Accueil > 04 - Livre Quatre : HISTOIRE CONTEMPORAINE > 32- Le monde capitaliste en crise > La crise systémique de 2008

La crise systémique de 2008

samedi 9 octobre 2010, par Robert Paris

Effondrement de la confiance

Thèses du site "Matière et révolution" sur la crise actuelle

1- Il n’y a aucune origine accidentelle à la crise actuelle. Pour les capitalistes, loin d’être une surprise, elle est une catastrophe annoncée. C’est seulement pour le grand public, et particulièrement pour les travailleurs, qu’elle est tout ce qu’il y a de plus étonnant : le système qui domine le monde, sans une puissance capable de le renverser, sans une classe sociale qui semble lui contester ce pouvoir, est en train de s’effondrer et de se détruire lui-même.

2- Ce n’est pas une crise conjoncturelle. Ce n’est pas une crise américaine. Ce n’est pas une crise immobilière. Ce n’est pas une crise financière. Ce n’est pas une crise bancaire. Ce n’est pas une crise pétrolière. Ce n’est pas une crise de confiance. Ce n’est pas une crise inflationniste. Ce n’est pas une crise de l’endettement. Ce n’est pas une crise due à une simple récession. Bien sûr, il y a tout cela à la fois mais cela n’explique pas le fondement de la crise. C’est le système capitaliste tout entier qui est en crise. Le terme « systémique » pour caractériser la crise signifie que c’est le principe même du capitalisme qui est mort.

3- C’est l’accumulation du capital qui ne peut plus fonctionner. Et ce pour une raison simple. Le mécanisme d’accumulation du capital a atteint sa limite.

4- Cela signifie que le capitalisme n’a pas subi une maladie, ni un défaut, ni un comportement défaillant de tels ou tels de ses acteurs. Non, le capitalisme meurt parce qu’il a été au bout de ses possibilités. C’est son succès lui-même qui provoque sa fin. Il n’y a pas moyen d’inventer suffisamment d’investissement vu la quantité de capitaux existant dans le monde. Tous les cadeaux des Etats et des banques centrales au capital ne peuvent qu’être des palliatifs d’une durée de plus en plus limitée.

5- Le capital n’est pas simplement de l’argent. De l’argent, il y en a aujourd’hui et il n’y en a même jamais eu autant sur la planète. Mais c’est de l’argent qui participe à un cycle au cours duquel encore plus de travail va être transformé en argent. L’accumulation du capital est le but même de la société capitaliste. Produire et vendre des marchandises, exploiter les travailleurs, tout cela n’est qu’un moyen. Faire de l’argent, s’enrichir n’est aussi qu’un moyen. Le but même est de transformer cet argent en capital, c’est-à-dire trouver les moyens de l’investir et de lui faire rendre du profit, lequel profit doit lui-même encore être investi.

6- C’est ce mécanisme qui ne fonctionne plus. Il n’est pas grippé. Il n’est pas menacé. Il est mort. Il a été maintenu en survie pendant un temps déjà très long par des mécanismes financiers et eux-mêmes viennent d’atteindre leurs limites. On ne peut pas maintenir le mourant tellement longtemps même en inventant de nouvelles techniques de survie artificielle. Bien entendu, aujourd’hui tout le monde accuse le système financier et ses « folies », mais c’est oublier que ce sont ces prétendues folies, des politiques pratiquées parfaitement consciemment, qui ont permis au système de perdurer au-delà de ses limites.

7- Les guerres locales comme celles d’Irak, celle d’Afghanistan, mais aussi de Yougoslavie et du Timor ont été aussi des moyens de faire durer le système. Mais, là aussi, les limites sont atteintes.

8- Quel moyen aurait le système de se redresser vraiment ? Celui de détruire une très grande partie des richesses et des marchandises accumulées. Il ne lui suffit pas de détruire les richesses fictives de la finance. Il lui faut, pour repartir, détruire une partie de la planète comme il l’a déjà fait, dans des circonstances semblables, lors de deux guerres mondiales.

9- De là découle l’alternative pour les classes ouvrières et les peuples. Entre le Capital et le Travail, il y a maintenant une question de vie ou de mort. Même si la classe ouvrière ne souhaite pas consciemment se préparer au renversement définitif du système et à la fondation d’une société reposant sur la satisfaction des besoins collectifs des peuples de la planète, c’est le capitalisme lui-même qui va la contraindre à choisir.

10- Les mécanismes politiques et sociaux de domination sont désormais dépassés. On va voir du nouveau. Les « démocraties » occidentales vont montrer toute leur barbarie aux populations qui y sont le moins préparées : celles de leurs propres pays. Les dictatures, les fascismes vont revenir au goût du jour.

