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Editorial 23-02-2009 - Vive la contagion de la grève !

vendredi 20 février 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

En métropole comme aux Antilles, notre arme, c’est la contagion de la révolte sociale !

La lutte des travailleurs de Guadeloupe, qui s’est étendue à l’Outre-mer, a un effet jusque sur le continent. Elle est un encouragement pour tous ceux qui n’ont pas envie de se résigner à payer les frais de la crise du capitalisme. Le gouvernement a eu beau jouer, face aux travailleurs guadeloupéens mobilisés, la négociation puis la fermeté (une répression par un envoi massif de gardes mobiles armés comme à la guerre), et puis maintenant à nouveau la compréhension, il a affaire à des travailleurs révoltés qu’il ne pourra pas duper par de belles phrases. Non seulement un « Collectif contre l’exploitation » mène la lutte, mais, localement, les travailleurs se sont organisés dans des comités, par-delà les entreprises, et ont décidé ensemble d’une liste de revendications.

Sarkozy a fini par admettre qu’en Outre-mer les richesses sont monopolisées par une petite minorité de profiteurs, qui sont les familles des anciens maîtres d’esclaves. Mais il se garde bien de s’imposer à ces familles de rendre les biens volés, ni de payer des augmentations de salaires. Sa reconnaissance verbale de l’injustice ne l’engage à rien. Et ce n’est pas étonnant : malgré ses discours sur la « justice sociale », il est, aux Antilles comme sur le continent, du côté de la répartition injuste des richesses des trusts (par exemple, les 14 milliards de Total volés à chacun de nous).

Aux salariés, il affirme que « le seul chemin qui vaille : celui de l’effort ». Aux patrons, il a distribué plus de 850 milliards d’euros. Mais il ne leur demande aucun effort ! Un somme à comparer aux 2,6 milliards que vient d’annoncer le président et dont une partie sert à payer sur fonds publics le chômage technique à la place des patrons. Les salariés continueraient à perdre 25% de leur salaire ! Il ne prévoit rien qui obligera les patrons à augmenter les salaires, rien qui les obligera à arrêter licenciements et chômage technique et rien qui imposera que les patrons békés de Guadeloupe donnent les 200€ que les travailleurs guadeloupéens revendiquent.

Le gouvernement ne recule pas : pas question de supprimer les contre-réforme qui veulent détruire l’Université, la recherche, l’hôpital public en servant des intérêts privés au détriment du service public. Pas question d’une augmentation générale des salaires et de l’interdiction des licenciements et du chômage technique.

En métropole aussi la situation change. Les luttes, habituellement isolées, secteur par secteur, convergent. Plusieurs fois, régionalement, des travailleurs de l’Enseignement ont manifesté ensemble avec des hospitaliers et des salariés de l’Automobile. Les enseignants-chercheurs tentent de prendre contact avec d’autres salariés de l’Enseignement : agents de l’Université, personnels de la Maternelle à l’enseignement primaire et secondaire, IUT et autres chercheurs ainsi qu’étudiants. La convergence a également eu lieu entre salariés de l’Automobile, de la métallurgie et de l’Enseignement et de l’Hôpital public.

Ce n’est pas la détermination des dirigeants syndicaux, plutôt des partenaires de Sarkozy que des adversaires, qui fait peur au gouvernement. Au contraire, ils ont sciemment laissé retomber le risque d’une mobilisation après le 29 janvier. Les dirigeants syndicaux et ceux du PS (comme l’a reconnu Aubry) craignent autant que Sarkozy que les travailleurs reprennent la manière guadeloupéenne, celle des salariés allant d’une entreprise à une autre, celle des comités inter-entreprises et de la grève générale…

Les travailleurs peuvent, comme en Guadeloupe, s’organiser en comités qui prennent les décisions et unissent toutes les luttes, et ils peuvent s’unir sur une même plateforme revendicative. Ils peuvent passer d’une entreprise à une autre, pour discuter, pour mettre en grève, pour s’entraider, pour organiser ensemble des barrages, des manifestations, des réunions et la grève générale… Ce qui frappe également dans la mobilisation des Antilles, c’est à quel point les revendications sont les nôtres : 200€ d’augmentation par mois des salaires et pensions pour tous, salariés du privé et du public, chômeurs, retraités, étudiants et ménagères, hausse du SMIC, du minimum vieillesse et des minima sociaux, fonds de soutien aux personnes âgées, baisse des prix des produits de première nécessité et du pétrole, gel des loyers, arrêt des saisies immobilières, construction de logements sociaux, défense des services publics….

La contagion de la révolte sociale, voilà l’arme des travailleurs pour imposer : l’interdiction des licenciements, du chômage technique et 300€ par mois pour tous, salariés, chômeurs, retraités, étudiants, en faisant payer les trusts et leurs gros actionnaires !

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