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Le 22 mars avec les cheminots et après...

mardi 20 mars 2018, par Karob, Max

« Tous ensemble le 22 mars avec les cheminots ! »

Mais après ? On lutte séparément ou tous ensemble ?

Des syndicats aux organisations de gauche de la gauche et d’extrême gauche, on nous répète que l’attaque contre les cheminots est une attaque contre l’ensemble du monde travail contre laquelle vont se battre… les seuls cheminots. Et c’est vrai, tout se dégrade à tous les niveaux et pas seulement à la SNCF. L’hôpital public se dégrade follement et cela fait la une des journaux. La Poste est en grève un peu partout mais jamais en même temps. Les aéroports sont menacés de privatisation comme le Rail ! Les fonctionnaires territoriaux sont attaqués. En fait, c’est toute la classe ouvrière qui l’est, des chômeurs aux CDI en passant par les emplois à statut…

Cela n’empêche pas cependant l’intersyndicale, la gauche de la gauche et l’extrême gauche de présenter la journée du 22 mars comme une journée de solidarité avec les cheminots et d’offrir comme perspective aux travailleurs du rail une lutte purement corporatiste et non une lutte de classe de tous les travailleurs contre le patronat et le gouvernement. Pourtant, rien ne prédisposait, dans la situation, les cheminots à batailler seuls, confinant le reste des travailleurs à une simple solidarité avec leur lutte. Tous les ingrédients pour une lutte commune sont réunis… Les aéroports, les postiers, les Ephad, les hospitaliers, les fonctionnaires départementaux, les communaux, les radio et télé, voilà du monde qui devrait participer à un mouvement commun avec les cheminots !!! Sans oublier les Carrefour, les banques, les Conforama, les Airbus, les Areva, les Engie, les EDF, les CEA, l’Université les chômeurs, les sans logis, les sans papiers, les jeunes, les étudiants, les chercheurs, les enseignants, les employés des banques, les fonctionnaires territoriaux des départements et des communes ! Mais chacun continue à lutter dans son entreprise, sa ville, sa région et, sporadiquement, à manifester nationalement ensemble une journée, comme si c’était cela mener une lutte de classes…

Pourtant les mouvements des retraites comme la succession de journées d’action nationales contre des lois antisociales ont montré l’inefficacité totale de ce mode d’action, sans que les centrales syndicales acceptent d’y renoncer ou même d’en discuter. Les luttes des cheminots ont plusieurs fois démontré exactement la même chose. Dirigées par un syndicat ou par une intersyndicale, avec unité syndicale ou pas, elles ont mené à des défaites et donné même le feu vert à de nouvelles attaques. La menace actuelle de l’intersyndicale chez les cheminots, loin de calmer le gouvernement, l’amène à une offensive nouvelle avec de multiples attaques, notamment contre les chômeurs, les aéroports, les salariés du nucléaire et de bien d’autres secteurs. C’est une belle démonstration que les gouvernants ne craignent rien ni des directions syndicales ni de l’intersyndicale et que la lutte des cheminots, telle qu’elle est programmée par eux, ne fait en rien peur aux classes possédantes…

Et ce ne sont pas les stratégies actuelles des fédérations cheminotes qui vont inverser la vapeur. Plutôt que de s’adresser au reste du prolétariat pour mener une lutte commune, ils font apparaître les cheminots comme menant une lutte séparée du reste des services publics, du reste des travailleurs… isolant ainsi leur lutte… et opposant ainsi les cheminots aux usagers, qui pour la plupart sont des travailleurs. Ces stratégies syndicales créeront plus de soucis aux travailleurs-usagers des transports qui n’auront pas le choix que de prendre le train, qu’aux classes dirigeantes, c’est certain. Ces dernières ont elles-mêmes laissé se dégrader le service public du Rail et l’ont même dégradé sciemment pour le discréditer auprès de l’opinion publique. Les centrales syndicales, en agissant ainsi, ne font que donner du crédit aux pires calomnies des média, des politiciens et des gouvernants.

