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Pourquoi le syndicalisme opposé à la lutte de classe mène à la défaite

mardi 24 avril 2018, par Karob, Robert Paris

éditorial de La Voix des Travailleurs

Pourquoi nous ne tirons aucune leçon de nos défaites ?

ou « Pourquoi les luttes (purement) syndicales (réformistes, apolitiques, sans aucun sens de classe) iront inévitablement à la défaite ? »

La France connaît actuellement un conflit social d’importance avec la grève des cheminots. Malgré le fait qu’elle doive durer des semaines, le gouvernement ne recule toujours pas devant la stratégie de grève perlée, de deux jours sur cinq, mis en place par l’intersyndicale cheminote jusqu’à la fin juin. Il maintient le changement de statut de la SNCF et vient même d’annoncer le projet de filialisation du Fret SNCF ainsi que la date de la fin du recrutement au statut de cheminot au 1er janvier 2020.

Dans le même temps de nombreux conflits se développent, d’Air France aux éboueurs, des facultés à Carrefour, de l’Energie aux fonctionnaires, à la RATP, aux bus et tramways, à La Poste, à l’hôpital public, à la Psychiatrie, aux EPHAD et à la Justice, pour ne citer qu’eux. Et bien que tous les services publics soient attaqués, les syndicats refusent de lier les luttes entre elles et recourent aux sempiternelles journées d’action, proclamées par une partie des gauches syndicales et de l’extrême gauche officielle comme des journées de convergences des luttes et point d’appui pour une grève générale, un nouveau mai 68, disent-ils.

La convergence défendue en parole n’est pas l’objectif réel donné à ces conflits comme à ces journées. Comme le souligne Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, pourquoi converger si « le statut des cheminots n’est pas le statut de la fonction publique » et pour qui l’objectif est « (d’obliger) le gouvernement a ouvrir des négociations ». La « convergence des luttes » n’est rien d’autre que des mouvements corporatistes se battant au coude à coude et qui manifesteraient ensemble lors de journées d’action et se renforceraient mutuellement… dans leur corporatisme et leur isolement. En fait, tout en appelant à la convergence, chaque conflit est présenté avec ses buts propres, ses modes d’action propres, ses problèmes particuliers, ses revendications indépendantes. Rien, par conséquent, qui favorise une véritable unité de classe en vue de la confrontation de classe à venir, ni surtout aucune conscience de classe ni politique de classe.

Pourtant, tous ces conflits ont une cause commune : la volonté de casser les services publics, les droits sociaux, les aides sociales… Faire en sorte que les dépenses publiques soient de plus en plus exclusivement consacrées à aider le secteur privé et le grand capital. Lutter séparément, c’est donc le meilleur moyen d’être battus face à une offensive d’ensemble.

Mais ce n’est encore pas l’essentiel. Il convient de remarquer que depuis 2007-2008, les conflits syndicaux ne mènent qu’à des défaites. Ce grand tournant en la matière correspond, et pas seulement en France, à un moment charnière pour les classes possédantes puisque c’est l’époque de la chute historique du système mondial.

Avant 2007, par exemple en France, plusieurs mouvements prolétariens ont été menés avec un succès au moins partiel par les travailleurs et les jeunes comme en 1982 contre le blocage des salaires, en 1986 contre la loi Devaquet, en 1993 contre le CIP, en 1995 la lutte commune des cheminots et du secteur public, en 2006 la lutte contre le CPE.

Après 2008, tous les mouvements syndicaux, absolument tous, mènent à des défaites complètes comme en 2010 sur les retraites, en 2013 contre le CICE, en 2014 pour les cheminots, en 2015 pour Radio France et l’Hôpital public, en 2016 sur le Code du travail contre la loi El Khomri, et maintenant en mars-avril 2018 pour les fonctionnaires, les cheminots et bien d’autres catégories.

