jeudi 28 mai 2020, par
Quelle "distance barrière" à l’usine ?!!!
Le patron veut à tout prix ouvrier les usines ou... il veut les fermer ?!!!
Les patrons comme Renault nous disent qu’ils ont pris toutes les précautions mais c’est une vaste comédie. Ils ont fait travailler nombre d’entre nous en plein confinement et prétendent que c’était sécurisé. Le motif invoqué : ces salariés n’étaient pas en télétravail ! On est plus sécurisés parce que notre activité ne permet pas le télétravail ! Balivernes ! Et après, comme remerciement, des plans de suppressions d’emplois et de fermetures d’usines !!!
Bien sûr, les travailleurs de Caudan (Fonderie de Bretagne) ont raison de se battre contre la fermeture et les suppressions d’emplois. Cependant…
Cependant, on ne comprend pas pourquoi Renault ne serait pas en grève en même temps puisque cela fait partie du même plan de fermetures ! Mais les syndicats de Renault négocient avec le patron…
"Fermer la fonderie serait un gâchis, un non-sens économique, un non-sens industriel, un non-sens politique, et ce serait un désastre humain sur la région de Lorient..." dit la CGT qui a appelé à cette occupation de site. Pour Fabien Gâche, délégué central CGT chez Renault, la fermeture de la Fonderie de Bretagne et de 3 autres sites viendrait affaiblir encore l’industrie automobile française, et menacer l’avenir même de la marque au losange. Ces militants-là raisonnent sur l’intérêt de la production, l’intérêt de l’industrie, sur l’intérêt de la France, mais pas sur celui des exploités ! Car l’intérêt des travailleurs n’est pas de se battre site par site. Ces quatre usines que Renault menace de fermer ne sont pas les seules. Et les syndicats ne devraient pas croire la direction. Ce que les capitalistes vont devoir fermer ce n’est pas telle ou telle usine, c’est l’ensemble de l’économie. Ils ne vont pas procéder à quelques milliers de licenciements mais au moins à celui d’un salarié sur deux ou même de deux salariés sur trois. C’est toute la classe ouvrière qui est sacrifiée ou menacée et on ne s’en tirera pas avec une occupation d’une usine et une lutte site par site !!! On ne s’en tirera pas sans s’organiser en comités de grèves sur tous les sites et fédérés nationalement, s’unissant aux comités de grève de tout le secteur Automobile !
A Lardy, le port du masque est devenu obligatoire, et son port est surveillé avec zèle. D’autres mesures sont en place depuis le 11/05. La direction veut se donner une bonne image. L’image d’une direction respectueuse de la législation et soucieuse de la santé des salariés. Soit, mais alors pourquoi avoir fait travailler certains salariés pendant des semaines sans aucune précaution en plein confinement ? Sans masque, sans gel, sans distance souvent, etc.... Pourquoi ? Juste pour essayer de tenir les jalons. La santé des salariés est prioritaire chez Renault, sauf s’il y a d’autres priorités ! Et comme il y a toujours d’autres priorités : le profit et l’exploitation !
Certains ont trouvé scandaleux que la justice (oui, la justice !) ordonne de fermer l’usine de Sandouville après sa réouverture sous Covid en plein confinement. Faut dire que c’était suite à une plainte de la CGT, syndicat qui avait choisi cette méthode plutôt que d’appeler à la grève. Que Renault ne respecte pas la loi, mette en danger la vie de ses salariés, ça ne choque personne, surtout pas les autres syndicats de collaboration de classes !
Le gouvernement a hâte que l’économie reprenne au plus vite, dit-il. Il veut faire croire qu’il combat la crise économique et que celle-ci proviendrait seulement du Covid. D’où la réouverture des écoles pour les plus jeunes, ceux qui ne peuvent se garder seuls, les 100km de trajets sans dérogation.... avec des mesures étonnantes, voir contradictoires ainsi le "restaurant d’entreprise" est ouvert, certes avec les fameuses mesures barrières, mais ouvert quand même. Mais alors pourquoi un restaurant "normal" ne pourrait pas ouvrir en respectant les mêmes mesures sanitaires ? Parce que les "restaurants d’entreprises" font partie de grands groupes industriels, au contraires des restos "normaux" ! Derrière toutes les décision du gouvernement, le banquier Macron de ROTSCHILD et le MEDEF ne sont jamais loin...
Après les annonces "fuitées" dans la presse sur les fermetures d’usines Renault en France, on s’attend au pire. Et si d’aventure, c’était moins pire qu’annoncé, il y aura toujours assez de syndicats de collaboration de classes pour crier victoire, encenser le dialogue social, le fameux "grâce à nous" qui ne dupe plus personne. Juste une comédie grand guignol où la direction tire les ficelles des syndicats marionettes... Avec eux, le SENARDrio est toujours écrit d’avance !