Malgré cela bien des travailleurs pensent que le problème ne tient pas aux stratégies syndicales. Ce que ce qui ferait défaut à leurs luttes pour qu’elles soient victorieuses serait l’unité syndicale sur un programme combatif. Idée relayée d’ailleurs par la plupart des organisations d’extrême gauche. Si le mouvement des cheminots en 95 a pu faire reculer Juppé, cela n’a rien à voir avec la combativité de l’intersyndicale à l’époque. Ce qui a marqué le mouvement de 1995, c’est la mise en place d’assemblées interprofessionnelles décidant du mouvement. C’est cela qui a fait la force de 95.

Direction syndicale des luttes ou des comités de travailleurs fédérés ?

Oui, notre faiblesse actuelle provient de notre manque d’organisation et de liens entre travailleurs. Pour se battre tous ensemble il faut s’organiser tous ensemble ! Et cela nécessite que des assemblées de cheminots s’auto-organisent, se coordonnent, se fédèrent, décident ensemble d’un mode d’intervention qui se fasse craindre de nos ennemis et fassent avancer non seulement la question des cheminots mais toute la question sociale, dans le privé et dans le public. Ce n’est qu’à cette condition que les cheminots peuvent entrainer avec eux l’ensemble des travailleurs. Mais cela suppose aussi de s’adresser et de se lier au reste des travailleurs. Pour se faire, il n’y a pas d’autres choix que de s’organiser au travers de comités interprofessionnels et de quartier qui se fédèrent et se coordonnent pour mener conjointement cette lutte contre les attaques des capitalistes et du gouvernement !

Telle n’est pourtant pas la politique des fédérations de cheminots ou de l’extrême gauche. Pourtant, sans comités de travailleurs, sans liaison dépassant les corporations et les secteurs, pas moyen pour les travailleurs de mesurer leur propre mouvement, de le développer progressivement, de l’étendre, d’en garder sans cesse la direction, de manière démocratique et en même temps dynamique, efficace, dangereuse pour le patronat et le gouvernement.

Que penser alors de la stratégie de l’intersyndicale ou des fédérations cheminotes ? Pourquoi propose-t-elle une lutte corporatiste sans chercher à lier la lutte des cheminots aux autres luttes ? Pourquoi n’arrivent-elles à se mettre d’accord sur la question de la grève reconductible ?

La motivation des centrales syndicales n’a rien à voir avec celle des travailleurs. Ce n’est pas pour éviter aux cheminots de payer trop cher la grève que l’intersyndicale renonce à la grève reconductible et de faire grève deux jours sur cinq. Ce n’est pas pour menacer davantage et plus longtemps le gouvernement. C’est pour ôter le pouvoir de décision aux grévistes. D’ailleurs, s’il en était autrement, les centrales auraient organisé des assemblées générales partout dès l’annonce du rapport Spinetta ordonné par Macron. Il aurait ainsi été aisé de demander aux cheminots, qui venaient d’être révoltés par la violence de l’attaque, ce qu’ils souhaitaient faire, que ceux-ci mesurent eux-mêmes les réactions de leurs camarades de travail. Bien entendu, les centrales syndicales ont fait tout le contraire : aucune assemblée générale nulle part. Pendant tout le temps où ils ont dit aux cheminots d’attendre la décision qui allait être prise par l’intersyndicale, ils ont même gelé toute prise de décision locale de la base sous le prétexte que c’était l’unité syndicale qui primait sur toute autre considération.

Leurs oppositions ou dissensions actuelles sur les modes de grèves convergent en réalité toutes sur un point : détourner la discussion sur la nécessité pour les cheminots de lier la lutte à la SNCF aux autre luttes des travailleurs en une lutte ouverte contre le capitalisme dirigés par les travailleurs eux-mêmes sous la forme de comités de travailleurs fédérés. Même si SUD apparaît plus radical en prônant la grève reconductible tout en affirmant que c’est la base qui décidera, il n’en est rien. Les AG pour Sud-Rail ne sont que des chambres d’enregistrement des politiques syndicales. Sud ne milite pas et ne défends pas que le AG doivent se coordonner, se fédérer entres-elles pour diriger que les cheminots dirigent par eux mêmes leur luttes. Sud ne propose pas plus de lier aux autres catégories au travers de comités interpro ou de quartier pour mener une lutte ouverte contre le capital.

