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Francis Bacon : la véritable naissance de la démarche scientifique

mardi 6 mars 2018, par Robert Paris

Francis Bacon : la véritable naissance de la démarche scientifique

Avertissement : Il est rarement fait mention, du moins en langue française, de Francis Bacon comme le fondateur du mode de pensée, de la méthode et des principes fondateurs de la science et pourtant c’est certain. On croit, à tort, que c’est Descartes qui en a été le fondement, et c’est une autre faute puisque Descartes conçoit que le monde démarre de l’esprit humain examinant le monde et non du monde réel lui-même par son « je pense, donc je suis ». Non seulement Bacon est, à l’inverse, moniste matérialiste et non dualiste contrairement à Descartes, mais il recherche la réalité non dans l’esprit humain mais dans la nature, ce qui me semble devoir être la base de la démarche scientifique moderne.

Francis Bacon :

« Il faut donc se soumettre à la nature pour s’en rendre maître. On ne la connaît qu’autant qu’on l’observe, et puisque nous ne pouvons pas la forcer à être telle que nous l’imaginons, c’est à nous de la voir telle qu’elle est ; peut-être ne se cache-t-elle pas autant qu’on le pense, ou du moins elle ne se cache souvent que pour se faire découvrir. Elle joue en quelque sorte avec nous, en se moquant de ceux qui la cherchent où elle n’est pas, elle se laisse volontiers saisir par ceux qui l’épient. Après avoir jeté un coup d’œil sur quelques effets, les philosophes se sont hâtés de faire des principes généraux ; et comme si la vérité devait leur être révélée par une inspiration intérieure, ils ont interrogé leur imagination, accommodant la nature à leurs principes, ils ont rendu des oracles. Mais il ne faut pas croire que par cette voie l’esprit humain puisse s’élever à de vraies connaissances… Il faut d’autres machines que le syllogisme pour aider l’esprit humain… Il s’agit d’abord d’écarter les préjugés, espèces d’idoles, dont l’ignorance et la superstition font l’objet de notre culte ; non seulement les préjugés nous ferment le chemin de la vérité, mais encore lorsque nous y sommes engagés, ils s’offrent continuellement à nous, semblables à ces fausses lueurs qui se montrent dans les ténèbres et qui nous égarent… Nous déterminerons nos idées dans de justes proportions si, commençant aux perceptions qui nous viennent directement des sens, nous élevons par degré d’abstractions en abstractions, sans jamais perdre de vue les choses que nous entreprenons d’analyser. Il faut que l’esprit s’appuie toujours sur les faits : l’expérience et l’observation sont comme des poids, qui doivent sans cesse le ramener à la nature et l’empêcher de prendre trop d’essor. Je dis l’expérience et l’observation, car il ne suffit pas d’observer la nature dans le cours qu’elle suit d’elle-même et librement ; il faut encore la violenter par des expériences, la tourmenter, la vexer. Les faits que nous aurons recueillis nous conduiront d’abord à des axiomes peu généraux ; ces axiomes nous indiqueront des expériences et des observations, qui ayant été faites, nous découvriront de nouveaux faits ; et ces faits, suivant l’analogie qu’ils auront avec les premiers, étendront ou limiteront les axiomes, et les détermineront avec précision. Si nous allons de la sorte, des faits aux axiomes, et des axiomes aux faits, pour remonter encore aux axiomes, et ainsi sans discontinuer, nous généraliserons avec ordre, et nos principes, puisés dans la nature, offriront des idées exactes que l’expérience et l’observation auront déterminées. Il faut surtout monter et descendre par degrés, sans jamais se lasser dans cette route pénible, sans jamais franchir d’intervalle ; car le chemin de la vérité étant rempli de haut en bas, il est plus sage de descendre pour remonter, et de ramper en quelque sorte sur les faits, que de s’élancer de hauteur en hauteur. Ceux qui veulent s’élever tout à coup au plus haut n’y arrivent jamais…. Je ne ferai point comme ceux qui, voulant visiter et connaître un temple qu’on a rendu obscur pour le rendre plus religieux, se promènent, une lampe à la main, de chapelle en chapelle, d’autel en autel, et, en éclairant une petite partie du temple, laissent son immensité dans les ténèbres. Je suspendrai au milieu de la voûte un lustre qui, en éclairant toutes les parties à la fois, montrera, sous un seul coup d’œil, tous les autels et les images de tous les dieux. »

D’Alembert sur Francis Bacon

Voltaire sur Francis Bacon

Condorcet sur Francis Bacon

Travaux scientifiques et découvertes de Francis Bacon

Francis Bacon (1607)

