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Mon village à l’heure d’octobre rouge

dimanche 22 mai 2022, par Robert Paris

Mon village à l’heure d’octobre rouge

BARINIA, révolutzia, cria Vassili en sautant du cheval. Ce 20 février 1917, avec trois jours de retard sur l’événement, le cocher apportait de la petite ville voisine la nouvelle qui allait bouleverser l’avenir de la Russie et changer le cours de l’histoire du monde. Ma grand-mère fit un grand signe de croix, ses yeux se mouillèrent, on était libéral depuis toujours dans la famille Gontcharov.

Le soir même tout le village était réuni à l’école et commentait les événements de Saint-Pétersbourg. Ma grand-mère lisait les journaux à ces gens simples qui ne comprenaient rien à ce qui arrivait. Les vieux étaient vaguement inquiets, les femmes se taisaient apeurées, il n’y avait pas de jeunes. Ils étaient tous au front.

L’existence continua sans grand changement jusqu’en octobre. Le staroste, le maire, venait parfois l’entretenir avec la propriétaire en évoquant sur le monde débonnaire l’éventualité du partage des terres, l’abolition des privilèges, la suppression des journées de travail dues à la « Barinia ». Celle-ci souriait :

 Attendons les décisions du nouveau gouvernement.

À Petrograd, la salve historique du croiseur L’Aurore, le 26 octobre (ancien calendrier), précipita les événements aussi bien dans la capitale que dans les villages les plus reculés de la Sainte Russie. À Petrograd comme à Moscou, on enterrait les morts, à Ekaterinbourg on assignait la famille du tsar, les officiers Wrangel, Denikine, Koltchak. Youdenitch, et d’autres, prenaient le maquis vert, l’ancienne Russie livrait à l’étranger son contingent d’émigrés.

Au village, la révolution fut introduite non pas par des commissaires venus de la ville mais par les soldats en débandade arrivant des fronts disloqués. Les uns ne faisaient que passer : ils se servaient sans scrupules, emportant un souvenir, des sacs de farine, emmenant une bête et poursuivaient le long voyage qui les menait chez eux, vers l’Oural ou le Caucase ou la Biélorussie. Ils étaient faméliques, sombres, fatigués par trois ans d’une guerre qui ne les concernait pas.

Les soldats originaires du village s’installaient dans leurs isbas. Les plus âgés reprenaient le goût de vivre, les jeunes adhéraient au nouveau régime. Ils formèrent un ispolkom (comité exécutif) réquisitionnèrent les dernières bêtes de notre propriété et procédèrent au partage de nos terres. Tout cela avec beaucoup de gentillesse, notre grand-mère les ayant choyés ou soignés dans leur enfance.
Nous ne laisserons pas mourir de faim avec tes deux petits enfants. Si tu as besoin d’un coup de main pour la récolte, on sera là pour t’aider.

 Tu comprends, disaient-ils, à chacun son tour. Désormais tu vivras de ton travail mais ne t’inquiète pas, tu n’es plus jeune, nous ne laisserons pas mourir de faim avec tes deux petits enfants. Si tu as besoin d’un coup de main pour la récolte, on sera là pour t’aider.

Le sort en décida autrement.

Un matin d’avril 1918, nous vîmes arriver trois cavaliers vêtus d’uniformes kaki, une étoile rouge épinglée sur la poitrine.

 « Le gouvernement soviétique, déclarent-ils à notre grand-mère, a décidé l’expropriation des propriétaires terriens, des « poméchtiques ». Vous avez vingt-quatres heures pour quitter cette maison ; vous avez le droit d’emporter ce que vous avez avec vous ; le comité exécutif du village est chargé des modalités de cette mesure ».

Les paysans ne nous abandonnèrent pas dans cette épreuve. Une heure plus tard, tous les chariots du village étaient dans notre cour, les vieux et même quelques jeunes sortirent le mobilier familial au milieu des lamentations paysannes et de la compassion de tous. Il fut remisé dans les granges de Pokrovskoïé, la « Barinia » et ses deux petits-enfants furent recueillis chez le « staroste », le maire, où durant un mois nous vécûmes sans soucis grâce à l’affection de tout le village.

Les expulsions s’accompagnèrent de violences et de brutalité. Les maisons de maître furent incendiées.

Des expulsions aussi paisibles étaient rares comme étaient rares les propriétaires qui avaient vécus sous les tsars, en paix et en amitié avec les paysans. Dans les propriétés voisines, elles s’accompagnèrent de violences et de brutalité. Les maisons de maître furent incendiées, leurs propriétaires durent s’enfuir hâtivement pour échapper à la vindicte des paysans, des jeunes surtout. Chez un oncle de parenté lointaine, qui menait durement ses gens, la maison fut littéralement abattue à coups de haches, les ruchers dévastés, les arbres fruitiers coupés, le bétail gorgé. J’ai le souvenir également d’un officier (je ne sais plus s’il était un parent ou un ami de famille) qui arriva chez nous un peu avant notre expulsion, déguisé en civil. Il commandait dans la caserne d’une ville voisine et avait décidé de s’enfuir.