Toutes les centrales syndicales, sans exception, estiment que l’auto-organisation des travailleurs est une remise en cause de leur rôle, de leur importance, de leur politique. Elles s’y opposent parce ce qu’elles monnaient auprès des classes possédantes c’est justement d’empêcher les travailleurs de s’organiser eux-mêmes. Toute l’expérience des luttes passées démontre que les directions syndicales, engluées dans de multiples collaborations avec les classes possédantes et leur Etat, sont de grandes organisatrices des défaites ouvrières, défaites qui ont déjà accompagné la destruction des services publics, des droits sociaux, des aides sociales, des retraites, de l’hôpital public, de l’énergie, du code du travail et on en passe…

Syndicalisme de négociation ou lutte de classes

Quant aux militants syndicalistes et aux militants politiques qui choisissent le camp de la lutte des classes, ils ne peuvent pas en rester là, ils ne peuvent pas se laisser bloquer par des « décisions » syndicales en dehors de décisions ouvrières, ils ne peuvent pas laisser dire que l’unité ouvrière, ce serait l’unité syndicale, ils ne peuvent pas laisser croire que le maximum de la démocratie ouvrière, ce serait de voter, ou pas, en assemblée générale pour les décisions d’une direction bureaucratique autoproclamée qui n’a été élue par personne, du moins dans la classe ouvrière.
Il y a trois points sur lesquels on peut mesurer le choix de ces militants et il n’y a pas cinquante camps en présence : ou on est pour la lutte des classes ou on soutient en fait la collaboration de classes !

Ces trois points sont les suivants :

1°) Une grève doit être dirigée entièrement de A à Z par les travailleurs eux-mêmes, organisés localement, régionalement et nationalement, grâce à l’élections de délégués de lutte, se réunissant en comités de grève, se fédérant à tous les niveaux, faisant leurs propositions à l’assemblée générale, elle-même entièrement dépositaire du pouvoir de décision, y compris d’élire ou de démettre leurs délégués, mais aussi du pouvoir de décision sur l’action, ses moyens et ses buts, et aussi le pouvoir de décider de la continuation ou pas et des négociations.

2°) La lutte ne peut pas, pour gagner, en rester à un seul secteur, une seule entreprise, un seul domaine, une seule corporation mais doit, au contraire, sans cesse franchir toutes les barrières, tous les interdits, tous les blocages que mettent les classes possédantes et tous ceux qui les défendent, même quand ils se disent nos amis ou nos dirigeants.

3°) La grève ne peut se contenter d’avoir un rôle économique mais doit marquer l’intervention politique du prolétariat et, comme telle, elle doit poser non seulement la question de toutes les attaques antisociales actuelles, dans le public comme dans le privé, parmi les CDI, les CDD, les précaires et les chômeurs, mais aussi relier cela aux luttes contre les dérives antidémocratiques, fascistes, xénophobes, guerrières, policières, et marquer ainsi que les travailleurs sont la principale force politique progressive de toute la société et qu’elle porte un projet de société d’avenir qui ne la cantonne pas à un capitalisme dans l’impasse qui ne prépare que des dérives nazies et de guerre mondiale.

Ces trois points permettent de distinguer les faux amis des vrais militants de la classe ouvrière. A chacun de trouver son camp ! A chacun de faire ainsi en sorte de ne pas se laisser piéger par des discours faussement radicaux qui, sous des rodomontades du genre « on ne lâche rien », cachent un nationalisme et un corporatisme exacerbés, une défense des « intérêts nationaux » de la bourgeoisie et veulent amener les travailleurs à restés lier au capitalisme malgré son impasse historique.