PHÉNOMÈNES DE L’UNIVERS

Ou

HISTOIRE NATURELLE

Pour

L’EDIFICATION DE LA PHILOSOPHIE

INTRODUCTION

Quant à notre méthode, autant elle est difficile a suivre, autant elle est facile à exposer. Il s’agit, en effet, d’établir des degrés de certitude, de donner de l’appui aux sens par une réduction des objets, mais en rejetant presque tout le produit des premières opérations de l’esprit qui suivent immédiatement les sensations, la route nouvelle et sûre que notre dessein est de tracer a l’entendement humain devant commencer aux perceptions des sens. Et c’était sans doute ce qu’avaient aussi en vue ces anciens philosophes, qui faisaient jouer un si grand rôle à la dialectique. Par le soin même avec lequel ils traitaient cette science, il paraît qu’ils y cherchaient des secours pour l’entendement, tenant pour suspects sa marche native et son mouvement spontané. Mais ce remède, ils l’appliquaient trop tard, déjà l’esprit était déprave par une infinité de mauvaises habitudes, tout rempli de simples ouï-dire, tout infecte de doctrines mensongères, et obsédé par mille fantômes[3] déjà tout était perdu. Ainsi les réglés de la dialectique, appliquées tardivement, et ne rétablissant pas les choses, servent plutôt à fixer les erreurs qu’à découvrir la vérité. Reste donc une seule ressource, un seul moyen de guérison : c’est de recommencer tout ce travail de l’entendement humain, de ne jamais l’abandonner à lui-même, mais de s’emparer de lui dès le commencement, de le diriger à chaque pas, et, pour tout dire, de ne le faire travailler qu’à force de machines. Certes, si les hommes eussent voulu exécuter tous les travaux mécaniques à l’aide de leurs seules mains, ils n’auraient pu mouvoir que de fort petites masses, et ils n’auraient fait en ce genre rien de grand. Mais faisons ici une courte pause pour contempler dans cet exemple même, comme dans un miroir fidèle, la vanité de nos prétentions et l’inutilité de nos efforts. Supposons qu’on eût dessein de transporter un obélisque d’une grandeur extraordinaire pour servir de décoration à un triomphe ou à quelque autre fête de ce genre, et que ceux qui auraient entrepris ce travail voulussent l’exécuter avec leurs seules mains ; un spectateur de sang-froid ne les prendrait-il pas pour une troupe d’insensés ? Que si, augmentant le nombre des ouvriers, ils espéraient par ce seul moyen venir à bout de leur dessein, ne lui sembleraient-ils pas encore plus fous ? Si encore, faisant un choix dans cette multitude et renvoyant les plus faibles pour n’employer que les plus vigoureux, ils se flattaient d’avoir tout fait par ce choix, ne lui sembleraient-ils pas au comble de la folie ? Enfin, si, non contents de tout cela, et recourant à l’art de la gymnastique, ils ordonnaient que chaque ouvrier eût à ne se présenter au travail qu’après avoir enduit ses bras, ses mains et tous ses muscles de ces substances onctueuses dont les athlètes faisaient usage autrefois, et suivi exactement le régime qu’on leur prescrivait, ce spectateur, plus étonné que jamais, ne finirait-il pas par s’écrier : « Voilà des gens qui extravaguent avec une sorte de prudence et de méthode ! Que de peine perdue !... » Eh bien ! c’est avec un zèle aussi extravagant et avec des efforts aussi impuissants que les hommes s’attroupent pour exécuter les travaux intellectuels, attendant tout, soit de la multitude et de l’accord des esprits, soit de la pénétration et de la supériorité du génie ; ou encore pour donner à leur esprit plus de nerf et de ressort, recourant à la dialectique, sorte d’art très-analogue à celui des athlètes. Mais cependant, quels que soient le zèle et les efforts qu’ils déploient, on ne peut disconvenir que c’est leur entendement tout nu qu’ils mettent en œuvre. Or il est de toute évidence que, dans toute opération qu’exécute la main de l’homme, si on n’a recours aux instruments et aux machines, on ne pourra ni tendre les forces des individus, ni les faire s’appuyer mutuellement. Aussi[4], d’après tout ce qui précede, nous établirons deux points sur lesquels nous voulons attirer l’attention complète des hommes, de peur qu’ils n’y songent pas eux-mêmes. Le premier, c’est qu’un destin heureux, du moins nous l’estimons tel, fasse en sorte que, pour éteindre les contradictions et apaiser l’orgueil des esprits, nous conservions intact aux anciens l’honneur et le respect qui leur est dû, et que cependant nous puissions accomplir notre dessein, et recueillir le fruit de notre modeste ambition. Car, si nous proclamons que notre méthode pour résoudre les problèmes qui ont occupé les anciens est préférable a la leur, nous ne pouvons empêcher, quelle que soit l’habileté de nos expressions, que cela ne donne lieu a des comparaisons et a des disputes au sujet de leur génie et de leur supériorité, non que ce soient la choses illicites ou nouvelles (pourquoi, en effet, n’aurions-nous pas le droit comme tout le monde de critiquer et d’indiquer les erreurs qu’ils auraient établies ou accréditées ?), mais seulement dans de certaines limites encore nos faibles forces ne nous permettraient-elles guère de soutenir cette discussion. Mais, comme notre but est d’ouvrir a l’entendement une route entièrement nouvelle, que les anciens n’ont ni explorée ni même connue, cela donne une face toute différente a nos prétentions, il n’y a plus lieu a s’enflammer, nous ne prétendons qu’au rôle de guide, ce qui assurément n’est pas viser a une grande autorité, et ce qui suppose plus de bonheur que de talent et de supériorité. Voilà pour ce qui concerne le rôle que nous avons a jouer personnellement, voici pour les choses elles-mêmes.

