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Luttes de classes au Sri Lanka

lundi 17 avril 2023, par Robert Paris

Sri-Lanka : le gouvernement déploie l’armée et la police contre la grève des travailleurs du pétrole

Avertissement sévère à toute la classe ouvrière, le gouvernement Wickremesinghe a déployé la semaine dernière des milliers de soldats et de policiers armés pour briser la grève des travailleurs du pétrole qui s’opposent à ce qu’on privatise la distribution des carburants. La décision de privatiser est en accord avec les dures mesures d’austérité exigées par le Fonds monétaire international (FMI) et imposées par le gouvernement.

Les travailleurs de la Ceylon Petroleum Corporation (CPC) et de Ceylon Petroleum Storage Terminals Limited (CPSTL) ont entamé leur grève mardi dernier, refusant d’approvisionner et de distribuer du carburant, entraînant de longues files d’attente de ceux voulant faire le plein de leur véhicule.

Wickremesinghe a réagi en envoyant des milliers de membres des forces spéciales et de policiers pour prendre le contrôle de la distribution de carburant. Des images télévisées montraient des soldats lourdement armés gardant des camions citernes quittant les locaux de la CPC et distribuant le carburant aux stations d’essence.

Bandula Saman Kumara, le président du Syndicat des employés progressistes de Sri Lanka Podujana -Pétrole (SLPPEU-P), a rapidement annulé l’action revendicative. Il a déclaré aux médias que des soldats armés « intimidaient les travailleurs de la CPC », allaient aux domiciles des travailleurs et les forçaient « à retourner au travail ».

Le gouvernement a également placé 20 grévistes du pétrole, pour la plupart des dirigeants syndicaux, en congé obligatoire. Le 29 mars, le président de la CPC a envoyé une lettre déclarant que les locaux de la compagnie et les locaux de service du terminal d’entrepôt du CPSTL seraient déclarés « zones interdites » pour les grévistes et que les autres employés devaient se présenter au travail.

S’adressant à une conférence de presse, le ministre du Pétrole Kanchana Wijesekara a déclaré qu’il avait « appelé les forces de sécurité pour assurer la distribution de carburant » et a exigé que la direction de la CPC et les forces de l’ordre « prennent des mesures disciplinaires et judiciaires » contre les grévistes.

L’opération lancée par le gouvernement pour briser la grève des travailleurs du pétrole est une attaque de tous les travailleurs sri-lankais et une autre démonstration de son implacable détermination à écraser toute opposition à ses attaques austéritaires. Le Parti de l’égalité socialiste (SEP) appelle la classe ouvrière à s’opposer à la répression gouvernementale et à défendre ses frères et sœurs de classe de la CPC et du CPSTL.

Wickremesinghe a été porté à la présidence l’année dernière à travers une série de manœuvres anti-démocratiques. Il a clairement indiqué dès le départ qu’il imposerait impitoyablement les attaques de sabrage des dépenses dirigées contre les services sociaux, les emplois et les conditions de vie exigées par le capital financier national et international.

La semaine dernière, après des mois de négociations, le FMI a approuvé un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans pour le gouvernement sri-lankais. Le FMI a récemment qualifié ses demandes d’austérité d’ « expérience brutale ».

L’assaut lancé contre les travailleurs du pétrole pour briser leur grève marque une nouvelle étape de ces atteintes aux droits sociaux et démocratiques des travailleurs. Confronté à une vague croissante d’opposition populaire à son régime, Wickremesinghe utilise ses pouvoirs présidentiels exécutifs pour réprimer toute opposition de la classe ouvrière. Il utilise la loi draconienne sur les services publics essentiels (EPSA) pour interdire les grèves et les manifestations et il a annulé les élections locales prévues pour le 9 mars.

Le 22 mars, le gouvernement a annoncé un nouveau « projet de loi anti-terroriste » pour remplacer la tristement célèbre loi sur la prévention du terrorisme (PTA). La nouvelle législation, plus répressive que la PTA, élargit la définition du « terrorisme » pour y inclure toute action ou déclaration critiquant le gouvernement du Sri Lanka, tout autre pays ou organisation internationale. Toute résistance des travailleurs et des opprimés à « l’expérience brutale » du gouvernement doit être réprimée d’une main de fer.

Le SEP (Socialist Equality Party – Parti de l’égalité socialiste) dénonce sans détour la répression de la direction syndicale de la CPC par le gouvernement. Mais nous avertissons les travailleurs qu’ils ne peuvent pas faire confiance aux syndicats pour protéger leurs emplois et leurs conditions de travail, ou pour lutter contre les assauts anti-démocratiques du gouvernement. La réaction de la bureaucratie syndicale à l’attaque du gouvernement pour briser la grève et à ses nouvelles lois encore plus répressives, met à nu la nature banqueroutière de ces institutions pro-capitalistes.

Le président du SLPPEU-P, Kumara, s’est plaint de l’intimidation des grévistes par l’armée mais n’a pas contesté le déploiement des briseurs de grève militaires ni même exigé leur retrait immédiat des locaux du CPC et de la CPSTL.

