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Quand le sionisme produit le nazisme…

lundi 20 août 2018, par Robert Paris


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


édito

Quand le sionisme produit le nazisme…

Les dernières évolutions de l’Etat d’Israël l’amènent progressivement à rejoindre une politique que l’on a bien connue : celle des camps de concentration, de l’exclusion sur des bases ethniques, de la haine raciale méthodiquement organisée et planifiée, du détournement de tous les problèmes sociaux vers la guerre contre des peuples. Inutile de préciser que nous parlons là de Hitler et aussi… de Nétanyahou !

Si l’évolution a été progressive, elle s’accélère et la dernière décision de transformer Israël en un Etat des seuls Juifs est un pas en avant considérable vers… l’abîme ! Rappelons que jusque là l’appartenance des Arabes palestiniens d’Israël n’était pas officiellement contestée même s’ils étaient déjà traités en ennemis potentiels. Le projet gouvernemental d’officialiser l’existence de « villes sans arabes » n’a pas encore été adopté mais il en dit long sur le sens de cette évolution…

Le rejet également de la langue arabe comme langue officielle d’Israël, à côté de l’israélien, est aussi une évolution notable, les Palestiniens d’Israël n’ayant plus le droit de demander que leurs procès aient lieu dans leur langue !

La vie quotidienne marque l’apartheid qui régit les relations entre Israéliens et Palestiniens, avec les colonies, les routes interdites aux Arabes, le mur de séparation, les barrages, les contrôles, les arrestations, etc. C’est une vie derrière des barbelés qui est réservée aux Palestiniens et Gaza est de plus en plus transformé en vaste ghetto à ciel ouvert…

Les Palestiniens sont donc les nouveaux Juifs et le sionisme est devenu le véritable successeur de l’antisémitisme d’antan.

Cependant, la réalité de l’opposition violente entre populations israélienne et palestinienne ne peut occulter totalement que la lutte des classes divise tout autrement Israël. Le fossé entre exploiteurs et exploités, qui sont les uns et les autres Israéliens juifs, ne cesse de s’accroitre.

L’économie de guerre n’est pas seulement une économie de guerre contre les Palestiniens mais aussi contre les travailleurs israéliens juifs ! La misère des exploités s’est accrue et la guerre permanente contre les Palestiniens est, entre autres, chargée de la justifier. Elle est aussi chargée de motiver les classes possédantes américaines dans leur soutien financier massif.

Mais l’Etat d’Israël est très loin d’être seulement en guerre contre les Palestiniens, ceux des territoires colonisés, ceux des pays arabes voisins ou ceux d’Israël. Il est en guerre contre la Syrie, contre l’Iran, contre le Hezbollah libanais, contre les chiites yemenites et on en passe…

Cette guerre permanente a amené une alliance politique et militaire entre Israël et l’Arabie saoudite, car ces deux pays que rien ne semblait devoir rapprocher si on raisonne seulement en termes religieux, ethniques et nationaux, sont maintenant les plus grands alliés. Ces deux Etats sont intervenus en commun dans plusieurs pays, ont échangé leurs informations, se sont soutenus financièrement et militairement dans leurs guerres. On voit ainsi qu’Israël n’est pas aussi polarisé qu’on pourrait le croire par la question palestinienne ni par la question juive, ethnique ou religieuse, puisque l’Arabie saoudite n’est ni l’un ni l’autre ! On voit également que le racisme anti-arabe ne l’empêche pas de pactiser avec un Etat arabe et un Etat qui est central pour la religion musulmane !

Ces dernières années en Israël, la lutte des classes n’a pas disparu parmi les travailleurs israéliens juifs. On peut même constater une recrudescence de luttes de classes dans la période des « printemps arabes », avec plusieurs mobilisations sur le terrain social pour dénoncer la dégradation des conditions de vie des plus démunis.

Il est certain cependant que, sur le plan politique, la question palestinienne occupe la place centrale et qu’elle radicalise l’opinion publique vers l’extrême droite. Les partis modérés ont longtemps gouverné sans réellement chercher un accord avec les Palestiniens et ont discrédité toute idée de vie commune entre Palestiniens et Israéliens juifs. Les derniers attentats dans lesquels des individus juifs attaquent des civils israéliens dans les rues, considérés comme la nouvelle intifada du fait du discrédit du Hamas et de l’Autorité palestinienne pour mener une lutte pour les droits des Palestiniens, sont provoqués par le désespoir dans lequel les maintient la politique violente et provocatrice de l’Etat d’Israël. Les dernières mesures et lois votées par Israël sont une preuve de plus du caractère volontairement provocant du gouvernement contre les Palestiniens, un gouvernement donc certains ministres affirment vouloir « jeter les Palestiniens à la mer » !!!

La dérive vers l’extrême droite de l’Etat d’Israël ne peut pas être séparée des mêmes évolutions dans le monde, des USA à la Turquie en passant par l’Ukraine, les pays de l’Est, l’Inde, le Japon et l’Egypte, pour ne citer que ceux-là. Les classes possédantes, partout dans le monde, sont sur le sentier de la guerre et c’est d’abord et avant tout une guerre contre les exploités de leur propre pays. Eh bien, cela est tout aussi vrai en Israël, et même encore plus que partout ailleurs !

La haine semée contre les Palestiniens en Israël n’a rien à envier à la haine des Caucasiens en Russie, à la haine des Russes en Ukraine, à la haine des Ouighours en Chine, à la haine des Chinois au Vietnam, à la haine des Roms en Europe, à la haine des migrants partout dans le monde.

Sur ce plan, il est remarquable qu’Israël soit une exception : ce pays accueille d’autant plus favorablement les migrants, y compris non-Juifs, qu’elle cherche à remplacer la main d’œuvre bon marchée palestinienne par une main d’ouvre bon marché asiatique ou africaine ! Mais, du coup, elle casse aussi les prix de la main d’œuvre israélienne et exerce une énorme pression sur les salaires et les conditions de travail de tous les prolétaires d’Israël quelle que soit leur origine !

La politique d’Israël n’a donc pas comme but réel ce qui est affiché : la défense des intérêts des Juifs ! Loin d’assurer à ceux-ci une existence en sécurité, la politique d’Israël les désigne à la haine collective. Loin de combattre l’antisémitisme, elle le suscite et le justifie ! Loin d’être défensive, sa politique est offensive et guerrière et milite non seulement pour la guerre locale mais régionale et même mondiale. L’Etat d’Israël est un poste avancé de la politique guerrière des classes possédantes du monde, une politique qui, face à la crise historique de la domination capitaliste depuis les années 2000, mène à la guerre mondiale. Les conflits entre Israéliens et Palestiniens ne concernent pas qu’eux seuls mais le monde entier et l’évolution de ces conflits menacent aussi tous les prolétaires.

Dans le combat des prolétaires du monde, prolétaires israéliens et palestiniens ont les mêmes ennemis et les mêmes perspectives. Ils ne peuvent pas gagner séparément et si les classes possédantes d’Israël radicalisent leurs propos et leurs actes de manière fasciste, c’est bien parce qu’ils n’ont pas confiance dans la passivité du prolétariat, qu’il soit juif ou arabe !!!

Et l’avenir que ces classes possédantes réservent au monde, si la lutte des classes ne l’emporte pas sur les oppositions raciales, ethniques ou religieuses, les horreurs de la guerre du Yemen nous en donnent un avant-goût aussi bien que celles contre le peuple de Gaza, de Syrie ou d’Ukraine.

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