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L’Espoir de Malraux

vendredi 7 mai 2021, par Robert Paris

L’espoir d’André Malraux est un espoir illusoire et réactionnaire de la république bourgeoise espagnole et des staliniens contre-révolutionnaires, s’opposant en réalité à la plus grande révolution prolétarienne auto-organisée de l’Histoire !!!

L’humanité, Ce Soir ou NRF, instruments du stalinisme, encensent Malraux...

Voir ici l’Huma de 1937

Il préside des congrès d’écrivains se disant antifascistes et en réalité prostaliniens

Dans le journal de Moscou :

Il est royalement accueilli par l’URSS de Staline

Dans les Lettres françaises, staliniennes :

« L’espoir » de Malraux, roman de la guerre d’Espagne, est un plaidoyer de la politique de la contre-révolution stalinienne

Que venait-il de se passer en Espagne en 1937, quand Malraux écrit son roman ? La défaite des forces révolutionnaires face au… stalinisme, pas au fascisme !

Malraux avait aussi écrit « Les conquérants »

Ecrit en 1937, au beau milieu de la guerre d’Espagne, ce roman est écrit juste après l’offensive contre-révolutionnaire du stalinisme contre la révolution prolétarienne d’Espagne, en particulier juste après que le stalinisme ait écrasé la révolution à Barcelone et ait assassiné anarchistes et poumistes. Il y fait allusion et toute la démonstration du roman vise à justifier la politique du stalinisme contre la révolution en Espagne, politique qui se situe dans le cadre de l’offensive contre les militants révolutionnaires que l’on a appelé « les procès de Moscou » et aussi contre la même campagne dans le monde « contre le trotskisme ».

Bien entendu, Malraux, lui, ne parle ni de Trotsky ni de trotskistes, ni même de poumistes en Espagne. Ces termes là ne viennent pas dans le texte de celui qui est devenu alors un plumitif du stalinisme, de ceux appelés des « compagnons de route ». Il n’est ni communiste, ni révolutionnaire et ne l’a jamais été. Quand il visitait la Russie, l’Indochine, la Chine, quand il discutait avec les révolutionnaires, et même avec Trotsky, il ne l’était d’ailleurs pas davantage, et était seulement un intellectuel un peu aventurier, étonné de la révolution, mais reconnaissant qu’il n’en comprenait pas les militants ni les travailleurs révolutionnaires. On retrouve le même Malraux dans « L’espoir », qui s’interroge sans cesse comment et pourquoi on devient un militant révolutionnaire, et aussi comment les masses basculent vers la révolution et il n’en trouve jamais la réponse.

Par contre, il lui semble mieux comprendre ceux qui ont comme seul idéal la guerre, l’action, l’ordre, la croyance, le pouvoir, la discipline, et il ne rejette parmi ceux-là que les fascistes.

Ce sont ces partisans de l’ordre guerrier, ceux du camp dit « républicain », que défend Malraux, mais il défend d’abord et avant tout les staliniens, présentés comme les seuls, au sein de la gauche, qui sont réellement capables de se discipliner, de se battre dans une guerre, les socialistes étant assez absents du roman, les anarchistes étant complètement et absurdement indisciplinés. Et surtout, la thèse avancée par le roman, c’est que l’Espagne de 1936-1937, c’est une guerre classique entre deux armées, et surtout pas une révolution sociale !!!

Ce n’est pas un hasard si une grande partie des affrontements décrits se déroulent dans l’aviation, là où les forces révolutionnaires sont quasiment absentes et si la thèse de l’auteur consiste à dire qu’un seul avion militaire est plus important que des milliers de combattants.

Tout au plus, l’auteur convient que les militants anarchistes de Barcelone, par leur absence de peur de la mort, ont mené une offensive qui a bloqué les forces fascistes et désarmé les casernes, mais il attribue la même peur de la mort à Ximénès, chef des gardes civils de Barcelone, ultra-catholique, homme d’ordre militaire, qui a pris le parti du pouvoir de Companys en Catalogne contre Franco. Et, pour mener la guerre et aussi pour construire l’ordre qu’il souhaite dans le camp révolutionnaire, il attribue beaucoup plus de qualités à Ximénès qu’aux leaders anarchistes présentés comme individualistes, incontrôlables, incapables face à une armée bien commandée. Le commandement, dans une guerre, c’est l’essentiel selon Malraux ! Et, mettez-vous bien cela en tête, dit Malraux derrière les staliniens, c’est une guerre, ce n’est pas une révolution !!

