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Lire encore sur l’assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht
lundi 10 juin 2024, par
Lire encore sur l’assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht et sur l’assassinat de la révolution prolétarienne par l’alliance de la social-démocratie et du fascisme
Paul Levi
En mémoire de R. Luxemburg
13 juin 1919
Discours de P. Levi en mémoire de R. Luxemburg
Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg était tuée à Berlin par les corps francs, dans le cadre de la répression du soulèvement spartakiste. Son assassinat avait reçu l’accord tacite du gouvernement social-démocrate de Friedrich Ebert (président de la république de Weimar), de Philipp Scheidemann (chancelier) et de Gustav Noske (ministre de la Guerre). Ce discours a été prononcé lors de son enterrement, le 13 juin 1919, par Paul Levi, qui avait été son avocat lorsqu’elle était poursuivie pour “propagande antimilitariste” en 1914, son amant et avait milité avec elle au sein de la Ligue spartakiste.
Le texte de Paul Levi rend également hommage à Karl Liebknecht qui a dirigé la Ligue spartakiste avec Rosa Luxemburg et a été tué en même temps qu’elle ; à Leo Jogiches, qui avait fondé avec elle en Pologne un parti socialiste non nationaliste, puis contribué à la création de la Ligue spartakiste, et a été assassiné en prison le 10 mars 1919 ; et à Eugen Leviné, dirigeant de la République des conseils de Bavière (qui tenait notamment la ville de Munich en avril 1919 avant d’être réprimée d’une manière sanglante) qui est exécuté le 5 juin.
Chères camarades, chers camarades !
Après cinq mois, voici que nous enterrons ce qui, de Rosa Luxemburg, doit être enterré. Depuis cinq mois, son corps erre, dans la mort encore haï, dans la mort encore profané, dans la mort encore maudit par ceux qui l’ont assassinée.
Mais ce corps mort se lève, et avec lui s’élève une malédiction, une triple malédiction pour les coupables. Cette malédiction ne porte pas sur les bourreaux qu’on nous montre, mais, derrière eux, sur ceux qui sont responsables de l’assassinat et qui ont gardé leurs postes de ministres. La triple malédiction pèse sur ceux qui, à la honte d’une guerre de cinq ans, ont ajouté à la honte une honte encore mille fois plus grande.
Le corps mort se lève et juge les coupables. Le corps mort se vengera, car les esprit entendront son appel à la vengeance, et l’accompliront.
Ils ont tué le corps, mais l’esprit n’est pas mort !
L’esprit n’est pas mort avec ceux qui furent abattus à côté de Rosa Luxemburg. Il n’est pas mort avec l’assassinat de Karl Liebknecht, avec la mort de Leo Jogiches. L’esprit n’est pas tombé sous les balles qu’on tire à Munich aujourd’hui encore. Il n’est pas mort avec Leviné et ne le sera pas quand nous serons tous enterrés. L’esprit vit, il vit aujourd’hui plus que jamais.
Camarades !
Pensez seulement à l’Allemagne, pensez à cette Allemagne où la contre-révolution triomphe aujourd’hui. Dans cette Allemagne, ils ont abattu la révolution. Pensez à tout ce que les prolétaires ont appris dans ce pays ces cinq derniers mois. Comment, dans les épreuves matérielles, ils sont devenus grands et forts en esprit. Pensez au prolétariat allemand qui se dresse aujourd’hui, plus droit et plus déterminé que jamais. S’il avait été tel en janvier, la défunte serait encore en vie aujourd’hui.
Son esprit est désormais partout vivant. De l’Ouest nous vient un bruit sourd, les profondeurs se meuvent, on sent le volcan qui peut entrer en éruption aujourd’hui ou demain.
C’est l’esprit de Rosa Luxemburg, de la meilleure tête de l’Internationale, qui est là-bas de passage. C’est pourquoi, chers camarades, je vous le dis, le monde n’a pas encore vu d’enterrement, de funérailles comme celles-ci. Au repos de ce corps participent aujourd’hui partout les cœurs prolétaires. La moitié du monde interrompt son cours pour honorer la défunte. Nos frères, dans la puissante Russie, en Hongrie, la célèbrent aujourd’hui. Et nous le savons, en France, en Italie et en Angleterre, certains prolétaires interrompent déjà travail, d’autres n’en sont pas encore là, mais leurs pensées à tous se recueillent ici.
