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Ils parlent de réforme mais arment la contre-révolution sociale et politique…

mercredi 18 avril 2018, par Robert Paris

édito

Ils parlent de réforme mais arment la contre-révolution sociale et politique…

Macron va-t-il tout réformer ? La seule question serait, nous dit-on, de savoir s’il va aller jusqu’au bout !!!

Mais quelle réforme ? Le capitalisme, en bout de course qui ne fait que se survivre depuis le grand krach mondial de 2007, va-t-il le réformer ? Après la crise de 2007-2008, ils parlaient tous, quelle que soit leur couleur politique, de « réformer le système », de changer le statut des banques, de combattre la spéculation, d’empêcher la création de titres de la dette, de détruire les titres pourris, d’en finir avec les comptes truqués des trusts, de pousser le capital à l’investissement, de réduire les dettes privées. Bizarre, tout cela n’existe même pas en paroles dans le programme de réformes tous azimuts de Macron, pas plus que de ses prétendus adversaires politiques de tous bords. Exiger quelque chose du grand capital, il n’en est pas question mais seulement faire des cadeaux, toujours plus de cadeaux aux possesseurs de capitaux, quitte à ruiner les fonds publics.

Si la démagogie anti-fonctionnaires, si l’opposition entre jeunes et vieux, entre hommes et femmes, entre français et étrangers, entre migrants et nationaux, sont cultivés à fond, pour tous les gouvernants et pas pour Macron, les fainéants ce sont les travailleurs, les chômeurs, qu’ils soient fonctionnaires ou pas, étranger ou français, hommes ou femmes, jeunes ou vieux. C’est en somme la majorité de la population travailleuse qu’il vise, désigne du doigt, discrédite et attaque, et l’infime minorité des possesseurs de capitaux qu’il défend becs et ongles en avant, lui qui affirme pourtant être contre « la tyrannie des minorité » !!!

Ce qu’ils appellent du doux nom de « réformes », c’est la mise à la casse de l’ensemble du service public et pas seulement de celui du Rail, mais aussi bien celui de l’énergie, des transports, de l’équipement, de la santé, de l’éducation, de la recherche, des communications, du logement et on en passe. Tout est à détruire, tout est à vendre, tout est à désorganiser et d’abord à discréditer aux yeux du public. S’y rajoutent tous les services sociaux, toutes les aides sociales, tous les droits sociaux, le code du travail, la justice du travail, l’inspection du travail, la médecine du travail, la justice publique, l’enseignement, la recherche, la sécu, les retraites, etc…

Réformer les trusts, les banques, la spéculation, la finance, le capitalisme, le bellicisme guerrier, la répression violente des forces de l’ordre, le mensonge d’Etat, le crime d’Etat, le secret d’Etat, l’espionnage d’Etat, l’Etat de dictature, la corruption, l’arnaque, la guerre tous azimuts contre les peuples, l’alliance ouverte ou cachée entre pouvoir et intérêts privés du grand capital, pensez donc y toucher, le réformer ? Il aggrave tout cela ! Et tous les jours. Ses réformes, des contre-réformes, ne font qu’aggraver la situation, la dictature d’un grand capital, usuraire, prédateur, qui suce le sang du plus grand nombre, qui détourne les fonds publics, qui vole et pille toute la société, au point de couper la branche sur laquelle il est assis, au point de détruire l’accumulation de la plus-value, en détruisant massivement les emplois, en cassant l’industrie, en développant seulement les profits spéculatifs les plus délirants, etc…

