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Pour consoler ses militants : Lutte Ouvrière remplace les authentiques "comités de grève" par des "comités de lutte" ... en chocolat : celui des révolutionnaires "indépendants"
dimanche 24 août 2025
J-P Mercier, qui est à SUD (LCI le mentionne sur l’écran) "roule" bien pour son patron, la direction de SUD, mais pas pour la boutique concurrente la CGT. Il est fidèle à SUD, et récompensé par un mandat de SUD :
J-P Mercier n’est pas comme Rosa Luxemburg, Lénine ou Trotsky, "contre" les directions syndicales réformistes, ni les dirigeants des partis réformistes ou staliniens : J-P Mercier de Lutte Ouvière est "indépendant" et prêche l’indépendance (pas des Antilles ou de Mayotte, que SUD se rassure !) :
J-P Mercier qui sur LCI se présente comme porte parole de SUD et LO, invite au contraire les travailleurs à être indépendants des syndicats et des partis ! Faites ce que je dis, pas ce que je fais !
En portant un Gilet jaune, Mercier aurait pourtant pu se présenter en "indépendant". Car le seul courant "indépendant" qui peut revendiquer actuellement un tel qualificatif, ce sont bien les Gilets jaunes, pas les comités bidons de J-P Mercier. Mais J-P Mercier est "indépendant" avant tout des Gilets jaunes.
Pour les révolutionnaires authentiques, l’objectif dans une grève est bien sûr d’abord la victoire, mais également l’élévation du niveau de conscience des ouvriers, et le seul outil adapté à cet objectif est un comité de grève, le prototype en étant à notre époque celui de la grève de1947 à Renault dirigée et menée par Barta et Pierre Bois :La grève « pour les dix francs » des ouvriers de Renault en 1947 contre le patron, le gouvernement, le PCF et la CGT
On peut utiliser les termes de comité de grève, comité d’usine, soviet, tous ces termes sont des références claires à une politique de type bolchévique, dont l’objectif est la dictature du prolétariat.
Pourquoi Lutte Ouvière, et des partis analogues comme les NPA, RP sont-ils incapables d’envisager, dans leur propagande ou agitation, de créer, aujourd’hui, des comités de grève, des comités d’usine, des soviets ? Car seuls des militants ayant conscience, et s’efforçant d’en rendre les travailleurs conscients, que depuis 1914 les directions syndicales sont des agents de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier, bref des ennemis des travailleurs, peuvent créer de tels comités.
Or les partis centristes comme LO, RP, les NPA disent seulement que les directions syndicales sont condamnables à cause de ce qu’elles ne font pas, pas à cause de ce qu’elles font. Léon XIV dirait que les directions syndicales pèchent par omission, pas par action.
Si votre ami va chez un médecin qui est un vrai médecin, mais dont vous pensez qu’il pourrait être encore meilleur, vous poussez, même par vos critiques, cet ami a retourner chez ce médecin, à "faire pression" sur lui pour en obtenir plus. Ce médecin ne pèche que par omission. Si par contre vous lui dites que ce médecin est un empoisonneur, vous convainquez votre ami d’aller en chercher un autre. Le médecin pèche par action. La différence est grande. Condamner sur le terrain de la qualité, pas de la quantité, est fondamental.
Or LO, les NPAs, RP, veulent convaincre les travailleurs de suivre les syndicats en grand nombre pour "faire pression" sur eux. Ces groupuscules ne veulent pas dire que lorsque les directions syndicales organisent un mouvement, elles empoisonnent la conscience ouvrière, c’est d’ailleurs le but de ces mouvements, comme celui des retraites en 2023.
Les "vedettes" des partis centristes (Mercier, Quirante, Kazib) font d’ailleurs des carrières syndicales, elles ne peuvent pas dénoncer les directions syndicales, car elles risquent l’exclusion, la fin des invitations à LCI, BFM etc. C’est la fin d’une carrière de révolutionnaire de plateau-télé ou de vidéo internet, de héros syndical local !
Mais il faut conserver les militants de ces partis, les payer de mots en les convainquant qu’ils restent une "élite", condamnée à ne rien faire car on est dans une "période de recul", et que les prolétaires ont une mentalité d’esclaves, manquent de "conscience de classe".
Un des outils participant à cette méthode Coué est pour LO celui des comités de lutte. Dans un éditorial récent, LO appelle les travailleurs à former ces mystérieux comités de lutte :
Pour défendre leurs conditions de vie, les travailleurs n’auront d’autre choix que de réagir. Des appels circulent déjà en ce sens pour le 10 septembre. Et, en effet, il faut agir, et pas seulement pendant une journée ou en restant chez nous.