— « Vous comprenez, disait-il à notre grand-mère, et la peur faisait trembler sa voix, ces soldats sont ivres de la révolution. Ils m’arrachèrent il y a deux jours mes galons ; demain ils m’auraient fusillés. Il n’y a plus rien à espérer, je pars vers le Sud... »

C’était une recrue toute désignée pour les troupes blanches qui se formaient un peu partout.

En été 1918, ma grand-mère trouva un poste de professeur de langues vivantes à Périmichl, bourgade voisine, et nous quittâmes nos paysans de Pokrotvskoïé que j’ai retrouvés, quarante ans plus tard, aussi fidèles à leurs affectations.

Cette petite ville de district, de dix-huit cent habitants, célèbre à cent kilomètres à la ronde pour ses vergers, n’était pas préparée à la révolution. Ce microcosme de la province était habité par des fonctionnaires, des marchands, des petits retraités, des gens simples mais cultivés. La vie leur était indulgente ; l’indolence était la règle et ils pensaient naïvement qu’il était difficile de vivre mieux dans un monde meilleur. Dans cette existence exempte de malveillance, de méchanceté et de pensées mauvaises, la révolution éclata comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. La Sainte Russie, inconsciente et pleine de séduction, en fut bouleversée, et nous vécûmes à Perimichl les temps les plus durs, traversant des épreuves qui étaient communes à tout le pays. Le froid, la faim, le typhus décimaient la population, on manquait de cercueils, les morts étaient enterrés dans des draps.

Les Blancs menaçaient la région au sud et à l’ouest, les commissaires du nouveau régime n’étaient pas disposés à l’indulgence. La « Tchéca », la commission extraordinaire créée par Lénine pour faire face à tant de dangers, agissait avec fermeté. Des perquisitions avaient lieu toutes les nuits, souvent suivies d’arrestations et parfois d’exécutions sommaires, des jeunes gens fuyaient vers le maquis vert, leurs parents payaient pour eux... Je me souviens que ce que nous, les deux petits Français égarés dans le chaos de la révolution, craignions le plus, c’était l’apparition dans la nuit de silhouettes armées qui nous délogeaient sans ménagements et fouillaient dans nos pauvres meubles de quatre sous meublant une sordide pièce froide et pouilleuse. Notre grand-mère nous rassurait et nous calmait.

La petite ville subissait d’un mois à l’autre de profonds bouleversements. Elle se socialisait selon une tactique précise et seuls les quelques marxistes de la bourgade y comprenaient quelque chose et y attachaient un sens. Les propriétaires des magasins étaient, l’un après l’autre, arrêtés sous les prétextes les plus variés, passaient quelques jours dans la petite prison pleine à craquer et, s’ils reconnaissaient loyalement leurs pensées subversives ou leur attitude antisociale, étaient relâchés et nommés gérants de leur propre magasin. Comme il n’y avait aucune industrie à Perimichl, la reconversion en ce domaine ne se posait pas. Les autres habitants, petits propriétaires, petits bourgeois, petits rentiers aux rentes envolées, s’efforcèrent d’apprendre à travailler.
Famine et typhus

Les gens instruits entrèrent dans les vingt comités locaux : un habitant sur trois grinçait de la plume sur les rapports, les documents et les statistiques. Les artisans, les pharmaciens, le dentiste, les couturières étaient devenus des salariés de l’État. Ceux qui étaient trop vieux ou ne savaient rien faire se livraient au troc de marchandises, activité sévèrement punie par les décrets. Ils achetaient de la farine, du beurre, du sucre, échangeaient plus souvent encore les bijoux ou les vêtements contre ces denrées, préparaient des gâteaux, des pâtés qu’ils vendaient à des prix qui doublaient d’une semaine à l’autre, mais ne rattrapaient jamais la dévaluation vertigineuse du rouble.

Pour survivre, notre grand-mère allait le soir chez les voisins, essayant d’échanger contre les derniers vestiges d’autres temps un peu de farine, quelques pommes de terre. Pendant deux années nous n’avons pratiquement vécu que de bouillie de farine grillée, déliée à l’eau chaude, et d’épluchures de pommes de terre. Le salaire d’un professeur était de 20.000 roubles par mois, exactement le prix d’une livre de beurre.