S’adressant à une conférence de presse après la mise en congé obligatoire, dont lui-même, Kumara a promis le soutien continu du syndicat au gouvernement.

« Tout le monde sait que nous avons travaillé pour amener ce gouvernement au pouvoir. Par conséquent, nous n’ourdissons pas de complot contre le gouvernement », a-t-il déclaré. Le syndicat est affilié au SLPP (Sri Lanka Podujana Peramuna) qui forme la base du gouvernement Wickremesinghe.

Kumara a cyniquement tenté de dissimuler la politique de privatisations du gouvernement. « La politique du SLPP ne consiste pas à vendre des biens nationaux », a-t-il déclaré, mais a ensuite insisté cyniquement pour dire que le syndicat avait été « trompé par le gouvernement ». L’affirmation de Kumara qu’il s’oppose à la privatisation est bidon. Pendant des années, il a été un fidèle partisan des plans du gouvernement visant à privatiser la société pétrolière.

En octobre dernier, lors du débat parlementaire sur la privatisation de la CPC, la direction du syndicat du pétrole a organisé une courte grève de protestation pour contenir l’opposition des travailleurs. L’action revendicative, qui impliquait principalement des responsables syndicaux, fut annulée après quelques heures.

Kumara a déclaré que cela « ne valait pas la peine de poursuivre la grève et de perturber les services » car le parlement adopterait le projet de loi. Il a faussement affirmé que les syndicats « trouveraient des moyens alternatifs » pour le battre.

Tous les autres syndicats de la CPC ont directement ou indirectement apporté leur soutien à la privatisation, au mépris de l’énorme opposition des travailleurs de la base. Chaque fois que les travailleurs exigent une lutte contre les plans du gouvernement, les syndicats limitent toute action à de courtes manifestations étroitement contrôlées.

Ranjan Jayalal, dirigeant du JVP (Janatha Vimukthi Peramuna) et responsable du collectif syndical Ceylon Electricity Board, a lancé mercredi une menace démagogique et creuse contre le gouvernement. « Nous dirions au ministre de l’énergie, nous vous envoyons, non seulement en congé obligatoire, mais nous vous renvoyons chez vous, ainsi que tout le monde [au sein du gouvernement] », a-t-il déclaré.

Jayalal a également affirmé à tort que le contrôle gouvernemental des secteurs du pétrole, de l’électricité, de la poste, des banques et des ports existait encore sous forme limitée uniquement « à cause de la lutte continue menée par les syndicats ».

Il s’agit d’un mensonge visant à dissimuler le rôle continu joué par tous les syndicats dans la privatisation et le désinvestissement des institutions publiques par les gouvernements sri-lankais successifs.

Le JVP, qui n’a pas de divergences fondamentales avec le programme d’austérité du FMI, tente d’utiliser l’opposition de masse croissante contre le régime de Wickremesinghe pour former son propre gouvernement avec d’autres partis bourgeois. S’il était élu, le JVP appliquerait impitoyablement les exigences du FMI.

Les travailleurs devraient ignorer la rhétorique creuse des directions syndicales qui défendent tous le système de profit et collaborent systématiquement avec l’élite dirigeante.

L’année dernière, lors du soulèvement de masse d’avril à juin contre le précédent gouvernement Rajapakse, les syndicats ont détourné toute l’opposition ouvrière derrière l’opposition parlementaire, ouvrant la voie à l’arrivée au pouvoir de Wickremesinghe et à l’intensification des attaques sociales brutales menées contre les travailleurs et les opprimés.

Le SEP insiste sur le fait que les travailleurs au Sri Lanka et dans le monde doivent former leurs propres comités d’action, indépendants des syndicats et de tous les partis bourgeois, et prendre eux-mêmes en main la lutte pour leurs droits fondamentaux sur la base d’un programme socialiste.

Les travailleurs du secteur public sri-lankais et toutes les autres sections de la classe ouvrière doivent former leurs propres comités d’action et reprendre la campagne du SEP pour un Congrès démocratique et socialiste des travailleurs et des masses rurales. Un tel congrès jetterait les bases d’un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière et des pauvres de la campagne pour établir un gouvernement ouvrier et paysan adhérant à une perspective socialiste et internationaliste.

Le rôle traître des syndicats sri-lankais dans la répression des luttes croissantes des travailleurs contre l’austérité du gouvernement.

Les syndicats sri-lankais cherchent désespérément à étouffer et à contenir les luttes croissantes de la classe ouvrière contre les mesures brutales du Fonds monétaire international (FMI) imposées par le gouvernement Wickremesinghe.

C’est ce qui est apparu clairement le 1er mars, lorsqu’un demi-million de travailleurs des secteurs public et privé de l’île ont lancé une grève pour protester contre les attaques sociales du gouvernement. Des actions menées au mépris des ordonnances anti-grève sur les services essentiels.

Les syndicats craignent que la vague croissante de grèves et de manifestations ne reproduise le type de mouvement qui, l’année dernière, a renversé le président de l’époque, Gotabhaya Rajapakse, et ne conduise à des confrontations révolutionnaires majeures avec le régime Wickremesinghe et l’État bourgeois.

