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Y a-t-il une candidature communiste révolutionnaire aux élections capitalistes en France ?

mercredi 6 avril 2022, par Alex, Waraa

Y a-t-il une candidature communiste révolutionnaire aux élections capitalistes en France ?

Avertissement : le lecteur peut se demander pourquoi la totalité de l’éditorial de La Voix des Travailleurs de cette semaine a été consacrée à la petite organisation d’extrême gauche française Lutte Ouvrière qui présente aux élections présidentielles la candidate Arthaud ? Et même pas pour discuter de l’intervention réelle de cette organisation dans la lutte des classes mais seulement pour critiquer sa propagande électorale. Ce n’est pas dû au grand intérêt politique du discours de cette organisation, qui justement n’est pas très grand… Nous ne refusons nullement par principe qu’une organisation qui se veut révolutionnaire se présente aux élections bourgeoises. Mais nous estimons que ce qu’elle y dit et ne dit pas est déterminant pour en juger et pas seulement si elle dit que « les élections ne changeront pas la vie » ! Nous avons choisi de critiquer l’intervention électorale de cette organisation dans les présidentielles françaises car c’est la seule dans cette élection qui dise représenter le programme marxiste et même trotskiste, ce qui nécessite de la part de marxistes et de trotskistes que nous sommes, ou voulons être, de revoir si cette revendication est légitime. Et elle est très loin de l’être !

Nathalie Arthaud est-elle réellement une candidate communiste (et même trotskiste, c’est-à-dire à la fois contre le réformisme, le stalinisme et le capitalisme, à la fois communiste révolutionnaire, internationaliste et partisan du pouvoir aux conseils ouvriers) à l’élection présidentielle française ?

Deux candidats à l’élection présidentielle en France se disent communistes : N. Arthaud de Lutte Ouvrière (LO) et F. Roussel du Parti communiste français (PCF).

Deux sont présentés par la presse, avec insistance et tout aussi faussement, comme trotskystes : N. Arthaud (de l’organisation Lutte Ouvrière) et P. Poutou du nouveau parti anticapitaliste (NPA). Et même si Poutou et son parti ne se réclament pas du communisme, l’anticapitalisme fait référence à un « changement de société » et à la révolution sociale. Aux côtés d’Arthaud et Poutou, Mélenchon est souvent classé à l’extrême gauche. Arthaud, Mélenchon, Poutou et Roussel totalisent près de 15% dans les derniers sondages ce qui serait loin d’être négligeable s’il s’agissait réellement de dirigeants représentant une perspective révolutionnaire. Tous ces candidats, en particulier Arthaud et Poutou, méritent-ils ce titre de révolutionnaires, de communistes ou de trotskistes, qu’on leur donne ou qu’ils se donnent avec la caution des grands médias ?

Le communisme, affirmait Engels, le fondateur avec Marx du communisme révolutionnaire moderne, est l’enseignement des conditions de l’auto-émancipation de la classe ouvrière. Cette remarque est plus que jamais valable, cet enseignement s’étant enrichi de toutes les expériences des luttes de la classe ouvrière depuis près de 200 ans.

Il est donc vital pour les exploités de comprendre ce que sont les idées du communisme révolutionnaire ... et ce qu’elles ne sont pas. Or dans cette campagne, comme nous allons le voir, ni Poutou ni Arthaud ne méritent le titre de trotskystes ni même de communistes.

Partons de l’événement le plus spectaculaire en cette fin de campagne, la guerre en Ukraine, qui pour la première fois depuis la crise des missiles qui opposa l’URSS de Khrouchtchev aux USA de Kennedy, fait planer l’ombre d’une troisième guerre mondiale. Les camps qui se dessinent sont d’un côté la Chine et la Russie, les USA, l’Angleterre le Japon, l’Australie et le Canada, avec en soutien, bien obligé, l’Europe occidentale dont la France de l’autre.

SUR LA GUERRE IMPERIALISTE, CONSÉQUENCE DES CONTRADICTIONS DU CAPITALISME !