Notre dessein n’est nullement de déposséder la philosophie aujourd’hui en honneur, ou toute autre actuellement existante ou à exister qui pourrait être ou plus exacte ou plus complète, nous n’empêchons pas que les philosophies reçues ne servent à fournir un sujet aux disputes, un texte aux entretiens, ou des méthodes abréviatives et des facilités de toute espèce dans les affaires et dans les différentes professions. Nous devons même déclarer que la philosophie que nous proposons ne serait pas d’un grand service dans le commerce ordinaire de la vie. Ce n’est pas un objet qui soit comme sous la main et que tous puissent saisir aisément. Elle ne flatte point l’esprit humain en se mariant aux préjugés dont il est rempli, elle ne s’abaissera point a la portée des esprits ordinaires, et ils ne la pourront saisir que par ses effets et son utilité.

Ainsi, pour montrer une égale faveur a ces deux espèces de philosophies, et ménager les intérêts de l’une et de l’autre, distinguons deux sources différentes de philosophie et deux départements des sciences, ainsi que deux tribus ou familles de philosophes et de contemplatifs, familles qui ne sont nullement étrangères l’une a l’autre, encore moins ennemies par état, mais au contraire intéressées à resserrer par des secours mutuels les liens naturels qui les unissent, et a former entre elles une sorte de confédération. En un mot, distinguons un art de cultiver les sciences et un art de les inventer. S’il se trouve des personnes à qui le premier paraisse préférable et plaise davantage, soit par sa marche prompte et facile, soit à cause du fréquent usage dont il peut être dans la vie ordinaire, soit enfin parce qu’un défaut de vigueur dans l’esprit les rend incapables de saisir et d’embrasser dans toute son étendue cette seconde philosophie plus vaste et plus difficile (motif qui sera probablement celui du plus grand nombre), nous faisons des vœux pour eux, et leur souhaitons les plus heureux succès, les laissant libres de suivre le parti qu’ils ont pris. Mais s’il existe un mortel courageux qui ait un vrai désir, non de rester comme cloué aux découvertes déjà faites et d’en faire simplement usage, mais d’ajouter lui-même a ces inventions, non de l’emporter sur un adversaire par sa dextérité dans la dispute, mais de vaincre la nature même des œuvres, un homme, dis-je, qui ne perde point de temps a entasser d’imposantes vraisemblances, mais qui soit jaloux d’acquérir une véritable science, une science certaine, et qui se démontre elle-même par ses œuvres, celui-là, nous le reconnaissons pour un légitime enfant de la science, qu’il daigne se joindre à nous, et que, laissant derrière lui cette facile entrée des routes de la nature, route si longtemps battue par la multitude, il ose pénétrer avec nous jusqu’aux parties les plus reculées. Et pour mieux faire entendre notre pensée, et rendre les idées plus familières en y attachant des noms, appelons l’une de tes deux routes ou méthodes anticipations de l’esprit, et l’autre, interprétation de la nature, noms par lesquels nous les distinguons ordinairement[5].

Voilà à quoi il faut tendre sans cesse. Quant à nous, nous avons voulu (et nous avons mis a cela tous nos soins) que tout ce que nous croirions devoir mettre en avant fût non-seulement vrai en soi, mais aussi pût se faire jour sans gêne et sans violence dans l’esprit des hommes, quoique occupés d’autres intérêts, et quelque éloignés qu’ils fussent de notre sujet. Toutefois, quand nous traitons une matière aussi importante que l’est une restauration des études et des sciences, nous devons exiger de tous ceux qui, soit pour obéir à leur propre sentiment, soit pressés par l’autorité de la foule, soit convaincus par les formes de notre démonstration, qui ont acquis aujourd’hui toute l’autorité de décisions judiciaires, voudront se former ou énoncer une opinion sur un tel sujet, de vouloir bien aussi ne pas se flatter d’être en état de le faire après s’en être occupés seulement en passant, et au milieu d’autres affaires. Il est juste qu’avant tout ils connaissent le sujet a fond, qu’ils essaient à marcher peu a peu par la voie que nous avons décrite, frayée, assurée, qu’ils s’habituent, à la subtilité d’attention requise dans de semblables expériences ; qu’ils corrigent enfin, par des efforts légitimes, et tous faits à propos, les mauvaises habitudes profondément enracinées dans l’esprit, et c’est alors seulement que, s’ils veulent exercer leur jugement, il pourra être en leur pouvoir de le faire. La suite