11- Il est urgent de préparer l’avant-garde aux situations à venir. Il n’y a rien de plus urgent que de comprendre la crise actuelle et ses conséquences et de les faire comprendre autour de nous. Ce qui est à l’ordre du jour n’est pas seulement de se défendre contre des attaques. C’est de se défendre contre une attaque idéologique de grande ampleur. Les gouvernants vont tâcher de donner leur propre interprétation des événements pour nous convaincre qu’eux seuls peuvent faire revenir l’époque passée. Ils mentent. Elle ne peut pas revenir. Ils vont chercher ainsi à nous empêcher de nous organiser entre nous pour comprendre, discuter et répondre aux situations. La crise de confiance des peuples dans le système est dangereuse si les opprimés, si les peuples se mettent à s’organiser, et déjà à se réunir pour confronter les points de vue, pour donner leurs avis sur la signification de ce qui se passe et sur les moyens d’y faire face.

12- Ce que souhaite la classe dirigeante, c’est que chacun se retrouve face à ses peurs, face aux problèmes matériels touchant sa vie, celle de sa famille, et se demande seulement quel dirigeant bourgeois va pouvoir le sauver. Des sauveurs suprêmes, des Hitler ou des chefs civils ou militaires dictatoriaux prétendant tenir la solution, on va en voir défiler. La première des tromperies qui va se présenter à nous sera celle des réformistes de tous poils qui auront quantité de prétendues solutions pour sauver à la fois le système et la population. Le seul effet de leurs discours sera de démobiliser les opprimés et d’éviter tout risque révolutionnaire aux exploiteurs afin de leur permettre de préparer leurs vraies solutions violentes : dictatures et guerres. D’avance il faut se préparer à n’avoir confiance qu’en nous-mêmes.

13- Au lieu de se protéger, ce qui ne sera pas possible, il faut saisir l’occasion. Le capitalisme est atteint dans ses fondements. Profitons-en pour en finir avec ce système d’exploitation. Nous sommes des millions de fois plus nombreux que les exploiteurs et bien plus forts que le système si nous en sommes conscients. La fin du capitalisme ne sera une catastrophe et un recul massif que si nous nous contentons de nous défendre, catégorie par catégorie, pays par pays, groupe social par groupe social. Cela peut être le prélude d’une avancée historique de l’humanité si nous décidons d’en finir avec l’esclavage salarié.

pour Matière et Révolution :

Il serait erroné de voir dans la crise actuelle une simple crise conjoncturelle. Les éléments dont on dispose à l’heure actuelle poussent plutôt à y voir une crise systémique, c’est-à-dire une véritable limite du système qui le remet fondamentalement en question.
Bien sûr, il y a diverses crises au sein de la situation actuelle :
 une crise immobilière doublée d’une crise spéculative
 une crise boursière
 une crise bancaire
 une récession économique
 une crise américaine liée aux divers déficits de l’impérialisme US
 une crise générale de la domination impérialiste etc...
Mais tout cela ne s’additionne pas. Il n’y a en fait qu’une seule crise qui a longtemps été retardée par l’impérialisme US essentiellemnt grâce à ce que l’on a appelé la "mondialisation".

Il y a peu de chance que les USA parviennent encore à retarder l’explosion. les trémoussements des chefs d’Etat et des dirigeants financiers de la planète ne font que souligner leur grande inquiétude.
L’une des dernières mesures qu’avait pris Bush après quelques faillites retentissantes aux USA, en Grande Bretagne ou en Espagne, c’est d’annoncer une limitation du droit de spéculer sur les sociétés dont les noms suivent. Sous-entendu, ces sociétés sont pleines de trous, vont bientôt faire faillite et le système financier va les attaquer. Ce sont : BNP Paribas, Bank of America, Barclays Citigroup, Crédit Suisse, Daiwa Securities, Deutsche Bank, Allianz, Goldman Sachs, Royal Bank, HSBC Holding, JP Morgan Chase, Lehman Brothers, Merril Lynch, Mizuko Financial Group, Morgan Stanley, UBS, freddie Mac et Fannie Mae. Exit donc à terme de tous ceux-là ! Finalement, il est amené à les nationaliser les uns après les autres ou à les faire racheter les uns par les autres... En attendant que tout s’effondre !

Mais, là encore, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Sur le fond, le capitalisme lui-même répond : "no future" (pas d’avenir) Ce ne sont pas les peuples, c’est le système qui n’y croit plus et ne voit plus d’échappatoire.

Laisser exploser le tout va de plus en plus lui paraître la meilleure solution pour parvenir au même résultat : faire payer aux peuples les frais de la crise, assainir en détruisant, pour - beaucoup plus tard et après quelles guerres ? - repartir sur des bases plus saines si tout n’est pas détruit d’ici là !

Pour les travailleurs et les peuples, la situation est neuve : il faut préparer un autre avenir débarrassé du capitalisme.

sur le net :

Vers une crise économique mondiale ?

Le déclin de l’Empire (américain) ?

mardi 8 avril 2008, par lacandon

Faillite de géants de la Finance internationale, injection records de liquidités par les banques centrales, chute des bourses mondiales, chute libre du dollars, l’économie américaine qui ralentit brutalement, la Californie en grave récession : Allons nous vers une crise économique mondiale sans précédents ? En tous cas, on peut légitimement se poser la question..Petite revue de presse pour approfondir la question :

"Vers une crise économique mondiale ?"