Alors que les patrons sont toujours à se plaindre des charges trop lourdes,non seulement ,ils ne se vantent jamais des aides de l’état dont ils profitent, mais si en plus, ils peuvent détourner la loi pour en croquer plus, ils n’hésitent pas. Ainsi de nombreux patrons, ont fait travailler leurs salariés, alors que l’état leur payait le chômage technique ! Que les salariés compenseront en payant plus d’impôts les prochaines années. Elle est pas belle la vie ? Enfin, ça dépend pour qui !
La direction de Renault laisse fuiter dans la presse qu’elle annoncera le 29 mai, un plan d’économie de 2 milliards, rien que ça, avec des fermetures de sites comme Flins, Choisy le Roi ou la fonderie de Caudan. Après avoir fermé le CTR à Rueil, c’est donc à la production que les actionnaires décident de s’attaquer. Cela fait 30 ans au moins que Renault casse les salariés et l’outil industriel, en France, en Belgique, au Japon et partout dans le monde. Ils vont prétendre sauver l’entreprise en faisant une saignée. Ils vont jurer que les salariés seront reclassés. Ils iront négocier avec l’État et les syndicats pour éviter les drames comme ils nous le répètent tout le temps. Plan de sauvegarde, plan compétitivité, plan B, plan sur la comète, mais surtout plus on avance plus on voit que le plan est toujours le même : satisfaire les actionnaires en se gavant sur le dos des travailleurs.
Ces gestionnaires de multinationales passent, les affaires aussi, mais on voit que la même logique financière de casse sociale continue et empire. Ces PDG gouvernent un jour des entreprises publiques, après privés et le lendemain, ils sont reclassés comme consultants au sein de l’État pour tel ou tel gouvernement de la république peu importe. Ceux là sont ceux qui sont sur le devant de la scène et puis il y a ceux qu’on ne voit pas, les discrets, ceux des conseils de surveillance d’actionnaires qui sont à peine cités dans la presse bourgeoise et syndicale.Ils représentent les intérêts des propriétaires de titres d’actions, bref les détenteurs majoritaires des capitaux. Contrairement à l’idée qu’en étant salariés/actionnaires, nous aurions notre mot à dire, on voit bien depuis la privatisation que l’État n’a plus du tout voix au chapitre. Jospin en 1997 a finalement accepté sans broncher la fermeture de Renault Vilvorde, usine la plus productive du groupe à l’époque.
La propriété privé ne se partage pas chez les capitalistes et en période de liquidation les seules choses qu’ils vont partager, ce sont les coûts (et les coups !) de licenciements et de chômage technique.
Cette machine politique est aussi le moyen le plus ancien de conservation de l’ordre social. Il ne suffit pas de changer le chef et quelques gradés pour modifier la nature de l’outil : un marteau servira toujours à enfoncer les clous quelque soit la main qui le tient. L’État, avec un régime démocratique ou une dictature maquillée, restera l’instrument de défense de la propriété privé des multinationales même si ce sont nos impôts qui servent à engraisser les actionnaires.
Les organisations qui prétendent défendre les travailleurs ne sont pas claires sur ce qu’elles pensent des aides sur fonds publics, sur l’argent de nos impôts, pour aider Renault, les autres trusts de l’Automobile, ou Air France, d’autres trusts ou d’autres banques… Pour justifier les aides de l’Etat, Renault prétend qu’il est victime du Covid mais c’est faux. C’est bien avant Covid que les patrons ont envisagé leur attaque. Sa cause n’a rien à voir avec la pandémie. Toute l’Automobile mondiale envisageait cette attaque dès 2019 et elle a commencé aux USA. C’est aux patrons de payer pour la chute de leur système.
Est-ce que des vautours se font des politesses autour d’une carcasse ?
Les capitalistes sont prêts à négocier avec tous les réformistes politiques de la planète, quand il y a quelque chose à négocier, c’est à dire quand l’économie est dans une phase de développement. Ce qui est arrivé quelque fois mais périodiquement le capitalisme est en crise. Et là c’est le chômage, la surexploitation et la misère. Depuis 2008, cette « crise » multiplie les millionnaires et les milliardaires. Alors crise ou intox ?
Renault Nissan produisaient plus de voitures en 2007 que jamais dans l’histoire de l’automobile. Même chose pour Ford, General Motor, Chrysler, Toyota, Fiat etc.. Et pourtant ces trusts ont fait faillite en 2008. Intox ? Tour de passe plutôt car la faillite n’a pas duré le temps que les banques centrales des Etats viennent éponger les dettes. Tous ont fait faillite, non pas à cause de l’offre qui aurait été supérieure à la demande car toutes les voitures se vendaient bien et se sont encore bien vendu après. Non, ces trusts font faillite car leur rentabilité a chuté. En d’autres termes, la banque Renault-Nissan a chuté en 2008. L’action dévisse car le système capitaliste mondial est stoppé net. L’immense masse d’argent qui circule sur toute la planète ne trouve plus ou se placer !
