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Les Gilets jaunes s’en prennent au pouvoir des milliardaires

dimanche 30 décembre 2018, par Robert Paris

Pour en finir avec l’Etat du grand capital !!!

La révolution, Macron l’avait annoncée dans son programme, dès sa campagne électorale, par son livre de propagande qui s’intitulait « Révolution » !!!
Il l’a voulue, il l’a eue !!!

Il l’a voulue, il l’a eue !!!

Les Gilets jaunes s’en prennent au pouvoir des milliardaires

Même si les commentateurs défavorables au mouvement prétendent qu’il s’essouffle, ils n’auraient jamais prédit qu’il existerait encore et qu’il tiendrait la période des fêtes, la répression et la campagne de discrédit engagée par ses adversaires. Ce qui est certain, c’est que la vie sociale et politique de la France, que l’on soit du bord des exploités ou de celui des exploiteurs, n’est plus la même et que cette marque est indélébile.

C’est au peuple travailleur de faire la loi. C’est dans les rassemblements des Gilets jaunes que se décide l’avenir, pas au gouvernement. On ne veut plus d’un Etat à la botte des milliardaires. Les pauvres ne doivent pas payer pour faire fonctionner l’Etat des riches. C’est aux travailleurs de prendre les décisions, pas aux gouvernants. On ne compte plus les déclarations des gilets jaunes qui remettent en cause l’ordre social et tout particulièrement l’Etat capitaliste. C’est d’autant plus frappant que des années et des années de ronrons réformistes politiques et syndicaux nous ont accoutumé à des pleurnicheries selon lesquelles « l’Etat doit nous sauver », « l’Etat est là pour défendre la démocratie », « l’Etat est au service du peuple ». Des années pendant lesquelles on nous a bassiné avec les balivernes du genre : si on veut s’exprimer, on n’aurait qu’à bien voter aux élections organisées par la bourgeoisie.

Si le mouvement des Gilets jaunes est remarquable, c’est que lorsqu’il était crédité de 82% d’opinions favorables (aujourd’hui, c’est plutôt 71% « seulement »), le sondage demandait combien voterait pour une liste « gilets jaunes » dans une élection « normale » et la réponse était de maximum 12% !!! C’est dire que les élections organisées dans le cadre de l’Etat capitaliste donnent la parole au monde capitaliste, pas au monde du travail.

Les Gilets jaunes se sont donnés à eux-mêmes la parole sans passer par des mécanismes dits « démocratiques » mais qui sont tout ce qu’il y a de plus antidémocratiques, comme le calcul précédent le démontre clairement : 82% n’ont que 12% aux élections bourgeoises !!!

L’une des affirmations les plus claires du mouvement des Gilets jaunes est qu’on en a assez d’un Etat des milliardaires, d’un code des lois pour les milliardaires, d’un gouvernement à la botte des milliardaires, d’une fiscalité en faveur des milliardaires, d’une constitution en faveur des milliardaires et d’une démocratie qui donne la parole à moins de 1% de la population, à savoir les milliardaires. Assez que les milliardaires deviennent plus riches quand les travailleurs deviennent tellement plus pauvres qu’ils sont menacés de ne plus avoir assez pour… vivre !!!

Les fêtes de fin d’année sont bien symboliques : le prétendu cadeau de Macron de cent euros (en réalité bien moins si on défalque ce qui était déjà prévu) et qu’il ne fait même pas à tous les démunis, n’est rien à côté des sommes colossales que dépensent ces mêmes milliardaires pour leurs repas de réveillon : en moyenne plus d’un millier d’euros par personne !! Et ce sont les mêmes qui trouvent qu’une prime de cent euros (qui n’est même pas une augmentation de salaire, qui n’est même pas prise en compte dans la retraite, qui n’est même pas durable car exceptionnelle), c’est déjà bien trop et qu’on devrait se taire désormais après un tel cadeau !!!

Le même Etat, avec les mêmes gouvernants, a couvert pendant des années le PDG voleur de Renault, Ghosn, qui ouvertement piquait dans les caisses de trois trusts mondiaux et comment il continue à le couvrir alors que de multiples preuves l’accusent, comment il continue à refuser d’enquêter sur les vols de Ghosn en France, lui qui s’attribuait officiellement comme officieusement des sommes colossales et refusait d’augmenter les salaires des travailleurs de Renault !!!

