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Les bourgeoisies occidentales remontées contre la politique de « zéro covid »… qui nuit à leurs intérêts économiques et politiques…

mercredi 28 septembre 2022, par Robert Paris

Les bourgeoisies occidentales remontées contre la politique de « zéro covid »… qui nuit à leurs intérêts économiques et politiques…

Qu’appelle-t-on la politique de « zéro covid » ? Qui la pratique ? Pourquoi ? Et pourquoi les autres pays la refusent obstinément ? Pourquoi The Lancet la soutient-elle ?

La Chine n’est pas le seul pays à avoir mené la politique « zéro covid » : on peut aussi citer la Nouvelle-Zélande, l’Australie, les îles du Pacifique

Il s’agit de confiner les personnes atteintes et de mettre en place des mesures strictes d’isolement des malades pour éviter la propagation. Cette politique sanitaire a permis à ces pays d’éviter la propagation tant qu’Omicron ne s’était pas encore propagé dans le monde.

Cette politique a été combattus virulemment par tous ceux qui ont choisi la politique de Bill Gates et de la vaccination à outrance, politique soutenue par l’OMS.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, affirmait mardi 10 mai 2022 que la stratégie « zéro Covid » adoptée par le gouverment chinois n’était "pas soutenable"

Les pays occidentaux se disent soucieux pour le peuple chinois qui, selon eux, subit durement la politique « zéro covid ». Ce n’est pas crédible car, en réalité, ces pays occidentaux se sont toujours moqué des intérêts du peuple chinois et ne s’intéressent qu’à son exploitation par les firmes occidentales.

La bourgeoisie américaine est contre…

Qu’elle soit républicaine :

https://translate.google.fr/translate?u=https://www.nationalreview.com/2020/03/china-is-pushing-a-zero-myth-on-covid-19-and-attacking-press-freedom/

ou qu’elle soit démocrate :

https://translate.google.fr/translate?u=https://foreignpolicy.com/2022/09/21/china-bus-crash-zero-covid-frustration-xi-jinping/

La presse bourgeoise française contre la politique de « zéro covid »…

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-revue-de-presse/la-revue-de-presse-du-jeudi-22-septembre-2022-5301462

https://information.tv5monde.com/info/la-politique-zero-covid-strategie-bout-de-souffle-face-aux-nouveaux-variants-454760

https://www.lejdd.fr/International/pourquoi-la-chine-sobstine-t-elle-avec-la-politique-zero-covid-4132647

https://www.europe1.fr/international/en-chine-la-strategie-zero-covid-lasse-la-population-4130661

https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/la-politique-zero-covid-de-la-chine-n-est-pas-soutenable-dit-tedros_2173256.html

La raison : cela nuit aux intérêts capitalistes occidentaux

https://www.lesechos.fr/monde/chine/chine-la-politique-zero-covid-penalise-les-trois-quarts-des-entreprises-europeennes-1794756

https://www.letemps.ch/economie/cout-zero-covid-chinois

https://www.usinenouvelle.com/editorial/la-politique-du-zero-covid-en-chine-pese-sur-les-industriels-francais.N2004012

https://www.lefigaro.fr/international/xi-jinping-convertit-sa-strategie-zero-covid-en-arme-politique-20220809

Réponse de la Chine :

https://french.news.cn/20220513/67872e86b04f42aaa6a3855747e01773/c.html

https://www.journaldemontreal.com/2022/04/10/pekin-denonce-les-accusations-des-etats-unis-concernant-la-covid-19-a-shanghai

Rapport de The Lancet sur la pandémie et les politiques soi-disant contre elle :

Au 31 mai 2022, il y avait 6,9 millions de décès signalés et 17,2 millions de décès estimés dus au COVID-19, comme indiqué par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) ; tout au long du rapport, nous nous appuyons sur les estimations de l’IHME de infections et décès ; notez que l’IHME donne une fourchette estimée, et nous nous référons à l’estimation moyenne). Ce nombre de morts stupéfiant est à la fois une tragédie profonde et un échec mondial massif à plusieurs niveaux. Trop de gouvernements n’ont pas respecté les normes fondamentales de rationalité et de transparence institutionnelles, trop de personnes - souvent influencées par la désinformation - ont manqué de respect et protesté contre les précautions de santé publique de base, et les grandes puissances mondiales n’ont pas collaboré pour contrôler la pandémie.

Les multiples échecs de la coopération internationale comprennent (1) le manque de notification en temps opportun de l’épidémie initiale de COVID-19 ; (2) des retards coûteux dans la reconnaissance de la voie d’exposition aéroportée cruciale du SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19, et dans la mise en œuvre de mesures appropriées aux niveaux national et mondial pour ralentir la propagation du virus ; (3) le manque de coordination entre les pays concernant les stratégies de suppression ; (4) l’incapacité des gouvernements à examiner les preuves et à adopter les meilleures pratiques pour contrôler la pandémie et gérer les retombées économiques et sociales d’autres pays ; (5) le déficit de financement mondial pour les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PRITI), selon la classification de la Banque mondiale ; (6) l’incapacité à garantir un approvisionnement mondial adéquat et une distribution équitable des produits de base essentiels, notamment les équipements de protection, les diagnostics, les médicaments, les dispositifs médicaux et les vaccins, en particulier pour les PRITI ; (7) le manque de données opportunes, précises et systématiques sur les infections, les décès, les variantes virales, les réponses du système de santé et les conséquences indirectes sur la santé ; (8) la mauvaise application des niveaux appropriés de réglementation en matière de biosécurité dans la période qui a précédé la pandémie, ce qui soulève la possibilité d’une épidémie liée au laboratoire ; (9) l’incapacité à lutter contre la désinformation systématique ; et (10) le manque de filets de sécurité mondiaux et nationaux pour protéger les populations vulnérables. variantes virales, réponses du système de santé et conséquences indirectes sur la santé ; (8) la mauvaise application des niveaux appropriés de réglementation en matière de biosécurité dans la période qui a précédé la pandémie, ce qui soulève la possibilité d’une épidémie liée au laboratoire ; (9) l’incapacité à lutter contre la désinformation systématique ; et (10) le manque de filets de sécurité mondiaux et nationaux pour protéger les populations vulnérables. variantes virales, réponses du système de santé et conséquences indirectes sur la santé ; (8) la mauvaise application des niveaux appropriés de réglementation en matière de biosécurité dans la période qui a précédé la pandémie, ce qui soulève la possibilité d’une épidémie liée au laboratoire ; (9) l’incapacité à lutter contre la désinformation systématique ; et (10) le manque de filets de sécurité mondiaux et nationaux pour protéger les populations vulnérables…