Sur le blog elkhadra, le 25 Novembre 2007, Paul Sindic se posait la question : Allons nous Vers une crise économique mondiale ? :
« La crise financière américaine déclenchée par les défaillances relatives aux crédits immobiliers hypothécaires à risque (subprime) peut-elle déboucher sur une récession d’envergure aux USA et ensuite sur une véritable crise économique mondiale ? Pour tenter de répondre à cette question, nous traiterons successivement de l’accélération depuis 1975 de la « mondialisation » du capitalisme occidental, de la crise financière américaine actuelle et de ses possibles développements, d’autres facteurs potentiels de crises économiques US et mondiale, des probabilités, des délais d’occurrence et dangers de celles-ci. » (...)

On se rapproche donc de la récession. Par ailleurs, les discours néolibéraux lénifiants du début (« crise limitée, les fondamentaux restent excellents », etc.) ont fait place aux déclarations beaucoup plus alarmantes d’un Bernanke, patron de la Banque centrale US : « les ravages de la crise des subprime dépassent les prévisions les plus pessimistes ». » (...)

« Par ailleurs, le moloch US exige qu’on lui enfourne de l’extérieur plus de 20 milliards de $/jour pour financer notamment son déficit commercial considérable, les annuités de son énorme endettement extérieur et le coût exorbitant des interventions militaires actuelles. » (...)

« Mais qui dit crise économique d’envergure aux USA, dit aussi crise économique mondiale vu l’importance des interconnections de toutes sortes (ex. croissance chinoise accrochée aux exportations, notamment aux USA ; en cas de baisse de la demande de matières premières et donc de leur prix, crises dans nombre de pays du « Sud », risques d’édification de barrières protectionnistes d’urgence accélérant une spirale récessionniste globale, etc.) »(...)
« Par ailleurs, d’autres facteurs de crise économique globale, échappant largement au contrôle du capitalisme occidental, se renforcent. Le premier est celui de la forte probabilité dans les années à venir (avant 10 ans en tout cas) du décrochage offre - demande mondiale pour le pétrole, entraînant une pénurie physique de cette matière première stratégique et un envol incontrôlé de son prix. Une intervention militaire contre l’Iran pourrait accélérer les choses. »(...)
« Par ailleurs, la course de la Chine au rang de première puissance mondiale la met sur une trajectoire d’affrontement à terme avec les USA, comme avec l’UE. Elle a fait le constat que si elle avait les excédents commerciaux, d’autres avaient les profits et paraît bien décidée à corriger cette situation. Par ailleurs, si elle continue actuellement à acheter des $ pour maintenir la parité Yuan - $, la compétitivité de ses produits aux USA et l’accroître en Europe, elle veut se dégager d’une excessive dépendance à l’égard de ses exportations aux USA. Elle a notamment pour cela créé fin septembre un fonds d’investissement d’Etat qui serait doté de 900 milliards de $ dès 2009, chargé d’acquérir des groupes stratégiques dans les pays occidentaux et aussi de générer de nouvelles ressources en devises. »(...)

« Par contre, les 5 à 10 ans à venir, me paraissent être la période de tous les dangers. Il n’est pas en effet réaliste de penser que, dans ce laps de temps, des alternatives nationales, régionales et planétaires de dépassement de la logique capitaliste néolibérale (1) auront pu acquérir un poids politique suffisant auprès des peuples. Toute crise économique mondiale survenant pendant cette période, avec son cortège d’affrontements sociaux, politiques, risque dès lors d’être gérée par le capitalisme occidental selon ses dérives habituelles, déjà connues historiquement : régimes autoritaires, voire dictatures, nouvel essor du couple terrorisme -répression, interventions militaires, barbarie à l’égard des peuples du « Sud ». Dans le cadre de la relance actuelle de la course à des armements toujours plus sophistiqués, on peut s’attendre au pire. »

"De la crise financière à la crise de l’humanité"

Dans De la crise financière à la crise de l’humanité, sur le site legrandsoir.info, Vincent Présumey, le 17 Mars 2008, revient sur les récents évenements et produit une analyse peu rassurante elle aussi, sur l’état de l’économie américaine et mondiale :

« Du Marid 11 au Vendredi 14 Mars : Répétition aggravée d’un scénario économique rebattu »

Comment l’Europe doit payer pour maintenir à flot la finance américaine, et comment on fait payer par les contribuables américains et européens les faillites de la Finance :

« Il y a quelques semaines, GW Bush annonçait un "plan de relance" de l’économie américaine qui, après avoir été saluée par Sarkozy, faisait un flop. Ce plan ne faisait que répéter les recettes appliquées depuis des années. (Baisses d’impots et hausse des dépenses militaires) qui ont précisément construit toutes les conditions techniques de la crise financière et bancaire actuelle en Amérique et en Europe. (...) Ces méssieurs réunissant leur forum de Davos au même moment, un cri unanime en émanait, qui pourrait passer pour original de la part de financiers "libéraux" : "De l’Etat ! De l’intervention ! De la protection ! De la régulation ! De la gouvernance ! Et même de la morale, s’il vous plait !". »
(...)

