande banque américaine Lehman Brothers, en langage sismique, on appelle cela une réplique. Une secousse, sérieuse, moins forte que le tremblement qui a fait s’effondrer l’économie mondiale. Elle est venue là encore d’où on ne l’attendait pas : un pays des Emirats, réputé être un havre de richesse. A défaut de puits de pétrole - il n’en a pas - Dubaï a creusé un puits de dettes avec des projets fous dans le tourisme et l’immobilier, plombés la crise. Des dettes qu’il n’est donc plus capable de rembourser normalement. La plongée boursière montre que l’effet domino continue de jouer à plein sur une planète financière. Les banques européennes sont impliquées. Elles sont engagées entre 13 et 26 milliards de dollars dans des prêts à Dubaï. Et elles risquent d’y laisser des plumes. Tout cela souligne que les banques restent très fragiles, même si elles affichent un retour aux bénéfices. Le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, disait il y a deux jours qu’elles ont encore des pertes considérables cachées dans leur bilan.

Alors est-ce qu’il faut s’attendre encore à d’autres catastrophes ?

La crise est née de faillites privées. Ce qu’on voit monter avec ce qui se passe à Dubaï, c’est le risque de faillite de certains Etats. La dette publique mondiale a bondi de près de 50% ces trois dernières années. Aujourd’hui, il y a des pays en mauvaise posture. Pour lesquels on a des doutes sur leur capacité à rembourser. C’est vrai pour des pays de l’Est : pays baltes, Roumanie, Ukraine. Mais la situation de quelques grands Etats de l’Union européenne est également inquiétante : Espagne, Irlande ou Grèce, qui commencent à avoir plus de mal à trouver de l’argent auprès des grands investisseurs des marchés. Ce que provoque déjà la seule « menace » de faillite Dubai, à petite échelle – c’est 0,2% de la dette publique mondiale – montre le risque que représente désormais le surendettement de certains Etats. C’est de leur possible défaillance que peuvent surgir demain les nouveaux cataclysmes, dans un cycle de crises qu’on ne peut absolument pas considérer comme achevé.

Le Fonds mo,étaire international a récemment reporté le versement d’une partie de son aide à la Roumanie en raison de l’instabilité politique, et à l’Ukraine, sanctionnée pour ne pas avoir mis en oeuvre les coupes budgétaires réclamées.

Les inquiétudes ne se limitent pas aux pays émergents. Fleuron de la finance et, à ce titre, durement frappée par la récession, l’Islande a dû recourir à un prêt du FMI pour échapper à la faillite.

La zone euro n’est pas épargnée. Il y a quelques mois, l’agence Standard and Poor’s, qui évalue la capacité d’un emprunteur à rembourser ses dettes, a dégradé la note de l’Espagne et de l’Irlande, en raison du niveau de leurs déficits.

La Grèce suscite également des interrogations. Selon l’OCDE, son économie continuera à se contracter en 2010 et sa dette publique atteindra 111,8% de son produit intérieur brut (PIB).

« Il y a des questions sur la solvabilité mais le risque d’une faillite d’un pays développé est extrêmement faible notamment en zone euro », relativise Isabelle Job, du Crédit Agricole. « On voit mal la Commission refuser d’apporter son aide à un pays membre », ajoute-t-elle.

Tous n’ont pas cette chance. Selon le Guardian, Londres refuse de voler au secours d’un pays pourtant membre de la Couronne britannique, les Iles Caïmans, paradis fiscal de renom, aujourd’hui au bord de la banqueroute.


La banqueroute d’un État n’est pas chose courante. La dernière en date remonte à 2001 lorsque l’Argentine a fait défaut sur sa dette publique externe, créant de graves troubles sociaux et ouvrant une crise dont le pays peine encore à se relever. Mais avec la récession, ce scénario noir revient en force. Contraints de secourir les contribuables et les banques, les États ont massivement emprunté auprès des marchés pour financer leurs déficits. Selon l’agence Moody’s, la dette publique mondiale aura bondi de 45 % entre 2007 et 2010.
Résultat : les marchés pourraient se montrer plus méfiants vis-à-vis des titres de dette publique et se détourner des obligations émises par certains États, menaçant leur approvisionnement en argent frais. « Les problèmes apparaissent quand les marchés perdent confiance dans la capacité d’un État à rembourser sa dette », résume Juan Carlos Rodado, économiste à Natixis.
Les pays de l’Est sont en première ligne. Après la chute de l’URSS, les capitaux étrangers y ont afflué en masse avant de se retirer au moment de la crise, laissant des économies exsangues. Aujourd’hui, les pays baltes, la Roumanie ou l’Ukraine, par ailleurs en butte à l’instabilité politique, figurent parmi les pays « les plus à risque », selon M. Rodado.
Pour continuer à attirer des investisseurs, ces pays doivent augmenter le taux d’intérêt promis aux créanciers, « ce qui renchérit le coût de la dette », souligne par ailleurs Guy Longueville, de BNP Paribas.
Ces pays sont-ils condamnés à la faillite ? Jusqu’à présent le Fonds monétaire international (FMI), dont les ressources ont gonflé à la faveur de la crise, a joué les pompiers - et banquiers - de service.
« Mais maintenant que le gros de la crise est passé, le FMI pourrait changer sa politique », le risque de contagion étant pour le moment écarté, estime Agnès Bénassy-Quéré, du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).
L’inflexion semble amorcée. Le Fonds a récemment reporté le versement d’une partie de son aide à la Roumanie en raison de l’instabilité politique, et à l’Ukraine, sanctionnée pour ne pas avoir mis en œuvre les coupes budgétaires réclamées.
Les inquiétudes ne se limitent pas aux pays émergents. Fleuron de la finance et, à ce titre, durement frappée par la récession, l’Islande a dû recourir à un prêt du FMI pour échapper à la faillite.
La zone euro n’est pas épargnée. Il y a quelques mois, l’agence Standard and Poor’s, qui évalue la capacité d’un emprunteur à rembourser ses dettes, a dégradé la note de l’Espagne et de l’Irlande, en raison du niveau de leurs déficits.
La Grèce suscite également des interrogations. Selon l’OCDE, son économie continuera à se contracter en 2010 et sa dette publique atteindra 111,8 % de son produit intérieur brut (PIB). « Il y a des questions sur la solvabilité, mais le risque d’une faillite d’un pays développé est extrêmement faible notamment en zone euro », relativise Isabelle Job, du Crédit agricole. « On voit mal la Commission refuser d’apporter son aide à un pays membre », ajoute-t-elle.
Tous n’ont pas cette chance. Selon le Guardian, Londres refuse de voler au secours d’un pays pourtant membre de la Couronne britannique, les îles Caïmans, paradis fiscal de renom, aujourd’hui au bord de la banqueroute.

dans "Les échos" :

L’Amérique est fière de son nouveau président. Le monde se réjouit de son accession au pouvoir. Au début, Barack Obama va dépenser des centaines de milliards de dollars pour sauver les banques, les consommateurs, les entreprises, l’Amérique tout entière. Le monde lui prêtera allègrement ces montagnes d’argent d’une ampleur sans précédent. Les investisseurs se sont arraché les obligations à dix ans mises en vente par le Trésor américain ces derniers jours. Depuis plus d’un mois, leur taux d’intérêt est inférieur à 2,5 %, plus bas niveau depuis plus d’un demi-siècle. Dans une finance où les repères ont pratiquement tous volé en éclats depuis l’automne, le monde est trop heureux d’acheter le produit financier le plus sûr au monde. Et offre ainsi un gigantesque « golden hello » (cadeau de bienvenue) à Obama pour relancer l’économie de son pays.