Oui, ces gouvernants sont bien étonnés, après des années à se moquer ouvertement des travailleurs, que ceux-ci se révoltent et qu’ils remettent en cause non seulement le pantin qui dirige en chef mais tout le fonctionnement du système mis en place par les classes possédantes pour siphonner toutes les richesses en leur profit.

Ce n’est pas seulement le nul actuellement au pouvoir qui est en cause, ses prédécesseurs aussi, les autres candidats au pouvoir aussi. On les a tous vus se sucrer, arroser les copains et les coquins.

On les a vus les copains de Cahuzac qui voulait nous abreuver de discours moralisateurs sur l’impôt et qui ne payait pas les siens, tous ces ministres qui se sucrent tout en affirmant qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses.

Oui, ce que le mouvement des Gilets jaunes remet en question, ce n’est pas seulement la valeur du SMIC, pas seulement la valeur des pensions de retraite, pas seulement la valeur et la durée des allocations chômage, pas seulement le niveau des aides sociales, pas seulement la destruction programmée et organisée des services publics, non, c’est carrément le pouvoir capitaliste que les Gilets jaunes dénoncent et même menacent.

Bien sûr, si on dit cela, on a droit à tous les prétendus démocrates qui affirment que c’est une attaque contre la démocratie, selon laquelle Macron a été élu démocratiquement et qu’il faudra attendre de pouvoir voter pour quelqu’un d’autre avant de le faire partir.

Mais ces gens-là nous prennent pour des andouilles : ceux qui ont cru changer en passant de Sarkozy à Hollande, puis l’ont cru de Hollande à Fillon, puis l’on cru de Fillon (démasqué avant de gouverner) à Macron, ont bien compris qu’ils voteraient pour n’importe qui, ils n’auraient pas davantage de pouvoir réel.

En fait, le peuple travailleur, par son propre mouvement, a déjà plus de poids politique en ne participant à aucune élection bourgeoise qu’il n’en a jamais eu en y participant.

Mieux même, en affirmant qu’il se passe de tout ce système de tromperie organisé et compte décider lui-même de son avenir, il se fait plus entendre qu’il ne l’a jamais fait en votant pour n’importe qui.

Quiconque affirme que la démocratie peut être réformée par un vote quelconque, par une élection présidentielle, ou parlementaire, ou référendaire, est en train de mentir car l’organisateur de ce vote est encore le même trompeur et le vote ne peut nous donner la parole puisque ce sont ceux qui nous bâillonnent qui l’organisent !

La situation est simple : le pouvoir politique actuel est aux mains de l’infime minorité de bandits milliardaires. Ce sont eux qui dirigent tous les gouvernements. Ce sont eux qui prennent toutes les décisions. C’est pour défendre leurs intérêts que les caisses publiques sont vidées. C’est encore pour défendre leurs intérêts que des guerres sont menées par l’armée aux quatre coins du monde. C’est pour défendre leurs intérêts que les manifestants sont matraqués, gazés, tirés comme des lapins à coups de balles plastiques et de grenades, écrasés par des charges policières, etc. Les grands médias sont aussi au pouvoir des mêmes.

Tout le pouvoir est aux mains de ces gens-là, des banquiers, des financiers et des capitalistes et la démocratie électorale n’est qu’un paravent pour tromper le bon peuple.

En remettant en question cet Etat des milliardaires, le mouvement des Gilets jaunes a fait un grand pas en avant dans la conscience de millions de travailleurs. Il a rompu avec un mensonge constant des réformistes politiques et syndicaux et de leurs soutiens associatifs, médiatiques, sociaux et autres.

Il est clairement affirmé que nous qui vivons de notre travail de plus en plus difficilement ne nous reconnaissons nullement dans cet Etat, ne nous entons nullement liés par ses décisions, ne voulons nullement obéir à ses ordres, n’attendons absolument rien de ses mesures, y compris celles qui prétendent répondre à nos revendications, que nous ne voulons pas discuter avec ce pouvoir des milliardaires, ni débattre avec lui, ni négocier, ni parlementer, ni composer, ni rien. Nous ne les reconnaissons pas comme nos gouvernants, ni comme nos représentants.

Nos représentants, nous comptons les choisir parmi nous-mêmes et pas pour négocier avec ces pantins des riches !!!