« Mardi 11 Mars, était annoncée la bonne nouvelle faisant repartir les bourses à la hausse : La Fed décidait de mesures de refinancement des banques, "à guichet ouvert", d’un montant supérieur à toutes les interventions précédentes opérées depuis un an (environ 400 milliards de dollars), le message, éminement politique étant : Le refinancement des mauvaises créances par l’Etat, le rachat des dettes, l’injection massive dans les circuits financiers de liquidités par les Etats, leurs interventions, via les banques centrales, comme prêteurs en derniers ressorts, ne manqueront pas à l’appel. La nationalisation de la banque Northern Rock en Grande Bretagne, pour faire payer par l’Etat et les contribuables les créances de ces messieurs, était d’ailleurs intervenue, quelques semaines plus tot. Pour conforter le retournement éspéré de la "confiance", John Lipsky Directeur Général adjoint (de Dominique Strauss Kahn) au FMI (Fond Monétaire International) déclarait explicitement à Washington que le FMI monterait en première ligne avec en perspective "l’utilisation potentielle des fonds publics pour conforter les systèmes financiers" »
(...) « Patrick Artus, (...), estimait que ces mesures ne suffiraient pas et préconisait que non seulement les banques centrales fassent "preteur en dernier ressort", mais aussi "acheteurs en dernier ressort", pour "sauver", puis "rassurer" ces pauvres, si pauvres marchés financiers.Car, en somme, Patrickl Artus voudrait que les banques centrales des Etats soient encore plus généreuses envers ces pauvres banques alors que c’est ce que fait déja la Fed en échangeant des bons du Trésor US contre les titres douteux et en mettant les fonds similaires à disposition de la Banque Centrale Européenne (BCE) de Francfort et des banques centrales suisses, britaniques et canadienne afin qu’elles en fassent autant envers les filiales étrangères des banques nord-américaines. » (...)

« Alan Schwartz, directeur de Bear Stearns blufait encore en début de semaine en affirmant n’avoir aucun problème de liquidité, alors que sa faillitte menace d’une réaction en chaine dans le secteur de la finance la plus sophistiquée, celui des produits dérivés de crédit, les Credits Defaults Swaps, qui représentent -pense-t’on- environ 42 500 milliards de dollars. » (...)

Un problème central, et une véritable limite à l’enrayement de cette crise, est l’endettement colossal des ménages américains :
« On pourra toujours essayer de faire croire que c’est la faute aux prolétaires et petites gens d’Amérique, emprunteurs et gogos imprévoyants ; en fait, toute la "croissance" des 7 dernièresDan années a été construite sur l’endettement des ménages nord-américains, et son dégonflage par pétarade et dégazage doit logiquement durer plusieurs années : ceci ouvre au plan mondial la perspective d’une crise de crédit et d’un krach rampant de l’immobilier assortis de scandales et de coups bas analogues à ce que le seul Japon a connu pendant la plus grande partie des années 1990. L’analogie a justement pour limite le fait qu’il s’agissait alors du Japon et que là il s’agit de la planète entière, ce qui change tout. » (...)
A propos de l’endettement américain auprès de la Chine, de loin son plus grand créancier concernant son énorme dette :

« ... comment procéder au regard d’une monnaie de réserve qui a perdu plus de 25% de sa valeur en cinq ans" (Chesnais, op. cit.), ce qui constitue déjà -déjà- "la plus grande annulation de dette jamais pratiquée dans l’histoire du capitalisme depuis la révolution industrielle » (...)

Sur l’inflation mondiale :

« Cette hausse est structurelle car il ne s’agit pas d’une inflation causée au départ par la création monétaire, mais bien de la combinaison entre l’effet sur les prix d’une demande accrue, par la démographie et surtout par les marchés chinois et indien, et d’une hausse de la valeur due à plusieurs difficultés de production, conséquences de la crise climatique et des pénuries d’eau dans le cas des produits agricoles, et du coût plus élevé de l’extraction pour répondre à la demande dans le cas des produits miniers. Mais sur ces bases, elle est fortement accrue par la "spéculation". Le doute justifié sur un nombre croissant de produits financiers pousse les "investisseurs" (ce terme ne désigne plus les "entrepreneurs" mais les agences d’investissement de capital sur les marchés financiers) à "diversifier leurs actifs" dans le cadre même de la recherche de "valeurs refuge" et de "qualité" et à introduire à côté des obligations d’Etat, de l’or et des matières premières, y compris agricoles (même le bétail bovin vient d’apparaître dans cette utilisation). » (...)
« Rien de "naturel" et d’inéluctable dans tout cela. Mais rien de rassurant, au contraire. La perspective de pénuries alimentaires -on appelle ça, historiquement : la famine- et énergétiques dans un climat de plus en plus chaud avec des zones de désertification justifierait un tournant radical dans la production, d’abord, au lieu de culpabiliser les consommateurs : une réduction drastique de la consommation pétrolière que le mode de production capitaliste, qui a fait jouer à la combustion énergétique un rôle clef dans les économies de capital constant, ne peut pas opérer, bien qu’elle n’ait rien d’impossible en soi. (N.d.l.r Une réponse à la crise mondiale des prix alimentaires : l’agriculture familiale durable peut nourrir le monde.) » (...)
« A la place, l’anticipation des difficultés à venir alimente un mouvement spéculatif qui pousse les prix des produits de consommation de base à la hausse. Le délire pyromane est atteint avec la production de biocarburants au Brésil, qui aggrave l’effet de serre, réduit les surfaces nourricières et pousse les prix alimentaires à la hausse. Dans cette situation, le plus écologique des mots-d’ordre, c’est le blocage des prix du blé, du riz, du maïs, du lait et de la viande, et la hausse des salaires, car ce n’est pas la satisfaction des besoins humains qui détruit la planête, mais leur négation par la dynamique d’auto-accroissement continue du capital. »