Le capitalisme, c’est le passé ! La classe ouvrière, c’est l’avenir !

Il est aujourd’hui évident, et même ouvertement déclaré, que c’est l’ensemble de la classe ouvrière dont les gouvernants français veulent casser le moral en frappant les cheminots et le secteur public du Rail. C’est pour eux une manière de réaliser ce qu’on fait en leur temps Thatcher avec les mineurs et Reagan avec les contrôleurs aériens. Il est évident qu’une lutte menée par les seuls cheminots ne mènerait, au mieux, qu’à des compromis minimes, juste pour blanchir les centrales syndicales et permettre la reprise du travail de certains syndicats, dans une démoralisation des cheminots aggravée. Il est clair que, devant l’annonce de l’intersyndicale du rail, le gouvernement accentue ses attaques tous azimuts, montrant que cela ne le fait pas reculer sur le fond. Mais il montre surtout que son objectif réel n’est pas de « réformer la SNCF » mais de s’attaquer à la classe ouvrière et de la déboussoler complètement.

Aucune centrale syndicale ne va nous tirer de ce bourbier, dont elles sont elles aussi responsables. C’est aux travailleurs eux-mêmes de sonner la fin du jeu de la bourgeoisie. Eux seuls disposent des moyens de le faire. Eux seuls peuvent collectivement juger du moment de le faire. Il est certain que l’attaque actuelle et les attaques mondiales montrent que la nécessité d’un tel retournement radical de la lutte des classes, passant de défensive à offensive, se fait de plus en plus cruellement sentir.

Le réformisme, syndical comme politique, a mille fois démontré que, face à une grave crise sociale et politique, il n’a aucune solution. C’est aux travailleurs eux-mêmes de donner une issue à la crise. Personne ne peut le faire à leur place. Personne ne peut en décider à leur place.

La classe ouvrière n’aura une direction de lutte de classes que lorsqu’elle décidera de s’en donner une !!!

Vive l’élection de comités de salariés dans les entreprises et les lieux d’habitation ainsi que leur coordination, et vivent les luttes qui s’étendent, qui gagnent tous les jours des secteurs nouveaux, qui font peur aux classes possédantes ! Vive la grève de masse, action politique et sociale du prolétariat préparant un autre avenir que le capitalisme en chute et pas seulement grève économique défensive qui isole les travailleurs en lutte !

Si la lutte des cheminots est l’occasion d’un tel retournement de situation, elle restera dans les annales du mouvement ouvrier et comme un épisode noir pour les classes possédantes. Sinon, elle retombera dans les oubliettes des occasions sciemment perdues par des faux dirigeants.

Le capitalisme dans l’impasse n’est pas notre horizon !

« Nous ne sommes rien, soyons tout ! », voilà le slogan d’avenir du prolétariat !

Oui, il faut que notre lutte mène au gouvernement des travailleurs par eux-mêmes et pour toute la collectivité, pas pour une minorité de propriétaires des capitaux !

Et cela suppose ce premier objectif de la lutte : « Prolétaires, organisons-nous ! »

Messages

  • Tous ensemble, c’est tous organisés ensemble !

  • Salut

    Vous trouverez des liens vers les derniers articles parus dans les journaux de la gauche syndicale qui, bien entendu, appellent tous au 22 mars à se mobiliser... La question de l’auto-organisation est complètement absente chez LO et ne propose rien pour dépasser l’obstacle des politiques syndicales...

    Quant à ceux qui défendent l’auto-organisation, ils le disent eux mêmes, l’auto-organisation des travailleurs n’a pas pour objectif l’organisation des travailleurs en vue de contrôler et diriger tous les aspects de leurs luttes mais d’être des chambres d’enregistrement des politiques des bureaucraties syndicales si ce n’est la béquille à leur unité

    "A SUD-Rail, nous pensons qu’il est plus efficace de lancer une grève puissante, illimitée, reconductible par décision des Assemblées Générales. C’est comme ça qu’on construit la dynamique et l’élargissement de la lutte." "SUD-Rail rappelle que ce sont les grévistes, en Assemblées Générales, qui décideront de leur grève." Auto-organiser vous mais c’est pour que " Les fédérations (portent) les revendications qui sont au cœur de la grève. Les négociations et leurs avancées soumises aux A.G. de grévistes."

