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Le Capitalisme malade du Capital

mardi 21 octobre 2008, par Robert Paris

La nouvelle crise systémique de 2008

Quelle issue face à la crise ?

Un capitalisme privé, qui ne survit que grâce à des injections massives et répétées d’argent public, n’a pas d’avenir

Sur la crise actuelle (le point de vue de Matière et révolution)

Les articles qui suivent sont de Emile Fabrol et Denis Collin

Publié par promcomm sur octobre 20, 2008

Depuis plusieurs semaines une crise financière mondiale secoue le système capitaliste. Cette fois l’épicentre se trouve aux États-Unis. Les banques, les compagnies financières, les assurances, les fonds de pensions : tous ne meurent pas, mais tous sont frappés.

La crise n’arrive pas comme une tempête soudaine sur une mer calme. Ses causes sont à chercher dans la nature du capitalisme. Ce dernier cherche le profit là où il est sensé être le plus important, de plus le capitalisme ne sait pas se satisfaire de maigres profits. La crise surgit et commet ses ravages après une série de secousses plus ou moins fortes : 1990 au Japon, 1994 au Mexique, 1997 en Asie, 1998 en Russie et en Amérique latine, 2000 éclatement de la bulle internet à Wall Street, 2001 en Argentine, 2007 effondrement du marché immobilier aux USA (subprimes).

« C’est un fait : depuis le début des années 1980 (Thatcher, Reagan), le Capital a repris l’initiative politique. La restauration du capitalisme dans les pays où il avait été exproprié durant la première partie du XX° siècle a abouti à un renforcement considérable de l’impérialisme. La montée en puissance de la Chine le confirme. Cependant - il faut insister sur ce point - ce renforcement conjoncturel ne peut redonner au système une nouvelle jeunesse. La multiplication des crises économiques (Asie du Sud-Est, Telecoms, subprimes…) suffit à le démontrer. Plus généralement, la montée des déficits en tous genres, la financiarisation à outrance indiquent clairement la direction : celle d’une conflagration économique majeure. » écrivions-nous en janvier 2008 (1).

Une des premières tentatives d’explication à destination du peuple relève de la psychiatrie de comptoir. La médaille d’or revient au Président Sarkozy dans son discours de Toulon le 25 septembre : « L’idée de la toute-puissance du marché, qui ne devrait être contrariée par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. » Est-ce bien utile de rappeler que le candidat Sarkozy vantait les mérites du modèle outre-atlantique et ceux du crédit hypothécaire. Même Laurent Fabius entonne un couplet similaire : « C’est la grande crise de l’argent fou. » (2)

Nicolas Sarkozy va même jusqu’à vouloir instaurer la « moralisation du capitalisme financier » Projet tout à fait illusoire comme le montre le syndicaliste britannique Dunning, repris par Karl Marx, « Le capital a horreur de l’absence de profit ou des très petits profits comme la nature a horreur du vide. Quand le profit est adéquat, le capital devient audacieux. Garantissez-lui 10 pour cent, et on pourra l’employer partout ; à 20 pour cent, il s’anime, à 50 pour cent, il devient carrément téméraire ; à 100 pour cent il foulera aux pieds toutes les lois humaines ; à 300 pour cent, il n’est pas de crime qu’il n’osera commettre » (3)

Sauver le capitalisme ?
Rapidement s’est imposée l’urgence de la sauvegarde du système financier et bancaire chancelant. L’objectif est de sauver le système tout en évitant de provoquer la colère des travailleurs qui devront tôt ou tard payer l’addition. Comme cette dernière sera particulièrement salée en termes de chômage et de pouvoir d’achat, il vaut mieux que ce soit le plus tard possible.

A Washington, à Paris, à Londres, à Berlin voici que sonne l’heure des « nationalisations provisoires » selon la merveilleuse formule du très « socialiste » patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Aux États-Unis, le plan Paulson mobilise 700 milliards de dollars, en France le plan Sarkozy engage 360 milliards d’euros (320 comme fonds de garantie et immédiatement 40 pour éponger les dettes des banques). Impossible d’augmenter les salaires, impossible de maintenir une bonne protection sociale et des retraites correctes, mais pour les banquiers et les financiers rien n’est impossible : voilà la froide loi fondamentale du capitalisme.

Les mesures envisagées ne sont pas techniques, comme la classe dominante cherche à nous le faire croire, elles sont éminemment politiques. La question n’est pas de discuter la façon dont elles sont mises en œuvre. La question c’est la nature de ces décisions. Chaque État tente de régler cette crise avec les méthodes du capitalisme. En conséquence, le remède ne guérira pas le mal, il l’aggravera. C’est ainsi qu’en France, Sarkozy va tout pratiquement doubler la dette publique avec toutes les conséquences que cela implique sur l’emploi, les salaires et les services publics. Finalement, pour sauver le système bancaire, l’État va emprunter auprès… des banques. A la crise de surendettement privé va s’ajouter une crise de surendettement public.