Les samedis, toute la population valide et les enfants des écoles se rendaient, pelle à l’épaule vers les rives de l’Oka. Nous y creusions des tranchées ; le front était à moins de cent kilomètres et les rumeurs les plus extravagantes circulaient sur l’avance des Blancs. La norme était de deux mètres par habitant, d’un mètre par élève. Nous creusions allègrement dans le sol sableux ; c’était une belle journée puisque à 5 heures nous avions droit à un morceau de pain noir, un hareng et une tasse de thé.

Nous attendions les Blancs, c’est la grippe espagnole et le typhus qui investirent Perimichi durant l’hiver 1919-1920. Un cinquième des habitants en mourut. Là encore une sorte de miracle nous permit de survivre. Des paysans de Pokrowskoié venaient nous ravitailler presque chaque semaine ; j’ai le souvenir vague d’une voisine qui nous faisait absorber à tous trois des bouillies chaudes et peut-être des médicaments. Après quatre semaines, nous étions encore vivants, mais effroyablement maigres et sales : on ne trouvait plus de savon, plus d’eau, plus de bois pour se chauffer ; nous approchions de très près de la condition des bêtes.
L’anarchie au collège

Au gymnase, au collège, régnait l’anarchie. Les anciens livres de classe étaient bien entendu proscrits et la révolution avait d’autres problèmes à résoudre que d’éditer des livres d’histoire expurgée. Manquant totalement de papier, de crayons et d’encre, nous devions tout comprendre sans rien apprendre, le leitmotiv étant « Enfin la Révolution vint, et la première au monde... ». Les problèmes de discipline scolaire, des programmes et de la gestion du collège devaient être réglés par un conseil de collège composé de six élèves, de quatre professeurs et de deux parents d’élèves. Cette tentative, décrétée par je ne sais quel ministre de l’Education de l’époque, donnait de curieux résultats : plus de la moitié d’heures de cours était consacrée à la préparation de soirées récréatives qui avaient lieu toutes les semaines en présence des autorités locales et des parents. Je me souviens de tableaux vivants dans lesquels je jouais le rôle du marin de Cronstadt. Entourés d’artisans de la révolution, le Travail et la Culture se réfugiaient dans les bras du Communisme personnifié par une jolie brune de la classe terminale, aux sons de l’Internationale. Après quoi on rangeait les chaises le long des murs et l’orchestre municipal entamait une polka ou un pas de quatre...Curieux divertissements auxquels participaient des enfants sous-alimentés et des parents accablés de soucis et de mortelles inquiétudes.
Un jour nous arriva de Kalouga un jeune éducateur qui, en quelques mois, fit de nous d’excellents pionniers ayant l’âme de parfaits communistes.

Un jour nous arriva de Kalouga un jeune éducateur (il avait vingt ans peut-être) qui, en quelques mois, fit de nous d’excellents pionniers ayant l’âme de parfaits communistes. Au cours de longues causeries, iI nous apprit des choses merveilleuses. Grâce à nous le monde allait se transformer radicalement, il n’y aurait plus de pauvres, de malheureux, d’opprimés. Chaque sacrifice que nous faisions chaque bouchée de pain en moins aujourd’hui devait permettre l’édification de ce paradis terrestre. J’y croyais de tout cœur et je pense que ce sont ces ferveurs naïves de mes dix ans qui me permettent encore aujourd’hui de comprendre l’aveugle adhésion des Soviétiques à des chimères généreuses…

Nous accomplissions notre bonne action quotidienne, nous chantions les hymnes révolutionnaires dont la Marseillaise scolaire qui commençait par : « En avant pour l’école unique, pour l’école du travail » et suivions les cortèges funèbres des camarades communistes morts pour la cause aux sons de la marche funèbre : « Vous êtes tombés victimes de la lutte fatale... ».

De temps à autre, des paysans, lassés de trop de réquisitions de chevaux ou de blé, se révoltaient. Des détachements de Lettons arrivés à bride abattue de Kalouga pointaient leurs mitrailleuses aux quatre coins de la place de Périmichl, nous nous réfugions apeurés dans les rues voisines bientôt envahies par une foule hagarde, gémissante et couverte de sang : la Russie crevait de faim, ce n’était plus l’heure des mansuétudes.
Les Français bloqués en Russie allaient être échangés contre les soldats russes restés en France.