Le monde entier est ici aujourd’hui !
Camarades !
C’est de ce lieu que va partir le monde nouveau. La pensée de Rosa Luxemburg deviendra vivante et forte, et lorsque finalement le jour viendra où les peuples reconnaîtront dans le communisme leur salut, que nous soyons encore sur terre ou déjà enterrés, les peuples viendront ici en pèlerinage, et les pères diront à leurs enfants : Déchaussez-vous, car le sol que vous foulez est un sol sacré.
Les peuples, qui se sont déshonorés et souillés, retrouveront alors un visage humain, et c’est à Rosa Luxemburg qu’ils adresseront leur premier sourire.
Ainsi, son esprit ne reposera pas. Il créera et témoignera, et il donnera lumière au monde comme une colonne de feu dans la nuit.
Camarades !
Nous ne pouvons pas aujourd’hui exprimer nos émotions personnelles, nous ne pouvons pas, sur cette tombe, exprimer comme nous le souhaiterions l’amour et la fidélité que nous avons à lui donner, ni combien nous lui sommes attachés. Nous ne le pouvons pas, car c’est comme combattante qu’est morte Rosa Luxemburg.
Nous ne pouvons donc pas faire nos adieux selon notre cœur, nous n’avons pas le droit aux plaintes ni aux hésitations.
Nous ne pouvons pas mettre en terre la défunte au son étouffé des tambours. Lorsqu’on enterre un cavalier, on sonne la retraite comme dernier salut et de même, nous devons adresser aujourd’hui à la défunte le salut qui sera repris, nous le savons, par des millions et des millions d’hommes dans le monde entier.
Notre ultime salut à la défunte, aujourd’hui, sera le salut du monde prolétarien, le salut de l’Internationale, le salut de la vie, l’appel : « Vive la révolution mondiale. »
https://www.marxists.org/francais/levi/works/1919/06/levi.htm
« L’ordre règne à Berlin »
Rosa Luxemburg
« L’ordre règne à Varsovie », déclara le ministre Sébastiani, en 1831, à la Chambre fran¬çaise, lorsque, après avoir lancé son terrible assaut sur le faubourg de Praga, la soldatesque de Souvorov [1], eut pénétré dans la capitale polonaise et qu’elle eut commencé son office de bourreau.
« L’ordre règne à Berlin », proclame avec des cris de triomphe la presse bourgeoise, tout comme les Ebert et les Noske, tout comme les officiers des « troupes victorieuses » que la racaille petite-bourgeoise accueille dans les rues de Berlin en agitant des mouchoirs et en criant : « Hourrah ! » Devant l’histoire mondiale, la gloire et l’honneur des armes allemandes sont saufs. Les lamentables vaincus des Flandres et de l’Argonne ont rétabli leur renommée en remportant une victoire éclatante... sur les 300 « Spartakistes » du Vorwärts. Les exploits datant de la glorieuse invasion de la Belgique par des troupes allemandes, les exploits du général von Emmich, le vainqueur de Liège, pâlissent devant les exploits des Reinhardt [2] et Cie dans les rues de Berlin. Assassinat de parlementaires venus négocier la reddition du Vorwärts et que la soldatesque gouvernementale a frappés a coups de crosse, au point que l’identification des corps est impossible, prisonniers collés au mur, dont on a fait éclater les crânes et jaillir la cervelle : qui donc, en présence de faits aussi glorieux pourrait encore évoquer les défaites subies devant les Français, les Anglais et les Américains ? L’ennemi, c’est « Spartacus » et Berlin est le lieu où nos officiers s’entendent à remporter la victoire. Et le général qui s’entend à organiser ces victoires, là où Ludendorff a échoué, c’est Noske, l’ « ouvrier » Noske.