Ces préoccupations ont été ouvertement exprimées par le président de la Fédération des professionnels de la santé (FHP), Ravi Kumudesh, qui a déclaré le 2 mars, lors d’une conférence de presse, que son syndicat réprimait les demandes des travailleurs en faveur d’une grève unifiée pour lutter contre l’assaut social du gouvernement.

« Chaque travailleur de la santé a exigé d’une seule voix que nous fassions grève, [mais] que se passerait-il si tout le monde se mettait en grève ? Quelqu’un pense-t-il que nous ne pouvons pas faire cela ? Non, nous pouvons faire cela », a déclaré Kumudesh.

« Si nous appelons les travailleurs à participer à une lutte commune, tout le monde descendra dans la rue. Nous maintenons les gens sous contrôle, en disant que nous ne pouvons pas faire ce genre de grève », a-t-il déclaré.

Les remarques de Kumudesh sont un aveu clair non seulement que les travailleurs veulent une action unie contre l’austérité du FMI, mais que leurs demandes sont délibérément réprimées par les syndicats. Lorsque les syndicats appellent à des grèves et à des manifestations, c’est pour garder le contrôle et limiter ces luttes sociales à des grèves d’une journée ou d’une demi-journée. Ces actions sont invariablement limitées à un seul problème. Le 1er mars, le syndicat de Kumudesh, avec les autres syndicats du secteur de la santé, ont limité l’action à une grève de quatre heures.

De même, la FHP et la plupart des syndicats représentant les travailleurs professionnels ont centré toutes leurs protestations sur les nouveaux taux d’imposition du gouvernement (PAYE – Pay as You Earn), qui ont gravement affecté le salaire net de milliers de travailleurs.

Les nouveaux impôts annoncés dans le budget de novembre dernier ne sont qu’une des demandes brutales du FMI. D’autres sont la restructuration, la privatisation et la destruction de dizaines de milliers d’emplois dans le secteur public, la réduction des salaires et des heures supplémentaires, la hausse des tarifs de l’électricité et la suppression de diverses subventions sociales.

La séparation par les syndicats des taux d’imposition PAYE du programme du FMI n’est pas un hasard. Cela va dans le sens de leur soutien, et de celui de leurs partis affiliés, aux revendications du FMI. En juin dernier, lorsqu’une équipe du FMI s’est rendue à Colombo pour exiger que le gouvernement de l’époque impose un programme d’austérité, les syndicats – certains ouvertement et d’autres tacitement – ​​ont accepté.

Sans surprise, Kumudesh est un défenseur explicite des diktats du FMI. Dans une interview en juin dernier avec le World Socialist Web Site, il a déclaré qu’il était « personnellement » favorable à l’idée de demander des fonds d’urgence au FMI, même en admettant que seraient imposées des conditions très dures.

Sous la pression de ses membres, le Ceylon Bank Employees Union (CBEU) a appelé à une grève d’une journée le 1er mars. Le président du CBEU, Channa Dissanayake, a déclaré de manière démagogique : « Si le gouvernement ne répond pas positivement à leurs demandes, le CBEU et les syndicats de nombreux autres secteurs ont déjà décidé de prendre des mesures plus strictes dans les jours à venir. »

Au début de l’année dernière, cependant, Dissanayake a déclaré au Morning que le Sri Lanka était confronté à une « possible crise du secteur bancaire » et a exhorté le gouvernement à demander l’aide du FMI.

Plutôt que d’exiger l’abolition de la hausse des impôts, les syndicats implorent désormais le gouvernement Wickremesinghe de mettre en place un système d’« impôts équitables ». L’Association des médecins du gouvernement (GMOA – Government Medical Officers’ Association) et la Fédération des enseignants universitaires (FUTA – Federation of University Teachers’ Association) sont à la tête de ces appels.

Le GMOA, ainsi que d’autres syndicats de la santé, ont limité l’action syndicale du 1er mars à une grève de quatre heures, son secrétaire, le Dr Haritha Aluthge, déclarant aux médias : « Si le gouvernement continue à nous ignorer, nous lancerons des actions syndicales plus strictes à tout moment après le 8 mars. »

Ces menaces, cependant, sont des appels désespérés pour que le gouvernement apporte quelques changements cosmétiques. Les syndicats avertissent que si on ne leur donne pas quelque chose à vendre aux travailleurs, ils ne seront pas en mesure de contenir l’agitation croissante.

Il existe de nombreuses preuves de comment les dirigeants syndicaux ont travaillé pour empêcher une action unifiée le 1er mars. Le mois dernier, le All Ceylon General Port Employees Union (ACGPEU), qui est affilié au Janatha Vimukthi Peramuna (JVP), a menacé le gouvernement en déclarant que si les mesures fiscales n’étaient pas modifiées, il y aurait une grève dans les ports le 1er mars. Mais ce jour-là, sa menace de grève s’est transformée en « ralentissement ».

