Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Editorial 15-12-2008 - Quelle issue face à la crise ?

Editorial 15-12-2008 - Quelle issue face à la crise ?

samedi 13 décembre 2008, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Quelle issue face à la crise du capitalisme ?

Emeutes en Grèce, manifestations en Islande et en Italie, grèves aux USA, en Hongrie et en Chine : les pays qui commencent à être déstabilisés par la crise du capitalisme connaissent leurs premiers mouvements de révolte. Peut-être est-ce le signe annonciateur de luttes internationales de grande ampleur de la classe ouvrière, de la jeunesse et des peuples contre les classes dirigeantes… En tout cas, c’est seulement dans cette direction qu’on pourrait trouver une issue.

Les scénarios de « sortie de crise » des gouvernants consistent seulement à ponctionner la société pour arroser banquiers, financiers et autres capitalistes à coups de milliards, de dizaines de milliards et même de centaines de milliards. Cela ne servira à rien pour empêcher l’effondrement économique et une vague de licenciements et de misère comme on n’en a jamais connue. Ils s’apprêtent à faire payer ces cadeaux, très chers, par les peuples, dans les années à venir. Ils vont coûter d’ores et déjà des ponctions sur les budgets publics, des suppressions d’emplois publics et la démolition des systèmes de santé et d’éducation.

Comme les autres dirigeants de la planète, Sarkozy a prétendu que ses cadeaux au grand capital sont faits pour sauver la population du chômage et de la misère. C’est tout le contraire. Sur les 26 milliards de son plan, Sarkozy en a accordé 11 milliards de soi-disant remboursements de dettes aux patrons, 2,5 milliards à EDF, 4 milliards aux patrons de « secteurs stratégiques », 1 milliard pour Renault et PSA et 300 millions pour les patrons équipementiers de l’Automobile et enfin 4 milliards aux patrons des entreprises liées à la recherche. Ces sommes ne sont en rien conditionnées par l’arrêt des licenciements, des fermetures d’usine et du chômage technique.

Il a même distribué un milliard aux banques filiales de Renault et PSA qui avaient joué aux subprimes l’argent des sociétés automobiles. C’est une prime aux casseurs bien plus importante que la « prime à la casse ». Ce n’est pas les 1000€ de cette dernière qui vont suffire pour acheter un véhicule neuf dans la période actuelle ! Quant à la grande pauvreté, Sarkozy prétend s’y attaquer en distribuant une somme unique de 200€ aux nouveaux titulaires du RSA !

Sarkozy a distribué ou s’apprête à distribuer, en plus des 26 milliards du dernier plan pour « relancer l’économie », 320 milliards pour « sauver les banques ». Cela s’additionne aux 20 milliards du « fonds souverain français » créé fin octobre pour « relancer la construction ». Total : 366 milliards d’euros, soit plus de huit fois la somme des impôts annuels sur les personnes physiques. Les cadeaux de Sarkozy aux capitalistes représentent donc plus de 21 mille euros par foyer imposable ou un million d’euros par SDF !

Bien des travailleurs sont conscients qu’il y a quelque chose de louche dans ces sommes colossales qui sortent d’un seul coup d’on ne sait où. Mais certains se disent : si cela doit permettre de sauver nos emplois et nos familles, c’est un moindre mal. C’est un faux calcul : les banques aidées par l’Etat américain sont les premières à licencier massivement. Les USA, qui n’ont pas déboursé un centime pour aider les personnes endettées qui ont perdu leur maison, ni les licenciés, ni les personnes privées de la santé et de l’éducation, ont jeté sur les marchés des sommes incroyables et Obama s’apprête à continuer à aider les capitalistes comme Bush l’a fait avant lui.

Alors, que faire pour défendre nos emplois, nos logements, nos familles ? Il faut prendre l’argent là où il est : chez les capitalistes. Et s’ils nous disent n’avoir que des trous en caisse, il faut réquisitionner leurs avoirs, actions, sociétés... Quand le PDG de Renault fait son chantage : « Les destructions d’emploi seront massives dans les pays qui n’aideront pas le secteur automobile à se financer », quand Faurecia ou Arcelor licencient, la seule réponse est l’interdiction des licenciements et la réquisition des entreprises qui licencient.

Plus que jamais, il est nécessaire à la classe ouvrière d’avoir sa propre politique, de mener ses propres combats, de les unifier et, d’abord, de ne donner aucune caution aux distributions de fonds qui prétendent sauver tel ou tel secteur, telle ou telle entreprise.

Pour défendre leur avenir et celui de toute la société, les travailleurs devront imposer :
 Interdiction des distributions de fonds publics
 Interdiction des suppressions d’emplois
 Interdiction des fermetures d’usine
 Interdiction du chômage technique
 Réquisition des logements vides
 Confiscation des capitaux spéculatifs, des entreprises qui ferment, des revenus des sociétés et des biens de leurs propriétaires privés
 Revenu minimum pour tous : 1500€/mois.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.