Qu’est-ce qu’une guerre pour des disciples de Marx, Lénine ou Trotsky et les candidats en question développent-ils le même point de vue ?Pour ces révolutionnaires, la guerre est le résultat des contradictions entre une économie capitaliste mondialisée et les barrières des frontières nationales. « Les guerres impérialistes ne sont rien d’autre que la révolte explosive des forces productives contre les frontières des États, devenus trop étroites pour elles » écrivait Trotsky en 1939. La « souveraineté » mise en avant par le gouvernement de Macron, était déjà décrite par Trotsky comme un prélude à la guerre : « Le programme de ce qu’on appelle « l’autarcie », n’a rien à voir avec le retour à une économie se suffisant à elle-même à l’intérieur de ses frontières. Il signifie seulement que l’on prépare les bases nationales pour une nouvelle guerre. »

C’est depuis environ 1900 que le capitalisme est entré dans sa phase impérialiste. L’époque de l’impérialisme, c’est une époque de guerre et de révolution, l’impérialisme pousse à leur extrême, aussi loin que peut le faire le capitalisme, la mondialisation de l’économie, la collectivisation de la production, créant la base objective d’une planification mondiale de la production et de la répartition des biens en fonction des besoins de toute la population. Mais l’impérialisme empêche en même temps ce processus d’aboutir au socialisme, à cause de la propriété privée des grands moyens de production.

Dans une guerre impérialiste, le mot d’ordre des marxistes révolutionnaires fut celui que mirent en avant les révolutionnaires russe Lénine et l’Allemand Karl Liebknecht : la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, c’est-à-dire en révolution, derrière le mot d’ordre : l’ennemi principal est dans notre pays !

Non seulement aucun des candidats baptisés « révolutionnaires » par les médias ne reprend ces slogans mais aucun n’a pas prévenu les masses que le capitalisme marchait vers une guerre généralisée, seule issue capitaliste à son effondrement en 2008. Ni Arthaud ni Poutou, ne se sont adressés aux travailleurs pour diffuser cette idée que le capitalisme, bien que les capitalistes n’aient jamais été aussi riches,était mort sous le poids de ses propres contradictions et qu’il allait vers la troisième grande guerre de classe. Ces pseudos révolutionnaires ne proposent aucune politique concrète contre la marche à la guerre telle qu’une propagande antimilitariste contre les budgets de l’armée, contre la défense nationale, pour des grèves dans les industries d’armement, l’expropriation des profiteurs de guerre, la formation de comité de soldats, l’armement du peuple comme en 1793 pendant la révolution française, lors de la Commune de Paris de 1871 ou encore pendant la révolution russe en 1917 ou en 1936 en Espagne !

SUR L’ACTION POLITIQUE DU PROLÉTARIAT !

Arthaud et Poutou s’en tiennent à dénoncer les inégalités entre riches et pauvres, ce qui est certes légitime, mais n’est qu’une complainte aussi ancienne que la division de la société en exploiteurs et exploités. Arthaud et Poutou fixent comme objectif principal, quasiment unique, des revendications purement économiques comme l’augmentation du Smic et autres bas revenus, au moment où le capitalisme s’effondre ! Réclamer qu’on repeigne les peintures du Titanic en perdition, à la veille de la noyade, ce n’est pas préparer les travail-leurs aux moments que nous allons vivre c’est-à-dire à la nouvelle boucherie mondiale qui impose une poli-tique révolutionnaire dont les objectifs immédiats sont le renversement du pouvoir capitaliste autrement dit de ses États, parlements, gouvernements, etc…

Ils ne prennent jamais aucune initiative autonome et indépendantes des appareils syndicaux réformistes, même pendant la campagne électorale, en appelant uniquement les travailleurs à marcher derrière les syndicats lors des journées d’(in)action organisées par ceux-ci. Les travailleurs sont donc appelés par les soi-disant « trotskistes » à des manifestations sans objectifs politiques déterminés par les travailleurs eux-mêmes, ! Aucune d’entre elles n’étant par exemple dirigée contre l’impérialisme français avec des appels à la grève dans l’industrie d’armement, contre l’envoi de troupes, etc….