Le problème, c’est qu’il n’y pas que des débuts dans la vie. D’ailleurs, plus on avance dans la vie, plus on a observé des aubes glorieuses suivies de crépuscules piteux. L’élection du jeune Valéry Giscard d’Estaing et sa défaite endiamantée sept ans plus tard, la nomination éclatante de Serge Tchuruk à la tête d’Alcatel et son éviction sous les vivats boursiers, les coups de tête brésiliens et le coup de boule italien de Zinedine Zidane, ou en remontant dans l’histoire le Pétain de Verdun et le Pétain de Vichy... Rares sont les parcours aussi cohérents que celui de George W. Bush, avec une élection laborieuse, voire douteuse, une présidence calamiteuse et une fin de mandat désastreuse. Il serait heureux non seulement pour Barack Obama, mais aussi pour toute la planète que le quarante-quatrième président des Etats-Unis fasse tout l’inverse.

Le problème à nouveau, c’est qu’il faudra beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent au nouveau locataire de la Maison-Blanche. Le « golden hello » suffira-t-il ? Le déficit budgétaire des Etats-Unis pourrait atteindre le montant astronomique de 2.000 milliards de dollars cette année. En une seule année, l’excès des dépenses sur les recettes atteindra le montant cumulé... sur les quinze dernières années (1993 à 2007, y compris quatre années Clinton d’excédents). Avec les plans Bush, Paulson et Obama, 1.700 milliards de dollars d’argent public auront été injectés en deux ans. Et l’Amérique ne sera pas le seul emprunteur public. A en croire les chiffres annoncés par les gouvernants, les plans de relance annoncés en Europe et en Asie devraient pomper près de 2.000 milliards de dollars. Avec une telle demande de capitaux, les emprunteurs publics risquent de connaître en 2009 le même choc que les emprunteurs privés en 2008 : le passage brutal d’une liquidité abondante à la sécheresse.

Il paraît bien sûr difficile d’imaginer des Etats sans prêteurs. Mais au Moyen Age, la disparition de royaumes incapables de lever de l’argent frais pour payer leurs gardes suisses était, si l’on ose dire, monnaie courante. Il y a à peine un an, il paraissait tout aussi farfelu d’évoquer l’effondrement des stars de Wall Street. Et il y a trois mois, l’Etat islandais aurait sauté comme une vulgaire banque si les Russes ne lui avaient pas prêté 4 milliards d’euros à la dernière minute. Les Etats-Unis sont infiniment plus puissants. Mais il y a un an, les premières banques mondiales, Bank of America et Citigroup, étaient elles aussi infiniment plus puissantes que la petite allemande IKB, premier établissement financier balayé par la crise du « subprime » en juillet 2007. Depuis, elles ont montré elles aussi leur vulnérabilité. L’Islande sera peut-être aux Etats-Unis ce que fut IKB à Citigroup : le signe avancé d’une déroute inconcevable.

Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. Pendant des mois, Barack Obama va pouvoir emprunter sans le moindre problème. Et si d’aventure il a un problème, la Réserve fédérale imprimera des billets pour financer ses projets. Mais la faillite des Etats-Unis n’est plus un scénario inimaginable. Certains prévoient déjà que l’Amérique échappera au pire cette fois-ci... pour succomber lors de l’éclatement de la prochaine bulle. Tous les autres gros emprunteurs ont toujours fait défaut à un moment ou l’autre. Même l’Angleterre, en 1672.

Le Daily Telegraph du 11 février affirme qu’un document confidentiel de la commission européenne relève un risque systémique majeur pour l’ensemble du système bancaire européen. "Les estimations des dévaluations d’actifs attendues suggèrent que le coût budgétaire à supporter par les Etats pourrait être très élevé" affirme le document préparé lors d’une réunion confidentielle des ministres des Finances. Pour certains États membres, les gouvernements pourraient avoir à recapitaliser les banques en urgence. Problème : dans certains pays, le secteur bancaire est totalement surdimensionné et les Etats ne seraient plus à la hauteur.

Au moins sept pays de l’UE candidats à la faillite

Si aucun pays n’est cité explicitement, il ne fait guère de doute que les candidats à la faillite sont l’Irlande, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède et la Grande-Bretagne. Interrogés par le quotidien britannique, les responsables européens se sont refusés à tout commentaire. Mais il semble clair, selon le Telegraph, que Bruxelles se préoccupe au plus haut niveau du risque de faillite des États faibles.

Le Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs récemment alerté l’UE sur l’absence d’un véritable prêteur de dernier ressort dans la zone euro. Le FMI a aussi déclaré que les banques européennes étaient presque autant exposées (75%) aux actifs toxiques que leurs homologues américaines, mais que le gouvernement US avait été bien plus prompt à prendre la mesure du phénomène, investissant 738 milliards de dollars contre seulement 294 en Europe.

Conjoncture catastrophique

Ajouter à cela que les banques européennes sont exposées pour 1600 milliards de dollars aux créances douteuses de l’Europe de l’Est, de plus en plus considérée comme "l’Europe du Subprime". Autre problème significatif : les dettes des entreprises européennes représentent déjà 95% du PIB, contre seulement 50% pour les Etats-Unis. Au bord de l’asphyxie...

Le document de l’UE souligne également le "réel danger d’une course aux subventions entre les Etats membres" qui pourrait porter atteinte à l’unité du marché européen et qui conduirait à une explosion des déficits budgétaires : 12% pour l’Irlande et près de 10% en Espagne et en Grande-Bretagne pour l’année 2009 !

Que du bonheur...

Du neuf sur la crise ?

Vendredi, Reuters rapportait les propos visiblement embarrassants d’Otto Bernhardt, membre du parti chrétien-démocrate (CDU) d’Angela Merkel. "Il y a un plan (...) Les ministres des finances se sont accordés sur les procédures. Le point fondamental est le suivant : nous ne laisserons personne tomber", a-t-il expliqué en marge du sommet européen. D’après lui, les pays dont la situation est préoccupante sont en premier lieu l’Irlande et la Grèce.

Rien de scandaleux jusqu’ici. D’une part, un document confidentiel publié par le Daily Telegraph avait déjà révélé que l’UE planchait sur le problème. D’autre part, il n’est un secret pour personne que certains Etats européens sont au bord du gouffre et que l’UE ne pourra laisser faire. Mais voilà... parler ouvertement de "faillite d’Etats" n’est pas du meilleur effet. Et dire que l’Union Européenne anticipe une telle descente aux enfers pourrait inquiéter les populations, mais aussi les marchés, ce qui aurait pour effet d’accélérer l’effondrement.