En tant que travailleurs, nous devons dès à présent discuter entre nous de ce qu’il faut faire, afin de nous organiser et de pouvoir contrôler ce que deviendront nos mobilisations. Nous devrons constituer des comités de lutte partout où ce sera possible, en premier lieu dans les entreprises où nous pouvons contester directement le pouvoir des capitalistes. Au sein de ces comités, nous pourrons choisir nous-mêmes nos représentants.
Des représentants pour nous représenter où ? Mystère !
Pour les Sherlock Holmes du marxisme, qui se demandent ce que sont ces mystérieux comités de lutte, aucun indice n’est donné dans cet édito : ni concernant comment il faut faire concrètement pour fonder des comités de lutte, ni s’il en existe un seul en France actuellement, par exemple fondé par J-P Mercier avec N. Arthaud, et A. Jochaud, des vedettes de LO qui pourraient en fonder un en Région parisienne, vu leurs récentes candidatures aux législatives :
Les milliers de voix obtenues aux élections ont-elle un quelconque intérêt relativement à ces comités de lutte ?
Mystère !
Autre mystère, Nous devrons constituer des comités de lutte partout où ce sera possible, mais est-ce possible à Stellantis, où J-P Mercier a commencé au moins depuis juin dernier à construire un tel comité de lutte ?
C’est en effet ce que LO écrivait en juin dernier dans un article de sa revue Lutte de Classe consacré à ces comités :
C’est le rôle des militants communistes révolutionnaires que de proposer une telle politique, de proposer cette organisation en comité de lutte voire de grève, comme le font les travailleurs de l’usine Stellantis de Poissy en ce moment. Pour être un jour en mesure de diriger la société, les travailleurs ont d’abord à apprendre à diriger leurs propres luttes.
Bref on pourra renverser le capitalisme sans renverser les directions syndicale, on peut apprendre à diriger une armée sans combattre un ennemi avéré. Quels stratèges.
Manque de chance, ce "un jour" annoncé par LO s’est concrétisé depuis en "10 septembre", mais LO ne dit pas dans son édito cité plus haut, si JP Mercier a décidé de mettre son comité de lutte existant au service du 10 septembre, ou s’il va fonder un deuxième comité de lutte, ou si ce n’est pas possible vu qu’il en a fondé un premier, etc.
Tout cela est du bidon ! Les comités de lutte de LO sont un "placard pour ex-révolutionnaire " adapté à un mouvement restant sous la tutelle les bureaucrates syndicaux.
Lisons cependant l’article de la revue LdC consacré à ces comités :
Le 3 novembre dernier, les travailleurs de Cholet ont appris à la télévision, par la bouche du secrétaire du PCF Fabien Roussel, que leur usine, ouverte comme celle de Vannes en 1970 et spécialisée dans la fabrication de pneus de camionnettes (ateliers O) et de gomme (atelier Z), allait fermer. Sur ce site, où les deux tiers des 955 salariés étaient employés à la production et en équipes, les rumeurs allaient bon train depuis longtemps. Mais ce fut un coup de massue,
(...)
Le 5 novembre, dès l’annonce confirmée par la direction de Cholet, une assemblée générale (AG) de 350 travailleurs votait la grève.
(...)Michelin-Cholet : retour sur une lutte contre les licenciements
Comment s’est donc déroulée cette AG "fondatrice" ?
Cet article de LO a le mérite d’être plus précis, loin des fanfaronnades usuelles, de décrire enfin de manière réaliste ce qui se passe dans une boîte où les militants de LO sont présents :
Dès le 5, des militants de Lutte ouvrière (LO) présents dans l’usine, ou y ayant travaillé et représentant LO à Cholet, ont défendu l’idée d’un comité élu par les travailleurs en lutte, syndiqués ou non, en vue de coordonner le combat. Depuis l’ouverture de l’usine Michelin de Cholet en 1970, le groupe Lutte ouvrière y publie un bulletin d’entreprise toutes les deux semaines. Du fait de cette longévité et du rôle ancien de ses militants dans la construction et l’animation de la CGT (malgré leur exclusion par les staliniens du PCF entre 1974 et 1998), ce groupe avait l’oreille de certains travailleurs et militants. Mais la proposition a d’abord fait chou blanc, la plupart des ouvriers mobilisés s’attendant à ce que les syndicats prennent en charge la riposte.