La Californie plonge dans la récéssion"

« Selon une enquête de Bloomberg, il (l’état de Californie) pourrait voir son produit intérieur brut (PIB) reculer de 1,5 % en rythme annuel au premier semestre, soit le recul le plus fort de tous les États-Unis. Face à une telle perte de revenu, la capitale de l’État, Sacramento, pourrait supprimer une première vague de 600 emplois de fonctionnaires municipaux. Aucun budget ne serait épargné, pas même ceux de la police ou des pompiers. »

Le site vigiles.net consacre aussi plusieurs articles sur ce sujet :
"Les principes libéraux mis à mal par la crise"

Les principes libéraux mis à mal par la crise, article paru dans Le Devoir le 29 Mars 2008 :

« Washington — La banque centrale et le Trésor américains m ultiplient les interventions pour contenir la crise économique et financière aux États-Unis, du jamais vu pour les analystes qui y lisent une redéfinition en profondeur du rôle des pouvoirs publics au pays du libre marché.
Dans ce feu d’artifice, la banque centrale (Fed) est en première ligne, et pas seulement pour la spectaculaire baisse de son taux directeur, ramené de 5,25 à 2,25 % depuis l’été. Son action la plus frappante a sans doute été le sauvetage de la banque d’investissement Bear Stearns le 14 mars, que la Fed a piloté en direct et où elle est engagée pour 30 milliards de dollars.

« Souvenez-vous du 14 mars : c’est le jour où le rêve d’un capitalisme de libre marché mondial est mort », soulignait cette semaine l’éditorialiste du quotidien économique Financial Times Martin Wolf. » (...)
« Les autres mesures prises par la banque centrale sont plus techniques, mais pas moins innovantes. « La Fed a inventé un nouvel alphabet pour traiter les problèmes de liquidité du 21e siècle », estime Scott Anderson de la banque Wells Fargo, qui souligne qu’au total 400 milliards de dollars d’argent public ont été injectés dans le système financier en mars. La Fed a ouvert sa fenêtre d’escompte, normalement réservée aux banques commerciales, aux banques d’investissement ; lancé de nouvelles facilités de crédit ; et commencé à accepter des actifs risqués en garantie. » (...)
« « On se souviendra des dix derniers jours comme d’une période où le gouvernement a jeté aux orties un demi-siècle de règles pour sauver le capitalisme américain de la chute », affirmait jeudi le Wall Street Journal.
Pour autant, il n’est pas sûr que ces mesures soient suffisantes, tant la crise paraît multiforme et profonde. Et après le sauvetage de Bear Stearns, les analystes s’attendent à une nouvelle salve, pour amortir notamment la crise immobilière. « Après avoir soutenu Wall Street avec l’argent du contribuable, les dirigeants auront beaucoup de mal à dire que les propriétaires en difficulté ne méritent pas d’être aidés », assure Richard Berner de Morgan Stanley. »

Fin de crise, vraiment ?
Se demande encore Gérard Bérubé du journal Le Devoir, le jeudi 3 avril 2008 :
(...)