Entre les deux, les syndicats n’ont pas changé de nature ; c’est la situation de la lutte des classes qui a changé. La crise historique du capitalisme est passée par là et elle ne laisse plus place au réformisme. Depuis la crise systémique, les classes possédantes aiguisent les couteaux. C’en est fini de la collaboration de classe, il faut casser le moral de la classe ouvrière pour préparer le rapport de forces nécessaire quand le système s’effondrera. Pour cela, il faut détruire toute conscience de classe, toute organisation de classe, toute lutte de classe. Les luttes sociales ne sont plus dès lors des occasions de pactiser avec les syndicats mais de leur faire mordre la poussière.

Et ce n’est pas propre à la France. L’Europe a connu des journées d’action massives depuis 2008 mais sans succès, que ce soit en Angleterre, en Espagne, en Grèce, etc. La plus grande grève générale de l’Inde n’a rien donné. La méthode des journées d’action a été utilisée par les directions syndicales et, partout dans le monde, elle n’a mené qu’à des échecs. En Guinée, c’est en 2007 que le mouvement ouvrier s’est retrouvé avec une véritable occasion révolutionnaire, face à un pouvoir faible et a été complètement trahi par la direction syndicale qui s’est fait le rempart de ce pouvoir pourri.

Nulle part au monde, un syndicat ne s’est réellement lancé dans la grève reconductible interprofessionnelle. et ce n’est pas seulement parce que c’est une méthode d’action qui nécessite une volonté déterminée d’une grande masse de travailleurs, mais parce qu’une telle confrontation mène nécessairement à la révolution sociale, ce que les appareils syndicaux ne veulent absolument pas, nulle part au monde, ayant compris que leur rôle consiste au contraire à désamorcer de tels mouvements, comme l’a fait le syndicat Solidarnosc en Pologne ou les syndicats français en 1936 en France, quitte à favoriser ainsi l’extrême droite, par retour de balancier, une fois la classe ouvrière désarmée ! Les syndicats égyptiens ont même détourné une révolution, laissant ainsi le mouvement révolutionnaire aux mains de la petite bourgeoisie et laissant les classes dirigeantes reprendre ensuite l’offensive contre-révolutionnaire. Il en a été de même en Tunisie. Les syndicats algériens ont fait de même lors des débuts de la vague des printemps arabes.

Si les syndicats n’ont pas attendu 2007-2008 et la crise historique du capitalisme pour être capables de trahir les mobilisations ouvrières, quelque chose a par contre fondamentalement changé depuis cet effondrement du capitalisme de 2007.

Ce qui a changé en 2007, c’est le fait que le ressort qui fonde le dynamisme du capitalisme a cassé et que personne ne le réparera. Ce ressort, c’est l’investissement privé productif. On est passé à un stade où le niveau des dettes privées et publiques est tel qu’il est beaucoup plus rentable de spéculer sur elles, par des titres de la dette, subprimes ou autres, que d’investir dans la production, et donc que produire de la plus-value. Toujours à la recherche aveugle du plus grand profit possible, le grand capital privé a donc pris dans les années 2000 un rôle plus destructeur que constructeur, et il démolit par ses spéculations le monde capitaliste lui-même. Les Etats et institutions financières centrales ont beau utiliser tous les fonds disponibles, et bien au-delà même, des sommes colossales dont ils ne disposeront jamais, qu’ils ne rembourseront jamais, qu’ils ne peuvent faire payer à personne, ils n’ont pas pu changer cette orientation nouvelle. Ils n’ont pu que retarder l’échéance où cette tendance irrépressible du capital tuera le système lui-même.