Démentis mollassons

Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück s’est déclaré incapable de confirmer les propos d’Otto Bernhardt. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a expliqué qu’il n’était "pas au courant de ce type de décision mais, comme nous l’avons déjà dit auparavant, nous sommes prêts à intervenir si nécessaire". La Banque centrale européenne a elle aussi démenti : "pour ce qui concerne la BCE, les informations rapportées sont fausses", a déclaré un porte-parole. Idem pour Silvio Berlusconi, pour le gouvernement grec, ou le ministère des finances allemand. Du coup, Otto Bernhardt a recontacté Reuters pour préciser que les dirigeants européens sont obligés de formuler de tels plan d’action, mais qu’il n’avait pas connaissance d’un projet concernant tel ou tel pays spécifique.

Aucun des démentis n’a porté sur l’éventualité de faillites d’Etats européens, ni même sur l’aide qu’y apporterait l’UE, mais sur le "plan" en tant que tel. La nuance est claire, tandis que l’avenir s’obscurcit.

La Société Générale conseille à ses clients de se tenir prêts face au risque d’"effondrement de l’économie mondiale" au cours des deux prochaines années. Pour ce faire, elle dessine une stratégie d’investissements défensifs pour éviter la destruction de richesses.

45 000 milliards de dollars

Dans son rapport, la banque affirme que les différents plans de relance ont simplement eu pour effet de transférer du passif privé vers les finances publiques, créant de nouvelles bulles prêtes à exploser. Rien n’est réglé, donc. Pire, la crise continue de tirer les gouvernements vers le bas, constamment obligés de remettre la main à la poche. Même sans nouvelles dépenses, la dette publique devrait atteindre dans les deux années qui viennent des niveaux impressionnants : 105% du PIB au Royaume Uni, 125% aux États-Unis et dans la zone euro, et 270% au Japon. La dette mondiale des Etats grimperait ainsi à 45 000 milliards de dollars, multipliée par deux et demi en 10 ans.

Le "point de non retour"

La seconde guerre mondiale avait débouché sur une situation similaire. Le problème, c’est qu’aujourd’hui la population vieillit, et il sera très difficile de combler le trou de la dette grâce à la croissance. D’autant que l’endettement privé très important limite aussi les marges de manoeuvre. "L’importance de la dette publique semble tout à fait insoutenable à long terme. Nous avons presque atteint un point de non retour" a affirmé Daniel Fermon. Résultat : les Etats seraient contraints de laisser filer l’inflation, le dollar s’enfoncerait toujours plus, la Bourse et l’immobilier s’effondreraient à nouveau, et le baril de pétrole repasserait sous les 50 dollars dès 2010. Seules valeurs refuges contre cette catastrophe : l’or et les denrées alimentaires. Que du bonheur...

Vers un "effondrement économique mondial" ?

Le rapport note aussi que la situation actuelle affiche des "similitudes convaincantes" avec la récente crise nippone. Sauf que le Japon a pu se maintenir à flot en laissant couler le Yen et en favorisant ses exportations dans une économie mondiale solide... ce qui absolument impossible actuellement, la quasi totalité de l’économie mondiale étant touchée. "Pour l’instant, personne ne peut dire avec certitude que nous avons échappé à la perspective d’un effondrement économique mondial" dit le rapport, qui tempère tout de même : Il ne s’agit que d’une exploration des risques, et non d’une prévision. Ouf.

Si le pire n’est jamais certain, il a tout de même une fâcheuse tendance à devenir plus que probable, par les temps qui courent.

Les autorités américaines ont annoncé vendredi la fermeture de deux banques floridiennes et d’une banque californienne, portant à 123 le nombre de faillites d’établissements bancaires cette année aux Etats-Unis.

Selon l’Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires (FDIC), Orion Bank, basée à Naples, en Floride, avait 2,7 milliards de dollars d’actifs et 2,1 milliards de dollars en dépôt.

Basée à Sarasota, en Floride, Century Bank FSB avait 728 millions de dollars d’actifs et 631 millions en dépôt.

Iberiabank, basée à Lafayette en Louisiane, gèrera les dépôts des deux banques, a précisé la FDIC.

La troisième banque dont la faillite a été prononcée vendredi est basée à San Clemente, en Californie. Il s’agit de la Pacific Coast National Bank, qui avait 134,4 millions de dollars d’actifs et 130,9 millions de dollars en dépôt.

La Sunwest Bank de Tustin, en Californie, gèrera les dépôts de la banque.

La FDIC estime que les faillites bancaires vont lui coûter au total une centaine de milliards de dollars sur la période 2009-2013.

Les faillites de banques aux Etats-Unis ont atteint cette année leur plus haut niveau depuis 1992. Cette année-là, 181 établissements avaient été fermés. En 2008, on avait dénombré 25 défaillances bancaires et seulement trois en 2007.

La faillite des Etats ne suffit donc même pas à empêcher les faillites privées ni à faire redémarrer les investissements privés. Les cpitaux d’Etat ne peuvent suffire à remplacer les capitaux privés en termes d’investissement.

Il faut bien en venir aux conclusions. Le système ne fonctionne plus. Posons la question : le capitalisme est-il vivant. Qu’il soit sous perfusion ne donne pas la réponse.

Il suffit de répondre à la question : Sharon est-il vivant ?

Les prédictionnistes du LEAP :

Crise systémique globale : A la poursuite de l’impossible reprise

 Communiqué public GEAB N°37 (15 septembre 2009) -

H-G Fandrich pour LEAP/E2020 Avant l’été, l’équipe de LEAP/E2020 avait annoncé qu’il n’y aurait pas de reprise mondiale au rendez-vous de la rentrée 2009 ; et qu’elle n’en prévoyait pas d’ici l’été 2010. En ce mois de Septembre 2009, contrairement au discours dominant aujourd’hui dans les médias et les milieux financiers et politiques, nous maintenons notre anticipation.

Le ralentissement actuel de la vitesse d’effondrement de l’économie mondiale, qui « crée » les « bonnes nouvelles » (1), n’a été rendu possible que par l’immense effort de soutien financier public mondial des derniers douze mois (2). Mais le « temps gagné » grâce à l’argent des contribuables du monde entier aurait dû être consacré à la remise à plat du système monétaire international puisqu’il est au cœur de la crise systémique actuelle (3). Pourtant, en-dehors de considérations cosmétiques (4) et d’immenses cadeaux faits aux banques américaines et européennes, rien de sérieux n’a été entrepris et pour l’avenir, le chacun pour soi s’impose désormais (5).

Et en cette fin d’été 2009, avec les trois vagues scélérates de l’été frappant de plein fouet l’économie mondiale (chômage (6), faillites (7) et chocs monétaires (8)), le temps de réparation du système, ou plus exactement de sa transition en douceur vers un nouveau système global, est passé (9). Les premiers effets du grand découplage (10) se mettent en place dans les faits : le reste du monde s’éloigne rapidement de la zone Dollar.