Lors du débat parlementaire du 14 octobre, le PS et les Verts se sont abstenus sur le plan Sarkozy. Le PS trouve ce plan incomplet mais pas sans vertus selon les propos de François Hollande : « pas question de s’opposer à un plan qui permet au niveau européen de sortir des premières tourmentes de la crise financière. » Pierre Moscovici est très explicite sur la position du PS : « Nous ne voulons pas d’unité nationale, mais il y a une responsabilité nationale. » (4) C’est aussi clair que sur l’expédition militaire en Afghanistan : on vote contre mais on est pour. Du coté du PCF, c’est à peine mieux. Ses députés n’ont certes pas voté le plan de sauvetage. Ceci étant, ils « rappellent l’urgence de réorienter l’argent pour satisfaire les besoins humains et non plus la spéculation. Il faut pour cela notamment se doter au plus vite d’un pôle financier public qui permettra la relance de l’économie réelle fondée sur la production de richesses. » Bref, eux aussi se refusent à mettre en cause l’économie de profit en tant que telle, et reprennent la fable d’un capitalisme industriel “sain”, entravé par “la finance”.

A ce stade, une première conclusion s’impose : le monde du travail a toutes les raisons de s’opposer aux plans de sauvetage des banques à sauce Bush, Sarkozy et autres Brown.

Actuellement on nous joue la mauvaise comédie de boulevard intitulée : L’État, le retour. Qui a décidé dans les années 1990 d’engager le processus de déréglementation ? Les États. Pour mémoire, en ce qui concerne l’Union européenne, c’est au sommet de Hanovre en 1988 que les Chefs d’États et de gouvernements ont décidé de supprimer toutes restrictions à la circulation des capitaux ainsi qu’aux prestations bancaires et financières. Qui, aujourd’hui, décide d’intervenir et envisage une nouvelle régulation ? Encore les États.

Hier, l’idéologie dominante libérait la Main invisible des marchés chère à Adam Smith ; aujourd’hui, elle change de cap. Jacques Delors en est une parfaite illustration : Président de la Commission européenne en 1992, il préconisait de « laisser jouer la dynamique des acteurs économiques » ; aujourd’hui il parle de « défaite politique et idéologique des fondamentalistes du marché. » (5)

Malgré la globalisation de l’économie capitaliste mondiale, au-delà des discours soporifiques sur la « gouvernance mondiale » les différentes bourgeoisies restent attachées à leur État. Ce qui une nouvelle fois atteste que l’État est toujours le : « comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière. » (6)

Ces dernières semaines ont mis en évidence les contradictions entre les principales bourgeoisies européennes avec comme conséquence la quasi absence de l’Union européenne en tant que telle. On a eu un G4 (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie) qui a concocté une potion qui s’est avérée sans effet. Puis ce fut, le 12 octobre, la réunion des quinze pays membres de la zone euro (Eurogroupe) qui a adopté des recommandations communes qui seront, toutefois, mises en œuvre séparément. Par contre la Commission européenne, d’ordinaire si prompte à pourfendre la moindre attente à la concurrence libre et non faussée, est restée aux abonnés absents. Pour autant l’Union européenne n’en demeure pas moins une arme de destruction massive des conquêtes sociales et des services publics. C’est d’ailleurs ce qui caractérise les mesures prises par l’Eurogroupe.

Affichant sa volonté de tout simplement « refonder le capitalisme », Nicolas Sarkozy fonde tous ses espoirs dans un sommet international. Un genre de nouveau Bretton Woods en quelle sorte, du nom de la conférence de juillet 1944 qui avait établi les règles de fonctionnement : les États-Unis devenaient le garant d’un système basé sur les changes fixes. Mais dès 1960, avec la guerre au Vietnam, la machine se grippa pour progressivement engendrer le fonctionnement actuel. Penser qu’un nouveau Bretton Woods va mettre de l’huile dans les rouages pour qu’ils repartent n’est que pure illusion. Quelle puissance est en mesure d’assumer le rôle des États-Unis au sortir de la deuxième guerre mondiale ? Pas l’Union européenne, malgré son agressivité impérialiste et guerrière afin de tenter de maintenir son rang dans le monde ! Pas les États-Unis, même s’ils chercheront à conserver leur hégémonie, car ils sont dans l’œil du cyclone et d’autre part ils sont enlisés dans les guerres en Irak et en Afghanistan !

Le monde sous domination impérialiste entre non seulement en récession (7) mais dans une phase d’instabilité, de chaos, voire de guerre. Les tensions et les conflits internationaux vont s’accroître.

Rompre avec le capitalisme !
Dans son discours de Toulon, Nicolas Sarkozy a affirmé que « l’anticapitalisme n’offre aucune solution à la crise actuelle. » Erreur Monsieur le Président, seul l’anticapitalisme - autrement dit la perspective du socialisme - offre les pistes pour véritablement sortir de la crise. Mais cette perspective ne viendra pas d’elle-même, la tâche de l’heure est à l’élaboration d’arguments susceptibles de construire une riposte pour infliger une défaite décisive au pouvoir. Toute proposition se cantonnant à limiter les effets de la crise est vaine. Ce sont les causes qu’il faut viser et les causes portent un nom : le capitalisme.