En tout cas, une conséquence claire de cette situation, c’est que le système capitaliste est au bord du gouffre. Et si personne ne sait quel petit souffle, quel accident financier secondaire, suffira à le faire basculer dans l’abîme, les classes dirigeantes n’ont fais, depuis cet effondrement, que se préparer au prochain, se préparer politiquement et socialement puisqu’il n’existe aucune solution économique. Cette préparation consiste à casser le moral, la boussole sociale et politique et l’organisation de son seul adversaire dangereux : le prolétariat. Cela nécessite de détruire tout sentiment de victoire, tout risque que les travailleurs prennent conscience de leur force. Il est devenu indispensable de casser le moral des travailleurs, au niveau individuel comme collectif. La vague de suicides en témoigne. En témoigne aussi la volonté des gouvernants de provoquer les travailleurs, de leur balancer des propos venimeux et insultants, de proclamer que les gouvernants peuvent désormais se passer des syndicats, etc.

Les appareils syndicaux, loin d’aider les travailleurs à prendre conscience de la situation nouvelle depuis 2007, n’ont fait que prétendre qu’il n’y avait rien de changé, que le monde était toujours le même et qu’on aurait simplement affaire a des gouvernements mauvais, anti-ouvriers, qui essaieraient de voler toujours plus les travailleurs. Les syndicats ont fait partie de ceux qui prétendaient qu’on allait vers une sortie de crise et que c’étaient seulement des patrons avides et des gouvernements corrompus qui empêchaient les travailleurs de profiter de la reprise économique.

Balivernes ! Ces mêmes syndicats nous démontrent, par l’inefficacité des luttes qu’ils mènent, que la situation a changé, que le temps du réformisme est dépassé et qu’on est entré dans une autre ère, celle des révolutions et des contre-révolutions. Et les guerres, les dictatures, les fascismes font partie du programme de ces contre-révolutions. Seule la révolution sociale peut y faire face, mais jamais les dirigeants syndicaux ne peuvent admettre une telle perspective parce qu’elle contredit tout ce pourquoi ils se sont activés, servir d’intermédiaires pacificateurs entre prolétaires et capitalistes. Ils préfèrent donc désarmer socialement et politiquement les travailleurs plutôt que de voir se dérouler un affrontement de classe entre eux. C’est comme cela que les luttes qu’ils prétendent diriger ne sont rien d’autre que le moyen de désarmer les travailleurs, de dévoyer la véritable lutte de classe et de diminuer la pression sociale des travailleurs en colère. Cette trahison n’empêchera rien, ni la contre-révolution, ni la révolution, mais elle nuit au camp des travailleurs sans nullement calmer le camp des exploiteurs.

Messages

  • Cheminots, attention !!! Un mensonge (celui du gouvernement) peut en cacher un autre (celui des syndicats) !!!

  • Manifestation du premier mai à Paris :

    Dans le cortège, les revendications sont diverses : la réforme de la SNCF, la loi asile, la hausse de la CSG, la loi ORE sur l’orientation des étudiants, les suppressions de postes dans le service public, jusqu’à la justice pour les mineurs les plus pauvres. A Paris, des coktails Molotov ont été tirés sur un McDonald’s à Austerlitz, des voitures et des poubelles sont incendiées en marge du cortège, et les premières charges de CRS ont commencé à l’avant du défilé, qui avance péniblement en raison des heurts.

    Julien, 34 ans, est venu avec Louis, son fils de 20 mois, à l’instar de nombreux parents :

    "Je suis venu soutenir les travailleurs, les cheminots, les personnels de santé, les facteurs, les éboueurs.... Je suis venu protester contre cette série de réformes qui casse le travail. Je viens crier mon indignation contre la politique du gouvernement, qui s’attaque à tous nos droits fondamentaux, les retraites, le droit du travail, le droit d’aller à l’université. Je ne supporte plus que l’on s’attaque aux petites gens."

    Une personne a été interpellée à Rennes lors du défilé du 1er-Mai qui a réuni 3 500 personnes, selon la préfecture. Quelques incidents ont éclaté lorsque les forces de l’ordre ont décidé de fragmenter le cortège, lançant des grenades lacrymogènes tout en isolant une cinquantaine de manifestants, dont certains masqués, qui en avaient pris la tête. C’est lors de cette opération qu’une personne a été interpellée, a indiqué la préfecture à l’Agence France-Presse.