Des statistiques incohérentes reflètent une économie mondiale chaotique
Nous nous dirigeons donc tout droit vers la phase de dislocation géopolitique prévue pour commencer au quatrième trimestre 2009 (11). Ce GEAB N°37 analyse les tendances en cours (inflation ou déflation, marchés immobiliers, banques, géopolitique, ...) au sein du chaos actuel créé par l’avalanche de fonds publics non maîtrisés et la persistance d’un système financier incontrôlé, sur fond d’incohérences statistiques croissantes. Paradoxalement, cette dislocation est devenue, selon nos chercheurs, la seule voie praticable pour une reprise économique, mais qui se fera selon une architecture globale et des modalités d’interaction entre les sphères économiques, sociales et financières profondément différentes de celles que nous avons connues au cours des dernières décennies. Notre équipe estime en la matière que d’ici l’été 2010 apparaitront clairement les premières caractéristiques du « monde d’après la crise ». Nous allons d’ailleurs nous attacher à les identifier dans les mois à venir.

Mais en attendant, comme anticipé dans les précédents GEAB, plus personne ne peut désormais reconstruire d’images cohérentes de la réalité économique mondiale actuelle à l’aide des statistiques macroéconomiques de plus en plus contradictoires ou tout simplement aberrantes (12). A force de manipuler les données et les instruments de mesures (13) et de se limiter au Dollar US comme étalon de valeur alors que ses variations sont de plus en plus chaotiques (14), ni les gouvernements, ni les institutions internationales, ni les banques (15) ne savent plus dans quelle direction le système mondial évolue. La lecture des médias reflète d’ailleurs bien ce chaos qui plonge leurs lecteurs et auditeurs dans des abimes de perplexité : selon les jours, voire dans la même journée, se succèdent des informations contradictoires sur la finance, l’économie ou la monnaie. Gouvernants, chefs d’entreprise, salariés, … économistes ou analystes … en sont réduits au pari pascalien pour évaluer les prochains mois.

Evolution globale de la production, du commerce et des prix à la consommation (2000 – 2009) Source : BRI, 2009
Pour LEAP/E2020, le graphique ci-dessus illustre une réalité incontournable : la dérive du système économique, financier et monétaire global s’accélère, sa faiblesse atteint des niveaux, inégalés dans l’histoire moderne, qui le rendent désormais susceptible de rupture au moindre choc important : financier, géopolitique ou même naturel (16). Le plongeon vertigineux des Etats dans des déficits publics incontrôlables (17) (puisque les gouvernements sentent que sans leurs plans de soutien public, les économies mondiales vont repartir illico dans leur chute brutale) crée une situation littéralement explosive, avec à la clé une formidable hausse des prélèvements fiscaux du Japon à l’Europe en passant par les Etats-Unis. S’il y a une reprise en vue, c’est bien celle des hausses d’impôts. D’ailleurs, les électeurs japonais, face à un taux de chômage historique et à une économie toujours en chute libre, ont décidé de chasser les dirigeants en place dans leur pays depuis des décennies : ils ne sont que les premiers à entamer le grand chambardement politique de la prochaine phase de la crise (18). L’administration Obama a ainsi découvert avec surprise cet été la profondeur de la colère populaire qui s’est fixée sur son programme de réforme du système de santé (pourtant bien nécessaire) .

Evolution du coût d’affrètement pour les navires containers (en USD/jour) - Comparaison entre les premiers semestres 2008 et 2009 - Source : Spiegel / ISL Port Monitor
Pour représenter la crise aujourd’hui, notre équipe a tenté de trouver une image simple. Voici l’analogie qui s’est imposée à nos chercheurs : une balle en caoutchouc rebondissant de marche en marche dans un escalier : si elle semble remonter à chaque marche par effet rebond (donnant un moment l’impression que sa chute s’est arrêtée), c’est pour tomber encore plus bas à la marche suivante, pour effectuer une « reprise » de sa chute.

Des acteurs économiques et des dirigeants politiques « déboussolés »
Bien entendu tout cela ne crée pas un environnement très propice à l’investissement des entreprises. Les capacités de production sont sous-utilisées partout dans des proportions historiques. Les stocks ne sont plus renouvelés qu’au compte-goutte (ce qui élimine tout espoir de reprise du fait de leur reconstitution). Les consommateurs sont redevenus des acteurs économiques rationnels : pas d’argent, pas d’achat. Leurs salaires diminuent quand ils ne sont pas tout simplement perdus faute d’emploi, les banques ne prêtent plus car elles savent qu’elles sont elles-mêmes toujours insolvables (malgré la poudre « dorée » lancée aux yeux de l’opinion publique ces derniers mois) (19). Et l’état à lui tout seul ne peut pas se substituer à la frénésie de consommation du passé. Aux Etats-Unis, un retour à la situation ex-ante demanderait environ 2.500 milliards de liquidités dans l’économie chaque année. Le stimulus de Barack Obama, avec ses moins de 400 milliards par an sur deux ans est assez loin du compte s’il doit pallier simultanément la défection des ménages et des entreprises. Malheureusement, c’est pourtant exactement la situation actuelle de l’économie US.

Evolution des ventes de détails aux Etats-Unis au cours des récessions récentes - (Base 100 au début de chaque récession, durée en mois) - Source : Financial Sense, 2009
Mais en la matière, les Américains ne sont pas seuls. L’Asie et l’Europe connaissent elles aussi une terrible montée du chômage que les manipulations statistiques (20) ne peuvent pas cacher au-delà de la période estivale : chômeurs éradiqués des listes d’indemnisés, jeunes placés dans des stages d’attente ou chômeurs recrutés pour des travaux publics de courte durée, licenciements retardés via des mesures d’indemnisation du chômage partiel, usines maintenues artificiellement en activités par des subventions publiques , … de Pékin à Paris, en passant par Washington, Berlin, Londres ou Tokyo, toutes les mesures sont bonnes pour essayer de cacher la réalité le plus longtemps possible … en attendant la reprise. Mais, hélas, la reprise ne viendra pas à temps. C’est Blücher à la place de Grouchy (21). En guise de reprise à la rentrée, ce sont les conséquences des trois vagues scélérates de l’été 2009 qui surgissent :

. l’évidence du chômage de masse, notamment en fin d’indemnisation et ses conséquences désastreuses sur la stabilité politique et sociale des pays

. l’explosion du nombre de faillites d’entreprises, de collectivités, … et des déficits publics de toute nature

. et bien entendu les conséquences de l’ensemble sur le Dollar, les bons du Trésor US (et le Royaume-Uni en dommage collatéral) (22).

La première vague a déjà pleinement atteint le rivage de la fin de l’été 2009. La seconde est en cours. Et la troisième commence à être bien visible.

Toujours est-il que si la zone Euro et l’Asie en général sont mieux placés pour faire face à l’impact de ces vagues (comme analysé en Octobre dernier dans le GEAB N°28), elles ne sont pas non plus en mesure de rebondir. Néanmoins, c’est sur les Etats-Unis, le Dollar et les Bons du Trésor US d’une part, et le Royaume-Uni et la Livre d’autre part, que les conséquences de ces trois vagues vont s’exercer brutalement. Le rêve estival a lui aussi une fin !