Un jour notre grand-mère apprit par je ne sais plus quel canal une nouvelle bouleversante : les Français bloqués en Russie allaient être échangés contre les soldats russes restés en France. Un mois plus tard, nous étions à Moscou, séparés de notre grand-mère, au centre d’accueil de la Croix-Rouge américaine dans une grande bâtisse de Tchistoproundny Boulevard, en compagnie d’une centaine de Français. Moscou s’était vidé de la moitié de ses habitants partis en province dans l’espoir d’échapper à la famine : la ration quotidienne variait d’une catégorie à l’autre des citoyens de 250 grammes de pain et cinq harengs à 75 grammes de pain et trois harengs. Les « bezprizornis », les enfants abandonnés, rôdaient par bandes dans les rues et, loups affamés, montraient les crocs en apercevant une proie facile. Le froid était aussi tyrannique que la faim. Cinq mille maisons en bois furent brûlées en deux ans dans les petits poêles en fonte surnommés par dérision « bourjouikis », les « bourgeoises », le gaz et l’électricité étaient rares, les rues de la capitale étaient plongées dans l’obscurité dès la tombée de la nuit.

Les formalités de réquisitions simplifiées à l’extrême, des appartements et immeubles permirent à des milliers d’ouvriers de la lépreuse banlieue de s’installer dans les maisons aristocratiques du centre, dont les anciens possesseurs s’efforçaient de quitter les carrefours pour eux de l’oppression et du désespoir. Ils fuyaient en vague le régime qui leur était hostile, proscrits emportant avec eux une symbolique poignée de la terre natale, gardant la nostalgie de leur Russie qui peu à peu s’effaçait.

Denikine est à portée de canon de Moscou, pourtant les théâtres affichent complet. Le Bolchoï affiche, en 1919, Rousslan et Ludmilla, Aïda, le Malli et le Théâtre d’Art présentent L’Inspecteur, de Gogol, L’Oncle Vania, de Tchékhov, Les Bas Fonds, de Gorki. Lénine signe le décret obligeant les illettrés de huit à cinquante ans à apprendre à lire et à écrire ; les poètes, les écrivains, les peintres et les architectes profitent et abusent d’une liberté de création qu’ils ne connaîtront jamais plus après la mort de Lénine.

De cette année passée à Moscou deux images restent gravées dans mon esprit : dans la salle d’attente de la gare de Kievsky, des centaines de voyageurs dormant sur leurs baluchons, serrés les uns contre les autres, et la vermine qui montait à l’assaut de cet entassement humain justifiait la guerre que, pour sauver le communisme, Lénine venait de déclarer aux poux. Sentant sur ma peau le remue-ménage des parasites, voyant autour de moi les visages gris des gens qui avaient faim, j’avais peur de ce peuple couché comme s’il n’en pouvait plus de souffrir debout. Cette impression ne m’a jamais quittée. Et cinquante ans plus tard, assistant aux brillantes réceptions au Kremlin, admirant les uniformes chamarrés des généraux, étonné par les tables croulant sous le poids des victuailles, je ne peux chasser de ma mémoire l’obsédant souvenir des années au cours desquelles naquit, dans le sang, la sueur, la crasse et les larmes, le régime communiste.
Deux petits Français sur une borne

L’autre souvenir est celui d’une des premières parades sur la place Rouge. Perchés sur une borne de l’ex-galerie des Marchands, les deux petits Français égarés en Russie assistèrent quatre heures durant au troisième anniversaire de la Révolution. L’interminable colonne grise de délégations d’ouvriers et de paysans de toute la Russie avançait comme protégée par les drapeaux rouges, les banderoles et les immenses portraits de Lénine et de Trotsky : irrésistible marche d’un peuple fervent. De l’autre côté de la place, là où se dresse maintenant le mausolée, sur un échafaudage en bois, se distinguaient des silhouettes, dont l’une, manteau entrouvert, barbiche en pointe, la main tendue dans un geste que l’iconographie officielle a popularisé depuis : Lénine saluait l’Armée rouge, les défenseurs de la patrie en danger. Balayant le pavé de leurs longues capotes, coiffés de la « boudiennovka », casque pointu en feutre, une étoile rouge accrochée comme une rose sanglante sur la poitrine, « les héros de la Révolution, les vainqueurs des hordes blanches, des bandes interventionnistes et des saboteurs polonais et ukrainiens », précédés d’un char pris au corps expéditionnaire français, par rangs de huit, défilaient en un bloc compact, symbole de la naissante puissance soviétique.

D’autres défilés eurent lieu depuis sur cette même place et, dans quelques jours, elle connaîtra l’apothéose du cinquantenaire ; jamais plus (sauf peut-être en 1945), on n’y a retrouvé la ferveur naïve et le souffle d’héroïsme de ces premières parades. La révolution était pure et fragile, arrosée de sang. La cruauté régnait sur les champs de bataille d’une guerre fratricide, mais les hommes croyaient savoir pourquoi ils mouraient, la Russie n’était pas engagée encore dans les froides horreurs calculées de l’ère stalinienne : la révolution était belle sous la révolution.

Par Sacha Simon

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