lundi 2 novembre 2009
Avec le redéploiement du secteur capitaliste de l’énergie, le nucléaire est appelé par les financeurs à un développement nouveau. L’Australie, plus grand possesseur de mines d’uranium, compte multiplier par six sa production. Le Niger est, pour la France, la caverne d’Ali Baba. Elle ne l’est pas pour sa population qui non seulement n’en profite pas mais subit une grave pollution mortelle. Les régimes du Niger sont à la botte des profiteurs capitalistes, comme dans le reste du monde, bien entendu.
SUR LES TRAVAILLEURS DU NIGER :
SUR L’EXPLOITATION :
Areva, maître de la plus grande mine d’uranium d’Afrique
Le nucléaire français contamine le Niger
L’exploitation de l’uranium du Niger s’accroît
Le nucléaire français et l’aggravation de la situation du Niger
Le nucléaire français fait la loi au Niger
L’exploitation du Niger par la France
La propagande d’Areva sur l’exploitation du Niger
Niger - Sous la férule d’Areva Le bras de fer qui opposait le gouvernement nigérien à Areva s’est conclu par un accord moins favorable que le précédent pour la multinationale française. Areva paiera 61 euros au lieu de 42 le kilo d’uranium, un peu plus cher donc, mais toujours très en dessous des cours mondiaux. Areva perd son monopole d’exploitation des mines nigériennes, laissant au gouvernement du pays la possibilité de vendre pour son propre compte une partie de l’uranium au prix des cours mondiaux.
Ancienne colonie française, le Niger est classé parmi les pays les plus pauvres du monde par les Nations unies ; un des pays les plus exploités du monde devrait-on plutôt dire. Areva, constructeur de centrales nucléaires, y exploite deux mines, dont il tire entre le tiers et la moitié de ses besoins.
La crise a été rendue publique après que le gouvernement nigérien a décidé, le 25 juillet, d’expulser le directeur général d’Areva-Niger (un ancien membre du groupe chargé de s’occuper de l’Afrique sous Mitterrand), l’accusant de soutenir un mouvement rebelle touareg dans le nord du pays. Cette expulsion faisait suite à celle, un mois plus tôt et sous la même accusation, du responsable sécurité d’Areva, un colonel en retraite de l’armée française, ancien attaché militaire à l’ambassade de France à Niamey.
Mais le fond du problème est évidemment dans le fait que le gouvernement nigérien entend, et c’est normal, vendre un peu plus cher son uranium. Le cours de celui-ci flambe dans le monde depuis trois ans. Il a progressé de 70 % en 2005 et de 100 % en 2006 et rien ne laisse penser que ce phénomène, alimenté par la reprise de la construction de centrales nucléaires, est proche de s’arrêter.
L’accord desserre donc un tout petit peu l’emprise d’Areva sur le Niger, mais maintient le pillage. Et qui dit pillage, dit aussi conditions honteuses dans l’exploitation des mines.
Dans un communiqué d’avril 2007 publié par la Criirad, un organisme indépendant de contrôle sur la radioactivité, il est fait état des difficultés d’enquêter sur place (pressions sur l’ONG locale, confiscation des appareils de mesure lors d’une visite d’étude...). Et les faits rapportés ne plaident guère en faveur d’Areva. L’eau distribuée à la population est contaminée au-dessus des normes admises par l’Organisation mondiale de la santé. Les ferrailles abandonnées, dont se sert la population qui manque de tout, sont elles aussi contaminées. Les déchets de l’extraction du minerai sont accessibles à tous, puisque stockés à l’air libre et au vent. « Les activités minières conduisent à la dispersion de poussières radioactives et à de forts transferts de gaz radioactifs (radon) à l’atmosphère. (...) Les conditions de sécurité très insuffisantes », affirme le rapport.
Mais dans la mini-crise de cet été, c’est évidemment au secours d’Areva qu’ont volé Sarkozy et Bockel, un de ses ministres transfuges du PS. L’exploiteur présenté comme la victime. Un comble !
Pierre LEMAIRE
Un pays soumis au pillage impérialiste
Au Niger, l’espérance de vie, l’accès à l’éducation et les revenus des habitants sont si faibles qu’ils placent ce pays au dernier rang mondial de l’indice du développement humain.
Pourtant ce pays est loin d’être dépourvu de richesses naturelles. Il est notamment le troisième producteur mondial d’uranium et le deuxième fournisseur d’uranium de la France. Un minerai sans lequel EDF devrait arrêter bon nombre de ses centrales nucléaires.
Le Niger possède donc de précieuses ressources. S’il reste à la traîne en matière de développement, c’est bien la preuve que ses ressources ne servent pas à améliorer les conditions de vie de la population, mais sont scandaleusement pillées par des trusts comme Areva, qui ont un quasi-monopole d’exploitation.
R.M.
Un exemple de répression anti-syndicale
Niger : appel à une grève générale de 48h contre le référendum de M. Tandja (AFP) – 22 juil. 2009 NIAMEY — Les sept centrales syndicales du Niger ont appelé à une grève générale de 48 heures à compter de jeudi pour contraindre le président Mamadou Tandja à abandonner son projet de nouvelle Constitution pour rester au pouvoir, ont indiqué mercredi des sources syndicales. "Nous appelons l’ensemble des travailleurs des secteurs public, para-public, privé et même de l’informel à observer massivement la grève", a déclaré à la radio le secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN), Issoufou Sidibé. "Nous lançons à M. Tandja un défi très clair de retirer son référendum qui est une menace grave au cadre démocratique", a de son côté déclaré le patron de l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (USTN), Abdou Maïgandi. A 71 ans, le chef de l’Etat doit selon la Constitution actuelle céder le pouvoir le 22 décembre, au terme de son deuxième quinquennat consécutif. Mais il a convoqué les électeurs à se prononcer le 4 août par référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de rester dans son fauteuil jusqu’en 2012 dans un premier temps, puis de se représenter autant qu’il le souhaite. Des milliers de travailleurs avaient déjà observé en juin une grève d’une journée pour exiger du chef de l’Etat "le strict respect" de la Constitution. Le projet de référendum a plongé le pays dans une sérieuse crise politique. Pour permettre la tenue de cette consultation, M. Tandja a dissous le Parlement puis la Cour constitutionnelle, a modifié le code électoral et s’est arrogé des "pouvoirs exceptionnels" pour gouverner seul par décrets et ordonnances. L’opposition a dénoncé "un coup d’Etat" et entend "user de tous les moyens légaux" pour empêcher le référendum. Mardi, une délégation de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), venue à Niamey pour tenter de désamorcer la crise, a rencontré M. Tandja et exprimé "les vives préoccupations de la communauté internationale".