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Editorial 02-02-2009 - Payons nous sur le capital

samedi 31 janvier 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

S’ils refusent de payer les salaires et les retraites, payons nous nous-mêmes sur le capital !

« S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! » avait dit la reine Marie-Antoinette au début de la révolution française de 1789. Sarkozy aime bien jouer les provocateurs à la Marie-Antoinette. N’a-t-il pas déclaré que les grèves, on ne les remarquait plus ? Puis, provoqué les salariés en grève comme les cheminots ou les enseignants-chercheurs, les traitant ouvertement de fainéants ? N’a-t-il pas prétendu que ceux qui avaient un salaire trop bas n’avaient qu’à travailler plus, notamment les samedis et les dimanches. Que ceux qui n’avaient pas une retraite suffisante n’avaient qu’à travailler jusqu’à 70 ans. Que face à l’augmentation du chômage, il allait diminuer les cotisations patronales et supprimer des emplois publics ! L’hôpital public en crise ? Il diminue le personnel et les moyens. etc, etc...

Au triste sire nommé Sarkozy, la journée du 29 janvier pourrait bien signifier : "Une manifestation syndicale ? Non, sire, le signal de la révolte sociale !" Car la réponse, c’est bel et bien la révolte sociale, et pas le train-train des directions syndicales qui reparlent de négociations avant même d’avoir commencé à construire un rapport de force.

Face à une classe dirigeante et à un gouvernement qui nous mènent la guerre sociale, on ne peut pas dire que les directions syndicales soient en ordre de bataille. Elles se contentent d’accompagner le mécontentement mais ne donnent aucune perspective à la riposte nécessaire. Elles vont organiser "une suite" pour occuper le terrain et ne pas perdre la direction des opérations. A une journée sans lendemain, elles vont donner comme suite ... une autre journée sans lendemain.

Les perspectives, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui devront les définir. Et d’abord en s’organisant en assemblées générales inter-professionnelles reliées par des coordinations avec des revendications et des modes d’action communs.

Quelle doit être la mobilisation de la classe ouvrière pour répliquer aux mauvais coups qu’on nous porte et à ceux que l’on nous prépare ? Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui en donnent la réponse.

Et d’abord ceux de Guadeloupe en grève générale contre la vie chère depuis plus d’une semaine et mobilisés toutes catégories confondues, bloquant les routes par des barricades, occupant les usines et les lieux de travail, passant d’entreprise en entreprise pour tisser des liens entre grévistes et convaincre les hésitants.

Ce sont aussi les travailleurs d’Islande qui depuis qu’ils ont appris que leurs classes dirigeantes les avaient joué au casino des subprimes, se rassemblent toutes les semaines, parfois tous les jours, conspuent ces mêmes classes dirigeantes et ont déjà fait tomber le gouvernement.

Dans toute l’Europe, les luttes sociales et la révolte grondent : de la Lituanie à la Lettonie, de la Grèce à la Bulgarie et de l’Italie à la France. La crise du capitalisme est internationale et notre réponse doit l’être aussi. La pire des tromperies serait de faire croire que nous devons nous défendre en tant que Français, soutenir l’économie française c’est-à-dire les patrons français, comme les syndicats anglais qui revendiquent que les entreprises anglaises n’embauchent pas des Portugais ou des Italiens !

Le 29 janvier a montré une chose : c’est en tant que classe travailleuse et pas catégorie par catégorie que notre mobilisation peut impressionner. Nous sommes une classe sociale. Les attaques des classes dirigeantes nous le rappellent tous les jours. Des milliards pour les capitalistes, dès qu’ils le demandent et, pour nous, pas un centime. Les pilotes de ligne de l’aviation ne se considèrent pas comme des prolétaires, mais les gouvernants les considèrent comme exploitables jusqu’à 70 ans. Les ingénieurs recherche de Renault ne se considèrent pas comme des prolétaires, mais le trust automobile les traite ainsi, lui qui les a stressés au point que certains se suicident au Technocentre de Guyancourt ; Pas plus que les enseignants-chercheurs, les conducteurs de train ne se voient comme des prolétaires mais le gouvernement et la direction SNCF les considèrent comme des prolétaires, flexibles comme les autres. Alors, prolétaires, unissons-nous !

A l’heure où les banquiers et les financiers refusent de faire crédit à Airbus, PSA ou Renault, pourquoi devrions-nous faire confiance au système plus que les capitalistes ? Pourquoi accepter des sacrifices sous prétexte de relancer l’économie et les investissements.

Défendons nos revenus de travailleurs : pas touche à nos salaires, à nos allocations et à nos retraites. Défendons nos propres perspectives : refusons leurs plans de relance, le chômage partiel, et leurs prétendues « réformes ».

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