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Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics
mardi 9 novembre 2021, par ,
Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics
Les unes après les autres, les urgences ferment, la pédiatrie est débordée, les services covid ne vont pas mieux, et ce ne sont pas les seuls ! Dans tous les cas, ce sont les effectifs qui sont plus que malades : la situation de gravité mortelle est atteinte à l’hôpital public.
Qu’en pleine remontée de l’épidémie, le gouvernement laisse se détruire l’hôpital public, pire même contribue activement à le démolir au profit de l’hôpital privé, cela en dit long y compris sur la réalité de sa volonté affichée de combattre covid. Car, ne l’oublions pas, cette maladie a le mérite, pour les classes possédantes, de détourner l’attention de la chute historique du capitalisme et de justifier des aides financières folles des Etats au système économique sous prétexte de mesures antipandémiques.
Chaque semaine qui passe, les effectifs de l’hôpital public chutent, à la fois par la volonté du gouvernement d’économiser sur les dépenses de santé en pleine hausse pandémique, par l’effet des suspensions de personnels qui refusent de se faire vacciner, par les arrêts de travail dus à la fatigue, à l’épuisement moral et physique, par l’effet cumulé de tout cela qui entraîne la démoralisation des personnels, désignés du doigt comme cause de propagation de la maladie auprès des malades.
Dans certains secteurs comme la pédiatrie infantile, les suppressions de personnels et de lits atteignent 20% en moyenne nationale, ce qui est un niveau de mise en danger de la vie des personnes, et notamment des enfants. Les hôpitaux sont contraints de refuser des malades, de retarder des opérations, d’abandonner des patients, de renvoyer des malades, etc. Il en résulte une hausse déjà visible du nombre de morts dans de nombreuses maladies notamment cardiaques. Les malades du covid n’en sont pas mieux traités pour autant.
Le gouvernement a certes reconnu officiellement cette situation par une déclaration sur le manque de lits d’hôpitaux et de personnels, mais n’a rien annoncé qui aille dans le sens inverse. En fait, les suppressions d’effectifs et d’hôpitaux ont été de sa part une politique constante, en période de hausse de l’épidémie comme en période de baisse.
C’est parce que travailler à l’hôpital, en étant incapable de bien soigner vues les conditions de travail, est devenu un enfer que nombre de personnels de l’hôpital public démissionnent, des aides soignantes et des infirmières mais aussi des médecins et des responsables de services. Ces derniers sont nombreux à passer dans les média pour dénoncer la situation mais cela n’y change rien.
La défense de l’hôpital public a servi de prétexte au gouvernement pour imposer la vaccination forcée en prétendant : il ne faut pas faire prendre de risque aux malades et il ne faut pas que l’hôpital public soit engorgé. Mais, avec la fermeture de lits et la baisse des effectifs, le gouvernement a lui-même engorgé et noyé l’hôpital public. Et il entend bien continuer.
Le gouvernement français, malgré la pandémie ou grâce à elle, poursuit son programme destructif de « contre-révolution libérale » qui prévoit la disparition progressive des services et des aides publiques.
La démolition méthodique de l’ancien hôpital public n’est qu’une partie de ce programme contre tous les services publics qui frappe aussi bien l’enseignement public, de l’université à la maternelle et aux crèches, la recherche publique, les transports publics, que la santé publique. Un exemple connu est celui des chemins de fer en pleine privatisation. Alors même qu’ils subissent les conséquences et les risques de la pandémie, les cheminots sont menacés par la concurrence du privé, français ou étranger et par les pressions dans le travail qui en découlent.
Dans l’hôpital public, certains croient que la crise actuelle serait seulement un sous-produit de la « crise sanitaire », notamment de l’afflux de malades covid et de la nécessité de fermer des activités pour faire place aux soins des victimes de la pandémie, mais beaucoup se rappellent aussi que les manifestants clamant qu’on détruisait l’hôpital public datent de bien des années avant la pandémie et que les gouvernants ont maintenu le cap des suppressions d’hôpitaux, de services, de lits, de moyens matériels et d’effectifs.
Ce n’est pas seulement une politique d’abandon du secteur public mais carrément de destruction volontaire et méthodique. Elle se marque par la diminution volontaire des effectifs, aussi bien pour les personnels hospitaliers, que pour les personnels d’éducation, de santé, de recherche, de transports…
L’ Etat ne voudrait plus dépenser follement, disent les gouvernants, mais on constate qu’ils dépensent de plus en plus dans d’autres domaines comme l’armée, la police et, plus encore, les aides aux capitalistes.
