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Révolte en Egypte en avril 2008

mercredi 3 décembre 2008, par Robert Paris

08/04/2008 / EGYPTE
"De cette révolte du pain pourrait naître une révolution"
Dimanche, dans une ville du nord-est de l’Egypte, ce qui devait n’être qu’une simple grève de travailleurs a tourné à l’émeute, causant la mort d’une personne et provoquant au moins 150 arrestations. Un témoin de ces incidents et un membre des Frères musulmans égyptiens commentent ce que les médias ont déjà surnommé "la révolte du pain".
Tout est parti d’un préavis de grève, lancé par des ouvriers de Mahalla el-Kobra, pour demander l’augmentation du salaire minimum - actuellement de 115 livres égyptiennes (environ 15 euros). La grève n’a finalement pas eu lieu, mais elle a mis sous tension une population déjà exaspérée par la vie chère. Les émeutes ont éclaté ce dimanche. Elles se sont calmées aujourd’hui, mais semblent pouvoir reprendre à tout moment.
"C’est de ce type de révolte populaire que peut naître une révolution"
C’est une révolte du peuple, de gens qui ont faim et qui demandent qu’on s’intéresse à eux. Des partis et des syndicats sont impliqués dans les manifestations, mais ils ne les maîtrisent pas. Ce n’est pas un mouvement politique.
Je parle avec beaucoup de gens, notamment sur les marchés. Et ils me disent qu’ils ne sont pas contre Moubarak. Ils ne demandent pas la démocratie, mais à manger. La plupart des gens n’ont que 150 livres égyptiennes (18 euros) par mois pour faire vivre leur famille. Ca n’est pas assez. Le peuple a faim, donc il se révolte. Et c’est de ce type de révolte populaire que peut naître une révolution.
La grève a été organisée grâce à un groupe sur Facebook qui regroupe 66 000 personnes. Mais le comité d’organisation de cette grève a finalement décidé de tout annuler et les plus jeunes n’ont pas apprécié. Alors, quand les ouvriers ont fini leur rotation au travail, à 15h30, ils se sont rendus sur la place principale. Un manifestation spontanée a alors éclaté. Les forces de sécurité ont fini par jeter des pierres pour la disperser. Je suis parti quand c’est devenu trop violent. Et quand je suis revenu, des feux avaient été allumés et on m’a dit que des écoles avaient été incendiées. J’ai alors décidé de quitté la ville. A la sortie de Mahalla, il y avait un feu en travers de la rue. Mais il avait vraisemblablement été allumé par la police pour empêcher les gens de sortir de la ville, en attendant que les troupes interviennent. On s’est cru bloqué, mais on a quand même réussi à quitter la ville en faisant un détour. Il n’est plus possible de retourner en ville maintenant."

15 février 2008

Un tribunal spécial égyptien a condamné lundi à des peines de prison allant de trois à cinq ans 22 personnes accusées d’avoir participé en avril à des émeutes dans le delta du Nil pour protester contre la hausse des produits alimentaires, a-t-on a ppris de sources judiciaires. Le tribunal pour la sécurité de l’Etat a en revanche acquitté 27 autres prévenus. Onze des 22 condamnés étaient absents, ayant échappé depuis huit mois aux recherches. Des ouvriers du textile réclamant des augmentations salariales pour compenser l’inflation avaient affronté les policiers début avril à Mahalla el Koubra, dans le delta du Nil. Les troubles avaient duré deux jours et fait trois morts et plus de 150 blessés. Quelque 300 personnes, parents et amis des prévenus, ont manifesté lundi devant le tribunal qui siégeait à Tanta, une ville du delta. Les protestations contre la hausse des prix ont sensiblement diminué ces derniers mois avec le ralentissement de l’inflation.

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