Ce caractère prétendument apolitique de l’action syndicale était justement dénoncé par Trotsky en 1921 : « Au nombre de ces idées bourgeoises que la classe dominante a réussi à insinuer aux masses laborieuses se trouve l’idée de la neutralité des Syndicats, de leur caractère apolitique, étranger à tout parti ». Oui, même les actions pour les salaires sont en fait très politiques. Tout parti vraiment communiste doit donc combattre les directions syndicales comme il combat les directions de tous les autres partis politiques au service de la bourgeoisie, même s’il ne s’agit que de la défense des intérêts économiques immédiats des travailleurs. Or Arthaud et Poutou, s’ils s’attaquent à Hidalgo, Macron, voire Mélenchon, ne parlent jamais de Martinez. LO et le NPA sont donc, sur la question syndicale, sur cette position de « neutralité syndicale » que Lénine et Trotsky classaient parmi les tendances du syndicalisme jaune !

SUR L’IMPERIALISME RUSSE ET FRANÇAIS ET LE DEFAITISME REVOLUTIONNAIRE !

N. Arthaud omet de dénoncer le caractère impérialiste de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, qui fut une colonie des Tsars jusqu’en 1917 (avec l’aide des capitaux français à partir des années 1880). « Les Russes et les Ukrainiens sont deux peuples frères » affirme-t-elle. Pour LO, la guerre en Ukraine, c’est la guerre de Poutine, reprenant ainsi la propagande de l’autre camp, et non le produit de l’impérialisme qu’il faut combattre à commencer par le sien selon le slogan communiste « L’ennemi principal est dans notre propre pays » !

Ce slogan du révolutionnaire Liebknecht assassiné par des fascistes sur ordre de la social-démocratie qui a soutenu la première boucherie impérialiste,signifie que des révolutionnaires doivent dénoncer non seulement l’impérialisme russe « ennemi » et sa guerre coloniale contre l’Ukraine, mais aussi la responsabilité partagée de l’impérialisme français. Le pont Alexandre III à Paris est le symbole vivant de la complicité de la IIIème République avec les tsars qui opprimaient l’Ukraine ; en 1918 Clémenceau déclara une guerre qui ne dit jamais son nom, comme toute guerre coloniale, contre l’Ukraine qui avait déclaré son indépendance ; en 1935 par le pacte Laval-Staline l’impérialisme français serrait la main au dictateur sanguinaire qui venait de massacrer des millions de paysans par la collectivisation forcée, guerre sociale et nationale contre la paysannerie ukrainienne ; en 1945 les « Aliiés » dont la France reconnurent le pacte Hitler-Staline qui donnait à ce dernier la Galicie orientale (région de la ville de Lviv), région qu’ils avaient offerte en 1918 à la botte du nationalisme polonais. Récemment, l’armée française est retournée sur le terrain de ses « exploits » d’il y a 100 ans, en Roumanie. Ni Poutou ni Arthaud ne dénoncent systématiquement ce déploiement de l’armée française et son rôle dans le conflit actuel et les raisons de son intervention !

SUR L’INDEPENDANCE DE CLASSE VIS-À-VIS DU RÉFORMISME SYNDICAL QUI PRATIQUE L’UNION SACRÉE AVEC SA BOURGEOISIE MÊME EN TEMPS DE GUERRE DE CLASSE !

Lors de son « grand » meeting du dimanche 3 avril au Zénith à Paris, N. Arthaud a donné la parole à six de ses porte-parole « régionaux » (tous bien français, pas un seul ouvrier d’origine « étrangère » !) :

  une ouvrière de l’aéronautique (Safran),

  un ouvrier au chantier naval de Saint-Nazaire,

  une cheminote de Strasbourg,

  un ouvrier métallurgiste (Renault Trucks),

  une infirmière de Dijon,

  un ouvrier de l’automobile (Toyota).

Eux-mêmes et N. Arthaud ont « oublié » de dire que tous sans exception sont des militants syndicalistes, des porte-parole de la CGT à différents niveaux ! Aucun d’eux n’a émis la moindre critique contre la CGT, sa politique de collaboration de classe depuis l’Union sacrée de 1914, les trahisons de 1936 (Fronts populaires staliniens), 1945 (bataille de la production), 1968, les journées d’(in)action à répétition de ces dernières années.

