jeudi 25 mars 2021, par
,
L’œuvre idéologique des institutions « intellectuelles » de notre époque, celle de l’époque historique de pourrissement et d’effondrement du système capitaliste, marquée notamment par la pandémie, consiste à taire, tuer, détourner ou discréditer les grandes révolutions de la pensée scientifique sur le monde, la dialectique hégélienne, le marxisme révolutionnaire, le trotskisme communiste, le darwinisme et… le freudisme… Et Freud n’est pas le moindre des Lucifer qui menacent, par leur pensée, le monde capitaliste et son système complètement dépassé par l’Histoire et même par son propre développement !!!
Il faut dire que chacune de ces révolutions idéologiques pose un problème insupportable aux classes possédantes. Hegel affirme que tout ordre existant mérite de mourir. Marx affirme que la transformation historique mène inéluctablement à la suppression de la propriété capitaliste et de la dictature d’Etat de la classe capitaliste.
Si Freud est mondialement connu pour avoir inventé une thérapie, la psychanalyse ou autoanalyse, il a en fait découvert bien d’autres choses, tout un monde de l’être humain qui était encore inconnu. C’est un véritable explorateur des terres inconnues de l’Homme ! Il a en fait inventé tout un domaine nouveau de connaissance de l’homme, de ses maladies mais aussi de son fonctionnement « normal ».
S’il fallait se contenter de résumer par son nom chacune de ses découvertes, il faudrait une liste de concepts comme : inconscient, pulsion, refoulement, fantasme, ça, moi, surmoi, acte manqué, lapsus révélateur, névrose, complexe d’Œdipe, tabou, cure par la parole, maladie neurologique, hystérie, rêve expression de l’inconscient, transfert, sexualité infantile, cerveau sexuel, etc.
Bien entendu, ce n’est pas une telle liste de concepts nouveaux sans les relations entre ces concepts, qui peut suffire à évoquer la logique de Freud, son raisonnement dialectique, ni à retracer les expériences qui fondent ses idées. Elle permet seulement de comprendre l’ampleur de son travail et son caractère profondément novateur.
Difficile d’imaginer combien le monde avant Freud n’est pas du tout le monde d’après Freud. Il suffit de dire qu’on ne peut plus se permettre des expressions aussi courantes auparavant que celle de « fous à lier, à enfermer » à propos des malades neurologiques et psychotiques. On sait dorénavant qu’il n’y a pas d’un côté « les fous » et de l’autre les « normaux ». Nous avons tous des pensées réprimées, refoulées, des idées inconscientes que la conscience refuse de reconnaitre mais auxquelles elle pourrait accéder. Et certaines de ces pensées une fois évoquées peuvent libérer l’individu de ses obsessions ou terreurs internes. On sait aussi que les rêves ne sont pas seulement des images désordonnées évoquées la nuit mais aussi l’expression de pensées inconscientes qui peuvent révéler des états profondément enfouis dans notre cerveau.
Freud a bouleversé toutes les notions sur des questions aussi importantes pour la compréhension de l’homme que la conscience, l’inconscience, la frustration, le refoulement, l’interdit, le tabou, l’obsession, la psychose, la névrose, l’hystérie, le blocage psychologique, l’inhibition, la mémoire, le rêve, la sexualité (notamment celle des enfants), les relations parents/enfants, la part de l’individu et celle de la société dans les interdits et autres tabous.
Jusqu’à Freud, la psychologie cachée de l’individu était une terre inconnue et il a été son explorateur, avec tous les dangers attachés à une telle exploration.
Et aujourd’hui, loin d’être reconnu unanimement, Freud est plus que jamais combattu, sa pensée décriée, combattue, discréditée, détournée, contournée, modifiée, et de plus en plus de gens croient que, finalement, ses propositions scientifiques n’auraient pas été retenues et que les nouvelles connaissances en neurosciences remplaceraient ses thérapies et ses analyses.
Ce n’est pas un hasard si Trotsky et les bolcheviks ont reconnu l’immense apport de Freud et si le capitalisme actuel, en pleine phase de pourrissement, se détourne de Freud, alors que la science tout entière est également dans l’ornière comme le montrent les déclarations « scientifiques » sur la pandémie.
Pour conclure, deux points tout aussi révolutionnaires dans la pensée de Freud : le pouvoir des mots et le rôle dialectique de la négation dans le psychisme humain. Nous ne développons aucun de tous ces points. Nous voulions juste rappeler que Freud était l’un des penseurs les plus révolutionnaires du passé et que le présent du capitalisme, très contre-révolutionnaire, cherche à nier et à effacer.
Un autre des points très remarquables de Freud : l’explication qu’il donne du rôle des religions, encore un décryptage très renversant pour l’ordre établi !
Lire la suite :
Qui cherche à détruire la psychanalyse de Freud et pourquoi ?
Les ancêtres de la psychanalyse de Freud
Les neurosciences contre Freud ?
L’ethnopsychiatrie contre la psychanalyse
Contre la casse de la psychanalyse...
Qu’est-ce qui nous amène à penser que la conscience émerge de l’inconscient