Dans « Sciences, Livre I » :

« Généralement parlant, quand il s’agit de rassembler des matériaux pour la philosophie, où il y a peu à prendre on prend beaucoup, et où il y aurait beaucoup à prendre si l’on voulait, on prend fort peu ; en sorte que, soit qu’on prenne d’une part ou de l’autre, le corps d’expérience et d’histoire naturelle sur lequel on veut asseoir la philosophie forme une base trop étroite. La tourbe des philosophes rationnels se contente d’effleurer l’expérience, puisant ça et là quelques observations triviales sans avoir pris la peine de les constater, de les analyser, de les peser ; puis ils s’imaginent qu’il ne leur reste plus autre chose à faire qu’à tourner leur esprit dans tous les sens et à rêver l’aventure. Il est une autre espèce de philosophes qui n’embrassant qu’un sujet très limité et s’attachant à un petit nombre d’expériences, n’y ont à la vérité épargné ni temps ni soins ; mais le mal est qu’ensuite ils ont osé entreprendre de former, avec ce peu de matériaux, des théories complètes et figurer un corps entier de philosophie, tordant tout le reste avec un art merveilleux et le ramenant à ce peu qu’ils savaient. Vien enfin la troisième classe : ce sont ceux qui mêlent dans leur physique, aux opérations et aux expériences, la théologie et les traditions consacrées par la foi et par la vénération publique ; il en est de même qui ont porté l’extravagance jusqu’au point de vouloir tirer les sciences directement des esprits et des génies, comme pour les tenir de la première main ; en sorte que la tige des erreurs et de la fausse philosophie se partage en trois branches, savoir : la branche sophistique, l’empirique et la superstitieuse. Cherchons-nous un exemple de la première espèce ? Nous en trouvons un très frappant dans Aristote, qui a sophistiqué sa philosophie naturelle par son discours. Ne l’a-t-on pas vu bâtir un monde avec ses catégories… C’est ce dont on sera encore mieux convaincu en comparant sa philosophie avec la plupart de celles qui furent célèbres chez les Grecs ; car du moins l’on trouve dans ces dernières des hypothèses plus supportables, telles les homoïomères d’Anaxagore, les atomes de Leuccippe et de Démocrite, le ciel et la terre de Parménide, la discorde et l’amitié d’Empédocle, la résolution des corps dans la nature indifférente du feu et leur retour à l’état de corps dense. Or, dans toutes ces opinions-là on voit une certaine teinte de physique, on y reconnaît quelque peu de la nature et de l’expérience ; cela sent le corps et la matière, au lieu que la physique d’Aristote n’est qu’un fracas de termes du discours, et ce discours il l’a remanié dans sa métaphysique sous un nom plus imposant et pour paraître s’attacher plus aux choses qu’à leurs noms… Et ne croyez pas qu’il eût commencé par consulter l’expérience, comme il l’aurait dû, pour établir ensuite ses principes et décisions ; mais au contraire, après avoir rendu arbitrairement ses décrets, il tord l’expérience, il la moule sur ses opinions et l’en rend esclave… Mais la philosophie empirique enfante des opinions encore plus étranges et plus monstrueuses que la philosophie raisonneuse et sophistique ; car ce n’est rien moins qu’à la lumière des notions vulgaires qu’elle ose marcher, lumière qui, toute faible et toute superficielle qu’elle est, ne laisse pas d’être en quelque manière universelle et d’éclairer un grand nombre d’objets ; ce n’est pas, dis-je, sur ce fondement assez solide qu’elle s’établit, mais sur la base étroite d’un petit nombre d’expériences, et telle est la faible lueur dont elle se contente. Aussi ce genre de systèmes qui semblent si probables et si approchant de la certitude à ceux qui rebattent continuellement ce petit nombre d’expériences qui les appuient et qui en ont l’imagination frappée, paraissent-ils à tout autre incroyables et vides de sens. C’est ce dont on voit un exemple frappant dans les chimistes et leurs règles chimériques… Mais cette dépravation de la philosophie, qui résulte de son mélange avec la théologie et les opinions superstitieuses, étend bien autrement ses ravages, et attaque ou les théories entières, ou leurs parties, l’entendement humain n’étant pas moins susceptible des impressions de l’imagination que de celles des notions vulgaires… L’exemple le plus éclatant en ce genre parmi les Grecs, c’est la philosophie de Pythagore, qui à la vérité était alliée à une superstition grossière, choquante et sensible pour les moindres yeux. Mais une superstition moins facile à apercevoir, et par cela même plus dangereuse, c’est celle de Platon et de son école… Certains philosophes parmi les modernes se sont tellement livrés à leur engouement pour ces puérilités, qu’ils ont fait mille efforts pour établir la physique sur le premier livre de la Genèse, sur celui de Job et sur les autres livres sacrés, ce qui (s’il est permis d’employer le langage même des Saintes Ecritures) consiste à chercher des choses mortes parmi les vivantes. »

