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Vous connaissez le révolutionnaire Sverdlov ?

samedi 6 juillet 2024, par Robert Paris

Vous connaissez le révolutionnaire Sverdlov ?

C’est l’un des plus grands organisateurs du prolétariat...

Lénine à Trotsky : « Dites donc, me fit une fois, soudainement, Vladimir Ilitch, au cours de ces journées où la contre-révolution voulait les assassiner, —dites donc, si les gardes blancs nous tuent, croyez-vous que Sverdlov et Boukharine pourront se tirer d’affaire ? »

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article405

Léon Trotsky : « Iakov Sverdlov, un des organisateurs et administrateurs des plus capables parmi les bolcheviks, occupa dans le premier Soviet une place équivalente à celle de premier ministre jusqu’à sa mort en 1919. »

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3595

Victor Serge : « Un intellectuel a été le premier président de l’exécutif panrusse des Soviets : Iakov Mikhailovitch Sverdlov, pharmacien de profession. J’ai sous les yeux une fiche de renseignements de l’Okhrana qui lui est consacrée. Quelle somme de dévouement, quelle obstination combative chez cet homme dont le fin visage à pince-nez est d’un méditatif. — Parcourons la fiche : 1902. Arrêté à Nijni-Novgorod et détenu administrativement pendant deux semaines. — 1903. Soumis à la haute surveillance. — 1907. Membre du comité social-démocrate de Perm, condamné à deux ans de forteresse. — 1909. Arrêté peu après sa libération dans une assemblée clandestine à Moscou, condamné à trois ans de Sibérie. Tuberculeux, gravement atteint, est autorisé à quitter la Russie. — 1911. Revenu en Russie, exilé à Narymsk, placé sous haute surveillance. S’évade le 7 décembre 1912. — 1913. Arrêté le 10 février à Perm. Exilé dans un coin reculé du pays de Toukhoum. Y reste trois ans : jusqu’à la Révolution d’Octobre… « Nous avons perdu notre organisateur le meilleur », dit Lénine quand Sverdlov, tuberculeux, succombe en 1919. »

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5475

Sverdlov et Staline comme types d’organisateurs
Pour donner au testament sa place dans le développement du parti, il faut ici faire une parenthèse. Jusqu’au printemps 1919, le principal organisateur du parti était Sverdlov. Il n’avait pas le nom de Secrétaire général, nom qui n’était pas encore inventé à l’époque, mais il l’était en réalité. Sverdlov est décédé à l’âge de 34 ans en mars 1919, des suites de la fièvre espagnole. Dans la propagation de la guerre civile et de l’épidémie, fauchant les gens à droite et à gauche, le parti a à peine réalisé le poids de cette perte. Dans deux discours funèbres, Lénine a donné une appréciation de Sverdlov qui jette une lumière réfléchie mais très claire également sur ses relations ultérieures avec Staline. "Au cours de notre révolution, dans ses victoires", a déclaré Lénine,« Il appartenait à Sverdlov d’exprimer plus pleinement et plus complètement que quiconque l’essence même de la révolution prolétarienne. Sverdlov était « avant tout et avant tout un organisateur ». D’un modeste ouvrier clandestin, ni théoricien ni écrivain, grandit en peu de temps « un organisateur qui acquit une autorité irréprochable, un organisateur de tout le pouvoir soviétique en Russie, et un organisateur du travail du parti unique dans son entendement. " Lénine n’avait aucun goût pour les exagérations des panégyriques anniversaires ou funéraires. Son appréciation de Sverdlov était en même temps une caractérisation de la tâche de l’organisateur : un organisateur de tout le pouvoir soviétique en Russie, et un organisateur du travail du parti unique dans sa compréhension.

Ce n’est que grâce au fait que nous avions un organisateur tel que Sverdlov que nous pouvions en temps de guerre travailler comme si nous n’avions pas un seul conflit digne d’être évoqué.

C’était donc en fait. Dans nos conversations avec Lénine à cette époque, nous remarquâmes plus d’une fois, et avec une satisfaction toujours renouvelée, l’une des principales conditions de notre succès : l’unité et la solidarité du groupe dirigeant. Malgré la pression épouvantable des événements et des difficultés, la nouveauté des problèmes et des désaccords pratiques aigus qui éclataient parfois, les travaux se sont déroulés avec une douceur et une convivialité extraordinaires, et sans interruption. D’un mot nous rappellerions les épisodes des vieilles révolutions. "Non, c’est mieux avec nous." "Cela seul garantit notre victoire." La solidarité du centre avait été préparée par toute l’histoire du bolchevisme, et était entretenue par l’autorité incontestée des dirigeants et surtout de Lénine.Mais dans la mécanique intérieure de cette unanimité sans exemple, le technicien en chef avait été Sverdlov. Le secret de son art était simple : se laisser guider par les intérêts de la cause et cela seulement. Aucun des ouvriers du parti n’avait peur des intrigues qui venaient de l’état-major du parti. La base de cette autorité de Sverdlov étaitfidélité .

Après avoir testé mentalement tous les chefs de parti, Lénine dans son discours funèbre en tira la conclusion pratique :

On ne pourra jamais remplacer un tel homme, si par remplacement on entend la possibilité de trouver un camarade réunissant de telles qualités... L’œuvre qu’il a accomplie seul ne peut désormais être accomplie que par tout un groupe d’hommes qui, suivant ses traces, continuer son service.

Ces mots n’étaient pas rhétoriques, mais une proposition strictement pratique. Et la proposition a été réalisée. Au lieu d’un seul secrétaire, il a été nommé un Collegium de trois personnes.

D’après ces paroles de Lénine, il est évident, même pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du parti, que pendant la vie de Sverdlov, Staline n’a joué aucun rôle de premier plan dans l’appareil du parti - ni à l’époque de la Révolution d’Octobre ni à l’époque de la Révolution d’Octobre. jeter les fondations et les murs de l’État soviétique. Staline n’a pas non plus été inclus dans le premier Secrétariat qui a remplacé Sverdlov.

Lorsqu’au Xe Congrès, deux ans après la mort de Sverdlov, Zinoviev et d’autres, non sans une pensée cachée de la lutte contre moi, ont soutenu la candidature de Staline au poste de secrétaire général - c’est-à-dire l’ont placé de jure dans la position que Sverdlov avait occupé de facto– Lénine s’est prononcé en petit cercle contre ce plan, exprimant sa crainte que « ce cuisinier ne prépare que des plats poivrés ». Cette seule phrase, prise en rapport avec le personnage de Sverdlov, nous montre les différences entre les deux types d’organisateurs : l’un infatigable à aplanir les conflits, à faciliter le travail du Collegium, et l’autre spécialiste des plats poivrés - pas même peur de les épicer avec du vrai poison. Si Lénine n’a pas poussé en mars 1921 son opposition à la limite – c’est-à-dire n’a pas fait appel ouvertement au Congrès contre la candidature de Staline – c’est parce que le poste de secrétaire, même « général », avait dans les conditions alors, avec le pouvoir et l’influence concentrés dans le Bureau politique, une signification strictement subordonnée. Peut-être aussi Lénine, comme beaucoup d’autres,n’a pas suffisamment pris conscience du danger à temps.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5552

Léon Trotsky - A la mémoire de Sverdlov

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5655

L’hostilité de Staline contre Sverdlov

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article4175

Sverdlov participe à la direction de l’insurrection d’Octobre 1917

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5339

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