La classe ouvrière n’a pas à payer deux fois : la première avec la déréglementation, la seconde avec les nationalisations provisoires. Ses intérêts ne peuvent être défendus que par l’expropriation pure et simple des banques privées, et leur fusion dans une banque d’État unique. Les travailleurs ne mordent pas à l’hameçon de la moralisation du capitalisme, même bénie par Benoît XVI. Ils ont besoin de transparence, ce qui implique la fin des secrets bancaire et commercial c’est-à-dire que l’activité de la banque et des entreprises soit placée sous leur contrôle démocratique. Autrement dit, les questions suivantes se posent avec encore plus d’acuité que dans le passé : Que produit-on ? Comment produit-on ? Au profit de qui produit-on ? Ce qui peut se résumer en une seule et unique question : Quelle classe sociale gouverne ?

Pour faire face aux conséquences de la crise financière dans ce que l’on appelle l’économie réelle, les principales revendications sont : échelle mobile des salaires et des prix, abrogation des exonérations de cotisations sociales, défense du régime de retraites par répartition (8), interdiction des licenciements, annulation de la dette publique.

« Au fou ! » s’étrangleront les maîtres du monde. Ils n’ont pas d’autre argument en ce moment. Mais non Messieurs, l’objectif des travailleurs n’est pas de sauver le système qui les exploite et les opprime. « Si le capitalisme est incapable de satisfaire les revendications qui surgissent infailliblement des maux qu’il a lui-même engendrés, qu’il périsse ! » (9)

Emile Fabrol

Le 19 octobre 2008

1.- http://promcomm.wordpress.com/2008/01/27/contribution-a-la-construction-du-nouveau-parti-pour-le-socialisme

2.- Le Monde du 3 octobre 2008.

3.- http://fr.wikiquote.org/wiki/Thomas_Joseph_Dunning

4.- Les Échos du 9 octobre 2008

5.- http://www.mediapart.fr

6.- Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du parti communiste

7.- Voir les cartes prévisionnelles du Fond monétaire international dans Le Monde du 17 octobre 2008

8.- C’est ainsi que le Fonds de réserve pour les retraites, créé par la réforme Fillon de 2003, vient de perdre la bagatelle de 14,5 % dans la tourmente (Le Monde du 16 octobre 2008)

9.- Léon Trotsky, Le Programme de transition, 1938

Après une chute vertigineuse de toutes les places financières annonçant la pire crise depuis 1929, il aura suffi de deux réunions internationales à Washington d’abord, Paris ensuite, pour que se mettent à pleuvoir averse des milliers de milliards de dollars et d’euros. Et qu’on nous annonce la mine réjouie, visiblement rassérénée, que la tempête était passée… Mais que se cache-t-il donc derrière des déclarations qui se veulent rassurantes alors que dans la vie quotidienne tout le monde perçoit bien que les difficultés sont bien présentes et que l’avenir s’assombrit ? Et que dans l’économie le pire est à venir….

Ainsi, L’Espagne a craché au bassinet 100 milliards d’euros, le Royaume-Uni 367 milliards, la France 360 milliards, 480 milliards d’euros pour l’Allemagne, 40 pour l’Italie… 1700 milliards d’euros pour l’instant venant des pays européens une semaine seulement après 700 milliards de dollars du plan Paulson aux USA… Immédiatement, rassérénés par le soutien apporté aux banques par les différents états, les « marchés » refaisaient apparemment bonne figure… En une journée les bourses de Paris, New York, Milan, Francfort, Zurich, prenaient plus de 11%. Celles de Londres, Riayd, Hongkong entre 8,5 et 10%. L’euphorie devait faire place à la déprime… Tous les états ont ainsi mis la main à la poche, promettant aux circuits bancaires et financiers un soutien tellement puissant et coordonné que la crise devrait dés lors être évoquée au passé. C’était aller un peu vite en besogne !

Dans la version officielle, partagée par la plupart des commentateurs à la suite des chefs d’états et de gouvernement, du responsable de la BCE Jean Claude Trichet et du président du FMI Dominique Strauss Kahn, un nouveau cycle de prospérité financière appuyée sur des réformes devant permettre de « mieux réguler » le capitalisme était à portée d’indice. Bien sûr, la voie serait tortueuse, semée de d’embûches. Mais « la lumière était visible au bout du tunnel » déclarait pour résumer le sentiment général le président de l’Eurogroupe, Jean Claude Juncker. Tout était là. Dans ces propos pointait le souci premier des responsables politiques et économiques de la planète : le capitalisme, ce système basé sur la propriété privée des moyens de production et sur la nécessité de combattre la baisse tendancielle du taux de profit, devait être mis à l’abri des critiques et remises en question.

Pourtant quelques jours seulement après l’injection des sommes astronomiques[1] par les états et de discours victorieux, l’inquiétude s’emparait à nouveaux des marchés[2]… A Paris, New York, Hongkong, le krach était de retour. La réalité venait contrarier les affirmations qui ont tenté d’accréditer l’idée selon laquelle la crise financière devait être déconnectée de celle existant au sein de l’économie réelle.