    Pour révolution Permanente "La principale garantie de l’unité intersyndicale, c’est l’auto-organisation des travailleurs à la base" (voir la vidéo en lien de leur réunion).

    https://www.convergencesrevolutionnaires.org/Tous-en-greve-le-22-mars-pour-le-debut-d-une-lutte-generale?navthem=1

    http://www.alternativelibertaire.org/?Reussir-le-22-mars

    http://www.cnt-f.org/casse-des-services-publics-remise-en-cause-des-statuts-en-greve-le-22-mars.html?utm_source=diaporama&utm_medium=link&utm_campaign=home&utm_content=slide-1

    https://www.lutte-ouvriere.org/editorial-special-sncf-105972.html

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-22-mars-et-apres-les-travailleurs-doivent-montrer-leur-force-collective-105969.html

    https://npa2009.org/actualite/services-publics/declaration-unitaire-defendons-tous-les-services-publics-solidarite-avec

    http://www.revolutionpermanente.fr/Le-22-mars-construire-une-mobilisation-unitaire-contre-les-attaques-du-gouvernement

    http://www.revolutionpermanente.fr/Revoir-la-rencontre-debat-ONET-cheminots-etudiants-Tous-ensemble-contre-Macron

    https://sudrail.fr/TOUS-A-LA-MANIFESTATION-LE-22-MARS

    https://sudrail.fr/Tous-ensemble-face-au-depecage-de-la-SNCF

    • LO et autres disent c’est aux ag de cheminots de décider mais il n’y a pas d’ag de cheminots !!!

      LO ne dit pas pourquoi les syndicats n’en organisent pas !!!

      et encore moins d’ag avec la ratp, d’ag avec les enseignants, pas d’ag les aéroports, pas d’ag avec les hôpitaux, pas d’ag avec les ephad, pas d’ag

  • Quelle bonne idée de faire une manif cheminots séparée de la manif fonctionnaires !!!

    Quelle bonne idée de faire une manifs étudiants séparée des deux autres !!!

    Quelle bonne idée que la CGT n’appelle pas à la grève le 22 en même temps que la RATP !!!

    Et que l’extrême gauche n’aie rien de sérieux pour dénoncer tout cela !!!

  • « Faire grève deux jours sur cinq, ça ne sert à rien », rappelle un cheminot :

    voir ici

  • Un journal patronal de droite appelle cela « un pari malin » en n’ayant pas l’air mécontents du tout :

    voir ici

  • Deux jours de grève sur cinq, la Convergence nationale Rail appelle cela « un mouvement alternatif » !!!

    voir ici

  • En même temps, le gouvernement déclare la guerre aux chômeurs !!!

    Aujourd’hui, ne pas se présenter à un rendez-vous est passible de deux mois de radiation, et donc de suspension des allocations, tandis qu’un chômeur qui ne cherche pas assez activement un emploi risque deux semaines de radiation. Avec les pistes envisagées par le gouvernement, le refus de répondre aux convocations de Pôle Emploi conduirait à 15 jours de radiation des listes de l’opérateur

    Pôle Emploi expérimentera un "journal de bord" pour les chômeurs. Ceux-ci devront y faire apparaître les preuves de leurs recherches d’emploi. Ne pas remplir ce journal de bord sera passible de sanctions.

    Concernant d’autres cas de figure, tels le refus à deux reprises d’une "offre d’emploi personnalisée raisonnable*" ou "l’incapacité à justifier ses recherches d’emploi", un système de sanction graduel sera mis en place.