Ils n’ont quasiment rien à dire contre la guerre en marche, alors que selon l’expression de Trotsky, en période de guerre, les dirigeants syndicaux ont le rang de quasi-ministre dans le cadre de l’Union sacrée. Dans la presse régionale, ces porte-parole de LO se font régulièrement les porte-parole de la CGT pour convoquer les travailleurs aux journées d’(in)action syndicales, sans inviter les travailleurs à s’organiser dans des comités auto-organisés, les embryons de soviet qui pour les marxistes, sont l’alpha et l’omega de la structuration de toute action ouvrière .Ces militants syndicaux, déguisés en militants révolutionnaires sans étiquette aux côtés de N. Arthaud, ont l’air de relayer le discours de cette dernière contre les « illusions électorales », les mêmes faisant l’apologie des journées d’actions appelées par les confédérations syndicales, qui font pourtant autant partie du cirque de la démocratie bourgeoise que les élections.

Lénine et Trotsky, critiquant la bureaucratie de la CGT il y a 100 ans, appelaient ces journées d’action des syndicats français : « le réformisme par la grève ».

SUR L’ARISTOCRATIE OUVRIÈRE, BASE DE LA BUREAUCRATIE EN TANT QU’AGENT DE L’IMPÉRIALISME ET DU CAPITALISME AU SEIN DU PROLÉTARIAT !

Au sommet de ce groupe de porte-parole, on trouve J-P Mercier, délégué syndical central CGT dans l’automobile, donc statutairement en accord avec la direction de la CGT. Construire une fraction syndicale dans la CGT métallurgie n’est pas interdit, même aux révolutionnaires, mais lorsque c’est un non-dit, que ce n’est pas au service d’une politique révolutionnaire, et que ces « révolutionnaires » s’abstiennent de toute critique contre les réformistes, c’est ce que les marxistes révolutionnaires comme Lénine, Trotsky et R. Luxemburg appelaient des jaunes du syndicalisme, les agents de la bourgeoisie dans la classe ouvrière. C’est cette bureaucratie CGT que LO baptise « le camp des travailleurs » pour faire illusion à ses militants, mais apparemment pas aux électeurs, qui rejettent à juste titre intuitivement cette cuisine électorale autant que celle du PS et du PC. Or c’est cette aristocratie qui mène consciemment une politique contre-révolutionnaire au travers du dialogue social, de la cogestion, de la participation à des institutions du capitalisme ! Cette aristocratie a montré nombre de fois qu’elle était d’un soutien sans faille pour envoyer les peuples à la boucherie et lutter contre la révolution sociale ! Mais rien n’y fait ! Pour Poutou comme Arthaud, toute critique radicale des syndicats ou du syndicalisme est dénoncé comme du gauchisme si ce n’est d’extrême droite ! Comme le POUM fut dénoncé comme fasciste ou les Trotskystes d’hitléro-trotskystes par les staliniens pour couvrir leurs sales besognes contre-révolutionnaires !

SUR L’AUTO-ORGANISATION COMME UNE NÉCESSITÉ EN VUE DE L’AUTO-ÉMANCIPATION POLITIQUE ET SOCIALE DES TRAVAILLEURS !

JP Mercier, un des porte-paroles de LO au meeting du Zénith avec N. Arthaud, a critiqué « les directions syndicales » sans citer explicitement la CGT, sans expliquer comment lui-même exerce cette critique dans le cadre de ses fonctions à la CGT !

Pas un mot sur les comités de grèves et les soviets !

Les travailleurs doivent diriger, selon JP Mercier« les grèves et les syndicats de bas en haut ». Donc pas be-soin de mettre en place des comités de grève ! Ces propos sont en opposition complète avec ceux de Lénine et Trotsky qui à partir de 1905, ont compris que c’est au travers de soviets, de conseils de délégués d’ouvriers, paysans et soldats que les exploités pourraient exercer le pouvoir.