    Cette fragmentation, suivie de rumeurs faisant état de plusieurs interpellations, a perturbé la suite du défilé, survolé par un hélicoptère. Environ 200 personnes se sont rendues au commissariat pour réclamer la libération "des interpellés". Les manifestants, parmi lesquels des étudiants, se sont progressivement dispersés et il n’y a pas eu de dégradations, selon la préfecture.

    En tout cas, le premier mai n’a nullement été l’occasion d’une "convergence des luttes", que les syndicats prétendaient souhaiter.

  • Ce n’est pas la lutte des classes qui échoue, c’est une manière négociatrice, réformiste, modérée, de faire du syndicalisme et de la politique, c’est la collaboration de classe !!!

    Certes depuis des jours les cheminots font grève, les Air France font grève, les EPHAD font grève, les éboueurs font grève, telle ou telle poste, tel ou tel hôpital, tel ou tel centre des impôts, tels ou tels électriciens font grève. Certes, ils descendent dans la rue. Certes, ils se retrouvent avec d’autres salariés lors de journées d’action. Mais… Car il y a un gros mais…

    Sommet de l’offensive de l’intersyndicale : celle-ci menace maintenant d’une … journée d’action le 14 mai !!! Journée qu’elle intitule journée d’inaction totale des cheminots.

    Toujours les cheminots seuls !

    Toujours ces stratégies au sommet sans aucune décision n organisation de la base !

    Macron tremble des stratégies de lutte de ces organisations qui font semblant de lutter pour empêcher les travailleurs de mener eux-mêmes leurs luttes !!! Et ne parlons pas de la classe possédante qui ne perd rien dans ces faux combats !

  • La lutte des classes ne se négocie pas. Elle ne consiste pas à « se faire entendre », « être reconnus », « être compris », « gagner la bataille de l’opinion publique », « obtenir des vraies discussions avec le gouvernement », « se manifester ». Il n’y a pas de lutte de classes sans rupture avec la classe possédante et son Etat. Ce ne peut pas être les centrales syndicales qui l’organisent, elles qui ne cessent de collaborer avec nos ennemis dans toutes les institutions paritaires.

  • Le syndicat SUD en a de bonnes en déclarant : « La convergence, ça ne se décrète pas. » affirme-t-il pour justifier d’avoir organisé, avec les autres confédérations syndicales, la divergence systématique des luttes, y compris la séparation entre luttes du service public.

  • L’unité syndicale, disent les syndicalistes, pour justifier des stratégies folles du type grève perlée, mais on voit tout autre chose ! Le gouvernement s’entend avec certains syndicats !

    La ministre des Transports Elisabeth Borne compte poursuivre le dialogue avec l’Unsa et la CFDT, "qui souhaitent être forces de proposition" pour compléter sa réforme du secteur ferroviaire, avant l’examen du texte au Sénat fin mai.

    "Evidemment, le gouvernement ne reviendra pas sur les principes de la réforme qui ont été votés par l’Assemblée nationale" - l’ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut de cheminot et la transformation de la SNCF —, prévient-elle d’emblée dans un entretien à l’AFP.

    "Mais il reste un certain nombre de champs à compléter ou à préciser sur le texte de loi lui-même, et puis la négociation doit s’intensifier au sein de l’entreprise (SNCF) et de la branche du ferroviaire. (...) Par ailleurs, on doit aussi travailler sur la trajectoire financière du secteur", note-t-elle

    "On a ces sujets majeurs sur lesquels il est important d’échanger avec les organisations syndicales qui le veulent, d’ici à la discussion au Sénat" qui commencera en commission le 23 mai, relève la ministre.

  • "le dialogue social a véritablement commencé cette semaine", estime Luc Bérille de L’UNSA !!

    Tu causes, tu causes, tu défaites quand même !

  • "Nous avons besoin d’engagements financiers pour assurer la pérennité des entreprises du secteur" dit le même bureaucrate de l’UNSA.