On ne peut pas dans ces conditions demander à Malraux de comprendre ce qui, dans le fait de mettre la révolution sociale sous la domination d’un Etat dit républicain, bourgeois, réactionnaire, contre-révolutionnaire, peut désarmer cette révolution et permettre à l’armée de Franco, d’abord vaincue par la révolution dans un premier temps, de se développer, de recruter et de triompher ensuite. Trois refus des staliniens, des socialistes et des républicains sont déterminants pour désarmer la révolution et armer Franco : le refus de laisser le pouvoir aux comités de travailleurs et aux milices, le refus de donner la terre aux paysans, le refus de donner l’indépendance aux Marocains. Un pouvoir révolutionnaire prolétarien aurait mené les trois révolutions : la terre aux paysans, le pouvoir aux travailleurs et la liberté des colonisés. Avec ces trois éléments révolutionnaires, l’armée de Franco n’aurait pas pu recruter au Maroc et dans le sud de l’Espagne, ni vaincre les travailleurs des villes et des campagnes. Malraux n’en dit rien, n’en sait rien car le parti stalinien ne veut pas de cette révolution sociale. Il n’admet qu’une seule chose : la lutte pour un Etat bourgeois républicain, le désarmement des forces révolutionnaires qui ne s’en contentent pas.

La bureaucratie stalinienne, qui a pourchassé les révolutionnaires sur toute la planète, assassinant partout les dirigeants révolutionnaires, craint la révolution prolétarienne en Espagne car sa victoire, même momentanée face aux forces armées espagnoles, allemandes et italiennes unies, peut réveiller la révolution mondiale, notamment dans sa voisine la France déjà en mouvement. La première union de Staline avec l’impérialisme mondial consiste à assassiner la révolution prolétarienne partout dans le monde et en particulier en Espagne. Le stalinisme va s’y employer activement, avec l’accord des forces bourgeoises.
L’ « espoir » dont parle Malraux n’est nullement une confiance révolutionnaire des masses dans leur propre force et d’abord dans leur propre organisation, mais la confiance dans les forces armées russes de Staline face aux forces armées franquistes et aux forces allemandes et italiennes. C’est l’espoir aussi que le prolétariat espagnol se laisse encaserner par Staline et la bourgeoisie républicaine !!!

Citons quelques extraits significatifs du roman :

« De tous leurs ennemis, ceux que les anarchistes détestaient le plus étaient les gardes civils. Le colonel Ximénès était un catholique fervent. Et voici qu’aujourd’hui ils combattaient ensemble dans une étrange fraternité. »

Dans Barcelone combattant les fascistes, Malraux décrit un dialogue entre Ximénès, colonel de la garde civile et le chef anarchiste de l’insurrection Puig :

« Vos homme savent se battre, mais ils ne savent pas combattre. »

Malraux oppose « le lyrisme révolutionnaire » au réalisme militaire, le seul selon lui qui puisse vaincre le fascisme. C’est bien sûr la thèse des staliniens que défend ainsi l’auteur et pas par hasard.

Le premier chapitre, celui qui prétend décrire la révolution, quand l’auteur ne peut pas effacer le rôle des anarchistes, est intitulé « l’illusion lyrique », ce qui signifie que la révolution espagnole était fondée sur des illusions et des mythes et que seuls les staliniens alliés à la bourgeoisie connaissaient la réalité de la lutte contre le fascisme !

Et les personnages les plus dévoués, les plus organisés, les plus conséquents, les plus déterminés sont tous des communistes, proches du parti communiste ou alliés au parti communiste, même s’ils proviennent des anarchistes, des socialistes ou n’ont aucun passé politique.