L’histoire de LO sur 50 ans est bien résumée : après la fin de l’URSS, les staliniens ont ouvert la porte de la CGT à LO, qui depuis a cessé toute critique des directions syndicales, se contentant de " la construction et l’animation de la CGT" ! Qui a changé en 1998 ? Les staliniens ? LO ? Mystère ! Mais attention, les petits malins qui rient en se souvenant que J-P Mercier, appelant sur LCI les travailleurs à ne pas "rouler pour la CGT", est donc dans un parti dont les militants ont pour but localement " la construction et l’animation de la CGT", manquent sans doute de conscience de classe.
Alors que les vrais trotskystes fondent des noyaux bolchéviques, donc syndicalistes révolutionnaires dans les syndicats, les militants de LO "construisent et animent la CGT" ! Sherlock Holmes a assez d’éléments pour conclure : les victimes sont les comités de grèves, les coupables sont les centristes comme LO, ils masquent ces meurtres en suicides.
Les militants de LO participent à la " la construction et l’animation de la CGT" depuis 30 ans, et ne sont pas en mesure de faire comprendre une politique différente de celle des syndicats lors d’un mouvement ? Normal !
C’est si évident que les militants de LO admettent qu’ils ne proposent même pas aux ouvriers en grève de fonder un comité de grève, mais occupent la galerie avec leur hochet nommé "comité de lutte" : c’est l’équivalent des "comités de mobilisation" qui occupent les excités d’un mouvement, tout en les écartant de toute tentative de mettre en place une direction de la grève qui en écarte les bureaucrates réformistes.
LO fait l’apologie du syndicat CGT local :
au niveau local, le syndicat CGT, pourtant démocratique et combatif, était en décalage par rapport à la mobilisation, et certains de ses militants, sous pression de la FNIC, se tinrent à distance du piquet et du comité. À l’exception d’un tract cosigné avec le comité fin novembre, la CGT ne s’adressa guère aux travailleurs,
Combien d’adhérents a ce syndicat ? Combien parmi eux étaient acquis à l’idée d’une lutte dirigée par les travailleurs eux-mêmes ? Que veut dire syndicat "démocratique et combatif" ? Pour les trotskistes, ce qui compte est le nombre de militants acquis aux idées révolutionnaires dans ce syndicat. Si par un vote "démocratique" un syndicat "combatif" appelle à la lutte armée pour entrer en guerre contre la Russie, ou faire la chasse aux immigrés, pour sauver les "valeurs démocratiques de l’Occident", c’est un syndicat ennemi. Il est combatif et démocratique, mais au service de la démocratie bourgeoise, pas de la démocratie prolétarienne.
En 2023 lors du mouvement des retraites, les militants de LO avaient-ils mis en place un tel "comité de lutte", indépendant des directions syndicales ? Dans le textes Réforme des retraites : les leçons de six mois de mobilisation, qui en 2023 tire les leçons du mouvement des retraites, il n’est aucunement question de "comités de luttes indépendants" ! Ces comités sont du bidon. Comment les militants de LO peuvent-ils accepter de telles pseudo-théories ? Inexistantes en 2023, sorties du chapeau en 2025 ? La dégénérescence de cette organisation est bien avancée. LO n’est pas "indépendant" des directions syndicales, ... mais surtout de toute rigueur politique.
Sans une lutte menée de longue date, comment convaincre le jour J les ouvriers de quoi que ce soit ? L0 fait du syndicalisme purement réformiste, combattant pour que le joug du salariat soit supportable.
Conclusion : tout cela est du bidon, car un syndicat peut donc être "combattif et démocratique" d’après LO, mais le jour de la grève, il est opposé à la mise en place d’un quelconque comité indépendant des syndicats ! LO fait l’apologie du syndicat local, ses militants locaux achetant ainsi leur non-exclusion du syndicat avec de telles lignes, ils pourront continuer à "animer et construire la CGT" de S. Binet dans cette boîte. Grand bien fasse à leur carrière dans l’Assiette au beurre et à J-P Mercier, la mascotte de LCI.
Le signe que ces "comités de lutte" de LO sont du bidon, est que le terme "comité" (même pas de lutte) n’apparait pas une seule fois dans la brochure été 2025 de cette organisation. Le but de ces caravanes est devenu de remplir les listes aux élections municipales. Les "comités de lutte" sont donc à usage interne, comme nous l’annoncions en titre.