Trotsky écrivait ainsi en 1938 : « Les syndicats, même les plus puissants, n’embrassent pas plus de 20 à 25 % de la classe ouvrière et, d’ailleurs, ses couches les plus qualifiées et les mieux payées. La majorité la plus op-primée de la classe ouvrière n’est entraînée dans la lutte qu’épisodiquement, dans les périodes d’essor exceptionnel du mouvement ouvrier. A ces moments-là, il est nécessaire de créer des organisations ad hoc, qui embrassent toute la masse en lutte : les COMITÉS DE GREVE, les COMITÉS D’USINES, et, enfin, les SOVIETS. Comment harmoniser les diverses revendications et formes de lutte, ne fût-ce que dans les limites d’une seule ville ? L’histoire a déjà répondu à cette question : grâce aux soviets, qui réunissent les représentants de tous les groupes en lutte. Personne n’a proposé, jusqu’à maintenant, aucune autre forme d’organisation, et il est douteux qu’on puisse en inventer une. »

Entretenir une aile pseudo-révolutionnaire dans les syndicats a toujours été utile à la bourgeoisie. JP Mercier, N. Arthaud et Poutou peuvent donc, doivent donc critiquer les directions syndicales, bien sûr pas les jours de grève. Le service qu’ils leur rendent en étouffant de fait toute mise en place de comité de grèves, d’usines et de soviets est leur tâche fondamentale. C’est la raison qui les fait tolérer dans les syndicats, le brevet « révolutionnaire » que leur donne la presse bourgeoise, afin de diriger les travailleurs les plus combattifs tentés de rompre avec les Martinez vers un leurre estampillé révolutionnaire.

En tout cas, des révolutionnaires, des communistes, des trotskistes sont des militants qui savent que le socialisme est impossible tant que la classe ouvrière ne s’auto-organise pas dans ses luttes, car les comités de travailleurs sont la seule manière socialiste et communiste de diriger la société. La classe capitaliste n’a aucune crainte des appareils syndicaux et tout à craindre des comités de travailleurs, comme on l’a encore vu avec les gilets jaunes que ces prétendus communistes cités précédemment se sont bien gardés de soutenir !

SEULE LA VÉRITE EST RÉVOLUTIONNAIRE !

Est-ce que l’organisation Lutte ouvrière se refuse à dire des vérités qui dérangeraient la CGT ? Mais certainement ! Non seulement c’est pour cela qu’elle n’explique pas que la guerre mondiale ne peut être éradiquée qu’en retournant les armes contre notre véritable ennemi, notre bourgeoisie, mais elle n’explique pas que la guerre provient de l’effondrement économique du capitalisme, que ce dernier est parvenu à son dernier stade et ne parvient plus à retarder sa chute historique. Cela les a empêchés aussi de dénoncer clairement les politiques soi-disant sanitaires de l’État capitaliste visant en fait à soumettre le peuple travailleur à sa dictature. Ils se gardent bien de dire, ce qu’ils savent certainement, que toutes ces politiques criminelles de l’État (140.000 morts en France du covid, oui c’est un crime de masse !) ont pour origine la crainte des gouvernants face à la montée des révolutions sociales. Ces groupes pseudo communistes n’ont pas un mot pour dénoncer les politiques des gouvernants pour aider et non combattre la pandémie alors que celle-ci grimpe encore follement et que les classes dirigeantes ont supprimé les mesures de protection.

Face à la guerre d’Ukraine leur opportunisme syndicaliste les empêche de parler en révolutionnaires communistes internationalistes. De véritables marxistes, lors d’une grande réunion publique, auraient donné la parole à une femme ukrainienne, qui aurait non seulement dénoncé la complicité de l’impérialisme français avec les Tsars et Staline dans l’écrasement de la nation ukrainienne mais dénoncé aussi la division entre peuples russes et ukrainien. Elle aurait dénoncé F. Roussel, l’héritier des staliniens assassins du peuple ukrainien. Elle aurait enfin dénoncé les dirigeants ukrainiens qui, de Krouchtchev à Brejnev, ont accepté de cogérer la « prison des peuples » du Tsar abolie par la création de l’URSS en 1922, restaurée par Staline dès 1929. Elle aurait dénoncé enfin l’occupation militaire de l’Europe de l’Est par le camp américain-OTAN sous prétexte d’aider les Ukrainiens sans les aider du tout d’ailleurs.Une travailleuse ukrainienne aurait pu terminer par son discours par « A bas Zelinski, A bas les oligarques ukrainiens ! A bas Poutine, bras armé de l’impérialisme Russe ! Union des exploités de Russie et d’Ukraine, condition de leur émancipation, comme ils le firent en 1917 ! ».

