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Les robots, plus intelligents que les humains ?!!!

mercredi 21 février 2018, par Robert Paris

L’ « intelligence » des nouveaux robots atteint-elle ou dépasse-t-elle l’intelligence humaine ?

C’est l’intelligence de ceux qui l’affirment qui me ferait légèrement douter !

En fait, c’est ce bobard qui circule actuellement dans les média, impressionnés par les succès des intelligences artificielles à des tests qui sont posés aux humains.

Des tests allant dans ce sens se sont multipliés ces derniers temps pour accompagner et justifier des investissements publics et privés faramineux dans ce domaine et laisser entendre que le capitalisme avait trouvé de nouvelles perspectives techniques et économiques.

L’essentiel des comparaisons sur les capacités « intelligentes » de l’homme et du robot s’est fait sur des tests de type informatique ou des tests de QI. Or, il a été montré que le « quotient intellectuel » ne mesure pas l’intelligence humaine.

Il est vrai que, depuis, les robots ont répondu positivement à d’autres tests que ceux du QI ou d’autres tests informatiques et qu’ils ont produit des copies scolaires.

Certes, c’est un beau succès des robots d’être capable de donner le change et de pouvoir produire des documents qui ressemblent à des copies d’élèves… humains, mais cela ne signifie pas que l’on atteigne, là, l’intelligence humaine. Ressembler à un travail sur commande, dans lequel on demande à l’élève de reproduire ce qu’on lui a appris, ce n’est pas réfléchir comme un être humain. Le travail de l’élève ressemble à du copié-collé et peut être imité par des machines qui fonctionnent à partir de corrélation, en compilant des tonnes de textes mais ce n’est pas encore de l’intelligence humaine, on est désolés pour l’intelligence humaine de devoir le lui rappeler ! Que l’intelligence humaine ne soit pas toujours capable de se comprendre elle-même ne prouve pas qu’elle n’est rien de mieux qu’une mécanique informatique !!!

Ainsi, Damasio avait démontré que l’intelligence humaine était inséparable des émotions et des sentiments. Il ne suffit pas de montrer que les systèmes experts sont capables de tester les sentiments humains pour prouver que les machines ont-elles-mêmes des sentiments et donc une pensée de type humain, ou même animale…

L’argument selon lequel la pensée humaine, elle-même, est capable de fonctionner en automate, n’est pas valable ici car cet « automatisme » n’est rien d’autre qu’un fonctionnement inconscient ou partiellement conscient, comme celui de l’interprète qui joue de la musique ou que celui du mathématicien qui laisse aller ses raisonnements, « à l’automatique ». Jusqu’ici personne n’a osé parler de l’inconscient dans les automates programmables !

C’est un fait que le robot peut parfois remplacer l’homme mais cela n’est pas particulier à l’ « intelligence artificielle » : c’est vrai pour toutes les machines. Remplacer ne signifie pas égaler. La machine est parfois supérieure à l’homme en efficacité et rapidité, mais elle ne fonctionne pas sur le même mode.

Dans une conception de type « quotient intellectuel » de l’intelligence humaine, il est parfaitement possible à des robots de l’emporter sur des humains. Cela peut arriver dans des jeux, y compris aux échecs, et même parfois au jeu de go.

Aux Etats-Unis, deux systèmes d’intelligence artificielle ont battu des humains à un test de lecture et de compréhension. En réalité, ces robots n’ont même pas appris à lire. Les faire réussir un « test de compréhension », c’est démontrer l’inanité du test !!! Ce dernier ne nécessite pas de comprendre mais seulement de reproduire un certain type de résultat, ce qui est très différent.

Si maintenant, on démontre que les robots peuvent répondre à des tests universitaires et rédiger des travaux académiques, c’est qu’il y a un problème dans l’université et l’académisme. C’est que la « pensée » produite par l’institution (une bureaucratie ne produit pas une pensée, même si elle croit le faire) n’est pas beaucoup plus élevée que ce que produisent les robots. Si la science et la philosophie de notre époque s’impose d’obéir à des bureaucraties bourgeoises, ce n’est pas de la faute à l’intelligence humaine mais de celle du système social dominant. Si le « discours » qui sort d’un robot peut ressembler à l’espèce d’agit-prop actuelle que profèrent les administrations de la bourgeoisie avec ses consignes, ses règles, ses mots-clefs et autres objectifs tout-faits, cela montre plus qu’on peut robotiser l’homme qu’humaniser le robot ! C’est un témoignage supplémentaire du vide actuel de la classe possédante, parvenue à atteindre ses limites dans le domaine économique et social, mais aussi politique, moral et humain, une classe qui ne se voit plus de perspectives de développement et donc plus de projections, plus de confiance et plus de pensée…

Mais, même gouvernée par les bureaucraties de la classe capitaliste, l’intelligence humaine n’est ni programmée ni programmable.