    Des entreprises ? Il y avait une seule entreprise, la SNCF ?!!!

  • Seulement un train sur deux circulait hier lundi sur les portions du RER A et B gérées par la RATP, en raison d’une grève des conducteurs lancée par quatre syndicats, indépendante de la grève à la SNCF.
    Les perturbations sur les RER A et B n’ont « strictement rien à voir » avec le conflit à la SNCF, même si les deux grèves coïncident lundi, tient à préciser Michel Leben (CGT-RATP).

    Surtout qu’on ne s’imagine pas qu’il y aurait un mouvement commun SNCF-RATP !!!

    Des lignes de bus sont aussi en grève. Là encore, les syndicats précisent que cela n’a rien à voir.

    Chacun dans sa corporation, les convergences, c’est seulement en paroles ou pour quelques journées d’action !!!

  • Le secrétaire fédéral de SUD-Rail, Bruno Poncet, a déclaré sur LCI :

    « Il faut expliquer aux collègues qu’on n’est pas contre la réforme par principe. Aujourd’hui, la direction nous fait passer pour des radicaux alors que ce n’est pas le cas. »

    « On a rencontré un Premier ministre très déterminé sur ses axes mais, derrière ça, prêt à ouvrir des discussions sur des sujets qui nous semblent importants comme celui du nouveau cadre social des nouveaux cheminots, comme celui de la dette, de la pérennisation du financement des infrastructures ferroviaires », a ajouté Didier Aubert de la CFDT.

    « On travaille à sortir proprement du conflit » a déclaré Roger Dillenseger de l’UNSA cheminots.

    « il est vital pour ce mouvement sans précédent de frapper un grand coup », estime l’Unsa ferroviaire, deuxième organisation syndicale à la SNCF, sous-entendu : parce qu’il faut finir vite. Attention : le « grand coup », c’est seulement le vote du référendum cheminot, pas la grève reconductible, pas fou l’UNSA !!!

    « La CFDT a déjà travaillé sur une quarantaine d’amendements qui seront proposés ». Quelques amendements permettent de céder sur le fond…

  • Une décennie après le krach de 2008, utilisé par la classe dirigeante aux États-Unis et dans le monde pour effectuer un transfert historique de richesses de la classe ouvrière vers les riches, les travailleurs se livrent à une série de grèves et de manifestations de masse sur des problèmes de classe fondamentaux.

    La semaine dernière, les principales villes d’Argentine ont été bloquées alors que les travailleurs ont lancé leur quatrième grève générale contre le gouvernement de droite de Mauricio Macri et les mesures d’austérité exigées par le FMI. Jeudi et vendredi, des milliers de pilotes et de membres d’équipage de cabine de six pays européens ont mené une grève coordonnée de 24 heures contre Ryanair. Plus de 30 000 travailleurs en Finlande doivent faire la grève mardi pour s’opposer aux projets du gouvernement visant à faciliter le licenciement des travailleurs.

    Les travailleurs au Nigéria ont mené dimanche une grève de quatre jours qui a fermé les écoles et les transports publics et menacé de se propager dans l’industrie pétrolière avant que les syndicats ne la stoppent. Les travailleurs ont exigé une augmentation du salaire minimum mensuel de 18 000 nairas (42 euros) à entre 45 000 et 65 000 nairas (107 à 154 euros) par mois.

    Aux États-Unis, après une décennie de baisse des salaires réels, la hausse des coûts médicaux et la prolifération des emplois précaires, des centaines de milliers de travailleurs font pression pour obtenir une grève, tandis que des milliers de personnes sont en grève.

    À Chicago, plus de 4000 travailleurs hôteliers poursuivent leur grève, qui a débuté le 7 septembre, pour exiger de meilleurs salaires et des soins de santé tout au long de l’année. Le débrayage se poursuit dans 11 hôtels après que le syndicat « UNITE HERE » eut annoncé un accord avec Hilton dimanche. Huit mille autres travailleurs ont autorisé des grèves à Marriott International, la plus grande chaîne hôtelière mondiale, à Waikiki et à Maui, à Hawaï, et à San Francisco, Boston, Detroit et dans d’autres villes.

