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Antilles et la Réunion en lutte

samedi 14 février 2009, par Robert Paris

Le mouvement ne faiblit pas en Guadeloupe et en Martinique, où les syndicats appellent la population à tenir la mobilisation pour peser dans les négociations avec le patronat et l’Etat.

Un collectif de 25 syndicats, partis politiques et associations, a appelé à une journée de mobilisation contre la vie chère, le 5 mars prochain à la Réunion (Reuters)

La quasi-totalité des services publics et commerces étaient toujours paralysés vendredi 13 février en Guadeloupe et en Martinique, tandis qu’un appel à la grève générale et à des manifestations a été lancé pour le 5 mars à la Réunion.

A La Guadeloupe, la grève générale qui paralyse l’île depuis le 20 janvier se poursuit et le collectif à l’origine du mouvement, Liyannaj kont pwofitasyon (LKP, Ensemble contre la surexploitation), appelle "de façon solennelle le Peuple Guadeloupéen à poursuivre et amplifier la mobilisation".

Signature du pré-accord

Jeudi, le collectif a suspendu les négociations avec les médiateurs du gouvernement français. Le LKP, qui rassemble 49 organisations, partis et syndicats, exige que l’Etat s’engage dans le pré-accord conclu la semaine dernière avec le patronat et les collectivités locales. Ce pré-accord prévoyait une augmentation de 200 euros pour les salariés percevant jusqu’à 1,6 fois le SMIC, soit environ 45.000 personnes. Mais le patronat demandait que ces mesures soient compensées par des exonérations de charge consenties par l’Etat.
Or François Fillon a adressé une fin de non-recevoir aux demandes patronales d’allégements de charges. "L’Etat ne saurait à l’évidence se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent", a considéré le Premier ministre.
Le LKP, selon son porte-parole en métropole Jocelyn Lapitre, ne reviendra pas à la table des négociations s’il n’y a pas signature de ce pré-accord.

Maintien de la mobilisation en Guadeloupe

"Nous continuons la grève, et nous appelons toujours les Guadeloupéens à manifester dans les rues. Aujourd’hui ce sont plus de 100.000 personnes qui descendent dans les rues et je crois que quand dans un pays de 460.000 habitants, 100.000 personnes descendent dans les rues, je crois qu’il faut en tenir compte", a de son côté déclaré sur RTL Elie Domota, porte-parole du LKP.
Commentant par ailleurs l’annonce du président Sarkozy de la mise en place d’un conseil interministériel de l’Outre-mer, Elie Domota a jugé "dommage" qu’il ait fallu "attendre 24 jours pour avoir une attention particulière du gouvernement".
"On attend de voir ce qu’ils vont nous dire. Jusqu’à maintenant, on a vu le gouvernement prendre un engagement puis on entend dire M. Fillon dire qu’ils ne sont plus d’accord, donc on ne comprend pas ce qui se passe", a-t-il ajouté.

Jégo en Martinique

En Martinique, où une grève générale est observée depuis le 5 février, quelque 5.000 manifestants, selon les chiffres de la préfecture, ont défilé vendredi à Fort-de-France à l’appel du "Collectif du 5 février". Ce mouvement regroupant plusieurs syndicats dont la GGT-Martinique est mobilisé contre la vie chère et pour l’amélioration du pouvoir d’achat, l’augmentation des salaires et l’emploi. Les manifestations sont quotidiennes à Fort-de-France, et la plus importante jusqu’à présent a rassemblé 15.000 personnes lundi, selon les chiffres de la préfecture.
Le collectif examinait vendredi les 39 propositions présentées la veille par le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo lors de son passage en Martinique. Ces propositions portent notamment sur une "baisse immédiate" des prix du carburant (moins huit centimes d’euros pour l’essence et moins dix centimes pour le gazole) et le versement d’une "prime exceptionnelle de 200 euros, dès le mois d’avril, aux 50.000 foyers martiniquais" percevant "les plus bas revenus".

Appel à la grève à la Réunion

A La Réunion, par ailleurs, un collectif regroupant 25 syndicats dont la CGTR, partis de gauche dont le PS et associations comme Agir contre le chômage appelle à une journée de grève générale et manifestations pour le 5 mars.
Le collectif réclame en particulier une augmentation de 200 euros nets sur les salaires, les minimas sociaux, les retraites et les bourses étudiantes. Il réclame également une baisse de 20% des produits de consommation courante, un gel des loyers sociaux et une baisse de cinq euros sur la bouteille de gaz.