Les dettes publiques augmentent follement au point que les gouvernants eux-mêmes reconnaissent que plusieurs générations de population imposée ne suffiront pas à combler les trous qui ont été réalisés. Et les gouvernants prétendent que cet argent aurait été dépensé pour lutter contre la pandémie. Mais cette dépense a en réalité consisté à aider le grand capital par des subventions massives, en empêchant les grands trusts de chuter, de faire faillite, en inoculant des sommes folles d’argent public dans les bourses, dans les « aides à l’économie », dans les interventions sur les marchés financiers. C’est cela qui fait que les chiffres des bénéfices capitalistes sont au beau fixe alors que les finances publiques sont dans le rouge absolu, inéluctable, et sans solution. Et ce n’est pas propre à l’économie française, c’est la même chose des USA à la Chine.
On pourrait se dire que c’est un problème idéologique : ces gouvernants professent le libéralisme, alors qu’on a besoin de l’Etat pour protéger la santé comme l’éducation et le reste. Mais cela n’est qu’un drapeau. Les gouvernants, français comme américain et autres, ne sont pas seulement libéraux. Ils sont aussi étatistes quand il s’agit de faire appel à l’Etat pour donner de l’argent public aux trusts et aux banques, aux assurances et aux bourses, à tous les financiers et spéculateurs. Ils sont aussi étatistes quand il s’agit de faire donner les forces de l’ordre contre les manifestants. Ils le sont encore quand il s’agit de fabriquer des guerres aux quatre coins du monde. Et on le constate aussi bien de la part du gouvernement français qu’américain, et de bien d’autres.
Plus ces gouvernements se disent libéraux, plus les libertés publiques sont mises en cause. Il y a de moins en moins de liberté dans le domaine de la santé. Par exemple, les personnels de santé n’ont plus le droit de s’exprimer dans les média, s’ils disent le contraire de la propagande gouvernementale en matière de covid ou de vaccination. Un généraliste n’a plus le droit d’être contre la vaccination, par exemple. Des hauts responsables mondiaux de la santé ont choisi de démissionner parce qu’on les obligeait à faire des déclarations contraires à ce qu’ils estiment être vrai.
Jamais les Etats n’ont établi une telle mainmise sur la parole scientifique, des gouvernants qui n’ont aucune qualification scientifique décidant désormais de ce doit dire la science ! Et le débat scientifique est interdit ! Toute personne critique est dénoncée comme fabrique de fake news, complotiste, fasciste et bien d’autres crimes. Toutes sont menacées dans l’exercice de leur profession et pas seulement les personnes qui refusent de se vacciner.
Et tout cela se fait sous le prétexte de traiter efficacement la santé des populations alors qu’elle n’a jamais été aussi mal traitée !
Il en va de même dans les autres domaines. La défense de la santé qui nuit à la santé, c’est comme la défense de l’éducation qui nuit à l’éducation, la défense de l’accès aux transports, de l’accès à l’énergie, des aides publiques, de la situation des chômeurs, de l’accès au logement. Dans tous les domaines, l’aide sociale chute, le rôle social de l’Etat chute, son rôle antisocial triomphe. L’impôt saigne les travailleurs (salariés comme petits entrepreneurs indépendants) et profite aux capitalistes.
Les organisations réformistes qui se prétendaient les défenseurs des services publics, notamment la gauche socialiste et stalinienne et les syndicats qui leur sont liés, se sont bien gardés de combattre réellement ces attaques en règle contre les droits sociaux du peuple travailleur. Ce sont eux-mêmes qui avaient mis en place les premiers la politique de destruction du service public, la gauche de François Hollande étant la première à défendre le libéralisme en France et à mettre en selle Macron. Les syndicats qui sont tous liés à cette gauche n’ont mené aucune lutte d’envergure contre ces politiques antisociales, avant covid comme après. Ils n’ont en rien dénoncé les politiques gouvernementales se servant de la pandémie pour instaurer la dictature sanitaire. Tout au plus, le parti socialiste a fait de la surenchère prétendant imposer la vaccination à toute la population. Quant aux syndicats, ils se sont fait remarquer dans les cortèges anti pass sanitaire par… leur totale absence !!
Les organisations de la gauche de la gauche et de l’extrême gauche officielle, trop liés aux appareils syndicaux, aux partis bourgeois et à l’appareil d’Etat qui finance tout ce petit monde, se sont bien gardés de se trop se démarquer de la dictature sanitaire.