Pour justifier sa capitulation devant l’interdiction de la grève des services essentiels décrétée par le gouvernement, le secrétaire de l’ACGPEU, Niroshan Gorakana, a inventé ce conte de fées : « Le gouvernement avait prévu de déployer un groupe de personnes formées au fonctionnement de diverses machines dans le port de Colombo pour effectuer des opérations si les employés du port se mettaient en grève. » Selon la logique tordue de Gorakana, le « ralentissement » du syndicat avait « fait échouer » les plans du gouvernement pour briser la grève !

Au début de la semaine dernière, lorsque les syndicats ont réalisé qu’il serait trop difficile d’empêcher les travailleurs de manifester, ils ont gardé leurs membres dans l’ignorance quant au type d’actions qui seraient prises mercredi. Les travailleurs du port de Colombo ont déclaré au WSWS que lorsqu’ils ont approché le syndicat pour savoir quelle action était prévue pour le 1er mars, ils avaient été réprimandés et réduits au silence par la direction du syndicat.

De même, la Joint Trade Union Alliance of the Ceylon Electricity Board (JTUACEB) a limité l’action du 1er mars à une protestation de type « arrêt de maladie ».

Le responsable de la JTUACEB, Ranjan Jayalal, un membre éminent du JVP, a déclaré lors d’une grève en février que si Wickremesinghe ne retirait pas sa politique fiscale d’ici avril, « nous chasserons le gouvernement... Si le gouvernement exige une grève générale, alors nous le ferons et il est certain que cette lutte se terminera par une victoire. »

Les manœuvres et les postures creuses de Gorakana et Jayalal sont conformes à la politique capitaliste ouverte de leur parti, le JVP, qui est attaché à l’ensemble du programme du FMI.

Si les syndicats des chemins de fer, des services postaux, des enseignants et des directeurs d’école ont affirmé qu’ils soutenaient l’action nationale du 1er mars, ils ont refusé d’appeler leurs membres à la grève et ont plutôt organisé des manifestations limitées. Les syndicats des enseignants et des directeurs d’école ont demandé à leurs membres de se présenter au travail en portant des vêtements noirs ou des brassards.

Ces syndicats ont joué le même rôle lors du soulèvement de masse de l’année dernière contre le gouvernement Rajapakse. Les syndicats avaient appelé à des grèves générales d’un jour le 28 avril et les 6 et 10 mai, seulement après que les travailleurs eurent commencé à rejoindre les manifestations de masse indépendamment des syndicats. Ces grèves visaient en outre à détourner le mouvement de masse vers des revendications pour un gouvernement intérimaire – c’est-à-dire un gouvernement bourgeois d’alternative – comme le préconisent les partis parlementaires d’opposition comme le Samagi Jana Balawegaya et le JVP.

Ainsi, les syndicats, soutenus par les organisations de la pseudo-gauche, comme le Frontline Socialist Party (FSP), ont trahi le mouvement de masse, ouvrant la voie à l’arrivée au pouvoir de Wickremesinghe. Aujourd’hui, alors que la classe ouvrière reprend la lutte contre les mesures du FMI du gouvernement Wickremesinghe, les syndicats jouent le même rôle traître.

Comme l’explique une déclaration du SEP distribuée aux travailleurs le 1er mars : « Les syndicats et les groupes de la pseudo-gauche sont liés au système capitaliste, à ses partis et à l’État, et sont hostiles à une mobilisation indépendante de la classe ouvrière contre les attaques des droits sociaux et démocratiques par le gouvernement et le patronat.

« Les travailleurs doivent prendre eux-mêmes en main la lutte pour leurs droits sociaux et démocratiques. Le SEP invite les travailleurs à former leurs propres comités d’action indépendants de tous les partis capitalistes et des syndicats dans chaque lieu de travail, usine, plantation et quartier. Les pauvres des zones rurales devraient prendre des mesures similaires pour créer de tels comités.

« Le SEP se bat pour un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière, soutenu par les masses rurales. Les comités d’action doivent faciliter cette mobilisation autour de revendications fondamentales portant sur les droits sociaux et démocratiques des travailleurs, des jeunes et des ruraux pauvres. »

La déclaration explique l’appel du SEP à construire un Congrès démocratique et socialiste des travailleurs et des masses rurales, qui sera basé sur ces comités d’action. Le SEP a commencé à avancer ce programme en juillet de l’année dernière, pendant le soulèvement de masse. Son objectif est de développer un mouvement indépendant de la classe ouvrière, ralliant les pauvres des zones rurales, afin d’établir un gouvernement ouvrier et paysan engagé à faire une politique socialiste, comme partie d’une lutte plus large pour le socialisme en Asie du Sud et à l’international. Nous invitons instamment les travailleurs à rejoindre le SEP dans cette lutte.

Sri Lanka : la dévastation économique s’aggrave à mesure que le gouvernement impose les mesures d’austérité du FMI

La situation désastreuse où se trouvent la classe ouvrière et les masses laborieuses du Sri Lanka s’aggrave à mesure que le gouvernement Wickremesinghe impose le programme d’austérité du Fonds monétaire international (FMI). La mise en œuvre de ces mesures est la condition préalable à l’obtention d’un prêt de sauvetage du FMI de 2,9 milliards de dollars pour payer les dettes du pays envers le capital financier international.

