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Trump peut-il réellement faire un coup d’état en s’appuyant sur l’armée ?

mardi 1er décembre 2020, par Robert Paris

Trump peut-il réellement faire un coup d’état en s’appuyant sur l’armée ? Quelle signification politique et sociale cela aurait ?

A l’heure où nous écrivons, l’heure de la fin de la « grande démocratie américaine » a peut-être déjà sonné. Il est bien possible que les dernières grandes manœuvres de la présidence américaine, concernant essentiellement des changements à la tête des forces armées américaines, signifient que l’ex-président Trump a l’intention d’affirmer que le résultat des élections n’est pas tranché et qu’en l’absence d’accord des Américains sur le résultat électoral les forces armées détiennent le pouvoir politique. Bien entendu, ce qui sera dès lors en jeu ne sera pas seulement un affrontement entre Républicains et Démocrates comme la presse feint de le croire, mais la situation sociale et politique face à une révolution sociale qui monte dans le pays. Le peuple travailleur des USA qui a perdu confiance en Trump n’a pas davantage confiance en Biden et la démocratie américaine a perdu ses bases sociales et politiques.

Ce n’est pas seulement l’ambition de Trump ou son désir d’échapper à la justice qui seront les motivations d’une telle action, si elle a lieu, et c’est l’intérêt de l’ensemble de la classe possédante qui sera invoqué.

On ne peut pas savoir avant janvier prochain si un tel scénario est réel mais on sait déjà qu’il est vraisemblable et que cela montre à quel point les classes possédantes se sentent menacées par la révolution sociale comme elles ne l’ont jamais été, ce qui signifie aussi que ces classes possédantes savent que leur situation est celle d’un siège éjectable, ce qui n’a jamais été le cas aux USA depuis la fondation de la démocratie américaine !!!

Oui, ce ne sont pas seulement des manœuvres d’un Trump qu’il faut incriminer mais l’effondrement programmé du capitalisme qui a été retardé aux limites du possible et de l’impossible, en versant aux capitalistes des sommes des fonds centraux que ceux-ci ne possèdent même pas vraiment…

Trump est trop lié au grand capital pour programmer un coup d’état dont ce dernier ne voudrait absolument pas… Donc si le coup d’état a lieu, s’il donne un pouvoir énorme à l’armée, ce n’est pas le seul fait de Trump : les généraux, les trusts et les banques sont complices ou instigateurs. On ne peut pas le comprendre à la seule vue de l’état des luttes de classes actuelles. Il faut aussi avoir connaissance de l’état des affaires réelles, caché par les bons chiffres de la spéculation boursière et les aides de la banque centrale. Il faut avoir connaissance de la misère et de la révolte montante dans la classe ouvrière et dans les milieux travailleurs de la petite bourgeoisie.

Trump n’a pas fait qu’augmenter le poids politique de l’armée. Il n’a pas fait que modifier les personnalités ayant du poids au sommet de l’armée au profit d’un possible coup d’état en sa faveur. Il a fait appel à des forces de répression nouvelles sous prétexte des émeutes contre l’assassinat des policiers contre des noirs. Il a donné une place dans cette répression violente à des forces fascistes, des milices armées sont il a soutenu l’intervention violente verbalement et quasi officiellement lors des émeutes et des manifestations. Il a transformé des rassemblements parfois pacifiques en quasi guerre civile.

Cela aussi est une indication d’une possible destruction par en haut de la démocratie américaine.

Bien sûr, cette « démocratie » a toujours été réellement la dictature du grand capital et ce ne serait pas différent sur ce plan. Cependant, ce serait un changement politique et étatique de grande dimension et ayant une signification internationale sur les intentions mondiales du grand capital : celles de gouverner dorénavant de manière ouvertement violente et en s’appuyant sur le fascisme.

On n’a pas encore la preuve claire et nette que Trump est passé des projets à la réalisation mais on voit partout dans le monde que les pouvoirs politiques capitalistes introduisent l’armée dans la direction politique de la société et aussi qu’ils emploient de méthodes répressives violentes et un nouveau type de régime politique pour gouverner, les bases de la démocratie capitaliste étant mortes, et d’abord le soutien de la classe moyenne qui est en passe d’être frappée, au plan social et économique, comme elle ne l’a pas été depuis des centaines d’années.

L’enjeu des événements américains dépasse de loin l’affrontement Trump-Biden. La personnalité de Biden n’effraie en rien le grand capital et ce n’est pas du tout le motif que pourrait avoir celui-ci de soutenir un coup d’état. Biden montre déjà clairement qu’il ne lèverait pas le petit doigt pour combattre un tel coup de force illégal. Il protesterait certes mais se garderait de se porter à la tête du peuple américain contre le coup d’état, ne s’étant déjà pas porté à la tête des manifestations contre les assassinats de noirs par des policiers. Il ne ferait, au contraire, qu’appeler au calme et donner des gages de refus de la révolution, face à la contre-révolution.

L’avenir de la lutte entre la révolution sociale et la contre-révolution ne dépend ni des Trump ni des Biden, ni de leurs ambitions au pouvoir, ni de leurs manœuvres. Il dépend uniquement de la capacité du peuple travailleur à se soulever, à s’auto-organiser, à cesser de faire confiance à des appareils « de gauche », « démocrate », « syndicalistes », et autres réformismes en réalité d’abord pro-capitalistes qui ne font que lier les mains des exploités dans leur lutte contre les exploiteurs.

Dans les circonstances actuelles, celles de l’effondrement du capitalisme camouflé par la pandémie, se lier aux réformistes, c’est le pire virus qui soit, aussi dangereux que le virus fasciste qu’il prétend combattre !

Que la presse capitaliste mondiale n’exclut pas un tel coup d’état mettant fin à la démocratie capitaliste aux USA démontre à quel point elle est parfaitement au courant que le système mondial est aux abois ! Car seul un tel effondrement économique et social peut justifier de renoncer à la « démocratie » comme mode de gestion politique des USA et des principaux pays capitalistes !

Et ce fait démontre non seulement que les classes possédantes sont bien plus en crise qu’on ne le reconnaît, mais aussi qu’elles craignent bien plus la révolution sociale puisqu’elles ont dorénavant besoin de dictatures militaires et fascistes, même dans le pays le plus riche du monde !!!

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