Qui n’évoquerait l’ivresse de la meute des partisans de « l’ordre », la bacchanale de la bourgeoisie parisienne dansant sur les cadavres des combattants de la Commune, cette bourgeoisie qui venait de capituler lâchement devant les Prussiens et de livrer la capitale à l’ennemi extérieur après avoir levé le pied ? Mais quand il s’est agi d’affronter les prolétaires parisiens affamés et mal armés, d’affronter leurs femmes sans défense et leurs enfants, ah comme le courage viril des fils de bourgeois, de cette « jeunesse dorée », comme le courage des officiers a éclaté Comme la bravoure de ces fils de Mars qui avaient cané devant l’ennemi extérieur s’est donné libre cours dans ces atrocités bestiales, commises sur des hommes sans défense, des blessés et des prisonniers !
« L’ordre règne à Varsovie », « l’ordre règne à Paris », « l’ordre règne à Berlin ». Tous les demi-siècles, les gardiens de « l’ordre » lancent ainsi dans un des foyers de la lutte mondiale leurs bulletins de victoire. Et ces « vainqueurs » qui exultent ne s’aperçoivent pas qu’un « ordre », qui a besoin d’être maintenu périodiquement par de sanglantes hécatombes, va inéluctablement à sa perte.
Cette « Semaine Spartakiste » de Berlin, que nous a-t-elle apporté, que nous enseigne-t-elle ? Au cœur de la mêlée, au milieu des clameurs de triomphe de la contre-révolution, les prolétaires révolutionnaires doivent déjà faire le bilan des événements, les mesurer, eux et leurs résultats, au grand étalon de l’histoire. La révolution n’a pas de temps à perdre, elle poursuit sa marche en avant, - par-dessus les tombes encore ouvertes, par-delà les « victoires » et les « défaites » - vers ses objectifs grandioses. Et le premier devoir de ceux qui luttent pour le socialisme internationaliste, c’est d’étudier avec lucidité sa marche et ses lignes de force.
Pouvait-on s’attendre, dans le présent affrontement, à une victoire décisive du prolétariat révolutionnaire, pouvait-on escompter la chute des Ebert-Scheidemann et l’instauration de la dictature socialiste ? Certainement pas, si l’on fait entrer en ligne de compte tous les éléments qui décident de la réponse. Il suffit de mettre le doigt sur ce qui est à l’heure actuelle la plaie de la révolution : le manque de maturité politique de la masse des soldats qui continuent de se laisser abuser par leurs officiers et utiliser à des fins contre-révolutionnaires est à lui seul la preuve que, dans ce choc-ci, une victoire durable de la révolution n’était pas possible. D’autre part, ce manque de maturité n’est lui-même que le symptôme du manque général de maturité de la révolution allemande.
Les campagnes, d’où est issu un fort pourcentage de la masse des soldats, continuent de n’être à peu près pas touchées par la révolution. Jusqu’ici, Berlin est à peu près isolé du reste du Reich. Certes en province, les foyers révolutionnaires - en Rhénanie, sur la côte de la mer du Nord, dans le Brunswick, la Saxe, le Wurtemberg - sont corps et âme aux côtés du prolétariat berlinois. Mais ce qui fait défaut, c’est la coordination de la marche en avant, l’action commune qui donnerait aux coups de boutoir et aux ripostes de la classe ouvrière berlinoise une tout autre efficacité. Ensuite - et c’est de cette cause plus profonde que proviennent ces imperfections politiques - les luttes économiques, ce volcan qui alimente sans cesse la lutte de classe révolutionnaire, ces luttes économiques n’en sont encore qu’à leur stade initial.
Il en résulte que, dans la phase actuelle, on ne pouvait encore escompter de victoire définitive, de victoire durable. La lutte de la semaine écoulée constituait-elle pour autant une « faute » ? Oui, s’il s’agissait d’un « coup de boutoir » délibéré, de ce qu’on appelle un « putsch » ! Mais quel a été le point de départ des combats ? Comme dans tous les cas précé¬dents, le 6 décembre, le 24 décembre : une provocation brutale du gouvernement ! Naguère l’attentat contre les manifestants sans armes de la Chausséestrasse, le massacre des matelots, cette fois le coup tenté contre la Préfecture de Police, ont été la cause des événements ultérieurs. C’est que la révolution n’agit pas à sa guise, elle n’opère pas en rase campagne, selon un plan bien mis au point par d’habiles « stratèges ». Ses adversaires aussi font preuve d’initiative, et même en règle générale, bien plus que la Révolution.