Wickremesinghe s’est adressé au parlement le 7 mars. Il s’est vanté que son gouvernement avait rempli toutes les conditions préalables du FMI et qu’il s’attendait donc à l’approbation par le FMI de ce prêt dans la troisième ou quatrième semaine de mars. Il a prévenu que, contrairement aux 16 fois où le Sri Lanka avait mis en œuvre des programmes du FMI, le gouvernement ne pourrait pas contourner directives du FMI. Une menace claire à la classe ouvrière qu’il est déterminé à écraser toute opposition populaire à son assaut social.

Le gouvernement s’attend à ce que le prêt de renflouement du FMI soit versé sur une période de quatre ans. Le ministre des Finances, Shehan Semesinghe, a annoncé que le gouvernement s’attendait à obtenir 7 milliards de dollars d’institutions financières et de prêteurs bilatéraux suite à l’approbation du prêt du FMI. Le défaut de paiement de la dette souveraine du Sri Lanka en avril dernier avait empêché le gouvernement de négocier des prêts bilatéraux, multilatéraux et commerciaux.

Wickremesinghe a encore déclaré que les conditions du FMI comprenaient l’« indépendance » de la Banque centrale, la « réforme » des entreprises publiques, l’augmentation des recettes publiques et le « contrôle » des dépenses publiques.

Sa référence à l’« indépendance » de la Banque centrale signifie que celle-ci doit agir comme agence directe du FMI et continuer d’augmenter les taux d’intérêt indépendamment du gouvernement de Colombo.

Le 12 mars, le gouverneur de la banque centrale, Nandalal Weerasinghe, a prévenu que l’austérité du FMI allait se prolonger :« Le Sri Lanka est en train de passer à un nouveau modèle économique, en rupture avec le modèle précédent, qui n’était pas viable », ajoutant : « Toutefois, ce n’est pas là la fin de l’histoire. Beaucoup de gens pensent que les choses vont revenir à la normale. Non, c’est le début d’un nouveau voyage ».

Conformément aux conditions du FMI, le gouvernement a imposé des hausses d’impôts exorbitantes aux travailleurs tout en augmentant le prix de l’électricité, du carburant et du gaz de cuisine et en coupant les subventions, y compris pour les engrais. Tout en paupérisant les travailleurs, le gouvernement offrira un maigre « filet de sécurité sociale », mais seulement aux plus pauvres d’entre les pauvres.

L’inflation est toujours supérieure à 50 pour cent car la Banque centrale maintient des taux d’intérêt élevés et laisse la roupie suivre les taux de change du marché. Ces mesures ont ouvert la voie à une grave contraction de l’économie qui va détruire des emplois et la valeur réelle des salaires des travailleurs. Les importations de produits de première nécessité, comme les produits pharmaceutiques, ont été réduites, les réserves de devises étrangères étant utilisées pour payer la dette extérieure.

Ces mesures ont dévasté les conditions de vie des travailleurs et des paysans.

Un récent séminaire organisé par l’US Soya Bean Export Council à Dubaï a révélé que 59 pour cent des familles sri-lankaises n’avaient pu satisfaire leurs besoins alimentaires en 2022 en raison de la baisse de la production alimentaire et de l’inflation. Environ 28 pour cent, soit 6,3 millions de personnes, sont confrontés à une grave pénurie alimentaire.

Le mois dernier, l’Association médicale sri-lankaise a averti que le secteur de la santé sri-lankais allait vers un « effondrement total » dû au manque de médicaments et d’équipements essentiels.

Les agriculteurs ruraux sont confrontés au désastre du coût élevé de tous les intrants, y compris les engrais et les pesticides, et aux maigres prix – fixés par le gouvernement au profit des trusts – de leurs produits.

La plupart des petites et micro-entreprises, dont les travailleurs indépendants, ont été balayés par la hausse des taux d’intérêt, la pénurie d’intrants et la montée en flèche des coûts.

Au début du mois, l’Alliance nationale des entreprises unies du Sri Lanka a prévenu que si les taux d’intérêt n’étaient pas réduits, « le marché de la consommation du pays se réduirait de 60 pour cent d’ici avril ». En mars, la banque centrale sri-lankaise, avec l’appui du FMI, a augmenté les taux d’intérêt de 100 points de base.

Selon une étude, les revenus des travailleurs doivent augmenter de 160 pour cent pour maintenir le niveau de consommation qui prévalait en 2015. En d’autres termes, les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles ont diminué de 160 pour cent par rapport a leur niveau de 2015.

Selon des chiffres récents, l’économie globale s’est contractée de près de 8 pour cent l’année dernière et la contraction de cette année est estimée à 3 pour cent.

Les hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine et d’autres grandes banques centrales, l’envolée du dollar américain, les taxes exorbitantes à l’importation et d’autres impôts indirects sur les produits de première nécessité ont contribué à la contraction de l’économie sri-lankaise et à la poursuite de la spirale inflationniste.

Cette contraction a entraîné une baisse de la demande de devises étrangères et une récente appréciation marginale de la roupie par rapport au dollar américain. Le gouvernement a immédiatement prétendu que cela indiquait une « reprise économique » et que son programme d’austérité brutal était la « bonne voie ».