Ce qui permet tout cela, c’est que les gouvernants sont regonflés par l’inaction et les fausses actions des centrales syndicales, par l’absence d’opposition radicale des prétendues oppositions politiques, soi-disant tous « unis contre Macron », juste chargés de faire croire que l’ennemi ne serait pas une classe sociale de profiteurs et de suceurs de sang. Ils se permettent de plus en plus d’oser attaquer ouvertement, violemment même, et se rengorgent en se congratulant d’avoir cette audace. Mais ils se gardent quand même d’annoncer le contenu de toutes leurs prétendues « réformes » en même temps : le Rail tout de suite, les chômeurs ne perdent rien pour attendre, l’Hôpital public et les Ephad ensuite on va les régler, les retraites après, les impôts plus tard, etc. Mais ils annoncent d’avance, pour se donner du courage, que tout va y passer, qu’ils ne s’arrêteront pas. Cela n’empêche pas les appareils syndicaux de continuer à « mobiliser » séparément. Loin de répondre à Macron qui dit que l’hôpital public aucun problème commun avec la SNCF en faisant converger les luttes, les syndicats font tout le contraire. Ils rechignent à regrouper cheminots et fonctionnaires. Sans parler des salariés du privé et du public ! Tout au plus les centrales syndicales acceptent-elles que les salariés se retrouvent dans la rue parfois un même jour, séparément quand même, mais surtout pas qu’ils en profitent pour se lier entre eux, pour développer des convergences des revendications, des actions, une organisation commune, des solidarités, non rien de tout cela. L’attaque est générale mais la riposte syndicale, et le terme ne correspond pas aux journées d’inaction, sont séparées, divisées, morcelées, chaque lutte étant morcelée dans le temps comme dans l’espace, avec aucun risque d’emballement, de montée en puissance, de développement, de débordement… Donc aucune crainte à avoir dans ce cadre-là pour les possédants, qui continuent donc à financer leurs petits amis des syndicats, soi-disant représentants des salariés… Ils s’en prennent au gouvernement mais pas aux capitalistes que ce gouvernement est seulement chargé de défendre, ceux qui sont la véritable cause de toutes ces attaques antisociales. « Tous contre Macron » nous disent-ils et surtout pas « tous contre le grand capital », alors que les mêmes affirment que Macron est le président de riches…

Pendant ce temps-là, la seule chose que les gouvernants soient incapables de réformer, même quand cela devrait leur permettre de protéger la pérennité de leur système, c’est le capitalisme lui-même ! Non seulement, ils n’ont rien à redire aux scandales que développe en permanence ce système d’exploitation, non seulement ils l’encouragent même dans ses pires folies, mais ils le financent pour spéculer, pour détruire l’économie, pour détruire l’industrie, pour casser la société qui est pourtant la société bourgeoise et capitaliste !

Tellement ils sont à la botte des possesseurs de capitaux, les représentants de l’Etat ne peuvent que les encourager à ne pas payer d’impôts, que les pousser à endetter l’Etat, à spéculer contre lui, que les encourager à casser les emplois pourtant source unique de la plus-value, que financer leurs spéculations les plus folles, que leur permettre de développer les pires bulles spéculatives fondés sur les actifs les plus invraisemblables, les plus bidon et les moins fondées sur des réalités économiques et productives.

Et, ce faisant, ils s’avèrent incapables de faire face aux problèmes réels les plus cruciaux du capitalisme. Car la cause du dernier effondrement de 2007-2008 n’est pas le statut des cheminots, n’est pas la dette de la SNCF, n’est pas la retraite des cheminots ou d’autres catégories de salariés, n’est même pas la dette d’Etat (qui n’était pas encore aussi follement creusée pour « sauver le système »). Ils s’avèrent incapables, malgré leur casse des services et des aides publiques, d’accumuler un peu d’argent dans les caisses de l’Etat, fût-ce pour intervenir au prochain krach en « sauvant » les banques et les trusts comme après la crise de 2007-2008. Ils reconnaissent eux-mêmes qu’ils n’en auront plus les moyens, étant contraints d’aider sans arrêt les capitalistes, même en dehors d’une crise aigüe…

Au lieu de résoudre les problèmes de leur économie, les problèmes de leur système social, les problèmes de leur domination politique mondiale, ils se contentent de diriger leurs attaques contre les victimes du système. Ils font comme le nazisme qui dénonçait les Juifs : ils dénoncent les Roms, les migrants, les sans papiers, les chômeurs, les fonctionnaires, les travailleurs…