« La Réserve fédérale l’évoque désormais publiquement. Pour sa part, le Fonds monétaire international ne cesse de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour les États-Unis avec un nouveau scénario de 0,5 % pour 2008 cachant une récession. Le FMI va également ramener ses prévisions pour l’économie mondiale à un niveau anémique. L’ONU avait déjà lancé les mots « récession mondiale » avant ces institutions. De quoi donner du carburant à tous ces scénarios catastrophe.
Déjà, nombre d’analystes nous parlent de ressemblance avec les crises les plus sévères de l’histoire. L’ex-président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a prédit du temps très difficile à venir, du jamais vu depuis la Grande Dépression des années 1930. Dans le camp des alarmistes, le plus fertile dans le genre apocalyptique est sûrement le Laboratoire européen d’anticipation politique. Depuis plus d’un an, et bien avant l’éclatement de la bulle des subprimes, LEAP/E2020 nous parle de la Très Grande Dépression américaine de 2008-18.
Ce groupe de chercheurs retient que, pour les États-Unis, 2007 a marqué l’entrée « dans une crise socioéconomique sans précédent ». Il nous propose « les sept séquences de la phase d’impact de la crise systémique globale », qui doivent « atteindre simultanément leur pic au cours de 2008 » :
séquence 1 : l’infection financière globale par l’endettement américain (100 ans après les « emprunts russes », les « dettes américaines ») ;
séquence 2 : l’effondrement boursier, en particulier en Asie et aux États-Unis (de -50 % à -20 % en un an, pour les Bourses, selon les régions du monde) ;
séquence 3 : l’éclatement de l’ensemble des bulles immobilières mondiales (Royaume-Uni, Espagne, France et pays émergents) ;
séquence 4 : tempête monétaire (la volatilité au plus haut sur fond de dollar américain au plus bas) ;
séquence 5 : stagflation de l’économie globale (récessflation aux États-Unis, croissance molle en Europe, récession) ;
séquence 6 : Très Grande Dépression aux États-Unis, crise sociale et montée en puissance des militaires dans la gestion du pays ;
séquence 7 : accélération brutale de la recomposition stratégique globale, attaque sur l’Iran, Israël au bord du gouffre, chaos moyen-oriental, crise énergétique.
Depuis, ce groupe de chercheurs, qui se définit comme étant indépendant de tout gouvernement ou de groupe d’intérêts, a ajouté, pour la fin de 2008, la déroute des fonds de retraite à son scénario de crise systémique globale. » (...)
« Pour Europe 2020, l’action de la Fed ne fait que préparer la prochaine explosion de 500 000 milliards $US que représente le marché des produits financiers dérivés. »
Les analyses et prévisions du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique
Justement, allons voir un peu ce que dit Europe 2020, ou plutot le "Laboratoire Européen d’Anticipation Politique" (LEAP)
"Crise systémique globale / Immobilier, institutions financières, marchés boursiers, consommation, devises : La contagion s’étend"
Crise systémique globale / Immobilier, institutions financières, marchés boursiers, consommation, devises : La contagion s’étend !
(...)
« Les quatre directions de la contagion :
1. Les bourses mondiales : Premières victimes du début de la guerre commerciale Chine-USA
2. Crises immobilières : Au-delà des « prêts-à-risques », l’ensemble des opérateurs financiers impliqués dans le marché américain entraînés dans une spirale infernale
3. Dollar (et monnaies associées) : Le nouveau plongeon d’Avril 2007
4. Consommation US : L’exode des grandes entreprises hors du marché US »
Comme dit dans l’article du journal Le Devoir, LEAP prévoit bien une déroute des fonds de pensions, monstres de la Finance internationale, pour fin 2008 :
"Crise systémique globale - Fin 2008 : Déroute des fonds de pension"
Crise systémique globale - Fin 2008 : Déroute des fonds de pension :
« Selon LEAP/E2020, d’ici la fin de 2008, nous allons assister à une formidable déroute de l’ensemble des fonds de pension de la planète, mettant en péril tout le système des retraites par capitalisation. Ce cataclysme financier aura une dimension humaine dramatique puisqu’il correspond à l’arrivée à la retraite de la première vague des baby-boomers aux Etats-Unis, en Europe et au Japon : les revenus des fonds de pension s’effondrent au moment même où ils doivent commencer à effectuer leur première grande série de versements aux retraités. Dans ce numéro 23 du GEAB (GlobalEurope Anticipation Bulletin), notre équipe anticipe l’évolution de cette prochaine crise des fonds de pension, précise les pays les plus touchés (notamment en Europe) et présente des recommandations opérationnelles et stratégiques pour y faire face. » (...)
« Simultanément, le Dollar US a repris sa chute libre par rapport à l’Euro, au Yen, au Yuan ; l’or est à plus de 1.000 USD/once, le pétrole à plus de 110 USD/baril, les bourses mondiales en baisse de 20% en un trimestre, et la dernière tentative de stopper la crise financière avec le prêt de 200 Milliards USD aux banques par la Réserve fédérale américaine a déjà montré qu’il avait échoué ... tous les fondements de l’ordre économico-financier de ces dernières décennies s’écroulent sous nos yeux, à un rythme de plus en plus rapide. Ce sont bien tous les signes d’une crise systémique [3]. » (...)
« la Réserve fédérale d’Atlanta fait oeuvre utile en diffusant gratuitement un DVD intitulé « Se préparer à la crise : reconnecter son flux financier vital » (« Crisis Preparedness : Reconnecting the Financial Lifeline »), qui permet aux opérateurs de toute nature d’anticiper la crise, et donc de mieux s’y préparer [8]. Dans la perspective de la phase d’effondrement de l’économie réelle aux Etats-Unis, prévue pour Septembre 2008 par LEAP/E2020 [9], ces conseils officiels prennent tout leur sens. (...) et ce que la crise soit liée à un désastre naturel ou provoqué par les hommes comme l’illustre parfaitement le fait que les assureurs américains ont désormais perdus plus d’argent à cause de la crise des subprimes qu’à cause du cyclone Katrina, pourtant le pire désastre naturel de l’histoire des Etats-Unis [10]. »
(...) « la situation est infiniment plus grave que ne peuvent même l’imaginer les dirigeants les plus intelligents (et ils sont peu nombreux). Elle montre à quel point le système financier américain, et derrière lui celui d’une grande partie de la planète, est atteint mortellement. Les banques US n’ont plus d’argent ; c’est aussi simple et dramatique que cela. La contagion va maintenant entrer dans une seconde étape de son développement et va donc bien générer une nouvelle série de faillites bancaires d’ici l’été, comme anticipé dans le GEAB N°20, entraînant la rupture du système financier mondial dans la seconde moitié de 2008. »
Pour LEAP, les manoeuvres des banques centrales ne suffiront pas, il s’agit bien d’une crise structurelle :
"Alerte LEAP/E2020 : Phase de rupture du système financier mondial en 2008"
Alerte LEAP/E2020 : Phase de rupture du système financier mondial en 2008
(...)
« L’incapacité répétée du réseau des banques centrales mondiales à maîtriser la pénurie de crédit (« credit crunch ») sur fond d’effondrement des deux piliers historiques du système financier mondial contemporain (l’économie US entrée en récession et le Dollar US en décomposition), reflète l’émergence accélérée de forces centrifuges au sein de ce même système.
Il ne s’agit en effet plus seulement de la compétence des banquiers centraux ou de l’ampleur des actions de correction mises en oeuvre. Cette époque est révolue depuis la fin de l’été 2007. Selon, LEAP/E2020, on assiste dorénavant à une divergence croissante d’intérêts économiques entre les différentes composantes du système financier global. » (...)
« Pour l’équipe LEAP/E2020, il est donc déjà avéré qu’après avoir perdu le contrôle de l’évolution des taux d’intérêts (cf. GEAB N°16), la Réserve Fédérale US vient de perdre deux autres attributs essentiels qui caractérisaient le système financier mondial de l’après-1945 : sa crédibilité d’acteur volontariste pouvant modifier les tendances lourdes des marchés (8), et sa capacité à organiser et entraîner l’ensemble des banques centrales mondiales selon son rythme et ses objectifs. Ce faisant, elle vient de perdre la capacité de piloter à elle seule le système financier mondial, capacité qu’elle avait acquise après 1945. » (...)
« L’évolution sera très douloureuse pour les Etats-Unis (et tous les opérateurs connexes) car il est inévitable que le nouveau système ne sera plus organisé à leur profit comme ce fut le cas ces soixante dernières années. La future administration américaine, qui prendra les rênes du pays en Janvier 2009, aura donc une tâche prioritaire sur son agenda : gérer au mieux cette transformation historique, porteuse de nouvelles contraintes économiques et financières, sur fond d’économie en récession. Européens et Asiatiques devront aussi garder en tête cet élément pour éviter que la rupture ne se transforme en chaos. »