Il existe cinq piliers fondamentaux pour lutter avec succès contre les maladies infectieuses émergentes. Le premier est la prévention : arrêter une épidémie avant qu’elle ne se produise en prenant des mesures efficaces pour empêcher l’émergence d’un pathogène nouveau et dangereux. Le second est le confinement : pour éliminer la transmission de la maladie des individus infectés aux individus sensibles après l’apparition d’une maladie. Le troisième est celui des services de santé : pour sauver la vie des personnes atteintes de la maladie et assurer la continuité des autres services de santé, y compris ceux de santé mentale. Le quatrième est l’équité : veiller à ce que les charges économiques et sociales soient partagées au sein de la population et à ce que les groupes et individus les plus vulnérables soient protégés. Le cinquième est l’innovation et la diffusion mondiales : développer, produire…

La prosocialité était au plus bas dans de nombreuses sociétés au cours des 2 dernières années. Dans de nombreux pays, la confiance sociale dans le gouvernement et les autres autorités parmi les citoyens a nettement diminué au cours des deux dernières décennies (et au cours des quatre dernières décennies aux États-Unis) — lié, au moins en partie, à l’augmentation persistante des inégalités socio-économiques. Dans les endroits où la confiance sociale est faible, les comportements prosociaux sont rejetés par de nombreux groupes au sein de la société. De plus, au niveau national, de nombreux gouvernements se sont montrés indignes de confiance et inefficaces.

Au niveau mondial, la coopération entre les gouvernements a été sapée par la rancœur des grandes puissances. Cette hostilité a gravement affaibli la capacité des institutions internationales telles que l’OMS à assumer les rôles qui leur sont assignés dans la riposte à la pandémie.

Les pays de la région du Pacifique occidental ont généralement adopté des stratégies de suppression et ont largement réussi à les mettre en œuvre. Ces stratégies comprenaient deux phases : de l’épidémie fin 2019 jusqu’au début 2022, lorsque la variante omicron est apparue pour la première fois ; puis à partir de début 2022 dans le cadre de la vague omicron. Au cours des 2 premières années, la région a généralement supprimé la transmission du virus, au cours de laquelle elle a mis en œuvre une campagne de vaccination en 2021. Avec l’émergence de la variante omicron, la plupart des pays de cette région sont ensuite passés de la suppression à l’atténuation en adoptant une politique connue vivant avec le virus, comptant sur une couverture vaccinale élevée pour maintenir des taux de mortalité relativement bas. Seule la Chine a maintenu une stratégie de suppression pendant la phase omicron…

La politique mal comprise et dénaturée du « zéro COVID » en Chine

L’un des faits les plus frappants de la pandémie est que la Chine, le pays d’où le SRAS-CoV-2 a émergé pour la première fois, a connu très peu de cas. Depuis avril 2020, les États-Unis ont détecté près de 50 millions de cas, mais la Chine, dont la population est quatre fois plus importante, n’en a détecté qu’un peu plus de 10.000.

Deux grands types de réactions existent à ce constat en Occident. La première, de plus en plus rare, est l’incrédulité. Même les grands médias occidentaux hostiles à la Chine ont depuis longtemps accepté que le nombre de cas chinois soit extrêmement faible. Si la pandémie a montré quelque chose, c’est que le fait d’ignorer le virus ne le fait pas disparaître, et que toute épidémie négligée en Chine deviendrait rapidement incontrôlable, en particulier dans les métropoles bondées comme Shanghai et Pékin. Une telle épidémie serait visible pour les correspondants étrangers, sans parler des centaines de milliers d’étrangers qui vivent en Chine. Et comme nous le verrons, les mesures prises par la Chine pour lutter contre les épidémies sont très visibles et impossibles à garder secrètes – en fait, elles dépendent essentiellement de la participation massive de la population.

Le deuxième type de réaction consiste à dépeindre la Chine comme un paysage d’enfer draconien, dans lequel les citoyens vivent dans un état constant de confinement et de siège. C’est l’approche adoptée récemment par le New York Timesdans un article intitulé « Near-Daily Covid Tests, Sleeping in Classrooms : Life in Covid-Zero China ». L’article se concentre sur une petite ville (selon les normes chinoises) à la frontière du Myanmar. Le tableau qu’il dresse est sombre :

[L]es habitants de Ruili – une ville luxuriante et subtropicale d’environ 270.000 habitants avant la pandémie – sont confrontés à la dure réalité de la politique du « Zéro Covid » dès qu’un seul cas est découvert.

L’article se termine par une déclaration effrayante d’un habitant de Ruili : « Les gens ordinaires, soupire [Li], ne peuvent pas vivre ».

Pourtant, Ruili est une ville de 270.000 habitants dans un pays de 1,4 milliard d’habitants. Ruili est-elle vraiment représentative de « la vie dans la Chine Zéro Covid » ? La réponse directe est que Ruili est un cas extrême en Chine. Elle se trouve directement à la frontière d’une région du Myanmar contrôlée par un groupe rebelle armé et est connue pour être un centre de contrebande transfrontalière. Les contrebandiers transportent non seulement des marchandises illégales à Ruili, mais aussi, de temps à autre, le virus. Pourquoi, alors, deux journalistes du New York Times(en poste à Hong Kong et à Pékin) ont-ils centré leur article sur cette ville lointaine ?

La réponse est que le New York Timesse concentre sur Ruili précisément parce qu’elle n’est pas représentative de la situation dans la grande majorité de la Chine. La couverture du Timesignore largement l’expérience des habitants de la grande majorité de la Chine, y compris les grandes villes dont la taille est plusieurs fois supérieure à celle de Ruili (270.000 habitants), comme Shanghai (25 millions d’habitants), Pékin (22 millions d’habitants) et Guangzhou (19 millions d’habitants).

À quoi ressemble donc la vie dans la grande majorité de la « Chine Covid-Zéro » ? Quelles mesures sont utilisées pour maintenir le nombre de cas à zéro, ou presque, dans le pays ?