Les gouvernants parlent de réformes, mais ce qu’ils cultivent c’est la contre-révolution ! Si les gouvernants parlent à la télé de « solidarité intergénérationnelle », c’est pour mieux opposer les jeunes et les vieux. S’ils parlent de la nécessité de supprimer l’opposition entre démocratie et islam, c’est pour opposer les musulmans et les autres. S’ils parlent du harcèlement des femmes, c’est encore pour opposer hommes et femmes. S’ils parlent du déficit de l’Etat, c’est pour opposer les fonctionnaires et les autres. S’ils parlent de lutter contre les dictatures, de défendre les peuples, de combattre la vague de migrants, c’est pour attaquer à coups de bombardements des peuples entiers, pour matraquer les migrants et les parquer dans des conditions dégradantes, pour pousser les nationaux contre les étrangers. Ils chauffent les opinions publiques : contre la Russie, contre la Chine, contre l’Europe du sud, contre l’Europe de l’Est, contre l’Iran, contre le monde musulman, contre la Corée du nord, contre tout le monde… Ils développent toutes les démagogies bellicistes, ils font revenir l’idéologie colonialiste, l’idéologie politique ultra-catholique, l’idéologie ultra-nationaliste, l’idéologie de l’ordre, de la répression, de la dictature. Et ils bombardent, ils massacrent des peuples entiers…

Sous le discours mensonger de « la réforme », ils sont très loin de réformer le monde et ils le nettoient à la mitrailleuse, à la kalachnikov, avec leurs nouvelles armes lasers, leurs drones meurtriers, leurs robots tueurs. Et, sur le terrain social, ils font de même avec d’autres armes qui ont pour nom : état d’urgence, état de siège, anti-terrorisme. La dictature de classe de la bourgeoisie est plus violente que jamais, même alors que son discours se veut encore « réformiste », dialoguiste, démocratique. Elle prépare un avenir qui n’est rien d’autre que la contre-révolution ou… la révolution !

Bien sûr, tant que le capitalisme maintiendra la fiction selon laquelle il va continuer à prospérer, à donner du travail, à fournir un salaire, à permettre aux salariés de vivre, les prolétaires ne vont pas se lancer dans des révolutions sociales et seront donc les victimes des tromperies sociales et politiques de tous leurs ennemis. Cependant, l’heure est proche où les mensonges tomberont et c’est justement cette heure que préparent les fascismes et les dictatures, quand les classes possédantes devront frapper mortellement les prolétaires pour combattre la montée inéluctable de la révolution sociale.

Nos ennemis s’y préparent. Travailleurs, préparons-nous !

Préparons-nous politiquement, socialement, organisationnellement. Préparons le seul avenir possible pour notre classe : le pouvoir aux travailleurs !!!!

Et n’oublions pas la leçon des dernières luttes : protester ne sert à rien, se faire entendre et négocier ne sert à rien. Ce qui fait reculer les classes possédantes, c’est la révolution sociale et cela commence par la mise en place de comités de travailleurs qui se fédèrent et ne discutent pas avec les gouvernants et les possédants ! Car il ne faudra pas faire plier le pouvoir bourgeois mais le briser !

Messages

  • Ils disent que la réforme de la SNCF a été adoptée au parlement mais le texte signé ne contient aucune des précisions indispensables sur les mesures clef : date de la mise en concurrence, privatisations, statut des cheminots transférés en particulier pour celui qui refuse, dette SNCF et bien d’autres...

  • Selon eux, ils auraient adopté "un sac à dos social" mais ils ont mis dedans une bombe à retardement !!!

  • Voyons ce qui dit un adepte de toute négociation, même pourrie...

    « Il y a eu un frémissement. Nous avons acté quelques points, mais c’est extrêmement lent, regrette Rémi Aufrère, le secrétaire général adjoint de la CFDT Cheminots. Le gouvernement semble vouloir jouer l’allongement des conflits en ne nous donnant pas les réponses dans des délais raisonnables. Est-ce qu’il attend qu’il y ait 15 % de grévistes pour discréditer l’ensemble des organisations syndicales ? Je ne sais pas. »

    En fait, il sait, comme on le voit... Cela ne l’empêche pas de continuer ce jeu qui mène dans le mur...

  • Le vol des plus pauvres se poursuit...

    Le Livret A va perdre l’un des attributs qui faisaient de lui le placement préféré des Français. Ce produit d’épargne, souscrit par 56 millions de personnes, cumulait jusqu’à présent plusieurs avantages : l’accès à tout moment à ses économies, des intérêts exempts de fiscalité et la promesse d’un rendement au moins égal à l’inflation.