L’agence [de notation financière] Fitch Ratings a toutefois souligné que la légère appréciation de la roupie était temporaire : « La roupie sri-lankaise pourrait également être mise sous pression par le resserrement des conditions monétaires mondiales ». Elle prédit que la monnaie chuterait de 20 pour cent d’ici la fin de l’année.

Colombo prévoit des mesures sociales encore plus sévères. Celles-ci comprennent la baisse des salaires et des retraites du secteur public, et la commercialisation et privatisation des entreprises publiques. Le gouvernement a déjà gelé les embauches dans le secteur public, réduit l’âge de la retraite, introduit des régimes de retraite volontaire et autorisé les travailleurs du secteur public à prendre des congés sans paye prolongés pour travailler à l’étranger ou dans le privé.

Selon le porte-parole du cabinet et ministre des Médias, Transports et Autoroutes, le Dr Bandula Gunawardena, le Sri Lanka devra payer 2,6 milliards de dollars de sa dette extérieure aux prêteurs multilatéraux dans la première moitié de 2023.

Wickremesinghe a déclaré que le Sri Lanka devrait rembourser une moyenne de 6 à 7 milliards de dollars de dette étrangère par an jusqu’en 2029. Cela montre clairement que les dures attaques sociales contre les masses laborieuses sont imposées par un régime qui fonctionne comme agent direct du capital financier mondial.

Les principaux partis d’opposition – Samagi Jana Balavegaya (SJB), Janatha Vimukthi Peramuna (JVP) et l’Alliance nationale tamoule (TNA) – critiquent le gouvernement avec démagogie. Leurs dénonciations sont fallacieuses et visent à exploiter et contenir politiquement l’opposition de masse montante.

La classe ouvrière est entrée en lutte contre le gouvernement à la fin de 2022. Le 15 mars, environ un demi-million de travailleurs des secteurs public et privé de tout le pays ont participé à des grèves et manifestations s’opposant aux mesures d’austérité du gouvernement et défiant les ordonnances anti-grève sur les services essentiels. Ce mouvement grandissant s’inscrit dans une lutte croissante de la classe ouvrière internationale, comme on peut le voir en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Si les syndicats ont été contraints d’appeler à des grèves et à des manifestations, celles-ci se limitent à des événements d’une journée. Tout comme les partis parlementaires d’opposition, ils n’ont pas de différences fondamentales avec les diktats du FMI et tentent d’enchaîner les travailleurs à l’agenda électoral des partis parlementaires d’opposition.

Le gouvernement, les partis d’opposition et les syndicats craignent tous que la colère croissante de la classe ouvrière ne débouche sur le type de mouvement qui, l’année dernière, a chassé Gotabhaya Rajapakse de la présidence. Ayant tiré les leçons du soulèvement de masse de l’année dernière contre Rajapakse, Wickremesinghe utilise l’appareil d’État – la police, l’armée et des lois draconiennes, dont les ordonnances de service essentiel – contre les manifestations et les grèves.

La classe ouvrière a besoin de sa propre stratégie pour contrer cet assaut capitaliste. Pour cela, les travailleurs doivent prendre eux-mêmes en main la lutte pour leurs droits sociaux et démocratiques. Ils ne peuvent le faire que par la formation de leurs propres comités d’action, indépendants de tous les partis et syndicats capitalistes, sur chaque lieu de travail, dans chaque usine, plantation et quartier et parmi les pauvres des zones rurales.

Le Parti de l’égalité socialiste (SEP/PES) appelle à un Congrès démocratique et socialiste des travailleurs et des masses rurales, qui se composera des représentants démocratiquement élus des comités d’action des travailleurs et des pauvres ruraux de tout le pays. L’objectif de ce congrès est de faire avancer la lutte pour un gouvernement ouvrier et paysan appliquant une politique socialiste. Cela fera partie de la lutte plus large pour le socialisme en Asie du Sud et à l’international, lutte qui nécessite l’unité de la classe ouvrière sri-lankaise avec ses frères et sœurs de classe dans cette région et dans le monde. Nous invitons instamment les travailleurs et les jeunes à se battre pour cette perspective.

Sri Lanka : plus de 50 000 travailleurs font grève et manifestent contre les mesures d’austérité du gouvernement Wickremesinghe

Plus de 50.000 travailleurs se sont joints mercredi à des grèves et manifestations dans toute l’île pour lutter contre la dernière série d’attaques sociales décidées par le Fonds monétaire international (FMI) et mises en œuvre par le gouvernement Wickremesinghe. Si l’action s’est principalement concentrée sur les nouvelles taxes sur les salaires, les manifestants ont également dénoncé l’augmentation insupportable du coût de la vie.

Des milliers de travailleurs de l’entreprise publique Petroleum Corporation ont fait grève une demi-journée, ainsi qu’une trentaine de milliers d’employés des banques publiques et privées. Environ 5.000 enseignants des universités publiques et 20.000 médecins des hôpitaux publics ont fait grève une journée. La grève des médecins a exempté les services de traitement du cancer, les maternités, les services d’urgence et les services pour enfants.