    Les employés des entrepôts et des chauffeurs de camion vont commencer lundi une grève de trois jours dans les ports de Los Angeles et de Long Beach, en Californie, pour exiger leur transition vers des employés à temps plein au lieu de « contractants indépendants » obligés de payer les coûts de carburant et les réparations de camions.

    Plus de 30 000 métallurgistes chez les entreprises US Steel et ArcelorMittal dans l’Indiana, l’Illinois, la Pennsylvanie, le Michigan, l’Alabama et d’autres États ont voté à l’unanimité contre les demandes de concessions radicales des entreprises sidérurgiques hautement rentables, notamment sur les salaires et les prestations de santé.

    Deux cent cinquante mille travailleurs d’UPS, qui ont déjà voté massivement pour faire grève, devraient terminer leur vote cette semaine sur un contrat de travail largement détesté signé par le syndicat des Teamsters, qui maintient des salaires de misère pour des travailleurs à temps partiel et étend un statut de temps partiel à une nouvelle classe de chauffeurs de camion de livraison.

    Le syndicat « les Enseignants réunis de Los Angeles » (UTLA) a accepté la médiation, après que 33.000 enseignants et membres du personnel de soutien du deuxième plus grand district scolaire du pays ont voté pour autoriser une grève. L’action fait suite à une vague de grèves des enseignants dans l’État de Washington et aux grèves qui ont eu lieu au début de l’année en Virginie-Occidentale, en Oklahoma, en Arizona, au Colorado, au Kentucky et dans d’autres États.

    Sept mille infirmières immatriculées dans 15 hôpitaux affiliés à la Corporation hospitalière des États-Unis (HCA Healthcare) ont massivement voté aux installations en Floride, au Missouri, au Kansas, au Texas et au Nevada afin d’exiger des effectifs plus élevés et de meilleurs salaires. Les aides-soignants, inhalothérapeutes et autres travailleurs des établissements de l’Université de Californie voteront les 9 et 10 octobre pour dénoncer les travaux de sous-traitance et d’autres questions. Au cours du week-end, le Conseil des infirmières et infirmiers de l’Université du Michigan a annoncé qu’il était parvenu à un accord après que 4000 infirmières aient voté à 94 pour cent à faire grève.

    Il y a 10 semaines, 7000 employés de Fiat Chrysler des usines de transmission de Kokomo, dans l’Indiana, ont voté pour faire grève à cause de plus de 200 griefs non résolus concernant la santé et la sécurité. Le syndicat les Ouvriers de l’automobile réunis (UAW) a maintenu les travailleurs au travail, le président de la section locale 685, Rick Ward, déclarant : « Il n’y a pas de date d’expiration pour le vote sur la grève ».

    Mais dans toutes ces luttes, le syndicalisme bureaucratique est toujours aussi opposé à la stratégie de lutte de classe et à l’auto-organisation des travailleurs...

  • L’exemple de la Tunisie est frappant. La classe ouvrière a joué un rôle central dans le renversement de la dictature mais le syndicat UGTT a choisi d’encadrer la lutte des travailleurs et de devenir un partenaire du nouveau pouvoir au lieu de le combattre. Il fait semblant de s’opposer, négocie, menace, se retire, puis annonce une grève générale, puis l’annule, renégocie, se retire, réannonce une grève générale et se moque des travailleurs qu’il prétend défendre...

  • "Nous avons décidé d’annuler la grève du 24 octobre", a expliqué aux médias Noureddine Taboubi, le secrétaire général de l’UGTT. "Cela contribuera à créer un climat social stable."

    Quelques jours plus tard, le même clown annonce la grève générale pour le 22 novembre !!!

    Il est temps que la classe ouvrière s’organise elle-même et se passe des réformistes pantins du pouvoir !!!

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