Portfolio

Messages

  • 2- Ce n’est pas une crise conjoncturelle. Ce n’est pas une crise américaine. Ce n’est pas une crise immobilière. Ce n’est pas une crise financière. Ce n’est pas une crise bancaire. Ce n’est pas une crise pétrolière. Ce n’est pas une crise de confiance. Ce n’est pas une crise inflationniste. Ce n’est pas une crise de l’endettement. Ce n’est pas une crise due à une simple récession. Bien sûr, il y a tout cela à la fois mais cela n’explique pas le fondement de la crise. C’est le système capitaliste tout entier qui est en crise. Le terme « systémique » pour caractériser la crise signifie que c’est le principe même du capitalisme qui est mort.

    3- C’est l’accumulation du capital qui ne peut plus fonctionner. Et ce pour une raison simple. Le mécanisme d’accumulation du capital a atteint sa limite.

  • Les autres mesures prises par la banque centrale sont plus techniques, mais pas moins innovantes. « 

    • « La Fed a inventé un nouvel alphabet pour traiter les problèmes de liquidité du 21e siècle », estime Scott Anderson de la banque Wells Fargo, qui souligne qu’au total 400 milliards de dollars d’argent public ont été injectés dans le système financier en mars. La Fed a ouvert sa fenêtre d’escompte, normalement réservée aux banques commerciales, aux banques d’investissement ; lancé de nouvelles facilités de crédit ; et commencé à accepter des actifs risqués en garantie. » (...) « « On se souviendra des dix derniers jours comme d’une période où le gouvernement a jeté aux orties un demi-siècle de règles pour sauver le capitalisme américain de la chute », affirmait jeudi le Wall Street Journal. Pour autant, il n’est pas sûr que ces mesures soient suffisantes, tant la crise paraît multiforme et profonde.

    • 13- Au lieu de se protéger, ce qui ne sera pas possible, il faut saisir l’occasion. Le capitalisme est atteint dans ses fondements.

