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Un mauvais coup de Renault contre la famille d’une victime de l’amiante

vendredi 26 avril 2019, par Robert Paris

Des salariés qui ne laissent pas le patron de Renault les intoxiquer et refuser de payer

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Un mauvais coup de Renault contre la famille d’une victime de l’amiante

Décédé en 2014, la cause de l’amiante vient seulement d’être jugée pour Eric Lemoine, salarié de Renault CTR (Rueil), reconnu en maladie professionnelle due à l’amiante par le tribunal de la Sécurité sociale à la fin 2018. Il a fallu de nombreuses démarches pour démontrer qu’il était en contact avec l’amiante dans le cadre de son travail. Il fallu cinq ans ! Pourtant, Renault savait que son travail était en relation avec l’amiante mais cela n’a jamais empêché le patron de nier tout. En toute conscience et froidement, Renault l’a laissé ainsi que sa famille et ses amis, se battre contre le mensonge patronal. Pourtant, la direction avait été contrainte d’évacuer des secteurs entiers du CTR pour cause d’amiante ! Cela n’a pas empêché le patron de nier sa responsabilité. C’est scandaleux et criminel.

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Eric, salarié de Renault, est mort d’un cancer de l’amiante qu’il a contracté au travail. Au lieu d’admettre sa responsabilité, le trust automobile s’acharne sur sa famille. André Lancteau, membre du collectif amiante des salariés de Renault et de l’ADDEVA 93 qui a organisé la lutte pour défendre les salariés et leurs familles témoigne dans le journal de l’ANDEVA :

« Notre collègue Eric était électromécanicien de maintenance. Il est décédé le 3 août 2010 d’un cancer bronchopulmonaire lié à son exposition à l’amiante chez Renault. La CPAM a reconnu la maladie professionnelle et la cause du décès. Elle a attribué une rente de conjoint survivant, mort d’une maladie professionnelle, à son épouse.

Avec ses enfants, la veuve a saisi le tribunal des affaires sociales de la Sécurité sociale. Le 23 juillet 2014, le TASS (Tribunal des Affaires Sociales) a reconnu la faute inexcusable de Renault. Il a majoré la rente de conjoint survivant et indemnisé les préjudices, en ordonnant l’exécution provisoire.

Mais la direction ne s’est pas estimée battue. Elle n’a pas considéré que les droits de la famille, déjà victime de la mort d’un de ses membres, primait : elle a fait appel !

Certes, la direction de Renault était manifestement incapable de convaincre les magistrats qu’elle avait informés et protégés ses salariés. Elle a préféré fuir ses responsabilités en contestant carrément l’origine professionnelle de ce cancer à Renault, pourtant reconnu de manière constante depuis sept ans par la Sécurité sociale.

Malheureusement, la Cour d’appel de Versailles lui a donné raison, jugeant que le lien entre exposition professionnelle et maladie n’était pas établi.

Dans ses activités de travail, l’exposition à l’amiante était flagrante, étayée par de multiples preuves et de nombreux témoignages.

Ce refus, sept ans après la prise en charge par la CPAM est totalement illogique. L’arrêt annule la majoration de rente. Après les souffrances de la maladie et du deuil, c’est une nouvelle épreuve morale et financière que Renault a tenu à imposer à cette famille.

Avec le soutien de l’Addeva 93, il y a une chance sérieuse de faire casser cet arrêt par la Cour de cassation. Un pourvoi coûte 3500€. J’ai informé les camarades de Renault et lancé un appel à la solidarité financière. La réponse a été unanime : « Nous ne pouvons pas laisser passer une telle injustice. »

Des collectes ont eu lieu sur les sites de Lardy et de Guyancourt, avec le soutien des organisations syndicales SUD et CGT des deux sites. A Lardy, un tract a été distribué appelant publiquement au soutien.

Le soutien a permis de faire face à la dépense et la direction de Renault va devoir se défendre en cassation !

En tout cas, il y a de plus en plus de salariés conscients que l’amiante à Renault, c’est la véritable responsabilité du patron et qu’il ne faut pas se laisser faire. Les faire payer, c’est l’un des moyens de se battre contre l’amiante et les patrons. Exiger aussi des examens de scanner individuels, des plans amiante, des examens des locaux en plaine activité, les documents sur les pièces usinées, etc., c’est aussi une part de ce combat !