En revanche, pour ceux qui ont encore les moyens de voyager, les vacances peuvent continuer car hôtels, compagnies aériennes, clubs de vacances … bradent les prix à des niveaux jamais vus. Un autre signe évident de « reprise » !


Notes :

(1) Par exemple, parler en pourcentage fait partie de l’ « euphorisation » de l’été 2009. Ainsi, nombre de banques dont la valeur en bourse était tombée proche de 0 ont-elles pu clamer ces derniers mois des « rebonds » de +200%, +300% ou + 500%. Il suffit par exemple de consulter l’évolution des cours de Natixis, Citi ou Royal Bank of Scotland, pour comprendre le piège : regagner 500% quand l’action est tombé à 1, cela vous fait 5 … ce qui vous laisse toujours une perte de 40 si vous l’avez acheté il y a 2 ans (ou si vous avez emprunté contre cette garantie).

(2) L’annonce par la France que l’état prolonge jusqu’à la fin 2010 son soutien aux banques en est une parfaite illustration. Source : Reuters, 13/09/2009

(3) Voir le communiqué publié par LEAP dans le Financial Times à la veille du Sommet du G20 de Londres en Avril dernier.

(4) La « chasse aux bonus des traders » est une action moralement salutaire, mais elle ne doit pas faire oublier qu’ils ne sont que les « corsaires » des banques qui les emploient et des places financières qui hébergent ces dernières. Ce sont leurs employeurs et leurs hébergeurs qui leur accordent leurs « lettres de marque » (ou devraient-on dire de bonus ?) et qui les autorisent à écumer les océans de la finance mondiale. Limiter les bonus au montant de leur salaire obligerait les banques à les employer en tant que capitaines aux longs cours, au lieu de flibustiers.

(5) Source : Times, 02/09/2009

(6) Aux Etats-Unis, le rythme réel d’accroissement du chômage continue à s’établir entre 600.000 et un million de personnes par mois si on y intègre tous ceux qui cessent de chercher un emploi (source : CNBC/New York Times, 07/09/2009). Et, pour avoir un aperçu de la vague socialement explosive qui frappe l’économie US, en Californie, depuis le 1er Septembre, ce sont 143.000 chômeurs supplémentaires qui ont épuisé leurs droits (avec leurs familles, cela fait près d’un million de personnes dans la détresse … pour le mois en cours) – source : MyBudget360, 02/09/2009. En Europe, en Asie, … partout les taux de chômage s’orientent vers un dépassement des pics historiques modernes d’ici la fin 2009 (avec 5,7%, le Japon a déjà franchi son seuil historique en Juillet – source : Japan Times, 08/09/2009) ... et ce malgré des manipulations tous azimuts pour faire baisser les chiffres.

(7) A titre anecdotique, il y a eu plus de faillites bancaires aux Etats-Unis entre la sortie du GEAB N°36 (15 Juin 2009) et celle du GEAB N°37 (15 Septembre 2009) que dans toute l’année 2008, dont 2 des quatre plus importantes de l’année. Mais évidemment, les médias ne peuvent pas titrer sur la grippe A et sur ces faillites en même temps. Il en est de même pour le taux de faillite des entreprises américaines qui atteint son plus haut historique à 12,2% (source : Yahoo, 09/09/2009). En Espagne, le nombre de faillite pour le premier semestre 2009 est équivalent à trois fois celui de toute l’année 2008 (source : Spanish News, 06/08/2009). En France, le patronat s’attend à 70.000 faillites d’entreprises d’ici la fin de l’année (source : Capital, 02/09/2009).

(8) L’affaiblissement accéléré du Dollar US crée un nouveau stress monétaire mondial et la prochaine demande, par l’administration Obama, d’augmentation de 1.500 milliards USD du plafond d’endettement fédéral US autorisé ne risque pas de calmer la fuite hors de la devise US. Le plafond de 12.000 milliards USD d’endettement est en effet en train d’être atteint. Sources : Wall Street Journal, 12/09/09 ; Bloomberg, 08/09/2009 ; Wall Street Journal, 12/09/09

(9) Nous avions indiqué qu’une telle « fenêtre d’opportunité » existait entre le printemps et l’été 2009. Cette fenêtre est désormais fermée.

(10) Voir GEAB N°22, 02/2008

(11) Voir GEAB N°32, 02/2009.

(12) Comme les baisses du chômage américain et français du début de l’été ou les taux de croissance de la production chinoise. Sources : New York Times, 10/08/2009 ; Expansion, 27/07/2009 ; Wall Street Journal, 25/05/2009

(13) Il s’avère très utile de lire l’article de Marion Selz intitulé « Les statistiques, un service public détourné » traintant d’un récent ouvrage collectif réalisé dans l’anonymat par des statisticiens français au titre évocateur « Le grand trucage : comment le gouvernement manipule les statistiques » . Nul doute qu’en cette période de crise globale, les informations dévoilées s’appliquent à tous les gouvernements de la planète. Source : La vie des idées, 02/09/2009

(14) Quand le 15 Février 2008, dans le GEAB N°22, nous avions annoncé que l’on s’orientait vers un « Dollar carry-trade », nombreux étaient ceux qui trouvaient impensable une telle évolution. Pourtant aujourd’hui, c’est exactement ce qui se passe sur les marchés monétaires. Source : Le Monde, 12/09/2009

(15) Qui se sont empressées d’obtenir en Avril 2009 (source : Bloomberg, 02/04/2009) le droit de revenir au système de « juste valeur » (j’estime que mon actif vaut 100) au lieu de maintenir la valorisation de leurs actifs au « prix du marché » (sur le marché, ton actif vaut 10)… et donc persistent à garder dans leurs bilans des actifs dont ils ne savent plus du tout ce qu’ils valent réellement ; notamment parce qu’ils soupçonnent fort justement ces actifs de ne plus valoir que 10% ou 20% de leur « juste valeur ». Les campagnes et les villes des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d’Espagne, de Lettonie, du Japon, de Chine, … sont ainsi pleines de maisons, d’appartements et d’immeubles que personne n’achète car leurs prix sont artificiellement maintenus par les banques très au-dessus des prix du marché, afin que leurs bilans ne fassent pas apparaître qu’elles sont en fait insolvables car leurs actifs sont presque tous « pourris ». Les banquiers aussi tentent de gagner du temps, espérant un retour au monde d’avant. Sont-ils de grands enfants nostalgiques de leur âge d’or ? Ou plutôt de graves délinquants qui mettent en péril la société ? L’avenir va prochainement trancher au cours de la phase de dislocation géopolitique globale.

(16) Dans le prochain GEAB, le N°38 qui paraîtra en Octobre, nous ferons une mise à jour de nos anticipations par pays et grandes régions du monde, incluant bien entendu un bilan concernant les cessations de paiement des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

(17) Avec un record d’émissions obligataires en Europe (1.100 milliards € pour la zone Euro en 2009, et plus de 250 milliards € pour le Royaume-Uni) , et un déficit fédéral de 9.000 milliards USD sur les dix ans à venir, aucun doute sur l’aspect incontrôlable de l’affaire. Source : Yahoo/Reuters, 04/09/2009 ; CBS, 25/08/2009

(18) Aux Etats-Unis, en Europe ou en Chine également. Sources : Reuters, 08/09/2009 ; Financial Times, 06/09/2009 ; BBC, 26/07/2009 .