    Une sanction dès le premier manquement sera mise en place. Le chômeur se verra sanctionné d’un mois de radiation et ne percevra donc pas son allocation-chômage pendant un mois, indique "Libération".

    Le second manquement sera sanctionné par deux mois de radiation, et la suppression de deux mois d’indemnités chômage.

    Le troisième manquement sera pénalisé par quatre mois de radiation et la suppression de quatre mois d’indemnisation.

    *L’"offre raisonnable" est déjà définie très précisément dans le Code du Travail. Lors de l’inscription à Pôle Emploi, elle correspond à un emploi dont la nature, le salaire et la zone géographique correspondent en tout point aux attentes du demandeur d’emploi. Mais plus il reste longtemps au chômage, plus les caractéristiques de l’offre raisonnable se dégradent. Par exemple, au bout d’un an, un demandeur d’emploi ne peut refuser un emploi, correspondant à ses qualifications, situé à moins d’une heure ou de 30 kilomètres de chez lui et dont la rémunération est au moins égale à ses allocations chômage.

    Dans les faits, cette loi, adoptée en 2008, n’est quasiment pas appliquée, puisqu’en 2013, 77 chômeurs ont été radiés pour ce motif, soit 0,01% des 544.000 radiations totales. Muriel Pénicaud veut la rendre "pleinement applicable", dans un contexte de reprise où certaines entreprises ont des difficultés à recruter.

  • Ceux qui se croient malins, au sein de la classe ouvrière, en cassant du sucre sur les cheminots pour suivre les mensonges médiatiques et politiciens, feraient bien de comprendre la phrase fameuse :

    « Pour qui sonne le glas ? Il sonne pour toi ! »

    Cela signifie que, si on laisse le gouvernement casser la lutte des cheminots, il aura cassé aussi celle qui se profile des agents de l’hôpital public, celle qui a déjà commencé des Ephad, celle des fonctionnaires territoriaux, menacés par l’austérité des budgets, les regroupements de départements et les mutuellisations de moyens, celle du métro et des bus, celle des postiers, celles des agents EDF, CEA, Areva, celle des enseignants, celle des chercheurs comme celle de la jeunesse estudiantine et lycéenne. Et aussi les luttes des travailleurs du privé, de l’aéronautique, de la pharmacie, de l’automobile, de la sidérurgie et bien d’autres…

    Car, si on se bat séparément, on est battus !

    Les chômeurs sont déjà dans le collimateur. On multiplie déjà tous les moyens de leurs couper leurs allocations et de leur imposer n’importe quel travail. Comme le sont les retraités. Comme le sont les migrants. Comme le sont les sans logis. Et on en passe…

    Toutes les aides sociales sont dans le collimateur. On a bien entendu à propos des allocations familiales. Le projet n’est que momentanément reporté pour ne pas cumuler toutes les colères. Le premier ministre a répondu qu’ « à ce stade il n’y a a aucun projet » de suppression des allocations. Quelle meilleure garantie qu’il y en aura un… au stade suivant…

  • La grève des cheminots, telle que programmée par les bureaucrates est « en pointillés » mais l’attaque anti-sociale est en traits pleins !!!

  • Mais comment agir tous ensemble si ceux qui dirigent la lutte s’y opposent.

  • Pas d’autre moyen que de nous organiser en comités de lutte et de fédérer nos comités par activité, par région, et nationalement en élisant des délégués de lutte, en assemblée générale ayant le pouvoir de décision sur la lutte, aussi bien pour déterminer les revendications, les moyens d’action et les points à négocier.

    Les syndicats et autres organisations peuvent proposer mais c’est à nous de décider et pas seulement de trancher entre divers syndicats. C’est à nous de prendre la parole et pas seulement d’écouter des responsables syndicaux.