La classe de tous ceux qui vivent (durement) de leur travail a commencé à parler, à s’écouter, à se faire entendre d’elle-même (et c’est l’essentiel car être écoutés de nos ennemis ne nous intéresse pas), à s’apprécier à sa force réelle, ce qui n’était jamais arrivé dans un mouvement mené par les réformistes, les bureaucrates syndicaux ou les politiciens de gauche et autres faiseurs de balivernes sur la « bonne réforme ».

A eux tous, nous opposons la bonne révolution !!! Oui, c’est la révolution sociale, celle qui dresse des potences pour les capitalistes et prépare un avenir où les milliardaires seront motivés à payer par la peur de perdre la totalité de leur pouvoir, au lieu que ce soient les exploités qui soient motivés à se laisser exploiter par la peur de perdre leur emploi ou leur allocation chômage !
La révolution sociale, ce n’est pas que les milliardaires lâchent des miettes de leur richesse, mais qu’ils lâchent leur mainmise sur toute l’économie et sur la totalité du pouvoir d’Etat.

Nous ne sommes rien, soyons tout, voilà quelle est la revendication des Gilets jaunes !

Ni les sourires hypocrites, ni les prétendus gestes de compréhension, ni les matraques, ni les grossières calomnies, ni les arrestations massives ne parviendront maintenant à faire rentrer dans le rang la révolte des travailleurs !

Ils voulaient nous faire rentrer la tête dans les épaules en nous traitant de sans-dents et de fainéants, ils n’ont réussi qu’à nous faire sortir de nos gonds et quand le peuple travailleur est parti en révolution avec les femmes travailleuses à sa tête, ce n’est pas une mais toutes les bastilles capitalistes qui sont destinées à tomber !

Et le fait que le monde entier résonne déjà des manifestations de gilets jaunes, à la suite de la révolution de France, témoigne que, si la situation de confrontation de classe continue de se développer, le drapeau des exploités est bel et bien en train de menacer de flotter demain sur l’un des pays dominants du monde capitaliste.

Messages

  • L’action directe, l’éclatement de la colère, la capacité de s’en prendre directement au Capital et à son pouvoir, la mobilisation en permanence, l’auto-organisation, la charge de la peur qui change de camp, l’union de tous ceux qui sont opprimés et exploités, les femmes en tête, les plus exploités en tête et décidant par eux-mêmes, reprenant confiance en leur propre force, la constitution de lieux de rassemblements où, sans distinction d’origine et d’opinion, les révoltés se rassemblent, discutent, décident et agissent, voilà tout ce que n’avaient jamais rapporté les actions des grandes organisations réformistes, que soit pour les retraites, pour la défense des droits sociaux contre les lois travail, pour la défense des services publics du rail et de la santé, etc.,

  • Ce mouvement n’a pas été au début dans une logique de représentation. C’est là un des éléments qui ont fait son succès, et c’est ce qui a été insupportable aux yeux des politiques, des « journalistes » TV et des commentateurs-spécialistes dont les dents rayent les parquets des plateaux. Il n’est que de voir les tout bons conseils qui jaillissent un peu partout, de la part des ennemis comme des amis : organisez-vous, désignez des représentants, que le pouvoir puisse négocier, etc. Or c’est justement parce qu’il ne le pouvait pas que ce mouvement a eu un réel succès et qu’il est intéressant.
    L’abandon de cette logique de non-représentation pourrait bien sonner son glas. Il se pourrait en effet que les structures représentatives dont se doterait le mouvement des gilets jaunes soient autrement plus dangereuses pour son avenir que les contradictions idéologiques qui s’y affronteraient. Parce que ceux qui ont le plus intérêt à ce qu’il se dote de « représentants », ce sont les patrons et l’Etat (et/ou les récupérateurs de tous bords).
    Bien entendu, vont se dégager petit à petit des « délégués porte-parole » ; ils seront une dizaine au début puis se dégageront deux ou trois têtes. Les délégués seront contestés, mais la sclérose finira par l’emporter. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on sait que ça se passera certainement comme cela qu’il faut abandonner cet axe primordial : conserver aussi longtemps qu’on peut la non-représentation, et, quand il y a représentation, la maintenir sous le contrôle d’un mandat précis et surtout sous celui de l’action sur le terrain.