Placés devant la provocation violente des Ebert-Scheidemann, les ouvriers révolution¬naires étaient contraints de prendre les armes. Pour la révolution, c’était une question d’honneur que de repousser l’attaque immédiatement, de toute son énergie, si l’on ne voulait pas que la contre-révolution se crût encouragée à un nouveau pas en avant ; si l’on ne voulait pas que fussent ébranlés les rangs du prolétariat révolutionnaire et le crédit dont jouit au sein de l’Internationale [3] la révolution allemande.
Du reste, des masses berlinoises jaillit spontanément, avec une énergie si naturelle, la volonté de résistance, que, dès le premier jour, la victoire morale fut du côté de la « rue ».
Or il existe pour la Révolution une règle absolue : ne jamais s’arrêter une fois le premier pas accompli, ne jamais tomber dans l’inaction, la passivité. La meilleure parade, c’est de porter à l’adversaire un coup énergique. Cette règle élémentaire qui s’applique à tout combat vaut surtout pour les premiers pas de la révolution. Il va de soi - et pareil comportement témoi¬gne de la justesse, de la fraîcheur de réaction du prolétariat, - qu’il ne pouvait se satis¬fai¬re d’avoir réinstallé Eichhorn à son poste. Spontanément, il occupa d’autres positions de la contre-révolution : les sièges de la presse bourgeoise, le bureau de l’agence d’informations officieuse, le Vorwärts. Ces démarches étaient inspirées à la masse par ce qu’elle comprenait d’instinct : la contre-révolution n’allait pas pour sa part se satisfaire de sa défaite, mais préparer une épreuve de force générale.
Là encore nous nous trouvons en présence d’une de ces grandes lois historiques de la révolution, sur laquelle viennent se briser toutes les habiletés, toute la « science » de ces petits révolutionnaires de l’U.S.P. [4], qui dans chaque lutte ne sont en quête que d’une chose ; de prétextes pour battre en retraite. Dès que le problème fondamental d’une révolution a été clairement posé - et dans celle-ci c’est le renversement du gouvernement Ebert-Scheidemann, premier obstacle à la victoire du socialisme - alors ce problème ne cesse de resurgir dans toute son actualité, et, avec la fatalité d’une loi naturelle, chaque épisode de la lutte le fait apparaître dans toute son ampleur, si peu préparée à le résoudre que soit la révolution, si peu propice que soit la situation.
« A bas Ebert-Scheidemann ! » Ce mot d’ordre jaillit immanquablement à chaque nouvelle crise révolutionnaire ; c’est la formule qui, seule, épuise tous les conflits partiels et qui, par sa logique interne, qu’on le veuille ou non, pousse n’importe quel épisode de la lutte jusqu’à ses conséquences extrêmes.
De cette contradiction entre la tâche qui s’impose et l’absence, à l’étape actuelle de la révolution, des conditions préalables permettant de la résoudre, il résulte que les luttes se terminent par une défaite formelle. Mais la révolution est la seule forme de « guerre » - c’est encore une des lois de son développement - où la victoire finale ne saurait être obtenue que par une série de « défaites ».
Que nous enseigne toute l’histoire des révolutions modernes et du socialisme ? La première flambée de la lutte de classe en Europe s’est achevé par une défaite. Le soulèvement des canuts de Lyon, en 1831, s’est soldé par un lourd échec. Défaite aussi pour le mouvement chartiste en Angleterre. Défaite écrasante pour la levée du prolétariat parisien au cours des journées de juin 1848. La Commune de Paris enfin a connu une terrible défaite. La route du socialisme - à considérer les luttes révolutionnaires - est pavée de défaites.
Et pourtant cette histoire mène irrésistiblement, pas à pas, à la victoire finale ! Où en serions-nous aujourd’hui sans toutes ces « défaites », où nous avons puisé notre expérience, nos connaissances, la force et l’idéalisme qui nous animent ? Aujourd’hui que nous sommes tout juste parvenus à la veille du combat final de la lutte prolétarienne, nous sommes campés sur ces défaites et nous ne pouvons renoncer à une seule d’entre elles, car de chacune nous tirons une portion de notre force, une partie de notre lucidité.