La Chine a maitrisé son épidémie initiale au début de 2020 en recourant à des mesures de confinement strictes, en particulier dans l’épicentre de l’épidémie, à Wuhan. Lorsque les cas ont diminué et que les villes chinoises sont sorties du confinement, le gouvernement a imposé des règles de quarantaine strictes aux voyageurs internationaux entrants afin d’empêcher la réintroduction du virus dans le pays. On exige un test PCR négatif récent avant même d’embarquer sur un vol à destination de la Chine. Après l’atterrissage, les passagers sont à nouveau soumis à des tests, puis sont conduits directement de l’aéroport à un hôtel de quarantaine, où ils restent pendant deux à trois semaines sans franchir le seuil de leur porte. On les teste régulièrement et des travailleurs en tenue de protection complète livrent la nourriture directement dans leur chambre.

De nombreux voyageurs ont documenté leur expérience de ce système dans des « vlogs de quarantaine », comme ceux d’un YouTuber canadien dans une série de vidéos. Ce système de quarantaine rigoureux sert de barrière assez fiable contre le virus, si bien que la vie à l’intérieur des frontières du pays est relativement normale depuis la fin de la première vague au printemps 2020. On a laissé rouvrir les commerces, tels que les restaurants, les bars et les cinémas, dans toute la Chine. C’est sans doute ce qu’illustrent de la manière la plus frappante les images de boîtes de nuit bondées et de fêtes massives au bord de la piscine à Wuhan fin 2020, ou, plus prosaïquement, les entretiens avec des gens normaux dans les rues de Shanghai à l’automne 2020. Pourtant, la barrière de quarantaine n’est pas parfaite, et plus d’une douzaine de petites épidémies se sont déclarées dans différentes régions de Chine au cours des 18 derniers mois.

Nombre total d’infections (en bleu) et de personnes mises en quarantaine (en orange) en Chine (Source des données : China CDC)

L’image ci-dessus montre, en bleu, le nombre d’infections quotidiennes [1] en Chine depuis la fin de la première vague en avril 2020. Elle montre, en orange, le nombre total de personnes en quarantaine. La Chine a connu plusieurs petites épidémies, qui sont généralement isolées dans une ou quelques villes, et qui sont généralement contrôlées en quelques semaines. On indique la ville ou la province par laquelle chaque épidémie est entrée en Chine par les flèches ci-dessus. Afin de maitriser chaque épidémie, les contacts étroits des personnes infectées sont mis en quarantaine, comme on peut le voir ci-dessus dans le pic de personnes mises en quarantaine pendant chaque épidémie. Depuis avril 2020, le nombre maximal de nouvelles infections détectées en un seul jour est légèrement inférieur à 200, et le nombre maximal de personnes mises en quarantaine à un moment donné est légèrement supérieur à 50.000. À titre de comparaison, le nombre cumulé de personnes mises en quarantaine en Chine pendant toute la durée de la pandémie est légèrement supérieur au nombre de personnes décédées de la COVID-19 aux États-Unis.

Voici un exemple de la manière dont le virus peut franchir la barrière de la quarantaine. Le 10 juillet 2021, un avion en provenance de Moscou qui transportait un voyageur infecté par le variant Delta a atterri à Nanjing. Des ouvriers qui nettoyaient l’intérieur de la cabine se sont trouvés infectés. Ces mêmes travailleurs ont également nettoyé les cabines des avions pour les vols intérieurs, et ont donc transmis le virus aux personnes présentes dans le terminal des vols intérieurs. Comme leur travail pouvait les mettre en contact avec des voyageurs internationaux infectés, on teste les nettoyeurs régulièrement pour le virus et on a détecté l’épidémie 11 jours plus tard, le 21 juillet 2021. Cependant, à ce moment-là, le virus avait été transporté bien au-delà de l’aéroport. Il s’est finalement répandu dans les villes d’une douzaine de provinces, avec un pic de près de 100 nouvelles infections détectées par jour avant que l’épidémie soit maitrisée à la mi-août. Après cette épidémie, on a apporté des modifications au fonctionnement des aéroports afin de réduire le risque qu’une faille similaire se reproduise.

L’épidémie de Nanjing démontre que les mesures de quarantaines aux frontières ne peuvent à elles seules empêcher complètement la propagation du virus. Le gouvernement chinois qualifie sa politique de « zéro dynamique ». Cela signifie que le virus parviendra occasionnellement à entrer dans le pays et à provoquer de petits groupes de cas (par exemple, par le biais de passages illégaux de la frontière par des contrebandiers à Ruili), mais qu’une réponse rapide de la santé publique ramènera finalement les cas à zéro.

Maitriser une épidémie en 15 jours

Afin de voir comment fonctionnent les mesures de contrôle des épidémies en Chine, nous allons examiner comment une épidémie récente a été gérée dans une ville en particulier.

Avec une population urbaine de plus de 20 millions de personnes, Chongqing est peut-être la plus grande ville dont la plupart des gens en dehors de la Chine n’ont jamais entendu parler. Elle est située dans une région montagneuse du sud-ouest de la Chine, au confluent du Yangtze et du Jialing. L’histoire de la ville remonte à plus de 3.000 ans. Pendant l’invasion japonaise dans les années 1930 et 1940, Chongqing a servi de capitale de guerre de la Chine en raison de sa position à l’intérieur du pays.

Lors de l’épidémie initiale de coronavirus à Wuhan, en janvier 2020, Chongqing a commencé à voir des cas de COVID-19 et, comme la majeure partie de la Chine, est entrée en confinement. La ville a commencé à assouplir les restrictions en mars 2020, et les restaurants ont commencé à rouvrir pour les repas en personne. Les écoles ont repris les cours en avril et mai. Après la sortie du confinement, Chongqing n’a détecté aucune nouvelle infection locale pendant plus d’un an [2].

La première nouvelle épidémie importante de Chongqing a été remarquée lorsqu’un homme de 32 ans s’est présenté à l’hôpital avec de la fièvre dans l’après-midi du 1er novembre 2021. Un test PCR s’est révélé positif le lendemain, déclenchant une réponse massive des agences sanitaires de la ville. La découverte a été immédiatement annoncée par le gouvernement de la ville. À la fin de la journée, cinq autres personnes avaient eu un test positif et 279 personnes étaient en quarantaine, y compris les cinq autres personnes qui allaient subir un test positif au cours des dix prochains jours.