Source

INTRODUCTION TENDANT A POSER LES FONDEMENTS D’UNE PHILOSOPHIE DE L’HISTOIRE NATURELLE

« Puisque l’esprit humain ne nous paraît pas être entré dans les véritables voies de la pensée et de l’expérience, nous avons cru devoir consacrer nos efforts à redresser sa marche fausse et tortueuse. Est-il en effet rien de plus méritoire pour la raison que de voir l’homme délivré par elle des fantômes de l’esprit et des bévues de l’expérience ; que de l’avoir amené à consolider et resserrer les liens qui l’unissent à la nature, et d’avoir établi entre eux deux, par le fait d’une expérimentation savante, une sorte de commerce intime ? De cette manière l’esprit conquiert de suite une haute et sûre position, et, devenant promptement maître de la matière, dont il traite, il fait une ample récolte d’applications utiles. Or, les premiers linéaments de ce travail émanent de tout point de l’histoire naturelle ; car, toute la philosophie des Grecs, avec ses sectes infinies, et tout ce qui en ce genre peut exister de nos jours, nous paraît reposer sur une base trop étroite d’histoire naturelle, et s’être permis de conclure beaucoup de plus hâtivement que ne le comportaient les données obtenues. En effet à l’aide de quelques traditions que leur ont fournies l’expérience et qu’ils ont omis de vérifier, ces philosophes ont cru pouvoir, pleins de confiance dans les ressources du discours, résoudre toutes les questions par la seule force de l’esprit. Et quand il est arrivé aux chimistes, ainsi qu’aux physiciens et aux empiriques, d’oser essayer des observations et de la philosophie, comme ils n’avaient que peu ou point d’habitude de la rigueur scientifique, c’est toujours de la plus étrange manière qu’ils ont ployé les derniers faits acquis à la mesure des faits antérieurs, et ont émis des opinions encore plus vicieuses et plus bizarres que les rationalistes eux-mêmes ; car les premiers n’ont inféré d’un grand nombre de faits que peu de principes, et les derniers avec peu de données ont formulé un grand nombre de préceptes, lesquelles deux méthodes, à vrai dire, sont radicalement mauvaises et impuissantes… Or, la cause principale de cette fausse direction, si fréquente dans les recherches sur l’histoire naturelle, vient de ce qu’on s’est trompé, non pas seulement dans l’œuvre, mais dans la conception même de l’œuvre. La science de la nature, telle qu’on nous l’a faite, semble être conçue non pour servir d’introduction et comme de nourriture à la philosophie et aux sciences, mais en vue d’elle-même, pour l’utilité qu’on peut tirer des expériences ou de l’agrément des récits… La connaissance des merveilles de la nature a certainement pour nous de l’intérêt, si ces merveilles ont été observées avec goût et discernement ; mais d’où vient l’intérêt qu’elles nous inspirent ? Ce n’est pas du charme de la surprise, mais de ce qu’une pareille étude nous initie quelquefois au secret de son art en élevant spontanément jusqu’à la prévision des phénomènes. Nous accordons sans contester la première place aux moyens artificiels qui ont spécialement pour objet de jeter du jour sur la nature des phénomènes, non pas tant parce que ces moyens sont par eux-mêmes des plus importants que parce qu’ils sont très fidèles interprètes des choses naturelles. Serait-on jamais parvenu à donner une explication aussi satisfaisante de la nature de la foudre et de l’arc-en-ciel avant que des machines de guerre, et l’image artificielle du spectre solaire sur un mur eussent démontré la manière dont agissent ces fluides ? Que si ces moyens sont de fidèles interprètes des causes, ils ne pourront manquer d’être des indices sûrs et précieux des effets… Nous commencerons par l’histoire des corps considérés d’après leur différence apparente la plus simple, comme la quantité relative plus ou moins grande de matière pondérable renfermée sous le même volume. Et de même que dans le nombre des vérités reconnues il n’en est point de plus irréfragable que cette double proposition : « Rien n’est fait de rien » et « rien de ce qui existe ne peut être réduit à rien » et qu’ainsi la masse totale de la matière subsiste et persiste de toute éternité, et ne peut d’aucune façon, en dépit de toutes les inductions hasardeuses tirées de la considération de la forme, être augmentée ni diminuée, de même incontestablement, bien qu’à un moindre degré d’évidence, une quantité plus u moins grande de matière peut être renfermée sous le même volume, suivant la diversité des corps, dont les uns sont à n’en pas douter trouvés plus denses, et les autres moins.