(19) Au sujet des banques, notre équipe recommande chaudement la lecture du remarquable article de Matt Taibbi, « A l’intérieur de la grande machine à bulle américaine » paru dans Rollingstones le 02/07/2009. Il détaille l’histoire de Goldman Sachs et apporte un éclairage essentiel sur les pratiques financières et le rôle central de cette établissement financier dans la crise financière actuelle. A la manière des défuntes compagnies des Indes, ou des ordres templiers, il est probable que d’ici cinq à dix ans maximum le pouvoir politique américain, face à l’effondrement socio-économique du pays et sous la pression populaire, sera obligé de démanteler cette institution qui parasite désormais l’action publique à tous les niveaux.

(20) In fine, ces indicateurs reposent tous sur la mesure de la valeur qu’est le Dollar US. Or si on rapportait la variation de son taux de change sur un écran semblable à celui d’une boussole, on verrait l’aiguille osciller de mois en mois entre le Nord, le Sud, l’Est ou l’Ouest. Pas étonnant que l’ensemble des acteurs politiques, économiques et financiers mondiaux soient donc « déboussolés ».

(21) Napoléon aussi croyait « dur comme fer », lors de la bataille de Waterloo, que la chance allait lui sourire une fois de plus et qu’il allait recevoir un renfort ami (Grouchy) au moment décisif du combat. Hélas, la troupe tant attendue, dont la poussière montrait la progression rapide, s’est avérée être celle d’un renfort ennemi (Blücher). Tout le monde connaît la suite ; et nous ne sommes pas certains que les dirigeants du G20 soient des stratèges aussi expérimentés que l’était Napoléon.

(22) En ce domaine la crise fait parfois preuve d’un « humour très britannique », tout en prouvant qu’on est loin d’avoir vu toutes ses conséquences, puisque Londres doit désormais s’attendre à devoir payer une lourde addition pour sauver de l’effondrement tout son petit réseau de paradis fiscaux. Les îles Caïmans par exemple, ne peuvent même plus payer leurs fonctionnaires. Nul doute que cette perspective va ravir les contribuables britanniques ! Autrement ces îles pourront toujours avoir recours à une idée simple : faire payer des impôts. Source : Guardian, 13/09/2009

Mardi 15 Septembre 2009

Messages

  • *

    Jérémy Tordjman

    Agence France-Presse
    Paris

    Les risques de faillite de l’émirat de Dubaï ravivent les inquiétudes sur la santé financière de certains pays, notamment d’Europe de l’Est, écrasés par l’endettement public et affaiblis par la récession mondiale.

    En annonçant mercredi son souhait de différer le remboursement d’une partie de sa dette, le petit émirat du Golfe a affolé les marchés qui redoutent une seule et même chose : le défaut de paiement, autrement dit la reconnaissance par un pays qu’il n’honorera pas ses engagements vis-à-vis de ses créanciers.

    La banqueroute d’un État n’est pas chose courante. La dernière en date remonte à 2001 lorsque l’Argentine a fait défaut sur sa dette publique externe, créant de graves troubles sociaux et ouvrant une crise dont le pays peine encore à se relever.

    Mais avec la récession, ce scénario noir revient en force. Contraints de secourir les contribuables et les banques, les États ont massivement emprunté auprès des marchés pour financer leurs déficits. Selon l’agence Moody’s, la dette publique mondiale aura bondi de 45% entre 2007 et 2010.

    Résultat : les marchés pourraient se montrer plus méfiants vis-à-vis des titres de dette publique et se détourner des obligations émises par certains États, menaçant leur approvisionnement en argent frais.

    « Les problèmes apparaissent quand les marchés perdent confiance dans la capacité d’un État à rembourser sa dette », résume Juan Carlos Rodado, économiste à Natixis.

    Les pays de l’Est sont en première ligne. Après la chute de l’URSS, les capitaux étrangers y ont afflué en masse avant de se retirer au moment de la crise, laissant des économies exsangues.

    Aujourd’hui, les pays baltes, la Roumanie ou l’Ukraine, par ailleurs en butte à l’instabilité politique, figurent parmi les pays « les plus à risque », selon M. Rodado.

    Pour continuer à attirer des investisseurs, ces pays doivent augmenter le taux d’intérêt promis aux créanciers « ce qui renchérit le coût de la dette », souligne par ailleurs Guy Longueville, de BNP Paribas.

    Ces pays sont-ils condamnés à la faillite ? Jusqu’à présent le Fonds monétaire international (FMI), dont les ressources ont gonflé à la faveur de la crise, a joué les pompiers -et banquiers- de service.

    « Mais maintenant que le gros de la crise est passée, le FMI pourrait changer sa politique », le risque de contagion étant pour le moment écarté, estime Agnès Bénassy-Quéré, du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).

    L’inflexion semble amorcée. Le Fonds a récemment reporté le versement d’une partie de son aide à la Roumanie en raison de l’instabilité politique, et à l’Ukraine, sanctionnée pour ne pas avoir mis en oeuvre les coupes budgétaires réclamées.

    Les inquiétudes ne se limitent pas aux pays émergents. Fleuron de la finance et, à ce titre, durement frappée par la récession, l’Islande a dû recourir à un prêt du FMI pour échapper à la faillite.

    La zone euro n’est pas épargnée. Il y a quelques mois, l’agence Standard and Poor’s, qui évalue la capacité d’un emprunteur à rembourser ses dettes, a dégradé la note de l’Espagne et de l’Irlande, en raison du niveau de leurs déficits.

    La Grèce suscite également des interrogations. Selon l’OCDE, son économie continuera à se contracter en 2010 et sa dette publique atteindra 111,8% de son produit intérieur brut (PIB).

    « Il y a des questions sur la solvabilité mais le risque d’une faillite d’un pays développé est extrêmement faible notamment en zone euro », relativise Isabelle Job, du Crédit Agricole. « On voit mal la Commission refuser d’apporter son aide à un pays membre », ajoute-t-elle.

    Tous n’ont pas cette chance. Selon le Guardian, Londres refuse de voler au secours d’un pays pourtant membre de la Couronne britannique, les Iles Caïmans, paradis fiscal de renom, aujourd’hui au bord de la banqueroute.

  • Pour face à la crise, sauver leurs banques, soutenir leur industrie et financer la relance, les Etats ont gonflé depuis douze mois d’une façon exponentielle leur dette publique qui dans bien des cas n’est pas loin de représenter 100% voire plus de la richesse qu’ils produisent par an. A l’heure où le débat se recentre sur l’équation sortie de récession, croissance anémique, envolée des déficits, du chômage et de la dette publique, l’affaire de Dubai tombe mal. Parce qu’elle ne peut que pousser encore un peu plus les marchés financiers, qui sont aujourd’hui le principal carburant des plans de relance, à tester la résistance des maillons faibles, ces pays considérés comme les moins capables de rembourser leur dette.