  • Remise en selle de la "vraie gauche" dans un documentaire sur France 2 (voir ici) par une explication de la crise très politicienne : les années 80 sont celles de Reagan, Tatcher, et Mittérand qui serait obligé de suivre...
    Merci Pierre Arditi, pour cette vue droite gauche de la crise, mais les requins s’appellent aujourd hui DSK, Aubry, Royal qui sont de fiers représentants du capitalisme.

  • Le capitalisme meurt, une these qui ne fait pas du tout l’unanimite au sein même de la famille communiste.
    En effet, jkaimerai en soumettra qui me vient du comite internationationnaliste pour qui le crise de 2007 n’est qu’une crise parmi d’autres certes plus violentes mais de même nature.
    Je me suis laisse convaincre a la these selon laquelle le capitalisme ne s’effondrait pas de lui-meme, qu’il est capable de se regenerer grace aux guerres imperialistes pour un nouveau partage du globe et la destruction des forces productives qui relanceront la machine capitaliste pour un nouveau cycle.
    En d’autre termes, le capitalisme se trouverait etre un systeme quasi "immortel".

    De plus, la divergence avec entre les deux theses sembleraient, a ce que j’ai compris, etre issu d’une confusion que beaucoup de trotskystes font s’agissant du developpement qualitatif et le developpement quantitatif des forces de productives.
    Certes, bien que le capitalisme ait cesse de développer qualitativement ses forces productives, quantitativement elle continue de le faire, et l’emergeance des nouvelles puissances comme la chine, le bresil ou l’inde en sont une preuve irrefutable.
    Donc s’il est vrai que le capitalisme ne peut plus apporter dans ses conditions actuelles un developpement de la société humaine, sa capacite de destructions lui permettra de se regenerer, et seul une revolution communiste peut mettre fin a ce cycle.

    • Nous n’avons pas une thèse selon laquelle le capitalisme se meurt. Il faut étudier les idées des us et des autres et ce n’est nullement simple car on croit que la réalité se voit. Chacun peut croire qu’il a devant lui un capitalisme vivant depuis 2007, mais c’est faux. C’est un semblant de capitalisme.

      Nous n’avons pas non plus la thèse que les classes dirigeantes vont céder le pouvoir à cause d’un effondrement de leur système et que la révolution communiste sera évitable.

      Nous sommes parfaitement d’accord que le monde va à la guerre, seule solution politique et sociale pour les classes dirigeantes.

      Nous ne sommes pas devins et ne prédisons pas l’avenir. Nous tâchons seulement d’analyser le passé, celui de 2007 à 2012 nous montre que l’investissement privé e, capital productif s’est massivement effondré. L’exemple récent des résultats des banques de Renault et PSA, bons d’abord puis très mauvais, montre surtout que ces établissements automobile se sont transformée en établissements financiers.

      C’est un exemple du retrait massif des capitaux des investissements or le capitalisme, c’est l’investissement rivé dans l’exploitation du travail humain pour produire de la plus value.

      Qui va créer la plus value ? Les banques ? La finance ?

      Ce sont les capitalistes et non les révolutionnaires qui ont annoncé la mort du système par leurs choix d’investissements massifs pour des valeurs nécrophiles, des valeurs qui misent sur la mort et pas sur le développement. Ils misent sur la chute des économies et des sociétés et de manière massive. Quant aux pays émergents, ils sont eux aussi en train de reculer et ne survivent que grâce à la manne des Etats.

  • « le capitalisme se trouverait etre un systeme quasi "immortel". » dis-tu.

    Mais sais-tu que si le capitalisme n’était mortel que par l’action révolutionnaire des prolétaires et pas du fait de ses propres limites et contradictions, cela signifierait que la conception de l’Histoire de Marx serait totalement erronée car il a défendu exactement le contraire.

    Je te le cite :

    Il expose ainsi la nécessité objective de la révolution dans "Le Manifeste communiste" :

    "La société ne peut plus vivre sous la bourgeoisie ; c’est-à-dire que l’existence de la bourgeoisie et l’existence de la société sont devenus incompatibles. Pour exister et pour dominer, il faut à la classe bourgeoise une chose essentielle : l’accumulation de la richesse entre les mains des particuliers, la formation et l’accroissement du capital."

    Si l’exploitation du travail humain n’est plus le fondement de l’accumulation de capital, il est fini le règne du capital et on est entrés dans l’ère des révolutions visant le renversement du système.

    Bien sûr, dire que le capitalisme est mort ne signifie pas que les luttes de classe ne soient plus nécessaires. Cela va sans dire. Mort, le capitalisme est plus encore un poison que vivant.

    Je te cite encore une fois Marx dans sa préface du capital :

    "Nous avons à supporter une longue série de maux héréditaires provenant de la végétation continue de modes de production qui ont vécu avec la suite des rapports politiques et sociaux à contretemps qu’ils engendrent. Nous avons à souffrir non seulement de la part des vivants, mais encore de la part des morts. Le mort saisit le vif !"

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.