Source

La suite

Francis Bacon et la science nouvelle

Œuvres de Francis Bacon

Encore sur les oeuvres de Francis Bacon

Vie et ouvrages de Francis Bacon

Histoire naturelle et expérimentale

Descartes n’était pas le père de la démarche scientifique

Comment on commente en France l’oeuvre de Bacon

Francis Bacon (1607)

PHENOMENA OF THE UNIVERSE

Or

NATURAL HISTORY

For

THE BUILDING UP OF PHILOSOPHY

Source : Natural History for the Building Up of Philosophy, 1609, 19th Century English edition ; first 5 pages from the Preface.

PREFACE

Since it seems to me that people do not keep strictly to the straight and narrow when forming their opinions or putting things to the test, I have decided to use all the means at my disposal to remedy this misfortune. For in nothing else does the aspiration to deserve well show itself than it things are so arranged that people, freed both from the hobgoblins of belief and blindness of experiments, may enter into a more reliable and sound partnership with things by, as it were, a certain literate experience. For in this way the intellect is both set up in safety and in its best state, and it will besides be at the ready and then come upon harvests of useful things.

Now the beginnings of this enterprise must in general be drawn from natural history ; for the whole body of Greek philosophy with its sects of all kinds, and all the other philosophy we possess seem to me to be founded on too narrow a natural-historical basis, and thus to have delivered its conclusions on the authority of fewer data than was appropriate. For having snatched certain things from experience and tradition, things sometimes not carefully examined or ideas nor securely established, they leave the rest to meditation and intellectual agitation, employing Dialectic inspire greater confidence in the matter.

But the chemists and the whole pack of mechanics and empirics, should they have the temerity to attempt contemplation and philosophy, being accustomed to meticulous subtlety in a few things, they twist by extraordinary means all the rest into conformity with them and promote opinions more odious and unnatural than those advanced by the very rationalists. For the latter take for the matter of philosophy very little out of many things, the former a great deal out of a few, but in truth those courses are weak and past cure. But the Natural History which has been accumulated hitherto may seem abundant on casual inspection, while in reality it is sketchy and useless, and not even of the kind I am seeking. For it has not been stripped of fables and ravings, and it rushes into antiquity, philology and superfluous narratives, neglectful and high-handed in matters of weight, overscrupulous and immoderate in matters of no importance. But the worst thing about this abundance is that it has embraced the inquiry into things natural but largely spurned that into things mechanical. Now the latter are far better than the former for examining nature’s recesses ; for nature of its own accord, free and shifting, disperses the intellect and confuses it with its variety, but in mechanical operations the judgement is concentrated, and we see nature’s modes and processes, not just its effects. Yet, on the other hand, all the subtlety of mechanics stops short of what I am seeking. For the craftsman, intent on his work and its end, does not direct his mind or put his hand to other things, things which perhaps do more for the inquiry into nature.

Therefore we need more meticulous care and handpicked trials, not to mention funding and the utmost patience besides. For it has ruined everything in the experimental field that right from the beginning men have continually aimed at Experiments of Fruit not ones of Light, and have devoted their energies entirely to producing some splendid work, not to revealing nature’s oracles, which is the work of works and encompasses in itself all power. It also comes about from men’s misguided conceit that they have mostly applied themselves to things hidden and rare, and put their efforts and inquiry into those while spurning common experiments and observations, and this seems to have come about either because they sought admiration and fame, or because they fell for the belief that the function of philosophy lies in accommodating and reducing rarer events to those which occur familiarly, not equally to unearthing the causes of these common things themselves and deeper causes of those causes.

But the main point of the whole accusation against natural history is that men have gone astray not only in the work, but in its very plan. For the natural history which is in existence seems to have been composed either for the usefulness of the experiments themselves, or for the agreeableness of their narratives, and to have been made for their own sake, not so as to furnish the makings of philosophy and the sciences and as it were breast-feed them.

Thus, as far as it is within my power, I do not wish to fail to do my duty in this matter. For I have long since decided how much I should grant to abstract philosophies. Indeed, I believe that I hold fast to the ways of true and good induction, in which all things lie, and which can help the frail and crippled faculty of human intellect towards the sciences, as by mechanical aids or by some thread to guide it through a labyrinth. Nor am I unaware that if I had been willing to restrict that instauration of the sciences which I have in mind to any of the greater inventions, I could perhaps have harvested a greater crop of honour. But since God has given me a mind which knows how to submit itself to things and which readily rejects the specious out of a sense of what is right and from confidence that things will turn out well, I have also taken upon myself that part of the work which I think others have wanted either to avoid entirely, or to treat in a way different from my idea of it.

But there are two things which I wish to warn people about in this connection both for the future and, since I am girding myself for the very thing itself, for now especially. The first is to get rid of that idea which, though it be utterly false and harmful, easily invades and takes hold of men’s minds, namely that the inquiry into particulars is something infinite and without end, when it would be truer to say that the way of opinions and disputations is the trifling one ; but in fact these vain imaginings are condemned to perpetual errors and infinite disturbances, whereas particulars and the informations of the sense (which, when individuals and the gradations of things have been left out, is sufficient for the inquiry into truth) allow understanding for certain, and that, to be sure, neither forlorn nor hopeless.