Mais ce que tous ces gens-là refusent d’affirmer haut et clair, c’est que la société capitaliste tue d’autant plus le peuple travailleur qu’elle craint davantage ses capacités révolutionnaires dans une situation où le système est enlisé dans des dettes nationales impossibles à rembourser et que, malgré ses interventions massives, il est de moins en moins capable de donner des investissements rentables à un grand capital qui a atteint des niveaux records.
Ce n’est pas tel ou tel gouvernant, de telle ou telle couleur politique ou sociale, qui mène le monde au gouffre, c’est l’évolution inéluctable du système lui-même. Prétendre lutter pour le secteur public, comme pour l’emploi, pour la santé, pour la sécurité, sans proposer de sortir du capitalisme, c’est comme prétendre soigner un malade sans médicaments. On ne résout pas les problèmes en se fiant à ceux qui les ont créés. Ce sont les capitalistes qui ne parviennent plus à faire fonctionner le système et tous ceux qui préconisent des réformes pour le faire mieux fonctionner ne sont que des charlatans, qu’ils se pavanent d’élection en élection ou se contentent de diffuser leur baratin dans les média.
Pour les prolétaires, il doit désormais être clair qu’il n’y a pas d’autre avenir que la suppression du système capitaliste et la mise en place d’une société au service du peuple travailleur, dirigée par lui-même, où les richesses seront en totalité en sa possession ainsi que le pouvoir d’Etat. En dehors de cela, toute « solution » à la crise actuelle de la société mondiale n’est que mensonges et balivernes.
Messages
1. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 10 novembre 2021, 07:30, par lucifer
Les maitres-chanteurs capitalistes-spéculateurs-vaccinateurs-licencieurs sont en guerre contre les peuples !!!
2. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 10 novembre 2021, 07:32, par Laurence
Le journal bourgeois de droite Le Figaro écrivait déjà en février 2020 :
« La logique financière a fait s’effondrer l’hôpital public »
https://www.lefigaro.fr/social/la-logique-financiere-a-fait-s-effondrer-l-hopital-public-pourquoi-des-medecins-demissionnent-20200207
3. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 10 novembre 2021, 07:36, par Laurence
Comment les gouvernements dégradent l’hôpital public depuis la fin des années 1970 :
https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/101120/comment-les-gouvernements-degradent-lhopital-public-depuis-la-fin-des-annees-1970
4. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 10 novembre 2021, 08:39, par révoltant
Parmi les services publics sinistrés l’aide aux chômeurs.
Dans son discours d’hier, le président de la République a prévenu : il y aura un renforcement des contrôles des chômeurs. D’abord Pôle emploi va « passer en revue » l’ensemble des offres disponibles et les proposer aux demandeurs d’emploi. Ceux qui ne démontrent pas d’une recherche active, ou refusent plusieurs offres « verront leurs allocutions suspendues », a-t-il asséné.
5. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 11 novembre 2021, 07:07, par lucifer
A une époque où travailler, c’est risquer sa santé et même sa vie, le président a tenu un discours du type : « le travail, c’est la santé ». Il a même recyclé de vieux discours éculés selon lesquels les chômeurs ne… travaillent pas assez !
6. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 15 novembre 2021, 08:36, par lucifer
« Après dix-huit mois de crise sanitaire et alors que l’hôpital craque de toutes parts, on pouvait s’attendre à ce que la santé s’impose comme un thème majeur de campagne électorale. Il n’en est rien. » dit Le Monde….
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/14/pourquoi-l-hopital-reste-un-grand-absent-de-la-campagne-presidentielle_6101997_3224.html
7. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 25 novembre 2021, 05:13, par Laurence
Les gouvernants disent que leurs mesures sanitaires n’ont pas pour but d’empêcher les morts et les malades mais d’empêcher que l’hôpital public soit débordé. C’est déjà étonnant (et révoltant) comme déclaration. Et si on remarque que, par ailleurs, ils diminuent sans cesse la capacité d’accueil des hôpitaux en fermant des lits et en diminuant les effectifs, là on ne comprend plus rien ! Ou on comprend tout : ils ne veulent éviter ni les morts ni les malades ni la fin de l’hôpital public !
8. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 25 novembre 2021, 05:16, par alain
L’hôpital public prend l’eau
https://www.sudradio.fr/politique/hopital-notre-systeme-de-sante-prend-leau-dapres-frederic-valletoux
9. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 8 décembre 2021, 05:06, par Laurence
L’hôpital n’engage pas d’effectifs supplémentaires de soignants, mais engage des comédiens pour moucharder les personnels de santé !!!
https://www.leparisien.fr/societe/brive-lhopital-engage-des-comediens-pour-jouer-les-patients-et-tester-ses-agents-les-syndicats-hurlent-au-scandale-03-12-2021-UZ6KD7QGEVACTABN62D5MXPFQQ.php
10. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 24 décembre 2021, 08:23, par Laurence
Or cas d’urgence, ils interdisent l’accès à l’hôpital pour les non-vaccinés !!! Pourquoi ? Pour défendre la santé et l’hôpital ! Bande d’hypocrites !
https://epinalinfos.fr/2021/10/vosges-patient-de-95-ans-pass-sanitaire-refoule-a-lentree-de-lhopital/
11. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 14 mars 2023, 06:45, par Florent
Pendant la pandémie, un peu partout dans le monde, les systèmes de santé se sont effondrés. Bruyamment dans certains pays, avec des malades du Covid qui mourraient dans des ambulances sur des parkings, sous des tentes, ou parfois comme dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et en Inde, chez eux, sans une once d’oxygène à respirer, non pour pouvoir les sauver mais simplement pour rendre leur agonie (une lente et inexorable asphyxie) un peu moins horrible. En France, et dans d’autres pays occidentaux (les Italiens n’ont pas oublié), le tri opéré entre ceux que l’on allait essayer de sauver et ceux qui étaient de toute manière condamnés est la signature parfaite de l’effondrement. Brutalement, la croyance que l’hôpital et les médecins pouvaient soigner et sauver s’effondrait. Les proches, parfois, les malades eux-mêmes, se sont entendus dire qu’ils étaient condamnés. Et que rien ne serait tenté pour tenter de les sauver, quoi qu’il en coûte.
Deux ans plus tard, l’hôpital, encore lui, est au bord du grand effondrement. De nombreux professionnels de santé clament dans le désert que le système de santé français n’a pas remonté la pente. Partout sur le territoire, des services d’urgence saturés refusent des cohortes de malades. Des enfants, des personnes âgées, mais aussi des hommes et des femmes de tous âges, sont morts ces derniers mois parce qu’ils n’ont pas été pris en charge, ou mal, ou trop tardivement, dans une situation d’urgence, par un système de santé « à bout de souffle ». Au moment où des centaines, des milliers d’infirmiers, de médecins, arracheront simultanément leur blouse, et partiront en claquant la porte, les malades n’auront d’autre recours que d’appeler au secours leurs proches pour les sortir de là. Du moins, ceux qui ont la chance d’en avoir.
Qui dit cela ? Le journal bourgeois Le Figaro, grand partisan de l’ordre établi !
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/l-effondrement-generalise-menace-la-societe-francaise-20220608
Et il parle de l’effondrement du système…
12. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 18 mars 2023, 05:58, par une infirmière
A l’hôpital, la ligne rouge qu’ils prétendaient ne jamais franchir continue d’être franchie malgré la baisse de covid
On trie les malades plus ou moins graves, on en refuse…
13. Pandémie ou pas, le programme de destruction de l’hôpital public continue comme celui de tous les services publics, 14 avril 2023, 05:33, par témoignage
Bonjour à tous, je viens ici vous apporter mon témoignage en qualité de patiente lors de ma prise en charge au CHU de Poitiers.
Alors que je donnais une conférence (je suis autrice) ma vision soudain devient floue. Je m’en inquiète, mais je continue pendant les 15 minutes qui me restent pour la terminer. À ce moment-là, je me rends compte que j’ai une douleur inhabituelle dans la poitrine. J’appelle le 15.
Il est 11 h 30.
Le médecin du SAMU me rassure, « ce que vous me décrivez n’est pas très significatif… et à la question « puis je terminer ma conférence ? me répond « oui, mais venez aux urgences faire un ECG après ».
A mon arrivée aux urgences il est 12 h 30, l’infirmière me laisse attendre debout derrière le guichet protégé d’une paroi en plastique, elle a autre chose à faire, elle remplit des papiers, pendant que ma fille qui m’a conduite à l’hôpital doit trouver une place sur le parking, le gardien lui ayant refusé le stationnement réservé qui lui aurait permis d’accompagner sa mère qui après une chirurgie de hanche marche avec une béquille.