Et Malraux explique que, si l’armée républicaine était entièrement dirigée par le parti communiste (stalinien), elle volerait de victoires en victoires…

Les combattants, par exemple, le soir rentrent chez eux et Malraux commente : « s’ils étaient communistes, tous resteraient »…

L’auteur en vient ainsi, au nom de la nécessité de la discipline dans une armée en guerre, à justifier le désarmement des milices de travailleurs révolutionnaires, la condamnation à morts de nombreux combattants révolutionnaires, la suppression des comités révolutionnaires, l’encadrement forcé des anciennes milices dans une armée « régulière ».

L’un des principaux héros, Magnin, en vient à condamner à mort des militants révolutionnaires, notamment anarchistes puisque Malraux ne veut pas parler des trotskistes ni des poumistes, et il dissous les armées révolutionnaires auto-organisées et intègre ceux qui ne résistent pas à l’armée républicaine, en leur donnant un encadrement entièrement bourgeois et militariste, même si celui-ci trahit bien souvent…

Les héros staliniens de Malraux ont seulement parfois quelques réticences morales, souffrent intérieurement des sacrifices qu’ils font à leur éthique humaine et sociale mais l’auteur estime que ce sacrifice est de l’héroïsme et qu’il est garant de ce fameux espoir, celui de la victoire militaire contre le fascisme…

Celui qui comprend le mieux cette guerre, d’après Malraux, c’est le stalinien Garcia :

« avec vos six avions… vous avez arrêté une colonne (fasciste). Avec ses mitrailleuses, la colonne avait soufflé sur les miliciens et pris Badajoz. Considérez qu’ils n’étaient pas des lâches, ces miliciens. Cette guerre va être une guerre technique, et nous la conduisons en ne parlant que de sentiments. »

En somme, puisque c’est le caractère de guerre et, au sein de la guerre, les considérations techniques qui l’emportent, les dirigeants (staliniens et bourgeois) ne doivent pas faire de sentiments envers le peuple et les autres militants…

« Le peuple est magnifique, mais il est impuissant », commentent encore dans le roman ces prétendus dirigeants de la lutte contre le fascisme…

Ce sont les dirigeants staliniens, espagnols ou pas, que Malraux a rencontré en Espagne qui lui ont parlé ainsi et qu’il rapporte :

« Nous sommes soutenus et empoisonnés à la fois par deux ou trois mythes assez dangereux. D’abord l’idée que le Peuple – avec un grand P - a fait la Révolution française… De ce que cent piques peuvent vaincre de mauvais mousquets, il ne suit pas que cent fusils de chasse puissent vaincre un bon avion. La révolution russe a encore compliqué les choses… Ni aviation, ni tanks chez les tsaristes… L’Espagne est aujourd’hui couverte de barricades – contre l’aviation de Franco…

 Permettez. La révolution…

 Nous ne sommes pas la révolution… Nous sommes le peuple, oui ; la révolution, non, bien que nous ne parlions que de ça… Je n’accepte pas pour ma part, je ne veux accepter aucun conflit entre ce qui représente la discipline révolutionnaire et ceux qui n’en comprennent pas encore la nécessité… »

Qu’est-ce que la révolution pour Malraux et ceux qui l’ont inspiré :

« - N’importe quel imbécile se prétend mandaté. Au début, la révolution est toujours une vaste resquille d’autorité. D’abord cela. Ensuite, que voulez-vous, l’ignorance absolue de ceux qui viennent discuter avec nous des problèmes techniques. Ces milices-là seraient écrasées par deux mille soldats qui connaissent leur métier. En somme, même les vrais chefs croient au peuple comme une force militaire. »

« La question est tout bonnement : une action populaire comme celle ci - ou une révolution - ou même une insurrection - ne maintient sa victoire que par une technique opposé aux moyens qui la lui ont donné. Et parfois même aux sentiments. Réfléchissez-y, en fonction de votre propre expérience. Car je doute que vous fondiez votre escadrille sur la seule fraternité. »

Bien sûr, le parti stalinien ne croit pas au prolétariat comme une vraie force, ou plutôt n’en veut pas !