  • A Perpignan pour le congrès des cadres cégétistes, Martinez, secrétaire général de la CGT a déclaré qu’il « croit à la convergence des luttes ». C’est sans doute pour cela qu’il a soutenu l’idée de deux manifs séparées : une cheminots et l’autre fonctionnaires et zéro AG communes, pas de revendications communes, pas de grève commune, pas liaison interpro et on en passe…

    Il y a encore déclaré : « C’est à la CGT de s’adapter au monde du travail, pas l’inverse. C’est un vrai défi ». C’est sans doute pour cela que la CGT impose sa tactique bidon du deux jours sur cinq sans demander son avis au « monde du travail » !!!

    Jean-Marc Canon de la CGT déclare : « C’est le gouvernement qui a choisi la convergence des attaques, pour lui-même favoriser la convergence des luttes ».

    Comprenez que la CGT, elle, n’a pas choisi la convergence des luttes mais d’isoler la grève des cheminots !!!

  • Bilan du 22 mars : les syndicats ont réussi leur pari, montrer qu’il faudra négocier avec eux les reculs, mais les travailleurs n’ont pas commencé à s’orienter en dehors de cette vie de garage !!!

    La lutte d’ensemble serait possible mais elle est loin de commencer à être enclenchée.

    L’auto-organisation reste la seule perspective valable mais elle n’est pas assez défendue et est combattue par les équipes syndicales, les insoumis, les staliniens, la gauche de la gauche, l’extrême gauche...

  • Les bureaucrates s’y entendent à organiser des AG sans leur laisser un véritable droit de décision, et même sans leur laisser la parole ! Des AG peuvent, à la limite, voter des décisions contraires à celles des bureaucraties, mais comme il n’y a pas de comités qui soient fédérés régionalement et nationalement, ces AG ne peuvent communiquer directement leurs informations et décisions aux autres AG sans passer par les syndicats ! Belle démocratie !

    Belle démonstration d’un bureaucratisme qui, certes, ne date pas d’hier mais est quand même largement en hausse, les cheminots ayant eu dans le passé des traditions de vote de la reconduction en assemblée générale jour par jour, et même d’assemblées interprofessionnelles en 1995.

  • Curieux ! Macron ne bouge pas d’un poil : les grèves et manifs ne l’ont pas ébranlé ! Faut croire que les « stratégies » syndicales le rassurent plus qu’elles ne l’inquiètent !!! Même s’il était obligé de réduire un tout petit peu son programme de casse SNCF, dans un premier temps, cela lui permet de lancer en même temps des attaques tous azimuts comme pour les chômeurs…

  • Les syndicats ont appelé les travailleurs d’Air France à la grève le lendemain des cheminots, traminots et fonctionnaires. C’est si bien la convergence nous disent pourtant les syndicats qu’ils en « oublient » de… converger !!!

  • La lutte actuelle, pour être conçue comme une lutte de classe nécessite l’organisation des travailleurs en comités parce que c’est seulement ainsi qu’elle est porteuse d’une autre société, d’une société socialiste, et d’abord d’un gouvernement des travailleurs par eux-mêmes.