Le fait que cette "lutte" a été plutôt une défaite, n’empêche pas LO de donner du "chocolat" à ses militants, en leur faisant croire que tout cela était non pas "fort minable", mais formidable :
Malgré la défaite, les travailleurs qui ont animé le comité sont fiers du chemin parcouru. Se structurer en comité leur a permis de garder le moral jusqu’au bout, de tisser des liens forts, de confiance et de solidarité : c’est ainsi qu’ils ont gardé la tête haute, et c’est déjà beaucoup. Ils ont prouvé aux travailleurs qui suivaient leur mouvement avec sympathie qu’il était possible de résister, même si cette résistance n’a pas fait tache d’huile. Surtout, au fil des événements, ils ont appris à identifier vrais ennemis et faux amis. Ils ont compris ensemble pourquoi Michelin n’a pas cédé : cela aurait été un encouragement à la lutte dans les usines où sont prévues de nouvelles saignées, et le patronat en général, dans un contexte d’instabilité économique grandissante, voulait à tout prix éviter un précédent démontrant que la lutte paye.
Qui sont les faux amis ? LO est incapable de les nommer, et de dire clairement aux travailleurs : les directions syndicales sont les agents de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier !
Au quotidien, dans les entreprises comme dans toute la société, les travailleurs sont censés obéir, à leur hiérarchie comme aux autorités. Cet étau ne se desserre que lorsqu’ils décident de se battre collectivement.
Les bureaucraties syndicales ne font-elles pas partie de ces "autorités" ? Pour LO, il est clair que non !
Mais surtout, on est dans le Ah Qisme typique, on transforme une défaite en victoire !
De plus :
Garder le moral jusqu’au bout, tisser des liens forts, de confiance et de solidarité : ce sont ces valeurs "morales" dont les bourgeois font en permanence l’apologie (à travers l’apologie des "exploits" sportifs, des compétitions pour être la "meilleure" équipe de cuisine, de chanson, de danse, etc, puis l’apologie des sportives qui ont subi des viols et écrivent tardivement un livre contre la pourriture de ce milieu sportif) pour masquer leur tutelle politique.
Parmi les SS, certains étaient courageux et solidaires entre eux, ils gardèrent le moral jusqu’au bout, et alors ? Si ce moral, cette confiance et ces liens forts sont le produit d’une politique révolutionnaire, et ont pour effet d’augmenter la capacité des ouvriers à mener une telle politique, on ne peut que s’en féliciter, mais en soi, ce n’est absolument pas un critère permettant de juger si une politique dans un mouvement est révolutionnaire.
Les marxistes sont "platoniciens" à cet égard, toute Idée devant être subordonnée à " l’Idée du bien" (du communisme en termes modernes).
Mais J-P Mercier et LO grâce aux comité de Lutte, prétendent que toutes le vérités ont le droit d’exister. Dans l’Interview de Jean-Pierre Mercier publiée le 25 août, J-P Mercier affirme que ces comités n’agiront pas "contre" les direction syndicales, mais "indépendamment". Si ces directions disent que 2 et 2 font 5, le comité n’ira pas "contre" en disant que 2 et 2 font 4, mais restera "indépendant", en disant que 2 et 2 font 6, voire 3, toutes les initiatives sont les bienvenues dans les comités de lutte de LO.
Alors que Rosa Luxemburg, Lénine et Trotsky ont dénoncé Léon Jouhaux, qui fit entrer la CGT dans l’Union sacrée en 1914, LO confirme abandonner ce combat contre les directions patriotes des réformistes !
La 10ème condition d’admission des partis à l’Internationale communiste n’est plus d’actualité pour LO :
Tout Parti appartenant à l’Internationale Communiste a pour devoir de combattre avec énergie et ténacité l’« Internationale » des syndicats jaunes
https://www.marxists.org/francais/inter_com/1920/ic2_19200700b.htm
La tragédie de la Commune de Paris est d’avoir voulu rester "indépendante" de Versailles, au lieu de marcher contre. L’histoire se répète, mais comme dirait Marx, on passe de la tragédie de la Commune à la farce des comités de LO.
LO n’est plus contre le réformisme, mais "indépendant".
A bas les faux comité de grève, vive les vrais !






Messages
1. Pour consoler ses militants : Lutte Ouvrière remplace les authentiques "comités de grève" par des "comités de lutte" ... en chocolat : celui des révolutionnaires "indépendants", 27 août, 11:31, par max
LO ne sort plus de ce deuil éternel d une époque où les dirigeants historiques n étaient pas tous a l image d un seul , mais plutôt traversée par des militants et des expériences forgées dans le monde entier, et dans des courants politiques revolutionnaires variés.
Ce qui nous a rassemblé a un moment , la domination écrasante du stalinisme, et depuis 40 ans sa fin, n’est pas un signe de faiblesse de nos idées mais plutôt un espoir. Par contre tout le danger reste de céder aux sirènes du réformisme car c est aujourd’hui le plus court chemin vers le fascisme.