jeudi 6 décembre 2018, par
Mercier est un dirigeant CGT qui appartient paraît-il à l’extrême gauche. Eh bien, il fait tout ce qu’il peut pour faire en sorte que la CGT n’apparaisse pas pour ce qu’elle est : une grande absente du mouvement de révolte des gilets jaunes et pour faire croire que l’on se mobilise seulement sur les salaires, et surtout pas contre des impôts, à croire que l’impôt sur les salaires serait une chose à défendre !!!!
Voir ici ce que défend Mercier
La veille de l’appel à manifester pour la troisième fois par les Gilets Jaunes, le 1er décembre, Mercier, militant de Lutte Ouvrière, s’est exprimé au nom de la CGT sur le plateau de Cnews. Si nous ne savons pas que Mercier est membre de LO, organisation se disant « Trotskyste » et se réclamant de la révolution prolétarienne, rien dans son discours en tout cas le laisse paraître.
Si Mercier critique en parole l’attitude de la CGT vis-à-vis des Gilets Jaune, il défend en pratique l’orientation de la bureaucratie syndicale qui cherche à isoler les Gilets Jaunes du reste des travailleurs pour garder sa capacité d’encadrement et éviter une confrontation révolutionnaire avec le gouvernement et L’Etat.
En effet, nous sommes face à une situation qui n’a pas de précédent, un mouvement de lutte spontanée auto-organisé, indépendant des directions réformistes syndicales et entrainant une des partie les plus précaires et pauvres de la classe ouvrière. Ce mouvement organise pour la première fois des franges du prolétariat qui n’avait jamais lutté auparavant, attire la sympathie de large couche de travailleurs mais aussi d’une partie de la petite bourgeoisie. Il montre qu’il est possible de s’organiser de manière autonome et indépendante des bureaucraties syndicales réformistes intégrées à l’appareil d’Etat, montre que d’autres méthodes de lutte que celles des syndicats existent, des méthodes insurrectionnelles qui ne respectent pas la légalité bourgeoise, refuse d’être représenté à une table de négociation avec l’Etat représentant de la Bourgeoisie, Et voilà pourtant les leçons que tire Monsieur Mercier de ce mouvement pour les luttes de classes :
« Là où je suis content, là où je reconnais le mérite du mouvement des gilets jaunes, c’est d’avoir pu poser le problème du pouvoir d’achat en France d’une manière extrêmement claire et à un niveau nationale. »
Merci aux gilets jaunes de permettre au révolutionnaire rouge délavé qu’est Mercier « de discuter du pouvoir d’achat des augmentations de salaires » avec ses collègues et de pouvoir venir en discuter sur les plateaux Télé.
Non, c’est vrai, c’est vraiment le seul mérite de ce mouvement.
Mercier discute ensuite des perspectives de ce mouvement et distiller en bon parternaliste ce devrait faire les travailleurs selon lui pour être victorieux et faire reculer le patronat :
« la prolongation du mouvement des gilets jaunes doit continuer dans les entreprises où se crée la richesse (…) plus efficace pour faire reculer le gouvernement (…) »
Mercier sait de quoi il parle. N’est-il pas celui qui a mené à la défaite la lutte des PSA en la maintenant sur le terrain du corporatisme. Désolé pour Mercier mais la réalité le dément et le rattrape. Il suffit de lire presse bourgeoise. Dans le Figaro, les Echos ou encore La Tribune, de nombreux articles appellent Macron a reculé et a laché devant les gilets jaunes pour éviter un nouveau 1789 ou 6 juin 1934. Alors qui croire ? Mercier qui dit en substance que les Gilets Jaunes ne feront pas reculer le gouvernement ou la Bourgeoisie qui appelle Macron a reculer. Macron qui vient par la voie de Philippe démentir une nouvelle fois Mercier, puisque le gouvernement recule sur certaines mesures.
Alors que la bourgeoisie reconnaît elle-même à mots couverts et par ses actions qu’elle craint que la révolte entraine encore plus de travailleurs dans la lutte avec à la clé un véritable risque révoltutionnaire posant la question du pouvoir, pour Mercier ce qui est à l’ordre du jour c’est :
« la grève générale pour les salaires »
Alors que le prolétariat pourrait se mettre à la tête de la révolte anti-fiscale et entrainer la petite bourgeoisie radicalisé par les attaques du grand capital aussi à son encontre sur un terrain de lutte de classe contre le capitalisme, Mercier préfère malgré son appel à la grève générale enfermer les luttes des travailleurs sur le terrain corporatiste et de la lutte syndicale réformiste de la lutte pour les augmentations de salaires alors que le prolétarait pourrait prendre la tête de la lutte contre l’impôt bourgeois en défendant :
« Pas d’impôts pour les revenus du travail ! Imposons les revenus du capital ! »
Non Mercier ne veut pas se brouiller avec la bureaucratie CGT. Aussi appelle-t-il et s’incrit-il avec Lutte Ouvrière dans la journée du 1er décembre qui divise notre lutte le jour même ou les gilets jaunes auront manifesté illégalement. Alors qu’une partie du prolétarait montre la voie à suivre, celle de l’auto-organisation, de la lutte insurectionnelle, de ne s’en remettre à personne qu’à soi-même, Mercier et LO n’appelle pas les travailleurs à faire de même c’est à dire à former leur comité d’action que nous pourrions appeler conseils ouvriers. Non bien au contraire ils les appellent à défiler bien sagement derrière les bureaucraties syndicales honnies par ce mouvement et qui nous ont mené défaite en défaite tout en respectant la légalité bourgeoise.
Force est de constater que Mercier et la direction de LO se sont intégrés à l’appareil bureaucratique de la CGT faisant de cette organisation l’extrême gauche du Capital au même titre que le NPA. D’organisation révolutionnaire, LO se transforme en pompier social à la manière classique des réformistes et des opportunistes accorchés aux basques des précédents.