SUR L’INTERNATIONALISME !

Tout cela est beau sur le papier, nous dira-t-on, mais cette militante ouvrière ukrainienne n’existe malheureusement pas ! Ou ils ne la connaissent pas. Peut-être qu’elle existerait s’il existait un parti révolutionnaire honnêtement internationaliste qui tirait le signal d’alarme, se posait la question de son implantation parmi les travailleurs les plus précaires, les réfugiés, sans papiers qui sont poussés en France par vague depuis des années. Ce sont des choix politiques antérieurs qui font que la CGT et les révolutionnaires comme le NPA ou LO qui les suivent n’ont pas de tels travailleurs dans leurs rangs. Par exemple il y a quelques mois, la CGT a mis à juste titre en place une campagne parmi les travailleurs du BTP qui servent de chair à patron pour les constructions mises en place à l’occasion des jeux olympiques de 2024. Des tracts pour informer les travailleurs de leurs droits ont par exemple été traduits dans diverses langues, dont le Polonais. Pas en Ukrainien car c’est dans le cadre de l’UE que la CGT limite cette campagne. Pourquoi ne pas s’adresser à ces mêmes travailleurs sur un terrain politique comme celui de la question nationale ? La CGT ne le fait pas car son pacte avec la bourgeoisie depuis 1914 est celui de l’Union sacrée, déjà programmé par la loi de 1884 : les syndicats doivent rester sur un terrain économique, rester « neutres » politiquement.

Et pourquoi ne pas donner la parole à une travailleuse malienne ? Aucun travailleur Africain, Guadeloupéen aux côtés de N. Arthaud sur la scène du Zénith, pas un seul sans-papier !Alors qu’actuellement les impérialismes russes et français s’affrontent en Afrique. La France et ses alliés locaux (CDAO) mettent en place une politique de sanctions contre le Mali, qui a le tort de s’être tourné vers l’impérialisme russe. « En Ukraine et au Mali : ni impérialisme français, ni impérialisme russe, pouvoir aux travailleurs ! ». Un tel slogan, mis en avant en commun par des travailleurs du Mali et d’Ukraine, invités par les révolutionnaires serait le signe qu’un parti ouvrier révolutionnaire existe en France.

L’exemple d’une telle politiquer a été donné par Lénine et Trotsky qui organisèrent LE CONGRES DE BAKOU en 1920 ; ils affirmaient haut et fort que les prolétariats des pays impérialistes et des pays dominés, les uns sans les autres, ne sont rien, mais qu’ensemble, ils seront tout, comme le Tiers-État de 1789 !

N. Arthaud a eu beau citer les paroles de l’Internationale pendant son meeting du Zénith, c’est en donnant la parole à des exploités provenant de tous les continents que des révolutionnaires pratiquent l’internationalisme.

LUTTE OUVRIÈRE et NPA, DES ORGANISATION REPRÉSENTANT LES ASPIRATIONS DE L’ARISTOCRATIE OUVRIÈRE !

C’est un échantillon de l’aristocratie ouvrière qui entourait N. Arthaud au Zénith. Contrairement à ce qui fut dit par JP Mercier, ce n’est pas seulement dans les plus grandes entreprises que se situe le « coeur de l’exploitation », et donc d’une future révolution.Par cette formule, JP Mercier raye d’un trait de plume l’impérialisme décrit par Lénine et Trotsky, qui dénonçaient justement cette « aristocratie ouvrière » dans un pays impérialiste comme la France :