Le capitalisme source de crise

Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi alors que des milliers de milliards sont déversés pour aider les banques et les spéculateurs, la tendance repart à la baisse ? Dans la dernière période la crise a été présentée de façon pratiquement unanime comme un phénomène purement financier qui appelait des « réponses financières ». Le débat portant sur les causes de la crise était ainsi ramené à une simple question de gestion, de régulation et non de système. Tout pouvait être évoqué, sauf le capitalisme lui-même comme générateur des bouleversements auxquels nous assistons. Ainsi a-t-on entendu parler des chefs d’entreprises trop gourmands, des parachutés trop dorés car trop bien payés, des financiers trop zélés. Tout a été mentionné sauf le capitalisme, la propriété privée des moyens de production et la difficulté dans laquelle se trouvent les capitalistes à pouvoir réaliser les profits.

Pourtant, n’est-ce pas tout simplement là que se trouve le point de départ de la crise financière qui ébranle la planète ? Pour augmenter leurs profits, les capitalistes ont de tout temps tenté d’augmenter le taux d’exploitation en poussant les salaires à la baisse, d’augmenter le temps de travail, d’envahir de nouveaux marchés permettant d’écouler toujours plus de marchandises. Mais ces recettes ont leur limite qu’impose d’une part la lutte des classes, la résistance du monde du travail à la détérioration de ses conditions, d’autre part un monde fermé qui ne fait pas du marché un univers sans borne. Et ce sont ces limites qui apparaissent dans la crise qui se déroule sous nos yeux. Ainsi les capitalistes se sont-ils rués dans une folie spéculative pour tenter de faire de l’argent avec de l’argent lorsque la production des marchandises et leur écoulement ne permettent plus de réaliser les profits et d’accumuler le capital. Ce processus ne concerne pas seulement les professionnels de la finance, mais aussi bon nombre de chefs d’entreprises qui ont vu là la possibilité de gonfler leurs bilans en investissant les marchés financiers. Ainsi se sont multipliés les coups les plus fous dont l’affaire des subprimes n’a été qu’un révélateur, indiquant les limites d’un surendettement massif nécessaire à la folie spéculative qui a eu cours. Et qui a explosé à la face du monde.

Les Etats-Unis ont été présentés comme un exemple, notamment pour la faculté des américains à s’endetter pour faire tourner la machine. Avant l’explosion de la crise, le Président Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas d’ailleurs indiqué qu’il y voyait un modèle. Le développement du crédit était alors vanté comme une valeur synonyme d’esprit d’entreprise, d’audace, d’aventure. Mais précisément, si la crise a éclaté aux Etats-Unis pour se propager dans le monde entier, n’est-ce pas en fonction de sa faiblesse économique que l’endettement a cachée durant un temps ? En réalité, le taux d’épargne est négatif, ce qui signifie que la dépense y est plus importante que le gain. La profitabilité du capitalisme américain est donc en réalité négative. En fait, le développement du crédit généralisé aux Etats-Unis a caché un temps la faiblesse économique de la première puissance du monde. L’endettement a permis de monter des coups, jusqu’au jour où la machine s’est enrayée avec l’affaire des subprimes et la chute en cascade d’institutions financières qui ne reposaient plus que sur du vent…

Economie réelle – Finance – Economie réelle

Le point de départ de la crise financière à laquelle nous assistons n’est donc pas à rechercher, comme on voudrait nous y inviter, dans la finance en soi, mais bien dans l’organisation du système capitaliste qui produit des crises successives au sein de l’économie réelle et qui pousse au développement des marchés financiers pour tenter d’y faire fructifier l’argent qui y est misé. Si aujourd’hui les indices boursiers continuent de faire du yo-yo et si la mine inquiète des spéculateurs remplace l’air réjoui des deux derniers jours, c’est uniquement parce qu’on assiste aux premiers effets de la crise financière qui à son tour agit sur l’économie réelle. De crise financière et crise bancaire, elle affecte les capacités d’emprunt des entreprises comme des particuliers et menace en fin de course l’emploi, les entreprises elles-mêmes et la production.

Bien que les mots soient bannis dans le langage officiel, nous assistons en réalité à un début de récession qui fait craindre une véritable dépression digne des années 30 du siècle dernier. Voila pourquoi en quelques heures l’annonce de chiffres qui concernent les « résultats » et la « santé » économiques mondiales provoque à nouveau sur les marchés un vent de panique et un effondrement des cours.

Ainsi, selon les instituts allemands de conjoncture, « l’Economie allemande, la première d’Europe, est au bord de la récession » alors que « l’Irlande y est déjà ». L’activité économique américaine « a faibli en septembre » et « les conditions d’obtention de crédits se sont durcies », a constaté le Livre Beige de la Fed. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont reculé en septembre de 1,2% par rapport à août, une baisse nettement plus importante que prévu. « L’économie américaine semble en récession », a jugé une responsable de la Fed, Janet Yellen. En Europe, les ventes de voitures neuves ont plongé de 8,2% sur un an en septembre, atteignant leur niveau le plus bas depuis 10 ans. Le Royaume-Uni se rapproche à grande vitesse de la barre des deux millions de chômeurs et son taux de chômage a atteint 5,7%, un sommet depuis mars 2000. Et François Fillon, Premier ministre, annonce déjà des lendemains qui déchantent avec « une panne de croissance » pour la France l’an prochain, et donc des « conséquences » sur l’emploi. En Asie, le Japon a vu son excédent courant chuter de moitié en août, et sa production industrielle a baissé de 6,9%. Les prix du baril de pétrole s’approchaient à grande vitesse des 70 dollars, la dégradation de l’économie mondiale attisant les craintes de déclin de la demande.