Il est rapidement apparu que le cœur de l’épidémie de Chongqing était un groupe d’employés d’une société d’énergie locale. La recherche des contacts a révélé que la source initiale de l’épidémie à Chongqing était un employé de l’entreprise qui avait récemment visité une ville du nord de la Chine qui connaissait une épidémie. Après sa visite, il est rentré dans le Sichuan, s’est arrêté à Chongqing et a rencontré ses collègues de l’entreprise énergétique. On a su plus tard qu’il était déjà infecté par le virus lors de sa visite à Chongqing : il a subi un test positif le 2 novembre, le jour même où on a découvert le premier cas à Chongqing.

Dans la journée suivant la première détection, la ville de Chongqing a fermé le siège de la compagnie d’énergie et d’autres bâtiments qui avaient été visités par les personnes infectées. Les districts de la ville dans lesquels vivaient les personnes infectées ont annoncé des campagnes de dépistage de masse et ont recueilli des échantillons auprès de 125.000 personnes en 24 heures.

On a strictement confiné les complexes d’appartements des patients. Les agents de santé de la ville livraient régulièrement la nourriture et d’autres fournitures vitales (un YouTuber canadien a visité l’immeuble où vivait le premier patient, donnant une idée de ce à quoi ressemblait la vie des résidents pendant le confinement). On a mis des étiquettes « zones à haut risque » dans diverses zones de la ville. Les entrées et sorties étaient strictement contrôlées. Dans toute la ville, on a temporairement fermé les salons de mah-jong, les cinémas, les bibliothèques, les musées et d’autres lieux publics où s’y retrouve un grand nombre de personnes.

Dans les jours qui ont suivi, le nombre de personnes en quarantaine a continué d’augmenter, à mesure que des contacts étroits avec les cas étaient identifiés. Le nombre total de personnes en quarantaine a atteint un pic de près de 1.300 personnes moins d’une semaine plus tard.

En raison de l’ampleur de la réponse, seule une poignée de personnes ont eu un test positif, toutes ayant été mises en quarantaine le premier jour. Le 17 novembre, comme aucune nouvelle infection n’avait été détectée en dehors de la quarantaine depuis plus de deux semaines, la ville a annoncé que l’épidémie avait été maitrisée. On a déclaré officiellement Chongqing de nouveau « zone à faible risque ». On a assoupli les restrictions dans la ville et la vie a repris son cours normal.

Il s’est écoulé 15 jours entre le premier cas détecté et la fin officielle de l’épidémie.

Le séquençage génétique du virus prélevé sur le premier patient de Chongqing a confirmé que ce groupe de cas n’était qu’une petite branche d’une épidémie plus vaste du variant Delta qui avait débuté en octobre dans la province septentrionale de Mongolie intérieure (le virus est très probablement entré en Chine depuis la Mongolie). L’épidémie a pris fin en Chine à la mi-novembre. Pendant cette période, les villes chinoises ont enregistré un petit nombre de cas et ont mis un terme à leurs épidémies locales de la même manière que Chongqing.

Contrairement à ce que l’on croit en Occident, une quantité énorme d’informations détaillées sur chaque cas se trouve publiée systématiquement en Chine. Les agences de santé publique publient un « suivi d’activité » détaillé [3] pour chaque personne dont le test est positif et qui indique à quelle heure elle s’est rendue dans divers endroits au cours des jours précédents, comment elle a été infectée (si cela est connu), et même le numéro de la plaque d’immatriculation des taxis qu’elle a pris récemment. Voici une ligne typique de la trace d’activité du premier patient :

« le 28 octobre, à 9 h 30 : il a pris un taxi depuis son domicile (numéro de plaque d’immatriculation : Chongqing AD14574) jusqu’à la station-service de Wulidian dans le district de Jiangbei pour inspecter les stations de recharge ; il a mangé au restaurant Sister Huang’s Old Hot Pot à Wulidian avec M. Ye et M. Cao à midi. » [4]

« L’un des objectifs de ces traces d’activité détaillées est d’alerter les personnes qui ont croisé les personnes infectées. Les rapports d’activité des cas découverts le 2 novembre à Chongqing, par exemple, ont tous été publiés le lendemain. Sur les médias sociaux chinois, les traces d’activité sont largement partagées et commentées. Peut-être amusé et alarmé par le nombre de lieux publics visités par le premier patient, un internaute chinois a commenté : « De l’après-midi au soir du 27, il a mangé trois repas dans trois districts différents. Quelle est cette personne ? Très impressionnant ! » [5]

Les relations entre le groupe de cas détectés à Chongqing en novembre 2021, d’après les rapports de recherche de contacts publiés par la ville.

L’image ci-dessus montre les relations entre les groupes de cas détectés à Chongqing en novembre 2021. Comme indiqué ci-dessus, l’épidémie est très probablement entrée à Chongqing lorsqu’un homme qui vit dans le Sichuan (représenté par le cercle gris marqué « S » ci-dessus) s’est rendu à Chongqing à la fin du mois d’octobre 2021. Il a eu des contacts avec des collègues d’une entreprise locale du secteur de l’énergie. L’homme du Sichuan avait récemment séjourné à Lanzhou, dans le nord de la Chine, qui connaissait alors une épidémie. Il a infecté quelques-uns de ses collègues, qui ont ensuite infecté un certain nombre d’autres personnes à Chongqing. Finalement, un employé de la société d’énergie, un homme de 32 ans (désigné par « c1 » ci-dessus), a eu de la fièvre. Il s’est rendu à l’hôpital et a eu un test positif, déclenchant une réponse massive de la part des services de santé publique. Avant la fin de la journée, toutes les personnes représentées ci-dessus étaient en quarantaine. L’homme du Sichuan a ensuite fait l’objet d’une enquête pour avoir peut-être dissimulé son récent voyage à Lanzhou.

L’une des clés du succès de Chongqing (et d’autres villes de Chine) pour mettre fin aux épidémies est la capacité à identifier rapidement les contacts étroits des personnes infectées. Pour ce faire, on utilise des applications de recherche de contacts sur smartphone, les données de localisation des téléphones portables et des entretiens avec les patients eux-mêmes. Après que le premier patient s’est présenté à l’hôpital et a subi un test positif, ses contacts proches ont été rapidement identifiés et envoyés en quarantaine, où ils étaient testés régulièrement et où leur santé était surveillée.