    Consciemment ou inconsciemment, tout le monde a déjà tourné son regard sur la Grèce que certains n’hésitent pas, depuis quelques jours à ranger, dans le clan des pays qui ne pourront pas éviter la banqueroute. Les finances publiques du pays affichent la situation la plus détériorée de la zone euro avec un déficit budgétaire représentant 12% d’un PIB qui va reculer de plus de 1% cette année.
    Dans le cas de figure de Dubai, son grand voisin aux poches pleines, Abu Dhabi, a les ressources pour voler à la rescousse. Moyennant contreparties. Dans le cas de la Grèce, si jamais elle venait à faire défaut la question serait cette fois posée à l’Union Européenne, dont la Grèce fait partie. Une situation totalement inédite pour les Européens et leur monnaie d’un de ses pays membres faisant faillite.
    Au même titre que le grand frère Abu Dhabi finira par faire son devoir, Berlin et Paris, le couple parent de la construction européenne, voleront-ils au secours d’Athènes ?

    Il y a un an, c’était la petite Islande qui faisait banqueroute après avoir jonglé avec les milliards du monde entier. Aujourd’hui, c’est Dubai et ses îles en forme de palmier qui a le genou à terre. Demain l’isthme de Corinthe ?

  • La crise des économies développées est sans précédent depuis 80 ans, tant les destructions de richesse sont importantes, et le retour à un régime de croissance antérieur semble éloigné, sinon impossible, estiment les économistes de Groupama Asset Management.

    "Le retournement a été sans précédent depuis 80 ans", a déclaré Laurent Berrebi, directeur des études économiques chez Groupama AM, lors d’une conférence. "La production industrielle a effacé depuis début 2008 plus de 10 années de croissance, le phénomène étant particulièrement marqué dans le secteur des biens durables."

  • Dans le journal Le monde :

    les turbulences venues de Dubaï ont de quoi stresser les investisseurs. C’est dans ce pays que se tient tous les ans le Salon mondial du shopping - le Dubaï Shopping Festival -, tous les deux ans le Salon aéronautique - le Dubaï Air Show - et que se construisent des tours gigantesques. Les difficultés de l’émirat sont donc une mauvaise nouvelle pour l’industrie du luxe, les constructeurs d’avions et les sociétés de BTP... Le marché continue d’ailleurs de scruter quelles sont les sociétés de ces secteurs les plus exposées dans la zone.

    Mais ce sont surtout les banques qui sont dans le viseur des marchés. Selon une note de Crédit suisse, les établissements européens seraient exposés à hauteur de 13 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros) dans cette affaire. La Banque des règlements internationaux évalue pour sa part à 93 milliards de dollars l’exposition des banques européennes aux Emirats arabes unis, dont 51 milliards de dollars pour les établissements britanniques. En tête figurent la banque sino-britannique HSBC, avec des engagements de 11,3 milliards de dollars, puis Standard Chartered, et Barclays. Quant à la banque française BNP Paribas, ses prêts dans les Emirats arabes unis atteignaient environ 1,1 milliard d’euros fin 2008.

    Mais le problème n’est pas tant celui du niveau d’exposition au risque émirati que le fait de se rendre compte que les banques ont, encore, des créances potentiellement "pourries". Bref, que le ménage dans la finance mondiale n’est pas fini. Certains investisseurs estiment que Dubaï est peut-être "le signe avant-coureur de problèmes de dette d’autres pays", alerte Thomas Della Casa, responsable de la recherche chez Man Investment, un hedge fund suisse.

    Les investisseurs regardent tout particulièrement la situation des pays d’Europe de l’Est mais aussi de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne, ou de l’Irlande. Leur niveau d’endettement rapporté au produit intérieur brut, est, selon M. Della Casa, "à la limite du supportable". Car la reprise économique ne sera pas suffisante pour permettre à ces Etats de se renflouer naturellement.

  • La faillite de Dubaï, première d’une longue série ?

    L’émirat de Dubaï ne peut plus rembourser ses dettes, autrement dit il est en faillite. Ce petit pays du golfe Persique s’était lancé dans une frénésie capitaliste, avec sa tour la plus haute du monde, sa station de ski sous cloche et ses îles artificielles en forme de palmier géant. Mais c’était… à crédit, pour une dette de 90 milliards de dollars.

    Comme les autres États redoutent un effet domino, Dubaï va être renfloué. Mais tous les États sont endettés à des niveaux records. Et ce qui arrive à Dubaï n’est qu’un signe de ce qui menace l’ensemble du monde capitaliste

  • La quotation de la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Angleterre baissent à mesure qu’apparaissent les trous béants des finances de l’Etat et son incapacité durable à rembourser...

    Obama prépare un ... nouveau plan de relance !

    le capitalisme ne se relance plus.

    Et si on relançait ... le socialisme !!!!

  • MADRID, 12 décembre (Reuters) - Des dizaines de milliers d’Espagnols ont défilé samedi à Madrid pour dénoncer lmes projets de baisse des salaires et des prestations sociales envisagée pour endiguer la crise économique.

    "Ne les laissez pas profiter de la crise", pouvait-on lire sur une banderole déployée sur un podium ou les dirigeants syndicaux ont affirmé que les salariés ne supporteraient pas l’essentiel des efforts pour restaurer la compétitivité des entreprises du pays.

    "La priorité, ce doit être la lutte contre le chômage", a déclaré Candido Menez, secrétaire-général de l’UGT, la principale confédération syndicale.

    Le président socialiste du gouvernement, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a promis aux syndicats qu’il ne céderait pas au patronat espagnol, qui prône une plus grande flexibilité dans le code du travail.

    Pour les dirigeants d’entreprise, la règlementation actuelle est à l’origine du niveau élevé du chômage, qui culmine à près de 20%.

    Zapatero a déclaré qu’il espérait voir avant la fin du 1er trimestre 2010 un accord entre patronat et syndicats sur la compétitivité des entreprises lors de négociations organisées sous l’égide du gouvernement.

    (Jason Webb

  • La crise dans tous ses États

    C’est par la transformation des dettes privées en dettes publiques, à coup de milliards de dollars, d’euros, de yens… que la croissance économique est tant bien que mal maintenue. Ce qui n’annule pas l’élimination des surcapacités de production à l’échelle mondiale.

    L’industrie automobile est l’exemple le plus frappant de cette situation où nous assistons à une redistribution des cartes à l’ échelle mondiale, la zone Asie-pacifique prenant en apparence l’ascendant sur les anciennes implantations de cette industrie. Bien que cette zone, est elle aussi en état de « surchauffe » c’est-à-dire en surcapacité .