"Un climat de terreur"

Invité du journal de 20h vendredi sur France 2, Yves Jégo a déploré un "climat de terreur, un climat de pression" sur certains commerçants en Guadeloupe pour qu’ils ferment leur magasins. Peu de plaintes ont été enregistrées jusqu’à présent, parce que "les commerçants nous disent, ’vous savez, si on porte plainte, demain, ils viendront se venger. On ne peut pas rester dans une situation de cette nature-là", on ne "peut pas accepter que des situations de droit ne soient pas respectées", a-t-il dit.
L’Etat, a expliqué Yves Jego, va "conforter les entreprises pour qu’elles puissent faire de bonnes négociations salariales". Mais l’Etat "sera aussi un Etat de droit qui fera respecter le droit et qui fera en sorte qu’en Guadeloupe, comme partout dans notre pays, on puisse circuler librement et qu’un commerçant qui veuille ouvrir sa boutique puisse le faire", a-t-il souligné. (avec AP)

Messages

  • Le gouvernement et l’État préparent l’affrontement aux Antilles. Une répression violente se prépare.

    Samedi, février 14, 2009 - 11:20
    Liste des brèves AFP

    Jégo : "L’Etat fera respecter le droit en Guadeloupe"

    Le secrétaire d’Etat à l’outre-mer Yves Jégo a affirmé vendredi que "l’Etat fera respecter le droit" en Guadeloupe, en dénonçant "un climat de terreur, de pression" sur certains commerçants pourqu’ils ferment leurs magasins.

    "On ne peut pas rester dans une situation de cette nature-là, on ne peut pas accepter que des situations de droit ne soient pas respectées", a-t-il déclaré sur France 2.

    Assurant avoir "apporté 131 réponses à 132 revendications" du collectif contre la vie chère LKP, il a ajouté que l’Etat allait "conforter les entreprises pour qu’elles puissent faire de bonnes négociations salariales".

    "Mais l’Etat sera aussi un Etat de droit qui fera respecter le droit et en sorte qu’en Guadeloupe, comme partout dans notre pays, on puisse circuler librement et qu’un commerçant qui veuille ouvrir sa boutique puisse le faire", a dit le secrétaire d’Etat.

    Affirmant que la crise en Guadeloupe est "une situation que personne n’a vu venir", il a de nouveau assuré qu’il n’avait jamais fait de promesse pour l’augmentation des bas salaires, ce que contestent les élus locaux en s’appuyant notamment sur un message du secrétaire d’Etat et une interview.

    "Je n’ai jamais fait de promesse sur l’augmentation des bas salaires, ce n’est pas un ministre qui augmente les salaires dans une entreprise", a-t-il dit. "Je n’ai jamais évoqué dans les négociations les salaires, le montant des salaires (...)".

    Selon M. Jégo, "si on ne veut pas aller au drame, il faut que les hommes et femmes de bonne volonté arrivent, maintenant qu’il y a des réponses sociales de la part de l’Etat et des collectivités, que les acteurs économiques savent quelles vont être les mesures qui vont être prises pour conforter l’économie qui souffre, se mettent autour d’une table pour arriver à une sortie par un accord négocié". Il en appelé à la "responsabilité" des "six représentants des organisations patronales et des six représentants des organisations syndicales". "Les 400.000 Guadeloupéens n’en peuvent plus", a-t-il dit.

    http://www.france24.com/fr/20090214-jego-letat-fera-respecter-le-droit-guadeloupe

    • Un premier moyen de dire non au refus des négociations du gouvernement, et de se solidariser avec les camarades antillais en lutte contre la logique néo-coloniale et leurs tauliers, employeurs, exploiteurs, est de se joindre aux initiatives publiques de soutien, avec banderoles, pancartes, affiches, tracts.

      Lundi 16 février à 18 heures à place de Clichy.

      Samedi 21 février à la manifestation proposée par le collectif Continuité LKP.

      C’est un collectif d’antillais de la métropole souhaitant soutenir les camarades en lutte aux Antilles. La manifestation devrait aller de Montparnasse à l’esplanade des droits de l’homme (Trocadero). Ce qui montre la limite démocratique du mouvement. Cela n’empêche en rien d’y être présent pour proposer une orientation lutte de classe avec des slogans et des pancartes. Pour la suite, les informations sont sur leur site :

      Site du collectif Continuité LKP

    • A noter que sous prétexte d’unité, le collectif métropolitain demande à taire ses divergences ! A croire que la démocratie n’est pas leur fer de lance. Disons plutôt qu’il veut avoir la main mise sur le mouvement et sur la manifestation, montrer qu’il contrôle les personnes qu’il mobilise. Cela n’empêche pas d’y aller avec nos propres tracts et slogans.