Le comble pour tous ces réformistes, qui croient que le capitalisme peut vivoter alors que son moteur marche aux bénéfices augmentant de 20 % par an. Le capitalisme industriel n’est pas imaginable sans la finance, l’endettement, les crédits, les fusions acquisitions. Mais la finance ne peut pas vivre non plus sans l’extraction du profit réalisé dans les usines. Si l’un s’arrête, l’autre aussi, mais depuis 2008, la pompe à profits a redémarré exclusivement avec l’argent publique, avec des nationalisations qui n’ont pas dit leurs noms, des crédits publics qui creusent le trou de la dette publique, tout cela pour tenter de sauver, soi disant, le soldat capitaliste. On voit ou tout cela mène…
C’est en milliers de milliards d’euros que cela se chiffrent, ce sont des sommes qui rendent ridicule le fameux trou de la sécu ou de l’unedic. Les Etats les plus puissants comme les USA, la Chine, le Japon, la France ou l’Angleterre ne peuvent pas faire faillite car de la même façon que si General Motor tombe, ce sont tous les trusts automobiles qui tombent aussi, si les USA tombent, tous les Etats de la planète chutent également.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes et patatras un virus est venu gâcher la fête. Et certains bien pensants vont plus loin encore en prétendant que l’État avec le patronat ont tout fait pour une fois, pour prioriser la santé qui à sacrifier les activités économiques et donc à fragiliser le pays. Bizarrement tout allait bien encore une semaine avant le confinement. Les politiques de tout bords, les PDG, ministres, présidents, médecins au chevet du gouvernement, nous répétaient la petite musique que tout était sous contrôle, pas besoin de masques, de tests, car soit disant inefficaces et maintenant tout ce même petit monde rende obligatoire les masques pour aller au travail. Ces mêmes dirigeants vont plaider leur irresponsabilité et qu’ils se seraient fait abuser par d’autres gouvernements. Facile quand on voit que tous les dirigeants du monde entier ont décidé en même temps de fermer les yeux !
Ce qui a été remarquable, c’est l’absence des syndicats face à la pandémie, au confinement et à tous les mensonges diffusés à cette occasion, et même dans la plupart des usines, l’absence de toute perspective sociale et politique développée par ces appareils bureaucratiques (à part des communiqués communs avec le patronat et des signatures d’accords), l’absence même des délégués, physiquement ou syndicalement, aux côtés des salariés bien avant la pandémie et le chômage partiel. Pendant le confinement, les négociations avec le patronat se sont multipliées mais pas les discussions syndicales avec la base ouvrière ! Pourtant à l’époque, en février, nous manquions de tout : gel hydroalcoolique, savons, gants, sans parler des fameux stocks de masques qui étaient mieux gardés que la banque de France. Nous avons travaillé pendant des semaines sans que les CHSCT centraux et locaux n’émettent de droit de retrait. Ce sont le plus souvent les salariés eux mêmes qui ont décidé d’arrêter le boulot. Les syndicats ont toujours été invisibles dans les ateliers car ils avaient sûrement beaucoup de chose à se raconter dans les réunions de la direction. Un seul avenir pour la classe ouvrière : la gilejaunisation (auto-organisation et perspectives révolutionnaires) des luttes de classes !
Bien avant le virus, la production chutait déjà et les sales coups pleuvaient. Depuis 2018, les constructeurs comme Renault anticipaient la chute de leur production. Evidemment, il y a toujours les prétextes soit disant « conjoncturels » comme les surcoûts engendrés par des changements de normes techniques européennes par exemples. Mais si la cigale Renault chante aujourd’hui que les commercialisations d’automobiles ont fondu pendant le confinement, pourquoi crier que le chien a la rage alors que comme pour le secteur aérien, la chute des ventes est logique vu les interdictions de circulation. Est ce que par hasard, comme pour Vilvorde, les patrons ferment des usines dont ils ont tiré le maximum de productivité et qu’ils ne croient pas une minute dans l’avenir de l’activité industrielle automobile ? En tout cas, ils scient la branche sur laquelle ils volent par l’exploitation notre travail et ça cela s’appelle couler le navire sciemment.
