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Vive la révolution prolétarienne et socialiste au Sri Lanka !

mercredi 13 juillet 2022, par Robert Paris

Quand les masses pauvres sont dans la piscine, les riches sont dans le bain...

Vive la révolution prolétarienne et socialiste au Sri Lanka, puis en Inde, au Pakistan et dans le monde…

L’explosion de la révolte sociale et politique, en faisant éruption dans les palais des dictateurs, a fait tomber la dictature familiale Gota (le clan Rajapaksa) au Sri Lanka mais elle est encore loin d’avoir fait chuter la dictature sociale et politique qui n’est pas le fait d’une seule famille mais de toute la classe capitaliste. Il est remarquable combien les média se centrent sur la famille maudite qui cumulait tous les postes et toutes les richesses, une famille qu’ils ne critiquaient même pas hier ! C’est en effet le seul espoir des capitalistes : que le peuple mette entièrement la faute sur cette famille et que, après son départ du pouvoir, les classes dirigeantes s’unissent au Sri Lanka pour y rétablir le calme sous un gouvernement d’union nationale prenant quelques mesures d’urgence. Les USA ont immédiatement exprimé ce souhait et la crainte que le peuple travailleur, une fois l’explosion commencée, se mette en révolution permanente. La Chine et la Russie, qui soutenaient la dictature, ne souhaitent pas autre chose. Aucun parti politique du Sri Lanka, quelque soit sa couleur politique, ne souhaite autre chose. La petite bourgeoisie elle aussi, bien que soulevée, ne souhaite pas autre chose.

Mais le centre même du soulèvement est ailleurs. Il n’est pas dans une fraction petite bourgeoise mais dans le prolétariat des villes et des campagnes, dans la paysannerie pauvre, dans les minorités opprimées, chez les femmes, chez les jeunes, parmi les pauvres, dans le peuple travailleur. Ce sont eux qui ont transformé la manifestation en soulèvement révolutionnaire. Ce sont eux qui dénoncent les riches en général et pas seulement « la famille maudite ». Ce sont eux qui réclament des mesures sociales radicales, en s’en prenant aux grandes fortunes, en réalisant ainsi une révolution sociale et pas seulement le départ d’une famille pourrie. C’est ce qu’aucun parti politique n’est prêt à faire, ce que craignent les classes dirigeantes du Sri Lanka comme du monde et ce que les petits-bourgeois, même radicaux, ne souhaitent pas : le renversement de la domination capitaliste.

Cette perspective est loin d’être une rêverie mais une nécessité immédiate pour le peuple travailleur du Sri Lanka, c’est le seul moyen de ne pas mourir de faim, de ne pas crever.

Et cela nécessite le renversement non seulement d’une dictature familiale mais le renversement de toute la dictature, et d’abord de son armée, de sa police, de ses tortionnaires. Pour le moment, ces derniers essaient de se faire oublier car ils ont trop de sang du peuple travailleur sur les mains et, par leur inaction, ils espèrent que le peuple va oublier leurs crimes passés mais c’est provisoire. Ils vont bientôt reprendre leurs assassinats des pauvres qui manifestent. Une des tâches prioritaires du peuple travailleur, c’est de s’armer et de désarmer les forces de répression, s’est de s’unir avec les petits soldats et les policiers de base.

Mais la tâche principale, c’est de transformer les comités du peuple travailleur qui se sont multipliés partout en véritable centre de décision du peuple travailleur. Là encore, ce n’est pas un espoir illusoire. Depuis 2018, le peuple travailleur se mobilise et s’organise au Sri Lanka. Il l’a fait non seulement localement dans les villes mais aussi et surtout sur les lieux de travail. Les attaques antisociales incessantes contre les emplois, les salaires, les protections sociales, les droits des travailleurs et les droits politiques avaient entraîné une radicalisation sociale du peuple travailleur, l’amenant à ébaucher sa propre organisation à la base. Mais il faut à cette mobilisation naissante la perspective de la prise du pouvoir par les comités de travailleurs des villes et des campagnes.

Cette révolution sociale là, elle n’a pas vocation à rester Sri-lankaise mais à devenir mondiale. Aux abords du Sri Lanka, Inde et Pakistan sont eux aussi des fruits mûrs de la révolte sociale, prêts à tomber pour peu que le prolétariat sri-lankais ouvre la voie. C’est pour cela que le grand capital mondial s’inquiète tant de la prise de la Bastille sri-lankaise, tout l’édifice mondial est menacé par la révolution sociale depuis quelques années et la pandémie covid n’a pas suffi à éteindre les flammes des révolutions dans le monde.

Oui, la seule perspective des exploités, des opprimés, des pauvres du Sri Lanka est la révolution socialiste mondiale !

Il lui faut cinq conditions indispensables :

L’élection dans toutes les entreprises de délégués des comités prolétariens révolutionnaires, la formation de comités de paysans pauvres, de femmes, de jeunes et de chômeurs, la transformation des comités du peuple travailleur en centres de décision qui centralisent non seulement la lutte mais le programme économique et social.

L’offensive face aux petits soldats et aux petits policiers pour les détacher de la dictature et que le peuple travailleur prenne les armes, la suppression de l’obéissance aux chefs de la police et de l’armée, la création de milices prolétariennes.

La reconnaissance des droits de la minorité tamoul et la dénonciation des crimes commis contre eux.

Le développement d’un programme adopté par les comités du peuple travailleur décidant d’en finir avec le système d’exploitation capitaliste et prenant les moyens de faire vivre le peuple avec l’argent des capitalistes.

L’extension socialiste de la révolution aux pays voisins, Inde, Pakistan, Chine, et au monde, en renversant mondialement la classe capitaliste, doit être proclamée comme le moyen de sortir de la misère et de la famine actuels.

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