Accueil > 12- Livre Douze : OU EN SONT LES GROUPES REVOLUTIONNAIRES ? > La stratégie des directions syndicales contre le mouvement du 10 septembre : (…)

La stratégie des directions syndicales contre le mouvement du 10 septembre : reprendre le contrôle grâce aux UDs, relayées localement par l’extrême gauche opportuniste (SUD, LO, NPA)

jeudi 4 septembre 2025

Des Ags "bizarres"

C’est ce terme, employé par une Gj participante à une des nombreuses AGs départementales, qui a inspiré ces quelques lignes.

Nous appelons AGs de type 1 les réunions organisées par des acteurs réels du mouvement du 10 septembre, ceux qui l’organisent depuis des semaines. Elles boycottent les grands media et les appareils syndicaux, ont un caractère souterrain, et ne se nomment sans doute pas AG, ce terme étant un des nombreux vidés de leur sens par les organisations syndicales avec la complicité de l’extrême-gauche opportuniste. Ce sont les vrais comités du mouvement du 10 septembre, orientés vers l’action, mais mus par un rejet de tous les représentants du grand capital : parlementaires, directions syndicales. C’est l’aile révolutionnaire du mouvement, qui le restera dans la mesure où elle prendra un caractère prolétarien (destruction de l’Etat bourgeois, expropriation des grands trusts industriels, financiers). C’est la démocratie bourgeoise révolutionnaire : prête à suivre le prolétariat révolutionnaire, mais n’ayant pas encore de conscience communiste claire.

Nous appelons AG de type 2 des AGs qui sont "bizarres" pour les militants sincères du mouvement. Elles sont organisées par l’aile d’extrême-gauche des organisations syndicales, qui sont mobilisées par la tête de l’appareil qui leur dit : nous sommes débordés : organisez des AGs locales avec des tracts bidons intitulés "bloquons tout le 10 septembre", mais dans vos syndicats, vous diffuserez avant tout les appels intersyndicaux (CGT, FO, CFDT, Solidaires,UNEF) départementaux qui appelleront les salariés à manifester centralement devant les préfectures ou ailleurs, mais surtout ne rien bloquer. Les milliers de tracts diffusés localement resteront sans suite, cela démontrera que seules les organisations syndicales sont visibles avec leurs manifestations légalistes autorisées par le Préfet, sans poubelle brûlée.

Solidaires est au centre de la manoeuvre, qui appelle nationalement au "blocage" le 30 août :

Le 10 septembre en grève pour tout bloquer

Puis à des manifs devant la préfecture avec les autres par exemple à Metz :

À Metz, une manifestation intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires et l’UNEF) aura lieu à partir de 14h près de l’Arsenal Jean-Marie-Rausch (place de la République). L’itinéraire n’est pas encore acté, mais le cortège devrait emprunter le centre-ville et rejoindre la préfecture.

ou dans l’Essonne (91) :

Ah bon ? Pour "bloquer" son entreprise on va voir le Préfet et le Medef ? Après le "conclave" national avec Bayrou, on en fait un par département ?

Ce qui rend ces AGs "bizarres" est donc que ce sont les équipes syndicales locales du mouvement des retraites de 2023 qui sont mobilisées par leurs UD, avec l’ordre de contrôler localement un mouvement auquel ces équipes sont hostiles. En 2023 tous les témoignages convergent : les AGs locales étaient désertées, une seule suffisait, les excités locaux étaient alors dirigés vers les AGs de l’UD pour le reste du mouvement. L’extrême gauche opportuniste (SUD, LO, NPA, RP) se sentait bien : elle pouvait s’auto-convaincre de ne pas rouler pour les directions syndicales, et de ne rien pouvoir faire à cause du "manque de conscience" des travailleurs absents de ces AGs locales.

Mais aujourd’hui, ces équipes doivent quadriller le terrain, se réunir dans des parcs à la nuit tombante. L’extrême-gauche opportuniste, syndicale et politique, remplace les staliniens localement, travaille directement pour eux. Ils se sentent mal, paraissent "bizarres", ce qui donne le ton à ces AGs. Bien entendu, un militant ouvrier conscient sait que les militants de LO par exemple, sont contre tout embryon de mouvement révolutionnaire, et participent à contre-coeur à ces AGs. Un Gilet jaune trouvera cela "bizarre".

Les AGs de type 1 ont bien raison de ne pas se mélanger, et de boycotter les grands media de l’oligarchie (France inter, France info, BFM, CNews). Elles s’élèvent contre le but des AGs 2, qui est d’envoyer à ces media des "mandatés" qui seront les "leaders" tant désirés par la bourgeoisie pour aider à "structurer le mouvement".

Le principe : ne répondre à aucun de ces grands media (la liste est simple : là où N. Arthaud et J-P Mercier sont invités) est donc primordial, la seule façon de ne pas se couper des AGs de type 1, qui appliquent ce principe sans l’avoir forcément proclamé. C’est même un progrès par rapport au mouvement des Gilets jaunes.

Les réformistes sont donc sur la défensive, obligés d’organiser des AGs, des manifs et en plus d’y aller ! L’extrême gauche française (NPA, LO, RP) est démoralisée, ne croit pas en la classe ouvrière et ne vit que dans des perspectives électorales. Ce mouvement du 10 septembre l’oblige à sortir physiquement au profit des, sur ordre des, directions syndicales : pour apparaître dans un mouvement qu’elles n’aiment pas. La préparation des élections municipales est perturbée.

Cet aspect négatif de certaines de ses AGs est inévitable : les loups (bureaucrates syndicaux) sont obligés de sortir du bois, et d’inviter les brebis à des AGs "fraternelles". Ils sont le premier échelon de l’appareil d’Etat bourgeois. Avant d’affronter les milliardaires et leur appareil d’Etat, il faudra bloquer, boycotter les appareils syndicaux.

Les militants du mouvement ne doivent pas s’en étonner : qui va à la chasse au tigre, ne doit pas s’étonner de rencontrer le tigre (Proverbe chinois)

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.