« Un des obstacles les plus graves au mouvement ouvrier révolutionnaire dans les pays capitalistes développés dérive du fait que grâce aux possessions coloniales et à la plus-value du capital financier, etc., le capital a réussi à y créer une petite aristocratie ouvrière relativement imposante et stable. Elle bénéficie des meilleures conditions de rétribution ; elle est, par-dessus tout, pénétrée d’un esprit de corporatisme étroit, de petite bourgeoisie et de préjugés capitalistes. Elle constitue le véritable « point d’appui » social de la II° Internationale des réformistes et des « centristes », et elle est bien près, à l’heure actuelle, d’être le point d’appui principal de la bourgeoisie. Aucune préparation, même préalable, du prolétariat au renversement de la bourgeoisie n’est possible sans une lutte directe, systématique, large, déclarée, avec cette petite minorité, qui, sans aucun doute (comme l’a pleinement prouvé l’expérience) donnera nombre des siens à la garde blanche de la bourgeoisie après la victoire du prolétariat. Tous les partis adhérant à la III° Internationale doivent, coûte que coûte, donner corps dans la vie à ce mot d’ordre, « plus profondément dans les masses », en comprenant par masse tout l’ensemble des travailleurs et des exploités par le capital, et surtout les moins organisés et les moins éclairés, les plus opprimés et les moins accessibles à l’organisation. »

Le refus de N. Arthaud et de P. Poutou de porter un Gilet jaune, leur critique de ce mouvement ainsi que de celui plus récent, contre la pseudo vaccination obligatoire et les restrictions des libertés, fait du point de vue d’une « élite » du mouvement ouvrier institutionnel, fier de se mettre au service de « la Science », est un autre symptôme de l’opportunisme de cette extrême-gauche électorale.

« La guerre en Ukraine va tirer nos salaires vers le bas » fut la seule perspective tracée par JP Mercier. Or les révolutionnaires savent que la guerre, si elle est pour la bourgeoisie un moyen de réprimer la classe ouvrière, de tuer pour des années la perspective d’une révolution, est également à l’origine de ces mêmes révolutions. Dans les pays du camp vaincu, les classes dirigeantes sont discréditées. Ce n’est pas en proposant la perspective vague d’une économie « contrôlée par la population » que les révolutionnaires entraineront les travailleurs vers la prise du pouvoir, mais en mettant en place des comités de travailleurs dès qu’une tâche, aussi petite puisse-t-elle paraitre, implique la participation des travailleurs. La guerre dont le front s’étend de l’Ukraine au Mali, où l’impérialisme français vient de subir une défaite, sous la forme d’un départ forcé, ouvre aux révolutionnaires la perspective d’avoir l’oreille de millions de travailleurs, car le capitalisme n’y apporte que la guerre et la ruine. Ces travailleurs ont un monde à gagner.

MENER EN UNE POLITIQUE RÉVOLUTIONNAIRE EN RENOUANT AVEC OCTOBRE 1917 !

Ce n’est pas en trouvant refuge dans les partis ou les organisations syndicales héritées de la social-démocratie que les révolutionnaires entraîneront les travailleurs. Or c’est le rôle qu’ont joué Arthaud et Poutou des autres candidats de gauche dans ces élections. C’est en revenant à ce que la révolution russe de 1917 avait mis à l’ordre du jour : la prise du pouvoir par les exploités, sous la forme d’une république mondiale des soviets, que les révolutionnaires entraineront les travailleurs vers la prise du pouvoir.

Ce n’est pas pour une telle République mondiale de soviets que les pseudos trotskistes, et même pseudo révolutionnaires, Poutou et Arthaud ont proposé aux travailleurs de voter, le mot soviet étant absent de leur vocabulaire. Que les soi-disant révolutionnaires qui tournent le dos aux enseignements de Marx, Lénine, Trotsky, R. Luxemburg fassent de petits résultats électoraux ce sera un désaveu électoral de leur réformisme, et les travailleurs auront eu bien raison de ne pas se déplacer pour si peu !

Les faux amis n’étant pas moins dangereux dans les suites révolutionnaires qui ne peuvent manquer de suivre l’effondrement du capitalisme, il est très important de ne pas tomber dans le panneau de ces communistes canada dry – la couleur, l’odeur et l’apparence du communisme mais rien de réellement communiste, que ce soit aux élections ou en dehors.

Vive le parti communiste révolutionnaire que ne manqueront pas de construire les travailleurs de France et du monde au cours de leur lutte pour abattre le capitalisme ! Il n’aura rien de commun avec les imitations mensongères qui nous sont présentées avec force publicité !

Il ne suffit pas de l’afficher en titre d’un livre...

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