    OCL

  • Quand les gilets jaunes s’en prennent aux médias, c’est parce que c’est une des institutions du pouvoir des milliardaires !!!

  • La révolution Macron n’existe pas, ou alors c’est une contre-révolution, mais la révolution des gilets jaunes existe bel et bien !

  • La principale leçon des gilets jaunes est qu’il faut, pour se faire craindre des classes possédantes, que ceux qui vivent de leur travail s’organisent ensemble, en masse, et de manière indépendante des appareils réformistes.

  • Et maintenant, le pouvoir des milliardaires qui vient de dépenser des milliers d’euros par tête pour un seul repas de fêtes et trouve que céder cent euros c’est encore trop, s’attaque aux chômeurs. Les allocations seront supprimées aux chômeurs pour tout refus d’une proposition d’emploi quelle que soit le salaire et la comparaison au salaire précédent. Cela signifie que le chômeur doit accepter ce "travail" y compris s’il y perd par rapport à son allocation chômage !!!

  • Les milliardaires accusent les gilets jaunes d’avoir cassé l’économie !!!

    Bizarre, elle se casse partout dans le monde !!! Nous sommes donc si efficaces ?!!!

  • Le quatrième homme le plus riche du monde est français Bernard Arnault, le PDG de LVMH, qui possède une fortune estimée à 66,9 milliards d’euros !

    Bernard Arnault empoche, chaque seconde, la modique somme de 1 902 euros, soit plus de 114 155 euros par minute et près de 7 millions d’euros chaque heure.

    Bernard Arnault a été largement été cité dans le scandale des "Paradise Papers" et accusé d’évasion fiscale en 2017.

    Bernard Arnault n’aurait été contraint de s’acquitter en 2016 que de 2,2 millions d’euros au titre de l’ISF et maintenant… rien !!!

  • Bernard Arnault devient le premier Français dont la fortune dépasse les 100 milliards de dollars !!!

    La fortune du dirigeant a ainsi augmenté de 2,88 milliards de dollars sur la seule journée de mardi et de près de 32 milliards depuis le début de l’année 2019. Ce qui lui a notamment permis de dépasser le magnat des affaires Warren Buffett (84,7 milliards de dollars) et le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg (73,7 milliards).

    Ceux dont la misère grandit sans cesse, dont les retraités et les salariés mal payés, apprécieront...

  • Les Gilets jaunes ont-ils eu tort de cibler les milliardaires ?

    Selon le Bloomberg Billionaires Index, qui classe les 500 plus grandes fortunes mondiales, les Français les plus riches ont gagné plus d’argent en 2019 que n’importe qui d’autres dans le monde. Au premier semestre, la richesse cumulée des 14 milliardaires français du classement de l’agence financière a augmenté de 34,8 %, soit +78 milliards de dollars (68,8 milliards d’euros).

    Ce qui les placent au premier rang mondial des plus fortes progressions, devant les grandes fortunes de Thaïlande (+32,7%), de Singapour (+30,8%), du Japon (+24,2%) et du Danemark (+23%). Cette hausse est par ailleurs deux fois plus importante que celles des riches Chinois (+17%) et Américains (+15%).

    Sur les 78 milliards de dollars cumulés cette année par les milliardaires français, 53 appartiennent à François Pinault (Kering), Françoise Bettencourt-Meyers (L’Oréal) et Bernard Arnault (LVMH). Ce dernier est par ailleurs devenu cette année la troisième personne au monde dont la fortune dépasse 100 milliards de dollars (103), derrière Bill Gates et Jeff Bezos.

    Bien entendu, selon le principe des vases communicants, ce qui va aux uns n’ira pas aux autres !

  • Les chiffres ont de quoi donner le tournis. Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, et son ex-femme MacKenzie Bezos ont finalisé leur divorce ce vendredi, à hauteur de 38 milliards de dollars, comme l’a annoncé Bloomberg News. En vertu de cet accord, MacKenzie Bezos, 49 ans, recevra environ 19,7 millions d’actions Amazon.com, soit une participation de 4% dans la compagnie. De quoi la placer en 22e position du classement Bloomberg Billionaires, devançant de peu François Pinault. Jeff Bezos, 55 ans, conservera une participation à hauteur de 12% et restera l’homme le plus riche du monde.

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