En même temps, on a testé en quelques jours seulement les habitants des quartiers où vivaient les premiers patients afin de s’assurer que l’épidémie ne s’était pas propagée plus largement. Si l’épidémie s’était propagée plus largement dans la population, ces tests de masse auraient permis d’identifier d’autres personnes infectées, et les dépisteurs de contact auraient permis de suivre chaque personne infectée, en identifiant son cercle de contacts proches. Grâce à ce processus, chaque infection dans une ville peut être rapidement identifiée et la propagation, stoppée.

Chongqing a eu de la chance. Seul un petit groupe de personnes avait été infecté au moment où le premier patient a été identifié. Toutes les villes chinoises n’ont pas eu cette chance et, au cours de l’année dernière, il a fallu des semaines pour maitriser complètement quelques épidémies locales en Chine.

Cette courte période au début du mois de novembre 2021 est la seule fois depuis avril 2020 où Chongqing a mis en place des restrictions importantes sur la vie quotidienne. Pendant la majeure partie des 20 derniers mois, alors que pratiquement toutes les grandes villes hors de Chine ont subi de multiples vagues graves d’infection et de décès, la vie à Chongqing – comme dans la majeure partie de la Chine – a été relativement normale.

La politique du « zéro dynamique »

Comme nous l’avons vu plus haut, les services locaux de santé publique sont essentiels à la mise en œuvre de la politique chinoise du « zéro dynamique ». Si un cas apparaît dans une ville, des dépisteurs de contacts doivent immédiatement être envoyés pour identifier les contacts proches, et des tests sur les contacts proches et les quartiers touchés doivent être effectués aussi rapidement que possible. Afin de mettre fin à une épidémie, les services de santé publique locaux doivent rapidement comprendre l’ampleur de l’épidémie : s’agit-il d’une poignée de cas ou d’une épidémie plus large qui s’est propagée sans se faire détecter ? Le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (China CDC), une organisation calquée sur le CDC américain, a souligné à plusieurs reprises la centralité du travail de santé publique au niveau communautaire (et la nécessité de le renforcer) dans la stratégie COVID du pays.

Cela a impliqué des investissements importants dans le système de santé publique au niveau local. Par exemple, le gouvernement central exige que chaque ville ait la capacité de tester l’ensemble de sa population dans un court laps de temps. Cela signifie deux jours pour les villes de moins de 5 millions d’habitants, et de trois à cinq jours pour les villes de plus de 5 millions d’habitants. Cette capacité de dépistage locale se trouve soutenue par des laboratoires de dépistage mobiles, qui sont déployés dans les régions où sévissent des épidémies actives afin d’accélérer le dépistage de la population.

On a déployé cette capacité de dépistage à plusieurs reprises pour mettre fin à des épidémies locales. À Guangzhou, une métropole du sud de la Chine de la taille de la ville de New York, 18 millions de résidents ont été testés en seulement trois jours lors d’une épidémie du variant Delta en juin 2021. L’épidémie a pu être contenue grâce à des mesures de confinement limitées à quelques quartiers, à des tests de masse et à une recherche approfondie des contacts, et a pris fin en moins d’un mois.

Diagramme de l’ensemble de la chaîne de transmission lors de l’épidémie du variant Delta de Guangzhou en mai-juin 2020, extrait d’un article publié dans la revue médicale The Lancet. [6]

Dans l’image ci-dessus, chaque cercle représente une personne qui a été infectée au cours de l’épidémie, les flèches indiquant qui a infecté qui. Le premier cas détecté, représenté ci-dessus par le losange rouge, s’est trouvé infecté dans un hôpital en raison d’une exposition accidentelle à un patient étranger, représenté par le cercle gris. La capacité de retracer chaque infection et de comprendre des chaînes entières de transmission est essentielle pour que la Chine puisse contrôler les épidémies.

Les agences de santé publique locales entières sont essentielles ; elles opèrent dans le contexte d’une stratégie nationale plus large pour s’attaquer à la pandémie.
Après la fin de l’épidémie initiale en Chine, pendant l’été 2020, le CDC chinois a exposé sa stratégie à long terme pour faire face à la pandémie dans un article publié dans la revue médicale The Lancet. Le CDC chinois s’inquiétait du fait que, bien qu’on a brisé la première vague, « un effort de suppression important doit être maintenu pour empêcher le rétablissement de la transmission communautaire » en Chine.

Le CDC chinois a défini deux stratégies alternatives que le pays pourrait suivre : soit « l’endiguement et l’élimination » (la politique du « zéro dynamique » que nous avons vue plus haut) ; soit « l’atténuation », qui accepte un certain niveau de propagation du virus, mais qui cherche à en réduire l’impact. Le CDC chinois a estimé que « l’atténuation pourrait permettre le développement d’une immunité collective sur une longue période, mais à un coût élevé en termes de nombre de cas, de morbidité et de mortalité ». Le CDC chinois a jugé cette politique – suivie dans la plupart des pays du monde – inacceptable. Il a expliqué que son objectif était de protéger la population jusqu’à ce qu’un vaccin puisse être développé et déployé à grande échelle :

L’objectif stratégique actuel est de maintenir une transmission indigène du SRAS-CoV-2 nulle ou minimale jusqu’à ce que la population soit protégée par l’immunisation avec des vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19. À ce moment, le risque de COVID-19, quelle que soit sa source, devrait être minimal. Cette stratégie permet de gagner du temps pour le développement urgent de vaccins et de traitements dans un environnement où la morbidité et la mortalité actuelles sont faibles. Il est presque certain qu’un vaccin soit une nécessité mondiale dans la réponse à la pandémie de COVID-19 pour prévenir l’infection chez les personnes exposées ou présentant un risque médical et, finalement, immuniser la population pour stopper l’importation et la transmission du virus.

La Chine a maintenant entièrement vacciné près de 80 pour cent de sa population et elle a atteint ce niveau d’immunité de la population sans subir d’infection généralisée. Cependant, la propagation continue du virus dans les pays qui ont vacciné une partie importante de leur population et le nombre élevé de décès dans ces pays ont amené le CDC chinois à mettre en garde contre l’abandon de la stratégie « Zéro COVID ».