C’est un combat de toute la classe ouvrière ! Cent mille morts par an du fait de l’amiante : ce crime patronal ne doit pas rester impuni !!!

Renault condamné pour cancer lié à l’amiante

La veuve de notre camarade Eric Pouzet du CTR, mort d’un cancer lié à l’amiante, avait obtenu gain de cause devant le Tribunal de la Sécurité sociale. La responsabilité de l’absorption d’amiante a été reconnue et c’est un nouvelle fois une démonstration que de nombreux cas restent impunis dans lesquels la direction est responsable de cancers. Il s’agissait de manipulations de pièces qui contenaient de l’amiante. D’autres fois, il s’est agi de contamination par l’amiante dégradée des bâtiments. Les organisations syndicales, en refusant de s’impliquer dans cette lutte, sont grandement responsables elles aussi. C’est le collectif contre l’amiante de Rueil-Lardy qui s’était chargé de ce dossier comme de celui de notre camarade Fabien Gangne qui avait également eu une issue favorable. Collectivement, on peut se défendre. Rappelons que le collectif contre l’amiante à Renault Rueil-Lardy avait réclamé que soient connus tous les secteurs dont les bâtiments sont amiantés et tous les emplois où a été utilisé de l’amiante en pièces usées ou usinées, que tous les personnels s’étant trouvés dans des secteurs à risque soient informés de leurs droits en matière d’examens (scanners notamment) y compris s’ils ne travaillent plus maintenant au CTR. Ce n’est pas une fatalité de nous laisser contaminer par le patron !

Grâce à certains de ses camarades qui avaient porté témoignage malgré les pressions du patron. Son décès vient d’être reconnu par la justice en faute inexcusable de Renault et sa famille qui portait plainte touchera 100.000€ grâce à l’action de l’ANDEVA. Et Renault s’en tire à bon compte car la justice bourgeoise a choisi une somme peu élevée du fait d’une maladie très rapidement mortelle (deux mois). Et aussi du fait que l’immense majorité des salariés ayant travaillé dans l’amiante ne l’ont jamais su, n’ont jamais bénéficié de scanner pour détecter d’éventuels cancers. Et ils ont eu double exposition (bâtiments comme le B9 ou Degrémont et pièces amiantées des moteurs) ! D’autres familles de salariés décédés vont porter plainte pour faute inexcusable contre Renault ! Oui, les salariés qui ont mené ce combat ont eu raison : on ne va pas au boulot pour y laisser sa vie pour un patron !

En janvier 2016, les salariés venant du CTR de Rueil ont été "heureux" d’apprendre que leur ancien site est en train d’être désamianté et que des tas de sacs d’amiante se trouvent aux entrées des bâtiments. On se souvient ce que la direction de Renault répondait au collectif amiante de Renault Rueil-Lardy qui défendait des salariés ayant contracté un cancer : aucun risque selon elle ! Mais c’est seulement quand les salariés ont été déménagés qu’elle entreprend le désamiantage. Ce qui signifie qu’on ne peut pas y mettre une autre entreprise avant d’avoir désamianté. Bel aveu que le site est pollué à l’amiante. Et, bien avant un tel aveu, tous les procès gagnés contre Renault pour cancer lié à l’amiante contractés au travail sont là pour condamner la direction de Renault. Car celle-ci se refuse toujours à faire un suivi des salariés, à s’assurer que les cancers de ceux-ci ne sont pas dus à l’amiante dans les faux plafonds du site ou à la manipulation des pièces amiantées telles que : embrayages, joints de culasses, joints de collecteurs, plaquettes de freins… Et notamment elle refuse toujours de faire pratiquer des scanners des poumons qui sont pourtant tellement significatifs à cet égard ! On rappellera que nos camarades de Rueil avaient fait évacuer plusieurs secteurs du site pour cause d’amiante dans l’air !

Le site de Rueil n’est pas le seul à être exposé. Le Mans, Billancourt ou Lardy ont fourni leur contribution au bilan macabre de la politique de la direction. Il faut que ça cesse et que le silence sur la question de l’amiante ne soit plus respecté. Tout salarié de Renault victime d’un cancer doit être examiné et tous les salariés qui ont travaillé à proximité d’amiante doivent avoir un suivi médical permettant d’anticiper les soins et de sauver le malade !

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