Les anarchistes, le parti stalinien les calomnie à qui mieux mieux, les traite d’infiltrés par les fascistes, et Malraux approuve :

« Pour être socialiste ou communiste, ou membre d’un de nos partis libéraux, il faut un minimum de garanties ; mais on entre à la C.N.T. comme dans un moulin. Je ne vous l’apprends pas ; mais que voulez-vous, pour nous c’est plus grave que tout le reste : chaque fois que nous arrêtons un phalangiste il a une carte de la C.N.T. ! (…)

 Aucun de vos officiers ne s’arrange avec les anarchistes ?

 Si : les pires. »

Les anarchistes sont décrits par ce genre d’extraits :

« Face à un monde sans espoir, il n’attendait de l’anarchie que des révoltes exemplaires ; tout problème politique se résolvait donc pour lui par l’audace et le caractère. »

« Les communistes veulent faire quelque chose. Vous et les anarchistes, pour des raisons différentes, vous voulez être quelque chose... C’est le drame de toute révolution comme celle ci. Les mythes sur lesquels nous vivons sont contradictoires : pacifisme et nécessité de défense, organisation et mythes chrétiens, efficacité et justice, et ainsi de suite. Nous devons les ordonner, transformer notre Apocalypse en armée, ou crever. C’est tout. »

La thèse sur la trahison des anarchistes qui est défendue par les staliniens comme par Malraux peut être résumée dans ce passage du roman :

« Je dis que la défense concrète de ce que nous voulons défendre ne repose plus en premier lieu sur le prolétariat mondial, mais bien sur l’Union Soviétique et le parti communiste. Cent avions russes feraient plus pour nous que cinquante mille miliciens qui ne connaissent pas la guerre. Or, agir avec le parti est agir avec lui sans réserve : le parti est un bloc. »

Quand le parti communiste demande à ses militants de casser les milices révolutionnaires et les comités révolutionnaires, le stalinien de Malraux a peu de remords :

« Je savais qu’il fallait le faire, et je l’ai fait. Je suis résolu à servir mon parti, et je ne me laisserai pas arrêter par des réactions psychologiques. Je ne suis pas un homme à remords… Il y a plus de noblesse à être un chef qu’un individu… On ne peut commander que pour servir… Je prend sur moi ces exécutions : elles ont été faites pour sauver les autres, les nôtres. Seulement, écoutez : il n’est pas un des échelons que j’ai gravis dans le sens d’une efficacité plus grande, d’un commandement meilleur, qui ne m’écarte davantage des hommes. Je suis chaque jour un peu moins humain… »

Malraux rajoute :

« Communiste, Manuel ne s’interrogeait pas sur le bien-fondé de sa décision, il ne mettait pas en question son acte. »

L’ « acte » en question consiste à avoir fusillé les miliciens révolutionnaires qui refusaient la dissolution, les comités qui refusaient de se démettre…

Comment Malraux s’est vendu à Staline

Malraux, à la tribune du Congrès international des écrivains en juin 1935, congrès manipulé en coulisses par l’Allemand Willi Münzenberg, au service de Moscou, aide ses amis staliniens à fermer le bec des rares critiques. Il a d’autant moins d’excuses qu’il n’ignore à peu près rien de la dégénérescence du régime, lui qui a rencontré Trotski en 1933. Pendant la guerre d’Espagne, Malraux ira plus loin encore, justifiant les tortures et assassinats contre les révolutionnaires du camp républicain, Poum et CNT en tête. Un jour de 1937 que Victor Serge, libéré du goulag, tente de le convaincre autour d’un café, Malraux s’emporte et excuse tous les crimes staliniens. Serge lui jette au visage son verre.

Dix ans plus tôt, il s’est révolté contre le colonialisme français en Indochine ; en 1929, il a échafaudé un plan farfelu pour libérer Léon Trotsky alors confiné en Asie soviétique par Staline. En 1931, dans la NRF, à propos des Conquérants, il a dialogué avec le fondateur de l’armée Rouge, grand amateur de romans français. En 1933, alors que le proscrit s’installe pour une courte durée à Royan, Malraux le rencontre. Ils discutent surtout de littérature et de cinéma. « La véritable expression de l’art communiste, n’est-ce pas, non la littérature, mais le cinéma ? Il y a le cinéma avant et après Potemkine, avant et après la Mère », aurait déclaré Malraux à cette occasion.