Environ 6.000 travailleurs des ports ont fait une demi-journée de grève du zèle. Des milliers de travailleurs de l’Office de l’électricité de Ceylan (CEB), à l’exception de ceux qui s’occupent des pannes, ont participé à une campagne de congé de maladie.

À Colombo, des milliers de travailleurs portuaires et d’employés du Service des eaux et d’assainissement ont participé à une manifestation à l’heure du déjeuner devant la gare ferroviaire de Fort pour protester contre les hausses de prix. Ils ont exigé que le gouvernement retire ses hausses d’impôts. Cette manifestation fut suivie d’une autre d’une heure, organisée par plusieurs syndicats de la Ceylon Petroleum Corporation ; et environ 4.000 employés du CEB ont manifesté devant le siège de celui-ci. Plus tard dans l’après-midi, environ 4.000 médecins, professeurs d’université, ingénieurs et autres professionnels ont manifesté dans le Hyde Park de Colombo.

Indiquant qu’il était prêt à déchaîner la violence de l’État contre la classe ouvrière, le gouvernement Wickremesinghe a déployé des centaines de policiers, dont la police anti-émeute équipée de camions-canons à eau, près des sites de manifestation à Colombo. Il a également dépêché l’armée dans la zone du Fort, mais elle s’est tenue à distance.

Les grèves et les manifestations d’hier sont le stade la plus récent d’un mouvement croissant des travailleurs qui a débuté à la fin de l’année dernière contre le président Ranil Wickremesinghe et son gouvernement.

Début décembre, les employés de Sri Lanka Telecom, des assurances et des banques ont manifesté à Colombo contre les privatisations et autres mesures d’austérité. Le 9 janvier, des milliers de travailleurs de la santé publique ont organisé une grève d’un jour pour réclamer des hausses de salaire et s’opposer aux mesures d’austérité. À la mi-janvier, des dizaines de milliers de travailleurs de la Petroleum Corporation, d’employés de banque, de médecins et d’ingénieurs ont organisé une semaine de protestations. Cela fut suivi le 25 janvier de manifestations par 5.000 travailleurs portuaires contre la nouvelle taxe gouvernementale ‘Pay as you Earn’ [impôt à la source], qui déduit entre 6 et 36 pour cent des salaires mensuels, à partir d’environ 100.000 roupies (273 dollars ou 254 euros).

Les mesures du gouvernement Wickremesinghe dictées par le FMI comprennent également la privatisation et la restructuration des entreprises du secteur public afin de supprimer des emplois et de réduire les salaires et les conditions de travail ; de fortes réductions des dépenses publiques, y compris des subventions ; et de nouvelles augmentations des tarifs de l’électricité, de l’eau et d’autres services publics.

Alors que les travailleurs ont montré avec force leur volonté d’agir contre les attaques sociales du gouvernement, les syndicats ont maintenu les travailleurs séparés et ont limité les manifestations à l’impôt sur le revenu, dans l’espoir d’empêcher une lutte sociale et politique à l’échelle du pays.

Lorsque la police est arrivée à la gare de Fort dans l’espoir de perturber la manifestation, elle a été dénoncée par les manifestants en colère. Un travailleur a crié : « Si vous nous attaquez avec des canons à eau, nous arrêterons le travail dans les ports ». Un autre travailleur a dit : « Si vous nous attaquez, nous verrons ce qui se passera ensuite ». Craignant de provoquer une réaction immédiate de grèves, la police n’a pas continué.

Craignant que l’opposition des travailleurs ne se développe hors du contrôle du syndicat, le secrétaire général du syndicat portuaire All Ceylon General Port Employees Union, Niroshan Gorakana, est intervenu pour tenter de calmer les travailleurs en colère. Le syndicat est affilié au parti Janatha Vimukthi Peramuna (JVP).

’Ces activités vont se poursuivre. Nous vous donnerons l’occasion d’exprimer votre colère. Ne vous engagez pas dans des actes perturbateurs », a déclaré Gorakana avec anxiété aux travailleurs.

Gorakana a poursuivi en déclarant que si Wickremesinghe n’abolissait pas la nouvelle politique fiscale d’ici le 17 février, « nous nous rassemblerons tous et ferons une grève totale. Nous rassemblerons tout le monde au même endroit et nous mènerons la lutte ». C’était là un appel à Wickremesinghe que s’il ne changeait pas de cap, les syndicats pourraient ne pas être en mesure de contrôler le mouvement croissant de travailleurs sri-lankais.

S’adressant aux travailleurs protestataires du CEB, Ranjan Jayalal, leader du syndicat des employés de l’électricité affilié au JVP, a déclaré : « Nous allons mettre le gouvernement à genoux et obtenir nos revendications. Nous ne permettront pas que le CEB soit vendu. Nous nous opposons aux fardeau que la population devra supporter avec ces prix élevés de l’électricité ».