Ainsi donc sommes nous entrés de façon visible dans un cycle où se nourrissent les crises qui trouvent leur fondement dans le capitalisme comme système : la crise de l’économie réelle crée la crise financière qui elle-même renforce la crise de l’économie réelle et ainsi de suite…

Une affaire qui vient de loin

Il est toujours surprenant de voir les responsables politiques, économiques, financiers faire mine de découvrir aujourd’hui les conséquences d’un système sur lequel ils sont assis, qu’ils défendent et qu’ils financent. Le maître mot, hier propagé par les alter mondialistes, aujourd’hui repris par le président de la République Nicolas Sarkozy lui-même des salons de l’Elysée ou de la tribune des nations unies ou encore de la présidence européenne est la nécessité de « maîtriser l’argent fou ».

Mais comment découvrir aujourd’hui ce qui constitue l’activité première des capitalistes depuis que le capitalisme existe !. Déjà dans les années 2000, alors que le fond spéculatif LTCM venait de s’effondrer menaçant d’entraîner avec lui la planète financière, des sommets de « Hedge Fund » se tenaient de part le monde, où on pouvait croiser des banquiers proposer des milliards de dollars à des gestionnaires de fonds pour faire de l’argent avec de l’argent[3]. Telle était la consigne chaudement approuvée alors par les représentants de la banque mondiale qui n’y voyaient que signe de bonne santé des économies américaines, européennes et asiatiques….

Le rapport à l’économie réelle a été immédiat avec la multiplication des opérations de LBO qui se sont développées considérablement dans la dernière période et qui ont permis aux capitalistes et aux actionnaires de se doper à coups de 15% de retour sur investissement, au détriment de « l’économie réelle »[4], des entreprises, des chefs d’entreprises parfois et bien sûr des salariés. Pour « mener à bien » ces opérations, ce sont les « fonds de capital-investissement » qui sont sollicités, particulièrement visibles sur le marché financier. Le volume des actifs que gèrent ces fonds particuliers est estimé à 1500 milliards de dollars. En 15 ans, il a été multiplié par 100 ! Une énorme force de frappe qui modifie le tissu économique et industriel. Leur fonction est l’acquisition d’entreprises[5].

En Europe ils frôlent les 160 milliards d’euros et en France ils franchissent la barre des 40 milliards. Ils contrôlaient 1500 entreprises françaises en 2006. Des entreprises ou enseignes de renom sont passées sous la coupe du capital investissement[6]. Ces fonds richissimes ? Oui et pourtant ils sont loin de posséder les sommes nécessaires aux rachats qu’ils effectuent. Là est la source de leur enrichissement vertigineux et des fortunes faites par les responsables qui en sont à la tête. Leurs acquisitions sont en effet financées pour la moitié, sinon les deux tiers, par emprunt via un montage financier nommé LBO[7] qui renferme des monceaux d’ingéniosité. Le LBO fait porter la dette par l’entreprise rachetée, laquelle rembourse les intérêts par la trésorerie qu’elle génère. Résultat, le fond se retrouve propriétaire d’une entreprise en ne mettant qu’un tiers à la moitié du prix nécessaire à son acquisition. Au bout de trois ans, après augmentation de la productivité, réorganisation, et presque toujours licenciements de salariés pour diminuer la masse salariale, l’entreprise est revendue à un prix bien plus élevé que ce qu’elle a coûté[8], revendue généralement à un autre fond, sur la base d’un nouveau montage de LBO, pour tirer à nouveau de la richesse de l’entreprise les profits qui permettent un enrichissement purement spéculatif. Décidément il fallait y penser. Le LBO revient en fin de compte à enrichir les fonds, leurs actionnaires, et les responsables qui achètent l’entreprise et un peu plus tard, « pour rationaliser les dépenses » à jeter à la rue les salariés qui auront permis par leur travail de dégager les marges nécessaires à l’opération. Exploité d’abord, viré ensuite ! Jusqu’à ce que l’entreprise elle-même n’ait plus de place dans le tissu industriel…

Cause toujours…

Il est assez cocasse dans ce contexte d’entendre tous les discours et de voir toute l’agitation dont le seul but est la préservation du système capitaliste qui pourtant porte en lui la tempête qui se déchaîne sous nos yeux.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont exhorté Washington à « s’impliquer davantage pour améliorer la surveillance du système financier ». Il ne s’agirait donc que d’une seule question de surveillance alors que tout le système, financier bien sûr, mais économique d’abord basé sur la propriété privée des moyens de production et la recherche du profit à tout prix, engendre les crises à répétition et celle que nous vivons actuellement.