Le CDC chinois a récemment publié une évaluation des conséquences de l’adoption de la stratégie d’« atténuation » poursuivie par la plupart des pays, concluant que le système de santé chinois se trouverait rapidement submergé par des centaines de milliers de cas quotidiens de COVID-19, et plus de 10.000 cas graves chaque jour. « L’application sans réserve de certaines stratégies d’ouverture », a averti le CDC chinois, « aurait un impact dévastateur sur le système médical chinois et provoquerait un grand désastre au sein de la nation ».

Le Dr Zhong Nanshan est un pneumologue qui s’est fait connaître en 2003 lors de la première épidémie de SRAS en s’exprimant publiquement sur l’épidémie et en mettant au point un traitement pour les patients atteints du SRAS. Aujourd’hui âgé de 85 ans, il joue un rôle central dans la formulation et la communication de la réponse de la Chine à la COVID-19.

En janvier 2020, le Dr Zhong s’est rendu à Wuhan avec une équipe médicale de la Commission nationale de la santé de Chine pour enquêter sur l’épidémie. Il est devenu la première personnalité importante à annoncer que le SRAS-CoV-2 peut être transmis d’une personne à l’autre. Dans une interview récente, il a fait valoir que, par rapport au fait de laisser le virus se propager, la politique du zéro dynamique est une « approche relativement peu coûteuse ». Le va-et-vient de la levée et de la réimposition des restrictions dans d’autres pays a un impact psychologique plus important sur la population. Selon le Dr Zhong, la durée du maintien des contrôles stricts aux frontières chinoises dépendra de la manière dont les autres pays du monde parviendront à contrôler la propagation du virus et de l’efficacité des vaccins, des nouveaux médicaments et des traitements à en réduire la gravité.

Les perspectives de la Chine dans la pandémie

Les déclarations du Dr Zhong contrastent fortement avec les appels lancés par les médias occidentaux à la Chine pour l’inciter à abandonner sa politique de « zéro COVID » et adopter une politique de « vivre avec le virus » à la manière des États-Unis. Le Financial Timesdéclare que « les pays “Zéro COVID” s’essoufflent » et que « l’auto-isolement de la Chine est une préoccupation mondiale ». Le New York Timespublie article après article qui attaque la politique « Zéro COVID » de la Chine et, plus cyniquement encore, tente de semer la peur, l’incertitude et le doute à propos des vaccins chinois. Le Guardianaffirme que le peuple chinois se lasse de la politique du Zéro COVID.

L’idée que la Chine, qui a réussi à tenir en échec le SRAS-CoV-2 au cours des 20 derniers mois tout en permettant à la vie normale de se poursuivre, devrait prendre conseil sur les mesures de contrôle des épidémies auprès du Financial Times, du New York Timesou du Guardianest clairement absurde. Pourtant, la Chine subit de fortes pressions pour abandonner sa politique de contrôle de la part d’autres milieux également. Si la politique chinoise du « zéro COVID » permet une vie normale avec relativement peu de restrictions à l’intérieur des frontières du pays, le régime strict de quarantaine imposé aux voyageurs entrants – trois semaines – rend les voyages internationaux difficiles. Le New York Timesa tenu à souligner la difficulté que cela représente pour les hommes d’affaires qui se rendent dans le pays. La Chine est aussi certainement confrontée aux mêmes pressions commerciales intérieures que les pays occidentaux, qui font pression pour une levée des restrictions frontalières et autres mesures de contrôle susceptibles d’entraver l’activité commerciale.

Avec l’apparition du variant Omicron, les appels – qui proviennent principalement de l’extérieur de la Chine – à l’abandon de la politique du « zéro dynamique » (qui se multipliaient il y a seulement quelques semaines) ne sont rien de moins que téméraires. Réagissant aux premières nouvelles concernant Omicron, le Dr Zhong Nanshan a souligné que la Chine attendra de voir comment se comporte le nouveau variant et si un nouveau vaccin sera nécessaire. Grâce à sa stratégie zéro dynamique, la Chine a la possibilité d’attendre et de voir à distance. À l’inverse, les pays qui « vivent avec le virus » volent ainsi à l’aveuglette et ne sauront pas quel type de risque ils prennent avec la santé de leur population avant qu’Omicron ne soit déjà sur eux.

L’expérience de la Chine pendant la pandémie montre qu’avec une réponse vigoureuse en matière de santé publique, les sociétés peuvent contenir la propagation du SRAS-CoV-2. Cela peut expliquer les tentatives répétées et apparemment irrationnelles de certains médias comme le New York Timesd’attaquer la politique chinoise du « zéro COVID », sans expliquer à leurs lecteurs le fonctionnement de cette politique.

Les mesures de contrôle de l’épidémie que les Chinois ont endurées font pâle figure en comparaison du prix en vies et en moyens de subsistance que les Américains ont payé. Depuis le début de la pandémie, pour chaque personne temporairement mise en quarantaine en Chine (un pays dont la population est quatre fois supérieure à celle des États-Unis), un Américain est décédé. Le temps passé en quarantaine dans la plupart des villes chinoises depuis avril 2020 a été minime. Pourtant, le New York Timespréfère faire croire à son lectorat qu’une ville isolée à la frontière du Myanmar représente la norme dans la « Chine zéro Covid », plutôt que d’informer que plus d’un milliard de personnes, dans des villes comme Pékin, Shanghai et Guangzhou, ont vécu pendant 20 mois avec peu de restrictions sur la vie quotidienne, avec le risque quasi nul de contracter le virus.

Les mesures de contrôle de l’épidémie à Chongqing et ailleurs en Chine, fondées sur les principes de base de l’épidémiologie et les technologies modernes, telles que le test PCR et la recherche des contacts par smartphone, se sont avérées efficaces. Il est impératif que les scientifiques, les travailleurs et les étudiants fassent pression pour que des politiques similaires qui visent à sauver des vies soient adoptées dans le monde entier.

Notes :

[1] Les « infections quotidiennes » sont définies comme le nombre de nouvelles infections domestiques, qu’elles soient symptomatiques ou asymptomatiques. La Chine communique généralement le nombre quotidien d’infections asymptomatiques, de cas symptomatiques et le nombre d’infections asymptomatiques qui se transforment en cas symptomatiques. Le nombre d’« infections quotidiennes » est la somme des infections asymptomatiques et des cas symptomatiques, moins les conversions.

[2] Après avril 2020, Chongqing n’a pas détecté de nouveaux cas locaux jusqu’au 31 juillet 2021, date à laquelle elle a trouvé deux cas. Elle a détecté une autre infection asymptomatique cinq jours plus tard, le 5 août, mais aucune épidémie plus large n’est survenue à Chongqing.