The second is that I would have men never forget what is involved and, when they have come across troops of thoroughly vulgar things, things slight and to all appearances frivolous, even vile, and which (as the man says) must be brought in with an apology, they do not think I am trifling, or reducing the human mind to things beneath its dignity. For these things are neither examined nor described for their own sake, but in fact there is simply no other alternative open to the human intellect, and the grounds of the work are left insecure without them. I am then certainly undertaking the most serious business of all and most worthy of the human mind, that nature’s light, pure and quite unclouded by vain imagination (that light whose name has sometimes been mentioned thus far, while people have known nothing about the thing itself), may be lit in this age of ours by a torch furnished and brought near by the Divine Will.

For I do not hide the fact that I believe that preposterous subtlety of argument and thought can by no means put things right again, though all the intellects of all ages be gathered together, when, at the proper time, the subtlety and truth of the basic information or true induction have been overlooked or incorrectly established, but that nature, like fortune, is long-haired at the front and bald at the back. It remains, therefore, for the matter to be attempted anew, and that with better help and with the zeal of opinions laid aside, so that we may enter into the kingdom of philosophy and the sciences (in which human power is situated, for nature is conquered only by obeying it) in the way that we gain access to the Kingdom of Heaven, which none may enter save in the likeness of a little child. Yet I do not wholly despise the base and indiscriminate custom of working by experiments themselves (for it may doubtless suggest very many useful things to men’s knowledge and invention, according to the variety of their arts and capacities), nevertheless I think it is something very trivial in comparison with that entrance into human knowledge and power which I hope for from the Divine Mercy, which indeed I again humbly beseech to allow me to endow the human family with new alms through my efforts.

The nature of things is either free, as in species, or disturbed, as in monsters, or confined, as in experiments of the Arts ; yet its deeds of whatever kind are worthy of report and history. But the History of Species currently available, as for example of plants, animals, metals and fossils, is puffed up and full of curiosities ; the History of Marvels empty and based on rumour ; the History of Experiments detective, attempted piecemeal, dealt with carelessly, and entirely for practical not philosophical use.

Therefore it is my resolve to curb the History of Species, to shake our and purify the History of Marvels, but to our special effort into Mechanical and Artificial Experiments where nature gives in to human intervention. For what are the sports and frivolities of nature to us ? That is, the tiny differences of species as to shape, which contribute nothing to works but in which Natural History none the less abounds. Now knowledge of Marvels certainly pleases me, if it be purified and sifted ; but why in the final analysis is it pleasing ? Not for the fun of being astonished, but because it often reminds Art of its duty to lead nature knowingly where it has itself sometimes gone before of its own accord.

In general I assign the leading roles in shedding light on nature to artificial things, not only because they are most useful in themselves, but because they are the most trustworthy interpreters of natural things. Can it be said that anyone had just happened to explain the nature of lightning or a rainbow as clearly before the principles of each had been demonstrated by artillery or the artificial simulacra of rainbows on a wall ? But if they are trustworthy interpreters of causes, they will also be sure and fertile indicators of effects and of works. However, I do not think it appropriate to divide my history in accordance with this threefold partition, so as to deal with singular instances separately, but I shall mix the three kinds, joining things natural with artificial. ordinary with extraordinary, and paying very close attention to all the most useful ones.