Ici, à Renault, nous avons vu nos collègues prestataires ou intérimaires être renvoyés chez eux après des mois, voire des années de travail à nos cotés. Nous avons vu des sites fermer et les travailleurs dispatchés avec leurs postes supprimés. En mars 2020 ? Non en 2001, 2008, 2014,2019 . Tout le secteur automobile mondial est touché par le chômage partiel, les licenciements, les fermetures d’usines, la fonte des effectifs, la baisse des salaires ou les augmentations au dixième (0,5%). Le problème est général et les syndicats continuent de prétendre que l’on va défendre « notre » boite, « notre » usine, « mon » atelier, « son » bureau, « son » entreprise, « son » secteur, « son » métier. On voit le résultat depuis 1/4 de siécle !
Non content de réduire la paye, les patrons s’arrangent avec l’État pour être indemniser. Donc nos impôts vont payer les salaires (car nous ne sommes pas défiscalisés même en temps de crise sanitaire), y compris de ceux qui s’octroient des rémunérations de plusieurs centaines de milliers d’euros par mois. Les charognards rongent la carcasse et pour nous même les NAO sont remisées voir atomisées. Pourtant tous les syndicats continuent de ne jurer que par le dialogue et la négociation..à croire qu’il y a un os à ronger, à moins qu’ils aiment bien le ragoût de couleuvre.
Les syndicats sont ils génétiquement programmés pour éviter la lutte de classes ? Et bien c’est plutôt le produit de la sélection darwinienne, car au départ, il y a au moins 150ans, ces mêmes syndicats étaient interdits et il y a encore des pays ou c’est le cas. Mais les guerres et les révolutions ont démontré à la classe dominante bourgeoise qu’il était plus prudent de contrôler un syndicat plutôt que de se le mettre à dos. Depuis cette reconnaissance légale, même les syndicats dits radicaux, sont toujours résolus à négocier et éviter la lutte. Ils ont même abandonné leur objectif principal : l’abolition du salariat. Du coup, à force de reculer devant le patronat, c’est lui qui fixe quasiment toutes les règles. Donc même pour faire grève, il faudrait que les syndicats demandent la permission aux tôliers. Le monde à l’envers et surtout un monde syndical complètement accroc à la drogue patronal.
Renault Sandouville restait fermé fin avril et le secrétaire de la CFDT jugeait cela irresponsable pour l’emploi des intérimaires, car d’après les syndicats signataires de l’accord de reprise, nous pouvions revenir travailler sans risques. C’est garanti sans dangers… Par qui ? Les mêmes qui nous disaient que tout allait bien il y a trois mois...
La CGT se sert donc de la justice pour couvrir la non réouverture, mais finalement est ce que cela dérange la direction de Renault qui parle de fermer des usines faute de production suffisante. Voilà des faux amis, qui font semblant de se préoccuper du sort des précaires aujourd hui pour mieux les laisser se faire surexploiter toute l’année.
Un plan de réindustrialisation c’est à dire qu’elle se voit bien redresser le titanic capitaliste.
A entendre le délégué central Renault CGT parler aux salariés de la fonderie de Caudan, Renault a le choix d’investir dans la production en France en relocalisant la production des usines hors France. Comme si le problème de fermeture d’usines et d’effondrement économique allait concerné uniquement la France, c’est à dire comme si ce n’est pas justement dans les pays dits « à bas coûts » que les dégâts sociaux sont déjà les plus durs à encaisser pour les peuples travailleurs. Les préjugés ont la vie dure et celui des relocalisations afin de combattre la concurrence des travailleurs entre eux est un vrai poison.
Deuxième entourloupe : les milliards de l’État doivent servir à la production. Depuis quand une multinationale privé doit fonctionner avec l’argent public pour produire...depuis que la CGT lui souffle cette idée peut être ?
Jamais deux sans trois : si les fermetures de sites sont liées aux fameuses délocalisations hors France, alors pourquoi le constructeur français au losange a commencé par fermer 5 usines et supprimer 21000 emplois au Japon au moment de l’alliance avec Nissan en 1999 ? Pourquoi les premières usines que Renault met au chômage technique sont celles au Brésil à Curitiba en 2009 ou en Espagne en 2008 à Valladolid ?
Les discours syndicaux et les actions des syndicats font tout pour opposer les salariés entre eux. Mais quand les travailleurs de Dacia sont entrés en lutte pour des hausses importantes de salaires, les syndicalistes en France ont préféré miser sur les NAO. Résultats : des augmentations au dixième qui ne dépasse pas les 40 Euros / mois.
Ils voudraient nous faire croire qu’ils ont des solutions économiques pour préserver l’emploi, alors que le secteur automobile a fondu comme neige au soleil depuis plus de 20 ans. Qu’ils nous préservent de leurs conseils concernant le type de lutte à mener, car non l’ouvrier espagnol ou l’ingénieur brésilien, japonais ou marocain ne sont pas des concurrents mais des exploités comme nous et donc des frères de classe. L’internationale ouvrière est à reconstruire mais ce ne sera pas avec les bureaucraties syndicales.