    C’est sur ce dernier point que les épargnants seront à l’avenir perdants. Le ministère des finances a en effet confirmé, jeudi 19 avril, que « le taux du Livret A n’aura plus vocation à couvrir celui de l’inflation ». Les organismes de logement social, financés par le fonds d’épargne de la Caisse des dépôts, dont la ressource est indexée sur le taux du Livret A, en sortiront en revanche gagnants.

  • Au cours des prochaines années, avec un taux d’inflation qui devrait augmenter graduellement vers 1,7 % d’ici à 2022 et des taux courts qui dépasseraient péniblement 1 %, selon les estimations du ministère, le rendement réel du Livret A devrait donc être négatif.

  • Les vrais records battus par Macron :

    Plus de 70 000 personnes dans les prisons françaises !!!

    Le plus bas niveau du livret A qui descendra à 0,5% !!!

    Profits record des trusts du CAC40 à 100 milliards d’euros !!!

    Record de la dette de la France à 2,3 milliards d’euros (100% du PIB) !!!

  • Ce n’est pas l’Etat français ni italien mais des militants d’extrême gauche italiens qui combattent les milices d’extrême droite qui bloquent les migrants aux cols des Alpes !

  • Les classes possédantes démontrent que leur système n’est pas pérenne en développant par tous les moyens des diversions de la lutte sociale et de la révolution sociale : haine entre travailleurs, entre peuples, entre religions, entre races, entre ethnies, entre sexes, entre fonctionnaires et non-fonctionnaires, entre salariés en fixe et précaires, entre travailleurs et chômeurs, entre jeunes et vieux, entre Roms et tous les autres, entre Musulmans et tous les autres, entre migrants et tous les autres, etc. S’ils sèment ainsi toutes les oppositions violentes, ce n’est pas parce qu’ils estiment que leur système est stable et durable !!!

  • Dans le compte rendu interne d’une réunion de travail qui s’est tenue le 4 mai entre des cadres de la compagnie et le cabinet du ministère des Transports, que rapporte Le Monde, on apprend que la compagnie ferroviaire a demandé au gouvernement de limiter l’incessibilité des titres de l’entreprise publique à la seule holding. Une petite phrase qui fait l’effet d’une bombe. « Si seule la holding est protégée, rien n’empêchera la direction de céder ou d’ouvrir le capital de SNCF Mobilités (qui gère les trains) ou de SNCF Réseau (qui gère l’infrastructure), s’agace Fabien Villedieu, délégué syndicat de SUD Rail. Concrètement, cette demande ouvre la voie à une privatisation de l’entreprise publique alors que depuis des semaines le gouvernement et la direction nous répètent en chœur que cette réforme ferroviaire n’est pas la privatisation de la SNCF. » Pourtant, vendredi, dans une interview accordée au journal Le Monde, Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, avait répété : « il n’y a pas UN élément dans la réforme qui rend possible une privatisation totale ou partielle de la SNCF. C’est même l’inverse ». Contactés, plusieurs responsables syndicaux, qui participaient encore aux négociations sur les amendements, vendredi, au ministère des Transports, n’en reviennent pas. « Je tombe de l’armoire, confie l’un d’eux.

    Ils tombent de l’armoire, ces dirigeants syndicaux !!! Mais ils ne tombent pas une fois, ils tombent tous les jours et ne se relèvent jamais !!!

    Reste que dans ce compte rendu de six pages, on apprend également que l’entreprise publique souhaite déposer un amendement pour filialiser l’activité des trains régionaux, les TER. « Cela impliquerait que les cheminots de TER ne seraient plus aux conditions sociales de la SNCF », s’étrangle Fabien Villedieu.

    Par ailleurs, le ministère des Transports n’est pas en reste. Le compte rendu détaille les amendements qu’il pourrait déposer. Ainsi, la gestion des gares serait confiée à une filiale détenue par SNCF Réseau ; la date d’ouverture à la concurrence en Ile-de-France, prévue en 2033, serait avancée d’un an ; enfin, pour les petites lignes un amendement prévoit un rapport gouvernemental sur l’état du réseau et les lignes les moins circulées.

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