[3] En chinois, « 活动轨迹 ».

[4] En chinois, « 0月28日9点30分从家中打车(车牌号:渝D14574),到江北区五里店加气站查看充电桩,中午在五里店黄姐老火锅与叶某涛、曹某一起用餐。 »

[5] En chinois, « 7号下午至晚上在三个不同的区吃了三顿,什么人啊,这么牛逼! ».

[6] Wang et al., « Transmission, viral kinetics and clinical characteristics of the emergent SARS-CoV-2 Delta VOC in Guangzhou, China », The Lancet,2021. DOI : 10.1016/j.eclinm.2021.101129 .

La stratégie Zéro-COVID fait baisser le nombre de cas d’Omicron en Chine

Malgré les affirmations des médias américains et autres selon lesquelles la vague de COVID-19 s’accélère en Chine, les chiffres réels montrent que les agents de santé publique chinois parviennent à contenir une épidémie d’Omicron BA.2. Le nombre d’infections est nettement inférieur à celui des États-Unis – où le gouvernement Biden affirme que le coronavirus n’est plus une pandémie – et le nombre de Chinois décédés en deux mois est inférieur au nombre d’Américains qui meurent chaque jour.

Le nombre de décès aux États-Unis est tombé à un « minimum » d’environ 400 par jour. En revanche, le nombre cumulé de décès en Chine depuis qu’Omicron BA.2 a envahi le pays depuis l’étranger au début du mois de mars est de 287 – sur une période de près de 60 jours ! Pendant la même période, 42.000 Américains ont perdu la vie à cause du COVID-19, soit plus de 100 fois plus qu’en Chine.

Le 27 avril 2022 à minuit, la Commission nationale de la santé (NCH) de la République populaire de Chine avait confirmé 4.923 décès en Chine continentale. Le 1er mars 2022, ce chiffre était de 4.636. Tous ces 287 décès, à l’exception de deux, sont survenus à Shanghai, principal centre financier et centre de production et de commerce mondial, lorsque les cas ont commencé à exploser à la mi-mars.

Le premier de ces décès dans le centre financier est survenu le 17 avril, lorsqu’on a signalé trois décès. À ce moment-là, les cas avaient atteint un pic avec une moyenne de 26.412 cas quotidiens sur sept jours, et on avait déjà effectué plusieurs séries de tests de masse. Le confinement entrait dans sa troisième semaine.

Deux jours plus tard, le 19 avril, on a signalé sept autres décès, portant le total en Chine continentale à 4.648. Le lendemain, on a signalé sept autres décès, et le jour suivant, huit, ce qui a porté le total à 4.663. Le 22 avril, Shanghai a connu son premier nombre de décès à deux chiffres avec 11 morts, et ce nombre est passé à 12 le jour suivant, portant le total à 4.686.

Samedi dernier, le 24 avril, les autorités sanitaires de Shanghai ont signalé un bond soudain du nombre de décès, qui est passé à 39, puis à 51 le samedi suivant. La hausse des chiffres est restée stable depuis, avec 51 lundi et 48 mardi. Jeudi, 47 personnes ont péri.

Depuis le 1er mars 2022, on a recensé 677.980 cas de COVID sur le continent, la plupart des infections survenant à Shanghai, 558.147 en date de mercredi. Pourtant, on a confirmé un peu plus de 96.000 de ces cas comme symptomatiques. En d’autres termes, sans les tests de masse et la recherche des contacts, près de 80 pour cent des infections communautaires auraient pu être manquées.

En supposant un taux de létalité de l’infection (IFR) communément admis pour le COVID d’environ 0,5 pour cent, on peut s’attendre à 300 décès supplémentaires au cours des prochaines semaines aux niveaux actuels d’infections symptomatiques.

C’est important de faire un compte-rendu aussi détaillé de ces statistiques. Car, à plusieurs reprises, divers médias ont cité des experts qui affirment que les chiffres communiqués par les autorités chinoises sont truqués. Ils affirment que les autorités veulent donner une image plus positive de leur réaction à la pandémie et qu’on ne doit donc pas s’y fier. L’intention politique apparente est de dénigrer la politique du « zéro COVID » et les efforts déployés pour donner la priorité à la vie de la population sur « l’économie », c’est-à-dire les bénéfices des grandes entreprises.

Par exemple, CNN a cité le Dr Peter Collignon, expert en maladies infectieuses et professeur à la faculté de médecine de l’Université nationale australienne. Ce médecin a déclaré que Shanghai aurait dû compter jusqu’à 700 décès pour 100.000 cas, car Hong Kong a enregistré 9.000 décès dus au COVID sur 1,19 million d’infections en janvier 2022. Le Dr Michael Osterholm, épidémiologiste de Minneapolis, et d’autres ont fait des déclarations similaires.

En ce qui concerne le nombre inférieur de décès, tout d’abord, la réaction à Shanghai a été très différente de ce qui s’est passé à Hong Kong. Une attention et un traitement médicaux précoces peuvent endiguer les complications d’une infection. Tous les efforts sont déployés pour administrer et soigner les cas asymptomatiques et symptomatiques.

Deuxièmement, d’après les données présentées par le NHC, l’évolution des infections vers les décès se déroule conformément aux prévisions épidémiologiques. Le nombre apparemment plus faible de décès par rapport à l’ensemble des cas signalés a tout à voir avec le fait que les autorités sanitaires chinoises identifient toutes les infections. Cela n’est généralement pas le cas dans d’autres pays.

Lors des vagues massives d’infections en Europe, aux États-Unis et partout où Omicron s’est implanté, le taux de positivité a grimpé en flèche, ce qui implique un sous-dénombrement important des infections. La plupart des cas signalés concernent des patients symptomatiques qui consultent un médecin.

Par exemple, selon Worldometer, la COVID a fait 82,8 millions d’infections au cours de la pandémie. Cependant, selon une récente étude de séroprévalence réalisée par les « Centres pour les maladies et la prévention » (Centers for Disease and Prevention – CDC), l’estimation réelle des infections au COVID jusqu’en février 2022 est plus proche de 200 millions. Et cela ne tient pas compte d’un taux considérable de réinfections.