Au bout d’un certain moment d’attente, j’informe l’infirmière que je vais m’asseoir. Je suis envoyée par le médecin du SAMU l’informé-je. La seule chose qui lui vient à l’esprit est de me rappeler rudement que je ne porte pas de masque et qu’il est obligatoire.
« Vous savez, j’ai une douleur thoracique, alors votre masque, je n’y ai même pas pensé. »
À ce moment-là, elle se lève et se dépêche de me trouver un brancard sur lequel elle m’aide à m’allonger d’une voix soudain radoucie, où j’attends près d’une heure avant qu’on me transfère dans un box.
Quand une interne vient enfin me voir, il est plus de 14 heures.
— Je ne savais pas que vous étiez là, me dit-elle d’emblée, on ne m’a pas prévenue.
— Et pendant ce temps-là, je me demandais si on n’allait pas me retrouver morte dans ce box, plaisanté-je.
Elle prescrit une série d’examens. Lorsque l’infirmière me fait la prise de sang il est 15 h 30 et quand les résultats tombent 1 heure après, c’est le médecin urgentiste qui vient m’informer que mon taux d’enzymes cardiaques est élevé et que l’on me transfère aux urgences cardio. La troponine est à 1100 ng/l.
Je comprends que je fais un infarctus. J’ai 56 ans et je suis en train de faire un infarctus. L’équipe et le médecin à la coro sont prêts. Le médecin me demande "à quelle heure la douleur ?" 11 h 30. Ça fait donc 5 heures, répond-il. Le cœur est en souffrance"
Je comprends qu’il faut faire vite, d’ailleurs ils font vite.
C’est un infarctus de stress. Le cœur est sidéré, entends-je.
Et on m’envoie en unité de soins intensifs cardio.
A 3 heures du matin je ne dors toujours pas, alors un cardiologue vient me faire une écho, il prend le temps de m’expliquer que je fais ce qu’on appelle un Tako tsubo, le syndrome du cœur brisé, il prend le temps de me parler de l’importance du lâcher prise, de savoir se laisser porter et de faire confiance à l’équipe médicale, à son entourage, à sa famille. Et des moyens que je pourrais mettre en place à ma sortie pour apprendre à gérer le stress et éviter une récidive.
Aujourd’hui, je m’aperçois que sur le compte rendu qui était destiné à mon médecin généraliste, il est écrit Madame Mag bénéficiera d’une ETT et d’une consultation de réévaluation un mois après. Sauf que le rendez-vous n’a pas été pris.
Lorsque j’appelle pour le leur signaler, les secrétaires de cardio peu aimables, me disent qu’il n’y a pas de place et que je dois rappeler début mai lorsqu’ils auront les nouveaux plannings
Je n’aurai donc pas mon rendez-vous d’échographie cardiaque à un mois, et ce n’est pas la faute au personnel médical ni au personnel soignant qui ont tous été charmants, professionnels et au top, surtout lorsqu’on connaît les conditions de travail dans lesquelles le gouvernement les oblige à travailler.
Je n’aurai pas mon rendez-vous car il n’y a pas assez de médecins, et de moyens. Je sais que les secrétaires trient les patients par âge et que plus on est jeune plus on a de change d’être choisi. Que ce mot est horrible !
J’ai 56 ans, et je n’aurai pas mon échographie cardiaque après avoir fait un infarctus de stress, pour savoir si le traitement médical qui m’a été prescrit est efficace et si l’évolution va dans le bon sens.
Et tout ce qui préoccupe la HAS de santé qui envoie un questionnaire aux patients pour savoir comment s’est passé leur hospitalisation, c’est de savoir si l’équipe médicale a été polie, si elle a été à l’écoute, si elle s’est montrée professionnelle. Si les médecins nous ont parlé dans un langage que nous patients comprenions.
Aucune question qui aurait permis de dire que le dysfonctionnement de l’hôpital ne vient pas du personnel lui-même, mais du manque de personnel et du manque de moyens mis à leur disposition !
C’est lamentable ! C’est malhonnête et c’est criminel !
Raison pour laquelle je tenais à témoigner, d’autant que cela fait partie de mon travail.
Oui la santé est en danger ! Nous sommes tous en danger !
Alors, prenons en charge nous-mêmes notre santé, c’est à nous de décider de nos conditions de vie dont font partie les conditions de soins dont dépend notre santé !
Lu sur Gilets jaunes Poitiers