      Etiquettes ou pas, ce qui compte, c’est bien nos revendications.

      Continuité Liyannaj Kont Pwofitasyon

      Appel aux citoyens

      Nous, Continuité Liyannaj Kont Pwofitasyon, constitués dans l’Hexagone pour soutenir les mouvements initiés en Guadeloupe contre la vie chère et pour la suppression des inégalités entre l’Hexagone et les pays d’Outre-Mer, puis déclenchés en Martinique par le collectif du 5 février 2009, appelons tous les citoyens, artistes, associations, syndicats et partis politiques conscients et épris de justice à se mobiliser pour faire aboutir les négociations.

      Appelons l’ensemble des citoyens à la vigilance pour le respect des droits humains en Outre-Mer comme dans l’Hexagone.

      Appelons à manifester massivement

      le samedi 21 février 2009

      RDV A 14 heures

      De la place de la République à la Place de la Nation

      AMITIE MARIE-GALANTAISE, CGT-CASVP, KAPESTERIENS, UNP, DEFISEJUDOM, TNT, ARMADA, CHOUKAJ, ATOME, SUD-TMT, SUD-CT VILLE DE PARIS, COLLECTIF SOLIDARITE, P.O.I, ASSOCIATION AGORA KARAYIB, THEATRE DE L’AIR NOUVEAU, COLLECTIF D’ARTISTES, DLOKOKO, CIFORDOM, GENERATION CONSCIENTE, ILE ET SOLIDARITE, GRAN BALAN, LA CIE BOUKOUSSOU, LA CIE L’AUTRE SOUFFLE, LA CIE MAN LALA, BALKOUTA, ERITAJ, LA CIE AWA, ACTION ET PARTICIPATION, CONFEDERATION SYNDICALE DES FAMILLES, COLLECTIF DOM-TOM-US-CGT VILLE DE PARIS ET DE NOMBREUSES PERSONNALITES A TITRE INDIVIDUEL…

      ATTENTION !!! Restons unis : Aucun signe distinctif représantant quelque organisme que ce soit n’est souhaité !!
      Tous les messages de la marche doivent refléter la philosophie de notre démarche.

  • Depuis mercredi matin, un mouvement de grève illimitée paralyse le secteur du BTP à La Réunion.

    Au Port, 200 à 300 grévistes se sont rassemblés hier matin devant le siège de Holcim au Port. Le point de départ d’une tournée des grosses entreprises de l’ouest, telles que GTOI, SBTPC, ou encore SCPR, afin d’inciter celles-ci à la solidarité. Comment ? En leur demandant de cesser leur activité pour la journée.

    En attendant, les gros chantiers tels que celui de la Nouvelle Route du Littoral étaient complètement à l’arrêt ce mercredi. Idem pour les activités annexes, telles que l’usine du Voussoirs au Port. Toujours dans l’ouest, le chantier du nouveau Pôle sanitaire ouest a également affiché une absence d’activité.

  • La grève des planteurs va-t-elle s’étendre aux transporteurs ? Mardi en fin de journée, les planteurs en grève ont demandé à la FTT de se joindre au mouvement. Une nouvelle réunion de négociation est prévue en fin de journée. De ces discussions dépend la suite…

    Pour casser le mouvement des planteurs, un acte violent a été commis... Des champs de canne incendiés en guise de représailles des barrages et des opérations escargot ? Ce serait une première à La Réunion où très souvent le mécontentement s’exprime par des blocages de routes. Certes des anonymes ont proféré de telles menaces sur radio Freedom, mais faut-il donner du crédit à ces incantations radiophoniques.

    45 hectares de ses cannes sont partis en fumée à l’Etang-Salé. Une véritable catastrophe. La campagne sucrière n’a pas pu commencer, les usines sont bloquées. De plus quand un champ de cannes brûle, la seule solution pour le planteur, normalement et de couper ses cannes très rapidement pour les livrer. Unique solution pour ne pas tout perdre…

  • Le conflit des planteurs se poursuit, avec blocage de routes et un bras de fer épique entre planteurs et usiniers. Ainsi, les planteurs faisaient part de leur mécontentement. Un camion de charbon destiné à approvisionner la centrale thermique de Bois-Rouge a dû se délester de son chargement sur Barachois. Des détritus ont été dispersés sur le pont qui enjambe la rivière Saint-Denis. Les grévistes et leurs alliés, CGTR et Fédération des Transporteurs et Terrassiers se concertent sur les actions à mener dans la journée. Comme tout au long du week-end, le Barachois est fermé au niveau de la préfecture. Les syndicats de transporteurs et la CGTR ont menacé de se joindre aux actions des planteurs dès lundi.

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