Le Président Nicolas Sarkozy condamne « la crise de trop » et demande « une réorganisation du capitalisme. Avec les autres chefs de gouvernement réunis à Bruxelles, il prône un « nouveau Bretton Woods » en référence au sommet qui avait défini en 1944 un nouvel ordre financier mondial. Sauver le capitalisme, voila la ligne sur laquelle pour l’instant se brisent toutes les « bonnes volontés » gouvernementales.

L’affolement est tel qu’on assiste à une inflation d’arguments. Le président de la république déclare sa volonté de s’attaquer aux paradis fiscaux, aux agences de notation, aux fonds spéculatifs. L’association Attac serait-elle au pouvoir ? Car du côté des altermondialistes, on dénonce bien sûr le « néolibéralisme » dont on demande de sortir pour « mettre fin à l’emprise de la finance sur l’ensemble de la société ». Mais rien sur le capitalisme.

Le parti socialiste est traversé par la volonté de ses responsables d’emboîter le pas du Président de la République. Il y a quelques mois, le PS se rangeait, à la suite de tous les partis sociaux démocrates d’Europe, dans sa nouvelle déclaration de principes, derrière la défense inconditionnelle de l’économie de marché, c’est-à-dire du capitalisme, de la propriété privée et de la recherche du profit à tout prix. Aussi, alors que le gouvernement faisait voter son plan de 360 milliards accordés aux banques par les députés, les socialistes s’abstenaient. Mais non sans mal. François Hollande, premier secrétaire du PS et Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée, ont bataillé ferme pour que l’union nationale, conformément à la volonté présidentielle, soit réalisée et que les députés socialistes votent avec l’UMP le plan en faveur des banques. Manuel Valls et Pierre Moscovici, entre autres, ont défendu que « le sommet de l’Eurogroupe à Paris était la première manifestation d’un gouvernement économique de l’euro que la gauche appelle de ses vœux » et qu’il fallait donc en « soutenir les décisions »… Alignement derrière les institutions européennes, derrière le gouvernement UMP, derrière le sauvetage des spéculateurs, la réalité UMPS prenait un nouvel élan sous le coup de la crise, malgré la réticence d’élus socialistes qui à la veille de leur congrès voient assez mal un ralliement direct, sans arme ni bagage, sous la bannière sarkozyste. D’ailleurs l’ancien ministre socialiste, aujourd’hui président du FMI, Dominique Strauss Kahn, annoncé déjà comme le candidat naturel des socialistes en 2012, a été le premier à développer l’idée des « nationalisations provisoires », c’est-à-dire de ce jeu « à qui perd gagne » qui collectivise les pertes et garantit la privatisation des gains. Malgré lui, le président du FMI n’en lâche cependant pas moins le mot qui menace : la nationalisation, celle qui devrait permettre à l’Etat de s’emparer notamment des banques et de remettre dans la sphère publique ce qui a été privatisé depuis les années 80 et qui a nourri jusque là la spéculation mondiale, les profits de quelques-uns au détriment des intérêts et de la vie de la grande majorité des citoyens. La nationalisation dans le secteur bancaire et industriel, notamment de toutes ces entreprises viables qui préfèrent pour le profit de quelques actionnaires la délocalisation pour aller là où le salaire est moindre au détriment de millions de travailleurs privés d’emplois.

Mais comme toujours, la crise économique profonde du système capitaliste qui traverse le monde trouvera son prolongement sur le terrain social. Dans chaque pays et en France. L’emploi, les salaires, les services publics, la sécurité sociale – dont le déficit de 11 milliards d’euros était abyssal alors que 360 milliards pour les banques sont débloqués en une soirée- les retraites, l’éducation… tout ce qui constitue le ciment de la vie collective va être mis à rude épreuve. Car comme dans chaque crise, il faudra bien que quelqu’un paye. Et comme le disait Coluche, entre les pauvres et les riches ce sont toujours les premiers qui sont appelés à payer. Ils rapportent moins, mais ils présentent l’avantage d’être beaucoup plus nombreux que les riches….

Jacques Cotta
le 16 octobre 2008

[1] Il n’est pas inutile de comparer les 1700 milliards de d’euros déversés dans les circuits financiers par les états européens pour venir au secours des banques et des spéculateurs aux 102 milliards d’euros qui constituent la dette publique globale de l’Afrique, aux 73 milliards d’euros qui constituent l’aide publique au développement des pays pauvres par les pays riches, aux 8 milliards d’euros qui constituent le budget du fond mondial contre les pandémies destiné à combattre le Sida, la tuberculose et le paludisme qui produisent 6 millions de morts par an.

[2] Après avoir été rassérénés par l’injection des milliers de milliards d’euros et de dollars dans le circuit financier, les bourses étaient repassées dans le vert lundi 13 et mardi 14 octobre. Mais le mercredi 15 octobre, patatras. Le Cac 40 à Paris perdait à nouveau 6,84%, le Dow Jones à New York 7,88% et le Nasdaq 8,91%... Les dépêches titraient « Rechute ! ».

[3] Voir « Riches et presque décomplexés », Jacques Cotta, éditions Fayard dans lequel je raconte par le détail le sommet de Phoenix en Arizona auquel j’avais pu participer pour le tournage d’un documentaire « dans le secret de la spéculation financière ».