    Tous les États, de plus en plus en déficits, commencent depuis quelques mois à lever des emprunts sur les marchés financiers, pour financer les mesures anti-crise. Nous allons voir bientôt des masses d’obligations et de bons du trésor se déverser sur les places financières, et ces mêmes places financières exigeant que l’argent rapporte de l’argent, entrer dans l’angoisse dès qu’un État se trouvera en difficulté sur sa dette. Nous venons de nous en rendre compte, quand Dubaï n’était plus en mesure de régler ses dettes. De même pour la Grèce, selon l’ OCDE sa dette publique pour cette année est de 75,3% du PIB c’est-à-dire 300 milliards d’ euros, qui devrait atteindre 89,3% en 2010. Les agences de notation viennent de déclasser ce pays, bientôt considéré en cessation de paiement. La Grande Bretagne est elle aussi dans une situation critique et selon la presse pourrait être déclassée. Ce n’est pas la première fois que des États sont en faillite, la Yougoslavie a été démantelé dans les années 1990 du fait de son surendettement [1] et la Serbie bombardée par l’ OTAN, en 2001 c’est l’ Argentine qui allait boire le bouillon, au point que le FMI lança l’ idée, qui avait déjà émise lors de la crise asiatique, qu’il fallait légiférer sur le « risque pays ».

    Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que le risque pays ne concerne plus seulement des pays comme la Turquie, le Liban, la Thaïlande, la Corée du sud …Mais directement des pays de l’ OCDE. Le journal La Tribune du 15 mai 2009 parlant des états Unis dit : « Ils devront dévaluer le dollar, mais cela ne suffira pas, ils devront également renégocier leur dette. ».

    Pour le moment, les gouvernements cherchent à étaler, dans le temps et sur les peuples, le remboursement de montagnes de dettes, d’où toute la propagande médiatique sur la fiscalité, et les paradis fiscaux, le premier ministre grec G. Papandréou en appelle à l’ union nationale contre la fraude fiscale, mais la jeunesse se révolte contre la précarité et passe à des actions radicales …En France on a mis en couveuse le corbeau de la banque suisse HSBC et sa liste de « fraudeurs du fisc ». On fait semblant de s’attaquer au grand capital , comme par exemple en indiquant que les entreprises du CAC 40 trichent et que les PME ( petites et moyennes entreprises) payent plus d’impôts que les multinationales. Mais dans la réalité, c’est 31, 2% du PIB de l’ UE d’aides publiques qui a servit en autre au rachats d’actifs toxiques, les voilà les vrais bonus.

    Le président de la république française, Sarkozy en personne a déclaré tout haut que les 35 milliards d’euros d’emprunt se feraient non pas sur le dos des français, mais par un appel au marché financier. C’est exactement ce qui fut fait pour combler le trou de la Sécu, c’est le marché qui est intervenu, et c’est le populo qui banque la CRDS directement prélevé sur la quasi-totalité des revenus, y compris les allocations familiales, les allocations chômage.

    La facture finale, des intérêts de la dette, est colossale. Selon la Cour des comptes, la charge d’intérêts des emprunts contractés par la CADES s’élève à 2,9 Md€ par an en moyenne sur la période 2005-2009, contre 1,4 Md€ sur la période 1996-2004, soit un total de 25,7 milliards d’euros versé au capital financier depuis 1996.

    Mais, il y a aussi , du fait de la rétraction du marché mondial une tendance au protectionnisme qui s’ amorce. Les grandes messes sur l’ écologie « il faut sauver la planète » sont de cet acabit, il s’ agit d’élever des normes « écolos » c’est à dire des taxes, pour protéger certains secteurs de la concurrence. Le recours aux dévaluations compétitives est de retour, il consiste à faire chuter sa monnaie afin de donner un avantage à ses exportations. Par exemple la Grande Bretagne a laissé la Livre sterling se déprécier de 20% par rapport à l’ euro depuis août 2008, ce qui en fait revient à dissimuler une taxe de 20% sur ses importations. Il en est de même pour le dollar en chute libre, le franc suisse, le dollar canadien… Le cycle des dévaluations compétitives est en pleine action, Tout ce concentre sur le vrai argent c’est à dire sur des valeurs sûres et non plus sur des billets de papier fraîchement produits par la planche à billet ; d’où un certain retour vers l’or considéré comme la valeur refuge a minima.

    Avec le déplacement des dettes privés, celles des propriétaires des moyens de productions et d’ échanges, en dettes publiques, nous avons une sorte de socialisation des moyens de production, sauf que le propriétaire de l’État, ce n’ est pas le peuple. L’État est au service du capital financier et la seule propriété qu’il accorde au peuple c’est la dette publique, sa seule identité nationale c’est de payer les impôts et taxes.

    « La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’état qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. »

    (K. Marx T. 1 p. 721 du Capital éd. Moscou)

    Mais encore :

    « Le peuple sait bien, par sa propre expérience et les saignées faite à sa bourse, combien la dette publique pèse sur les impositions ; mais peu de gens savent dans quelles conditions spéciales cette dette a été contractée et existe toujours. L’État, cet instrument commun entre les mains de nobles propriétaires fonciers, et des gens de la finance, a besoin d’ argent pour réaliser, à l’ intérieur comme à l’ extérieur, l’œuvre d’oppression. Il emprunte donc chez les capitalistes et usuriers, et leur remet un bout de papier, par lequel il s’ engage à payer, pour 100 livres sterling prêtées, tel chiffre d’ intérêt. Les moyens nécessaires à ce paiement, il les tire, sous forme d’ impôts, de la poche des classes ouvrières. Si bien que le peuple doit servir de garantie à ses oppresseurs vis-à-vis des gens qui prêtent leur argent pour qu’on lui coupe le cou à lui, peuple. Cette dette figure sous diverses rubriques, suivant que le taux d’ intérêt est de 3,3 ½ ou 4 0/0. » ( K. Marx People’s Paper, 16 avril 1853.)

    Nous voyons que cette histoire de la dette publique, ne date pas d’hier et que tous les appels à la nation à l’identité nationale ne sont que des justificatifs pour sauver le capital.

    « Si les démocrates exigent la régulation de la dette publique, les ouvriers doivent exiger la banqueroute de l’ État. » (Karl Marx, 1ère Adresse du Comité de la ligue des communistes,1850.)

    G. Bad, décembre 2009

    Note

    [1] Le pays commence à s’endetter au début des années 80 et les dernières mesures d’ajustement font peu à peu baisser le niveau de vie de 40% (dévaluations successives). Puis en 89, le gouvernement cherche à se rapprocher de Washington qui impose le démantèlement du modèle de gestion autonome particulier à la Yougoslavie et qui a donné des résultats très valables dans les années 60 et 70. Il y a alors des réformes profondes : dévaluations et restrictions budgétaires, privatisation des entreprises et liquidation de celles qui n’étaient pas jugées compétitives, ouverture des frontières commerciales et libéralisation du système de crédit. Tout un secteur économique est liquidé entraînant chômage et baisse des revenus (80%). En même temps, le système de sécurité sociale gratuite est démantelé. Toutes ces mesures sont imposées afin d’obtenir de nouveaux prêts servant à rembourser les prêts précédents ! Enfin, est imposé le gel des transferts du gouvernement central vers les républiques. Celles-ci, riches ou pauvres, étaient obligées de trouver leur financement propre. La “balkanisation” de l’union des Républiques Yougoslaves était devenu un fait.

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