Supposons que nous appliquions la règle de l’IFR de 0,5 pour cent pour le COVID, sur la base des 80 millions d’infections estimées. Dans ce cas, les États-Unis devraient subir 400.000 décès dus à la COVID. Mais le nombre actuel de décès officiels approche le million, ce qui correspond, sur la base de l’IFR, à un total de 200 millions d’infections.

Actuellement, près de 400 personnes meurent encore du COVID chaque jour. Mais ces chiffres macabres se trouvent présentés sous un jour positif par la Maison-Blanche et ses experts en coronavirus.

Malgré l’agitation à laquelle les responsables chinois de la santé se sont trouvés confrontés à la fin du mois de mars et au début du mois d’avril, il semble que leurs efforts persistants aient permis de vaincre le virus. En effet, de nombreux rapports récents de la presse bourgeoise ont reconnu à contrecœur que les efforts pour contenir la pandémie s’avèrent efficaces.

La moyenne actuelle des cas quotidiens sur sept jours est tombée à 17.000, soit une baisse de 35 pour cent en 11 jours depuis le pic. Mercredi, on ne comptait que 11.285 nouvelles infections transmises localement sur le continent, le chiffre le plus bas depuis le 3 avril. Si l’on exclut les cas signalés à Shanghai, la Chine continentale n’a recensé hier que 663 cas transmis localement. Dans la province de Jilin, site de l’épidémie initiale dans le nord-est, les cas de COVID sont tombés à 154.

Shanghai aussi a enregistré les chiffres les plus bas depuis le pic de plus de 27.000 cas de COVID atteint à la mi-avril. Jeudi, on a signalé 10.622 cas de COVID, dont 1.292 étaient symptomatiques, ce qui a incité les autorités à commencer à prendre des mesures pour sortir du confinement en assouplissant les restrictions dans les districts où l’on a éliminé les infections au COVID-19.

Cependant, l’épidémie à Pékin se trouve suivie avec attention par la presse mondiale, les autorités ayant expliqué que pendant environ une semaine, la transmission communautaire s’est produite sans qu’elle soit détectée. On a découvert la plupart des premiers cas dans le district de Chaoyang, dans un collège, ce qui a poussé les autorités à réagir rapidement.

Jeudi, 48 cas symptomatiques et deux cas asymptomatiques ont été signalés dans la capitale chinoise, soulignant la crainte que l’épidémie soit beaucoup plus étendue que ne l’indiquent les chiffres actuels. Des efforts sont en cours pour effectuer trois séries de tests de masse dans toute la ville cette semaine, la première série étant achevée lundi pour les plus de 19,8 millions de résidents.

Comme à Shanghai, une augmentation du nombre de cas est attendue. Ce n’est pas un signe avant-coureur d’une explosion des cas, mais le résultat de l’effort systématique pour trouver toutes les infections afin de contribuer aux contrôles de santé publique établis de longue date et d’éliminer l’agent pathogène de la communauté. Actuellement, seul le district de Chaoyang est en confinement, tandis que des restrictions de mouvement sont mises en place dans les quartiers à haut risque. Un confinement plus large pourrait être mis en place si les tests effectués dans toute la ville indiquent que la propagation dans la communauté est beaucoup plus importante.

Au lieu d’applaudir les efforts monumentaux et essentiels entrepris pour contenir ces épidémies, les porte-parole des oligarques financiers dénigrent ces efforts. Colm Rafferty, président de la Chambre de commerce américaine en Chine, basée à Pékin, a déclaré au Wall Street Journal : « Aujourd’hui, la situation à Pékin semble stable, mais nous restons préoccupés par la possibilité d’un confinement de la ville ».

Le Wall Street Journal ajoute : « Au total, 46 villes et leurs 343 millions d’habitants à travers le pays faisaient l’objet d’un verrouillage partiel ou total, ou étaient confrontés à un certain degré de restrictions de mouvement lundi… Ces villes représentent plus de 24 pour cent de la population de la Chine et plus de 35 pour cent de son produit intérieur brut ».

Le Wal Street Journal ne se soucie jamais de demander : « Dans quelle mesure Omicron a-t-il perturbé l’activité économique aux États-Unis » ? Plus de 80 millions de personnes ont été infectées de décembre à février, soit un quart de la population américaine. Le virus a également tué 170.000 personnes au cours de cette période, dont un nombre important de personnes qui se trouvaient entièrement vaccinées.

Plus de 8,7 millions d’Américains se sont trouvés exclus du marché du travail en raison du COVID ou de la prise en charge d’une personne infectée. Plus de 5,3 millions de parents et de soignants se sont occupés d’enfants qui étaient absents de l’école, et les compagnies aériennes ont dû annuler des vols en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Les entreprises, les restaurants et les magasins de détail réduisaient leurs heures de travail. Mais, les travailleurs de la santé se trouvaient une fois de plus au bord de l’épuisement. Car, les salles d’urgence et les hôpitaux débordaient de patients infectés.

Chris Williamson, économiste en chef chez IHS Markit, a parlé à propos du recul prononcé des secteurs des services et de l’industrie manufacturière. Il a déclaré : « La flambée des cas de virus a pratiquement paralysé l’économie américaine en ce début d’année ».

Le Wall Street Journal a écrit le 24 janvier : « Aux États-Unis, l’indice composite des directeurs d’achat d’IHS Markit – qui mesure l’activité dans les secteurs de la fabrication et des services – est tombé à 50,8 en janvier, contre 57 en décembre, pour atteindre son plus bas niveau en 18 mois… Une grande partie de l’impact économique provient des absences du personnel liées au COVID, a déclaré Simon MacAdam, économiste mondial senior chez Capital Economics, dans une note aux clients ».

Laisser le coronavirus s’abattre sur la population chinoise aurait été une nouvelle agression historique contre la classe ouvrière internationale, l’une des nombreuses qu’elle a endurées pendant la pandémie.

Toutefois, si l’on se base sur les tendances actuelles, la stratégie Zéro-COVID devrait mettre fin à la menace actuelle du virus en Chine en moins de temps qu’il n’en a fallu à Omicron pour balayer les populations des États-Unis et d’Europe comme un tsunami. À l’échelle sociale, les mesures qui visent à éliminer le virus se sont toujours avérées être la bonne réaction. Cependant, la guerre contre le coronavirus est une guerre contre les conditions socio-économiques qui permettent à la menace de persister. Pour vaincre le virus, il faudra lancer un assaut frontal contre le capitalisme.

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