[4] En réalité cette opposition est largement factice. Le capitalisme aujourd’hui est dominé par le capital financier et l’économie « réelle » est celle-là.

[5] Ces fonds s’intéressent surtout pour le moment aux PME, mais sont capables de viser plus haut. Ainsi aux USA, le fond KKR a mené une opération de 44 milliards d’euros pour le rachat de l’électricien texan TXU. Créé en 1976, KKR est le précurseur des fonds d’investissement. A ses côtés, parmi les grands fonds, on compte Carlyle qui dernièrement a encore défrayé la chronique. Ce fonds au passé sulfureux a été créé en 1987 avec 5 millions de dollars et en gère aujourd’hui plus de 39 milliards. Il a longtemps flirté avec le complexe militaro industriel américain. Il a engagé quelques personnalités politiques de premier plan pour obtenir des contrats publics. Geoges W. Bush a été avant d’être élu à la tête des Etats-Unis administrateur d’une des sociétés gérée par Carlyle, comme d’autres. Georges Bush père, mais aussi Franck Carlucci ancien secrétaire à la défense de Ronald Reagan, Colin Powell secrétaire d’état, John Major ancien premier ministre britannique… C’était l’époque où les sociétés détenues par Carlyle faisaient du fonds l’un des six premiers fournisseurs du Pentagone… Au fait, autre investisseur du fonds Carlyle, la famille d’Oussama Ben Laden !

Parmi les fonds, on compte aussi quelques noms connus qui reviennent souvent dans toutes les grandes affaires financières : les fonds Blackstone, Texas Pacific Group qui s’est attaché les services de l’ancien PDG d’air France et du GAN, Bernard Attali, les fonds Apax, TPG, Axa PE, PAI Partners, Wendel dirigé entre autre par l’ancien patron du Medef, Ernest Antoine Seillière et Eurazeo. Ces deux derniers sont passés du statut de groupes industriels plusieurs fois centenaires à celui de fonds, ce qui marque bien l’évolution du capitalisme français.

[6] On pourrait citer « Pages Jaunes » dont les acquéreurs sont le fond KKR et Goldman Sachs pour un montant de 6,10 milliards d’euros, Europcar acquis par le fond Eurazéo pour un montant de 3, 08 milliards, Materis dans la construction acquis par le fond Wendel investissement pour 2,07 milliards, UPC-Noos par Cinven pour 1,25 milliards, ou encore Axa ré dans le domaine de l’assurance acquis par un consortium de sept fonds pour 1,20 milliards d’euros, Cegelec dans l’electricité par LBO France pour 1,15 milliards, Tarkett dans le domaine des biens d’équipement par le fond KKR pour 1,07 milliards, Amec Spie dans le secteur de l’électricité pour 1,04 milliards par le fond PAI partners ou encore Medica dans le domaine des maisons de retraite acquis par BC partners pour 0,75 milliard d’euros… et la liste n’est pas close.

[7] LBO pour « Leverage buy out ».

[8] Selon une étude de Thomson Financial et de PricewaterhouseCoopers réalisée pour l’European private equity and Venture Capital Association, les placements faits par ces fonds rapporteraient entre 11% et 36% par an.

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Commentaires
par Anonyme le Vendredi 17/10/2008 à 18:58

Les banques soulagent leur trésorerie grâce aux milliards d’euros du plan PME

Vendredi 17 octobre, 14h40

LeMonde.fr

Mais jusqu’où ira la sollicitude du gouvernement à l’égard des banques ? Non content de s’engager massivement à leur côté, à hauteur de 360 milliards d’euros, pour relancer le marché du crédit interbancaire dont le blocage menace d’asphyxier l’économie, le voilà qui aide les organismes de crédit à soulager leurs problèmes de trésorerie en faisant transiter sur leurs comptes les milliards du plan PME !

Expliquons-nous : le 2 octobre, la présidence de la République avait annoncé son intention de faciliter l’accès au crédit des petites et moyennes entreprises en mobilisant 22 milliards d’euros de prêts supplémentaires. Cinq milliards sont d’ores et déjà disponibles via Oseo, la banque publique qui a pour mission de soutenir l’innovation et la croissance dans les PME. En une semaine, 1 826 entrepreneurs ont appelé le numéro vert (0 810 00 12 10) qui a été mis en place à l’attention des entreprises de moins de 250 salariés et des entreprises de taille intermédiaire qui rencontrent des difficultés pour se financer. "5 % à 10 % d’entre eux étaient vraiment aux abois", a précisé, jeudi 16 octobre, le président-directeur général de cet organisme, François Drouin.
Les 17 autres milliards du plan PME proviennent de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Les pouvoirs publics ont en effet demandé à la Caisse de reverser aux banques qui en assurent la collecte la fraction des sommes déposées sur les Livrets de développement durable (ex-Codevi) et les Livrets d’épargne populaire (LEP) jusqu’alors centralisée par elle.

Le secrétaire d’Etat chargé des PME, Hervé Novelli, a réuni, jeudi, les réseaux représentatifs de ces entreprises (Medef, CGPME, UPA, chambres de commerce et d’industrie, CroissancePlus...) pour faire le point sur leur situation, et annoncé que la CDC avait viré, le 15 octobre, 8 milliards aux banques concernées. Un second virement, de 9 milliards, doit être effectué le 21 octobre.