    « Mais, citoyens, il ne suffit pas pour qu’il y ait lutte de classe qu’il y ait cet antagonisme entre les intérêts. Si les prolétaires, si les travailleurs ne concevaient pas la possibilité d’une société différente, si tout en constatant la dépendance où ils sont tenus, la précarité dont ils souffrent, ils n’entrevoyaient pas la possibilité d’une société nouvelle et plus juste ; s’ils croyaient, s’ils pouvaient croire à l’éternelle nécessité du système capitaliste, peu à peu cette nécessité s’imposant à eux, ils renonceraient à redresser un système d’injustices. Cette tâche ne leur apparaîtrait pas comme possible. Donc, pour qu’il y ait vraiment lutte de classe, pour que tout le prolétariat organisé entre en bataille contre le capitalisme, il ne suffit pas qu’il y ait antagonisme des intérêts entre les capitalistes et les salariés, il faut que les salariés espèrent, en vertu des lois mêmes de l’évolution historique, l’avènement d’un ordre nouveau dans lequel la propriété cessant d’être monopoleuse, cessant d’être particulière et privée, deviendra sociale, afin que tous les producteurs associés participent à la fois à la direction du travail et au fruit du travail. Il faut donc que les intérêts en présence, prennent conscience d’eux-mêmes, comme étant, si je puis dire, déjà deux sociétés opposées, en lutte, l’une, la société d’aujourd’hui, inscrite dans le titre de la propriété bourgeoise, l’autre, la société de demain, inscrite dans le cerveau des prolétaires. C’est cette lutte des deux sociétés dans la société d’aujourd’hui qui est un élément nécessaire à la lutte de classe. Et enfin, il faut une troisième condition pour qu’il y ait lutte de classe. Si le prolétariat pouvait attendre sa libération, s’il pouvait attendre la transformation de l’ordre capitaliste en ordre collectiviste ou communiste d’une autorité neutre, arbitrale, supérieure aux intérêts en conflit, il ne prendrait pas lui-même en main la défense de la cause… La lutte de classe a commencé le jour où, à l’expérience des journées de juin, le prolétariat a appris que c’était seulement dans sa force à lui, dans son organisation, qu’il portait l’espérance du salut. C’est ainsi que le principe de la lutte de classe, qui suppose d’abord la division de la société en deux grandes catégories contraires les possédants et les non-possédants ; qui suppose ensuite que les prolétaires ont pris conscience de la société de demain et de l’expérience collectiviste, c’est ainsi que la lutte de classe s’est complétée par la conviction acquise par le prolétariat qu’il devait s’émanciper lui-même et pouvait seul s’émanciper. »

    Jean Jaurès

    source

  • Curieux ! Macron ne bouge pas d’un poil : les grèves et manifs ne l’ont pas ébranlé ! Faut croire que les « stratégies » syndicales le rassurent plus qu’elles ne l’inquiètent !!! Même s’il était obligé de réduire un tout petit peu son programme de casse SNCF, dans un premier temps, cela lui permet de lancer en même temps des attaques tous azimuts comme pour les chômeurs…

  • Les syndicats ont appelé les travailleurs d’Air France à la grève le lendemain des cheminots, traminots et fonctionnaires. C’est si bien la convergence nous disent pourtant les syndicats qu’ils en « oublient » de… converger !!!

  • "La grève ne peut se contenter d’avoir un rôle économique mais doit marquer l’intervention politique du prolétariat et, comme telle, elle doit poser non seulement la question de toutes les attaques antisociales actuelles, dans le public comme dans le privé, parmi les CDI, les CDD, les précaires et les chômeurs, mais aussi relier cela aux luttes contre les dérives antidémocratiques, fascistes, xénophobes, guerrières, policières, et marquer ainsi que les travailleurs sont la principale force politique progressive de toute la société et qu’elle porte un projet de société d’avenir qui ne la cantonne pas à un capitalisme dans l’impasse qui ne prépare que des dérives nazies et de guerre mondiale."

    Quand on dit "La grève ne peut se contenter d’avoir un rôle économique " certe en théorie, il faudrait pouvoir défendre dans 1 grève bp d’autres perspectives, celle de l’auto organisation en même temps que celle de la nécessité de prendre le pouvoir en tant que classe sociale portant l’avenir de toute la société.
    Mais les révolutionnaires ne choisissent pas les motifs de la colère , de la révolte et donc de la grève. Les Bolchéviks n’ont pas choisi les motifs de la révolution de février 1917. Par contre , ils vont peser de toute leur force militante pour se démarquer des perspectives réformistes & bourgeoises.
    Devons nous aujourd hui refuser de participer à des faux mouvements ? refuser de participer à des grèves dirigés par les syndicats ?
    Devrons nous refuser de diriger une grève au sein d’un comité (peut être même voter contre en s’en expliquant ) , si elle prend une direction économique ou qu’elle se replie sur 1 secteur ?
    Ou bien devrons nous défendre nos désaccords avec les grèvistes en allant au bord du gouffre avec eux !

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