Les combats révolutionnaires sont à l’opposé des luttes parlementaires. En Allemagne, pendant quatre décennies, nous n’avons connu sur le plan parlementaire que des « victoires » ; nous volions littéralement de victoire en victoire. Et quel a été le résultat lors de la grande épreuve historique du 4 août 1914 : une défaite morale et politique écrasante, un effondre¬ment inouï, une banqueroute sans exemple. Les révolutions par contre ne nous ont jusqu’ici apporté que défaites, mais ces échecs inévitables sont précisément la caution réitérée de la victoire finale.
A une condition il est vrai ! Car il faut étudier dans quelles conditions la défaite s’est chaque fois produite. Résulte-t-elle du fait que l’énergie des masses est venue se briser contre la barrière des conditions historiques qui n’avaient pas atteint une maturité suffisante, ou bien est-elle imputable aux demi-mesures, à l’irrésolution, à la faiblesse interne qui ont paralysé l’action révolutionnaire ?
Pour chacune de ces deux éventualités, nous disposons d’exemples classiques : la révolution française de février, la révolution allemande de mars. L’action héroïque du prolétariat parisien, en 1848, est la source vive où tout le prolétariat international puise son énergie. Par contre, les navrantes petitesses de la révolution allemande de mars sont comme un boulet qui freine toute l’évolution de l’Allemagne moderne. Elles se sont répercutées - à travers l’histoire particulière de la social-démocratie allemande - jusque dans les événements les plus récents de la révolution allemande, jusque dans la crise que nous venons de vivre.
A la lumière de cette question historique, comment juger la défaite de ce qu’on appelle la « semaine spartakiste » ? Provient-elle de l’impétuosité de l’énergie révolutionnaire et de l’insuffisante maturité de la situation, ou de la faiblesse de l’action menée ?
De l’une et de l’autre ! Le double caractère de cette crise, la contradiction entre la manifes-tation vigoureuse, résolue, offensive des masses berlinoises et l’irrésolution, les hésitations, les atermoiements de la direction, telles sont les caractéristiques de ce dernier épisode.
La direction a été défaillante. Mais on peut et on doit instaurer une direction nouvelle, une direction qui émane des masses et que les masses choisissent. Les masses constituent l’élément décisif, le roc sur lequel on bâtira la victoire finale de la révolution.
Les masses ont été à la hauteur de leur tâche. Elles ont fait de cette « défaite » un maillon dans la série des défaites historiques, qui constituent la fierté et la force du socialisme international. Et voilà pourquoi la victoire fleurira sur le sol de cette défaite.
« L’ordre règne à Berlin ! » sbires stupides ! Votre « ordre » est bâti sur le sable. Dès demain la révolution « se dressera de nouveau avec fracas » proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi
J’étais, je suis, je serai ! [5]
Notes
[1] Erreur de Rosa Luxemburg : Souvorov est mort en 1800. Les troupes russes étaient commandées par Paskevitch. (Note de G.Badia).
[2] REINHARDT, Walther (1872-1930). Officier d’État Major pendant la première guerre mondiale, dernier ministre prussien de la guerre, il fut nommé en octobre 1919, chef de la direction de l’armée. Il démissionna en même temps que Noske, après le putsch de Kapp.
[3] Il s’agit encore à ce moment-là d’une Internationale toute théorique puisque le premier Congrès de la III° Internationale n’a pas encore eu lieu. (Note de G.Badia).
[4] L’U.S.P. était le parti social-démocrate indépendant au sein duquel militaient notamment Kautsky et Bernstein.
[5] Vers extrait du poème de F. Freiligrath « La Révolution ». (Note de G.Badia).
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3081
https://www.marxists.org/francais/zetkin/works/1919/01/jacob.htm
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https://www.marxists.org/francais/luxembur/works/1919/01/recueil_1914_1919.pdf
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https://www.marxists.org/francais/broue/works/1971/00/broue_all_12.htm
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