Mais il y a un hic : les pouvoirs publics et la fédération française des banques (FFB) n’ont pas encore signé la convention qui doit permettre de suivre l’utilisation faite des nouveaux prêts et de s’assurer que ces derniers vont bien à ceux à qui ils sont destinés. Selon M. Novelli, cette convention sera signée "avant la fin du mois". D’ici là, une partie des milliards destinés aux PME soulage la trésorerie des banques. "Dans le climat actuel, cela ne peut pas faire de mal", a estimé le ministre dans un sourire.
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Juncker : il faut mourir pour Maastricht... par la-sociale le Samedi 18/10/2008 à 13:36

Hier, 17 octobre, M. Juncker a déclaré qu’il était hors de question de faire un plan de relance européen car cela remettrait en cause les critères du pacte de stabilité européen. Ce monsieur a le mérite de la clarté. La récession est programmée et les millions de chômeurs supplémentaires vont devoir payer les critères du pacte de stabilité qui vient de Maastricht.
Denis COLLIN
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LBO et Wendel par Serge_Gomond le Samedi 18/10/2008 à 15:46

Pour parler un peu de LBO, j’avais lu un papier sur Seillière dans l’hebdo "Marianne", cette vieille fripouille à pris en main les rênes de la société familiale Wendel pour l’adapter aux méthodes financières (très agressives) anglo-saxonnes. Et ce qui me fait extrêmement plaisir c’est la claque qu’il vient de se prendre. Je cite "le Canard" 15/10 : la société Wendel Investissement, dont le baron (à quoi ça sert d’avoir fait la Révolution ?) Seillière préside le conseil de surveillance, vient de voir ses obligations ravalées au rang de "junk bonds" (obligations pourries) par l’agence de notation Standard and Poor’s. Et le "canard" de conclure : Heureusement que Monsieur le B(non je ne peux pas) baron ne parade plus à la tête du Medf...
Parisot ce n’est pas mieux ! (voir la collusion entre Sarkozy et la boite de sondage qu’elle dirige, l’IFOP)
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Toujours plus !! par Anonyme le Lundi 20/10/2008 à 22:55

France : l’Etat va investir 10,5 milliards d’euros dans six banques

Lundi 20 octobre, 22h13

L’Etat va investir 10,5 milliards d’euros dans les six principales banques
françaises d’ici à la fin de l’année, a annoncé lundi la ministre française
de l’Economie et des Finances Christine Lagarde. Lire la suite l’article

Le Crédit Agricole recevra 3 milliards d’euros, BNP Paribas 2,55 milliards
d’euros, la Société Générale 1,7 milliard, le Crédit Mutuel 1,2 milliard, la
Caisse d’Epargne 1,1 milliard et la Banque Populaire 950 millions, a-t-elle
ajouté.

Cet apport de fonds est rendu indispensable pour que ces banques soient "en
mesure de financer correctement l’économie", a précisé la ministre au cours
d’un point presse à l’issue d’une réunion avec les dirigeants de ces
banques.
Egalement présent, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a
souligné que les banques françaises n’étaient pas sous-capitalisées.
Le gouvernement français avait annoncé la semaine dernière un plan de
soutien aux banques qui prévoyait notamment une enveloppe de 40 milliards
d’euros pour recapitaliser les banques qui en feraient la demande.
Les banques françaises, dans lesquelles l’Etat va injecter 10,5 milliards
d’euros, n’ont "absolument pas besoin de fonds propres" ni "d’être
recapitalisées", a affirmé lundi le gouverneur de la Banque de France,
Christian Noyer.
"La commission bancaire considère que toutes les banques françaises, les six
groupes dont Mme Lagarde a parlé, ont parfaitement les fonds propres qui
sont nécessaires et sont très bien capitalisées", a affirmé M. Noyer à
l’issue d’une réunion avec les dirigeants de ces établissements et la
ministre de l’Economie Christine Lagarde.
"Le but de l’opération ce n’est pas de recapitaliser les banques, (...) mais
d’accompagner le financement de l’économie et la mise en place de nouveaux
crédits", a précisé M. Noyer.
"C’est uniquement cet objectif là et ce n’est absolument pas un besoin de
fonds propres, je le dis et je le répète. Le seul objectif c’est
d’accompagner le financement de l’économie", a-t-il insisté.
La Banque de France a ajouté dans un communiqué diffusé lundi soir que
l’émission de titres subordonnés souscrits par l’Etat permettrait "d’assurer
le financement de l’économie et de maintenir un haut niveau de solvabilité,
dans une période où l’état des marchés ne leur permet pas de lever les
capitaux nécessaires".
Le niveau de fonds propres des banques françaises "est conforme ou supérieur
à ce qui a été demandé par la Commission bancaire à chaque établissement",
selon la BdF.
"Les banques françaises se comparent très favorablement aux autres banques européennes grâce à la qualité de leurs fonds propres à laquelle la Commission bancaire est particulièrement attentive", ajoute le communiqué.

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