A partir de 1935, le romancier change son fusil d’épaule. Vedette de la plupart des meetings et congrès d’intellectuels antifascistes, il se rapproche des staliniens, fait silence sur les procès de Moscou, soutient la politique d’une l’URSS cauchemardesque (déportations et massacres de paysans, d’ouvriers et même de communistes), refuse d’intervenir en faveur de l’écrivain Victor Serge, embastillé par les autorités soviétiques pour sympathie envers Trotsky. Et il n’en démord pas, du moins jusqu’au pacte germano-soviétique. Au nom de l’efficacité du combat antifasciste, dira-t-il.

Dès le 21 juillet, deux mois avant que l’URSS s’engage (trop tard) auprès du gouvernement républicain, trois mois avant que les Brigades internationales entrent dans la bataille, à un moment où rien n’est encore joué, Malraux débarque à l’aéroport de Barajas-Madrid. Il ne parle pas espagnol, ne connaît personne, sauf l’écrivain catholique prostalinien José Bergamin. Ce dernier le met en contact avec des membres du gouvernement légal. Ils lui apprennent que la moitié de l’aviation militaire, celle qui était restée loyale, est tombée aux mains du général rebelle Queipo de Llano qui en a fait fusiller tous les pilotes. Malraux décide de tout faire pour reconstruire une aviation républicaine. Il n’a aucune compétence, ne sait pas piloter un avion, mais achète des appareils en France, vole, combat, recrute des pilotes surtout étrangers, et bâtit une escadrille, España, coeur de l’aviation républicaine jusqu’à l’arrivée des Russes à l’automne.

Images héroïques L’année suivante, « le combattant, écrit Marion, cède la place à l’écrivain qui se met sur le champ à la rédaction de l’Espoir, nourri de l’expérience exceptionnelle qu’il vient de vivre. Le livre paraît en décembre 1937 ». L’Espoir, c’est un peu le roman officiel de la République agressée, un livre qui présente une image héroïque de la guerre civile, sans évoquer les conflits du camp antifasciste, sur les assassinats et les emprisonnements d’anarchistes et de militants du Poum, sur la disparition d’Andres Nin, tous crimes perpétrés par les communistes et les Soviétiques. Pour lire cela, il faudra lire Hommage à la Catalogne de George Orwell.

Mais depuis qu’à l’automne 1936, Staline, contre promesse de livrer des armes, a pris en gage l’or de la République et l’a transféré en URSS, le gouvernement républicain n’a plus d’argent. Le secrétariat à la propagande ne peut avancer que des pesetas et le tournage n’avoir lieu qu’en Espagne.

Malraux s’adjoint Max Aub, écrivain espagnol qui parle parfaitement français, engage Denis Marion et Boris Peskine pour travailler sur le scénario et le découpage. Il décide d’abord de porter à l’écran l’épisode principal de la troisième partie du roman : le bombardement d’un champ d’aviation franquiste, puis la chute de l’appareil dans la montagne. Mais il estime que ce n’est pas suffisant pour un long métrage et fait ajouter quelques scènes : « Pour différencier les deux oeuvres, le futur film fut baptisé Sierra de Teruel, du nom du village où l’action se passait, après que le titre de Sang de gauche eut été envisagé. » (Marion) Le tournage est difficile. L’Espagne républicaine est en pleine capilotade, l’électricité rare, les studios de Montjuich la cible des bombardements nationalistes. La pellicule doit être envoyée en France pour être développée. L’argent manque. « En revanche, l’armée mit à la disposition du film 2 500 recrues qui assurèrent la figuration de la descente de la Montagne tournée à Montserrat à défaut de pouvoir l’être à Teruel » (Marion), tombé aux mains de l’ennemi. Très en retard, Malraux ne finira qu’un peu plus de la moitié du film prévu. Il part l’avant-veille de la chute de Barcelone, fin janvier 1939.

Voir ici

Comme « Pour qui sonne le glas » d’Hemingway, c’est le roman d’un plumitif du stalinisme

Il est triste qu’un historien comme Broué félicite Malraux pour son roman

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