Now it would be more usual to begin with the phenomena of the ether. But I, sacrificing nothing of the seriousness of my undertaking, shall give priority to things which make up and answer to a nature more general, in which both globes share. I shall begin in fact with a history of bodies according to the difference which seems the simplest, that is, the abundance or paucity of the matter contained and spread out within the same space or boundaries, seeing indeed that none of the pronouncements about nature is truer than that double proposition. Nothing comes from nothing, nor is anything reduced to nothing, but the very quantum of nature, or the whole sum of matter always remains and stays the same, and is in no way increased or diminished. Moreover, it is no less certain. even though not so clearly noted or asserted (whatever stories people make up about the impartial potential of matter towards forms) that more or less of this quantity of matter is contained in the same volumes of space according to the diversity of the bodies which occupy them, bodies some of which we find to be very obviously more compact, others more extended or diffuse. For a vessel or cauldron filled with water and air does not hold an equal portion of matter, but more of the one and less of the other. Therefore if someone claimed that a given amount of water could be made from the same amount of air, it would be the same as saying that something can come from nothing. For what you deem to be lacking from the quantity of matter would have to have been made up from nothing. On the other hand, if someone claimed that a given amount of water could be turned into the same amount of air, it would be the same as saying that something can be reduced to nothing. For what you deem to be extra in the quantity of matter would likewise have to have vanished into nothingness. There is no doubt in my mind that this business is capable of being reduced to calculation, to indefinite proportions perhaps in some things, but to ones precise and certain in others, and known to nature. As, for example, if someone said that the concentration of matter in a body of gold exceeded than of a body of spirit of wine by a factor of twenty to one or thereabouts, he would nor be wrong. So as I now mean to present the history I mentioned concerning the abundance and paucity of matter, and its coming together and expansion, things from which the notions of Dense and Rare (if properly understood) take their origin, I shall so order matters that I shall draw up the relative figures for different bodies (as of gold, water, oil, air and flame) first. Then after examining these, I shall record with calculations or ratios the retreats and expatiations of each particular body. For a given body, even without anything being added to it or taken away, or at least nor in proportion to its contraction and extension, allows itself to be gathered by various impulses both external and internal into a larger or smaller sphere. Sometimes the body struggles and strives to restore itself into its old sphere, sometimes it clearly goes beyond that and does not try to revert. Here I shall first record the courses, differences and proportions of any natural body (as to its extent) compared with its openings and closings up, that is, with its powders, its calces, its virrifications, its dissolutions, its distillations, vapours and breaths, its exhalations and inflammations ; then I shall set out the actions and motions themselves, the progressions and the limits of contraction and dilatation, and when bodies restore themselves and when they go beyond than in respect of their extent ; but I shall especially note the efficient causes and media by means of which such contractions and dilatations of bodies come about ; and meanwhile I shall in passing append the virtues and actions which bodies get and take on from such compressions and dilatations.

And since I know well how difficult a thing it is, in the present climate of opinion, to familiarise oneself with nature right from the very beginning, I shall add my own observations to gain men’s attention and arouse them to contemplation. Now as far as the demonstration or revealing of the density and rarity of bodies is concerned, I have no doubt or hesitation that as to dense and palpable bodies the motion of gravity (as they call it) may be taken as the best and most ready test, for the more compact the body, the heavier it is. But when it comes to the level of airy and spiritual things, then scales will for sure be of no use to me, and I shall need another kind of industry. I shall begin, however, with Gold : which of all the things we have (for philosophy has nor grown up enough for us to say anything for certain about the bowels of the Earth) is the heaviest and contains the most matter in the smallest space, and I shall relate the ratios of the rest to the sphere of this body, with the reminder that I am not dealing here with the history of weights except in so far as it sheds light for demonstrating the space or dimensions of bodies. ...

Messages

  • « Le père authentique du matérialisme anglais et de toute science expérimentale moderne est Bacon. La science de la nature est à ses yeux la vraie science, et la physique, basée sur l’expérience sensible, en est la partie fondamentale la plus noble. » (Friedrich Engels : Socialisme utopique et socialisme scientifique, Introduction.)

  • Dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie, D’Alembert et Diderot reconnaissent leur dette à Bacon :

    « A la tête de ces illustres personnages doit être placé l’immortel Chancelier d’Angleterre, François Bacon, dont les Ouvrages si justement estimés, & plus estimés pourtant qu’ils ne sont connus, méritent encore plus notre lecture que nos éloges. A considérer les vûes saines & étendues de ce grand homme, la multitude d’objets sur lesquels son esprit s’est porté, la hardiesse de son style qui réunit par - tout les plus sublimes images avec la précision la plus rigoureuse, on seroit tenté de le regarder comme le plus grand, le plus universel, & le plus éloquent des Philosophes. »

    ... tout en précisant :

    « Nous déclarerons ici que nous devons principalement au Chancelier Bacon l’Arbre encyclopédique dont nous avons déjà parlé fort au long, & que l’on trouvera à la fin de ce Discours.
    Nous en avions fait l’aveu en plusieurs endroits du Prospectus, nous y revenons encore, & nous ne manquerons aucune occasion de le répéter. Cependant nous n’avons pas crû devoir suivre de point en point le grand homme que nous reconnoissons ici pour notre maître…
    D’ailleurs, le plan de Bacon étant différent du nôtre, & les Sciences ayant fait depuis de grands progrès, on ne doit pas être surpris que nous ayons pris quelquefois une route différente…. »

  • Qui a affirmé le premier que la science progresse par l’erreur, qu’elle a fait la moitié de son chemin en posant les bonnes questions, que la matière change de formes et d’état mais ne disparaît pas, que ce n’est pas l’opinion, l’autorité et la coutume qui font la bonne science mais une bonne analyse d’une bonne expérience ? C’est Francis Bacon !

  • Lire ici Nouvel Organum de Francis Bacon :

    https://fr.wikisource.org/wiki/Nouvel_Organum/Texte_entier

    Francis Bacon :

    « Aristippe a dit ’’que ceux qui étudient des sciences particulières et négligent la philosophie sont comme les courtisans de Pénélope, qui courent après un amour qui les fuit’’. »

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