A proprement parler, il n’y a aucune intelligence (de type humaine) dans l’ « intelligence artificielle » de toutes les sortes de robots. Ces derniers sont capables de mémoriser, de comparer, d’établir des corrélations, de constituer ainsi des phrases, des textes, des commentaires, de rédiger. Ils procèdent par analogie et produisent un résultat qui peut être satisfaisant. Mais est-ce que la machine comprend la question qui est posée ? Absolument pas !

Qu’on pousse actuellement les chercheurs et autres universitaires à produire le plus possible de « papiers » et qu’on amène bien des étudiants à fonctionner en copié-collé, à chercher vite fait des éléments sur internet pour les mettre bout à bout, pour « produire » des textes, qu’on robotise ainsi la production humaine ne signifie encore une fois pas qu’on a humanisé le robot ! C’est seulement le produit du fait qu’on a imposé à la recherche et à la science le tout-informatique, le tout-technologique, le tout-rapide et l’anti-philosophie.

C’est surtout le produit d’un monde capitaliste qui n’a plus confiance dans ses propres perspectives, donc ne cherche plus dans le domaine des idées, de la pensée sur le monde, de la philosophie, parce qu’elle a de plus en plus conscience de n’avoir aucun avenir historique. Cette destruction de la philosophie scientifique est le produit d’une classe dirigeante juste capable de s’accrocher au pouvoir et de retarder le moment de sa chute, depuis qu’elle sait qu’elle ne pourra plus améliorer ses capacités d’accumulation du capital et que ses investissements productifs ont atteint les limites qu’imposent la propriété privée des moyens de production. Si cette société coincée impose à la pensée des critères plus étroits que jamais, au point que cette étroitesse d’esprit, qui est sociale et pas humaine, peut la faire ressembler à celle des robots, ce n’est pas spécialement à l’éloge des robots !

Les robots, les actuels comme leurs prédécesseurs, ne sont pas des concepteurs, pas des rêveurs, pas des penseurs, pas des artistes, pas des philosophes, pas des inventeurs, pas des créateurs de nouveauté, pas des sentimentaux, pas des écrivains, des peintres, des musiciens, des utopistes…

Certes, la classe possédante développe un réel engouement nouveau pour les robots, mais c’est surtout pour les robots militaires. Là encore, ce n’est pas parce que ceux-ci auraient des capacités humaines de stratégie et tactique mais parce que la révolte des soldats ne concerne pas les robots. Là encore, c’est parce que les robots ne sont pas comme les humains qu’ils intéressent ceux qui les fabriquent !

Bien sûr, on peut utiliser les robots pour étudier, surveiller, diriger les humains, mais ce sont encore des humains-capitalistes qui décident alors comment les robots encadrent les humains-exploités !

Et, bien entendu, si personne ne va demander aux robots de concevoir une société supérieure à celle fondée sur la propriété privée des moyens de production, ce n’est pas d’abord du fait des limites de capacités artificielles mais du fait que l’intelligence humaine dans la société capitaliste vise justement à l’objectif exactement inverse : éradiquer tout risque de révolution sociale remettant en cause la propriété privée capitaliste !!!

Les robots ne risquent pas de se révolter. Ils ne risquent pas de répondre, à des dirigeants qui leur demandent de gérer des comptes financiers, que le système financier mondial est dépassé par ses propres succès et doit céder la place à un pouvoir ouvrier !!! Pas assez novateurs pour ça, ces pauvres robots : ils n’atteignent même pas le niveau des humains-capitalistes qui, eux, ont déjà deviné que le risque révolutionnaire était bel et bien réel !!!

En ce sens, on comprend que le monde capitaliste ait plus peur des humains que des robots !

Les robots peuvent-ils nous dominer ? Oui, si les humains de la classe possédante les utilisent à cette fin ! Ils ne seront alors rien de plus que des espèces de mitrailleuses ou de barbelés des camps de concentration !!! Pas des penseurs artificiels !!!

L’avenir n’est pas écrit et on ne sait pas ce que seront les robots de demain mais il est certain que les robots actuels n’ont toujours pas de capacités humaines, ni de sentiments, ni de conscience, ni d’inventivité, ni de créativité, ni d’inconscient, ni d’émotivité et j’en passe…

On peut donc se servir des robots, des algorithmes, de l’intelligence artificielle pour imiter les humains, pour tromper les humains pour aider les humains, pour remplacer les humains ou même pour tuer les humains mais pas pour produire une véritable intelligence de type humaine.

A l’avenir, ce qui peut nous limiter ce n’est pas le manque de capacités humaines ou techniques, c’est le manque de perspectives sociales du système dominant. C’est à cette question que très peu d’humains se sont attelés et qui est pourtant déterminante pour l’espèce humaine !!!

La production de robots peut dominer la production capitaliste mais cela ne voudra pas dire que le robot a dominé l’homme !!!

Les systèmes d’intelligence artificielle « ont moins de sens commun que les rats », a affirmé mardi 23 janvier 2018 à Paris le chef de la recherche sur l’intelligence artificielle de Facebook, le Français Yann LeCun.

Faut-il avoir peur des robots ?

Les robots militaires et policiers ont déjà commencé à tuer des êtres humains !!!

Peur des algorithmes ou… tous des algorithmes ?!!!

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