Les remarques démagogiques de Jayalal et Gorakana sont une tentative de tromper leurs membres. Le JVP, avec lequel leurs syndicats sont alignés, n’a aucune différence fondamentale avec les exigences du FMI. Il tente cyniquement d’exploiter la colère populaire croissante afin de gagner le pouvoir lors des prochaines élections générales. S’il réussit, il appliquera les mêmes mesures.

Contrairement aux affirmations des syndicats, la pression de masse ne pourra pas repousser le programme d’austérité de Wickremesinghe. Celui-ci a présenté sa déclaration de politique générale au Parlement pendant les manifestations, déclarant qu’il ne changerait pas le nouveau régime fiscal. Indiquant qu’il appliquerait les mesures du FMI à la lettre, il a déclaré : « Souvenez-vous, je ne suis pas ici pour être populaire… Je suis prêt à prendre des décisions impopulaires pour le bien de la nation ».

Le Parti de l’égalité socialiste (SEP) est intervenu dans les manifestations d’hier en distribuant une déclaration intitulée « Travailleurs, comment lutter contre l’austérité du gouvernement ? » Les militants du SEP ont discuté avec les travailleurs de la signification de leur action et du programme nécessaire pour la faire avancer.

Le SEP est solidaire des travailleurs qui s’avancent pour combattre les mesures d’austérité, dit la déclaration, qui souligne qu’ils « font partie de la montée des luttes de classe internationales contre les attaques des gouvernements capitalistes dans le monde entier ». Elle fait remarquer que les syndicats ont appelé aux actions de mercredi pour entretenir le faux espoir que les travailleurs peuvent faire pression sur le gouvernement et, de cette façon, « détourner la colère croissante des travailleurs et la diluer ».

La déclaration appelait encore les travailleurs à former leurs propres comités d’action sur les lieux de travail, dans des usines et les quartiers, indépendants de tous les partis parlementaires et des syndicats, afin de prendre en mains propres la lutte contre les attaques du gouvernement. Elle expliquait la nécessité d’un mouvement indépendant de la classe ouvrière qui rallie à lui les pauvres des campagnes par le biais des comités d’action, et orienté vers la convocation d’un Congrès démocratique et socialiste des travailleurs et des masses rurales. Un tel congrès lutterait pour un gouvernement ouvrier et paysan attaché à la politique du socialisme international.

Alors que de nombreux travailleurs ont pris avec enthousiasme le tract du SEP, les leaders syndicaux présents à la manifestation des travailleurs du port ont tenté de provoquer une agression physique contre les militants du SEP. Plusieurs travailleurs sont cependant intervenus pour défendre le droit des membres du SEP à faire campagne. La tentative des leaders syndicaux d’arrêter la distribution de la déclaration du SEP a échoué.

Plusieurs travailleurs ont parlé aux militants du SEP des attaques sociales du gouvernement et du rôle joué par les syndicats.

Un travailleur du [chantier naval] Colombo Dock Yard a déclaré : « Le gouvernement impose des taxes sur les salaires que nous avons gagnés il y a trois ans. En dehors de ce travail, je n’ai pas d’autres revenus, mais le prix de toutes les denrées a augmenté ».

« Nous n’avons personne à qui parler de cette situation. Ils [les dirigeants syndicaux] sont sourds. Comment pouvons-nous croire qu’un nouveau gouvernement sera capable de gouverner correctement ? Jusqu’à présent, ce gouvernement n’a rien fait pour nous et maintenant personne ne peut résoudre les problèmes ».

Il a exprimé quelques illusions à l’égard du JVP. « Il faut voter pour [le JVP]et le mettre au pouvoir et voyons s’il est capable de bien gouverner. Pour le moment, on n’entend que la voix du JVP », a-t-il dit.

Les militants du SEP ont expliqué qu’un futur gouvernement JVP défendrait les profits de la classe capitaliste. Il a répondu en disant qu’il voulait connaître le SEP et son appel à la répudiation de toutes les dettes étrangères sous un gouvernement de travailleurs et de paysans.

Un jeune travailleur du CEB présent à la manifestation a déclaré que l’affirmation des syndicats que les travailleurs pouvaient faire pression sur le gouvernement avaient « échoué ». Si le CEB est privatisé, « l’électricité sera coupée pour les pauvres, qui n’ont pas les moyens de payer », a-t-il dit.

Les membres du SEP ont également fait campagne à l’hôpital de Peradeniya près de Kandy, faisant circuler des copies de la déclaration du parti parmi les médecins et autres travailleurs de la santé qui manifestaient. Un groupe d’infirmières a dit qu’elles avaient envisagé de voter pour le JVP, espérant qu’il résoudrait les difficultés auxquelles les gens ordinaires étaient confrontés.

Les membres du SEP ont expliqué que le JVP était attaché au programme du FMI et ont fait passer un clip vidéo du leader du JVP, Anura Kumara Disanayaka, déclarant au parlement que des décisions défavorables qui étaient « en conflit avec le peuple » devraient être prises. Les infirmières ont déclaré qu’elles n’avaient jamais entendu cela auparavant et que cela montrait que le JVP appliquerait lui aussi les mesures d’austérité.

Avertissement : tous les articles qui précèdent sont écrits par WSWS et non par Matière et Révolution.

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