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EDF-CEA-AREVA : la faillite de la « filière nucléaire française »

vendredi 12 janvier 2018, par Robert Paris

EDF-CEA-AREVA : la faillite de la « filière nucléaire française »

Fukushima n’est pas le seul élément de cette histoire scabreuse. Les investissements hasardeux des dirigeants sont nombreux. Les paris douteux se sont multipliés. La faillite générale du capitalisme a sa part dans l’histoire de cette chute économique. L’irresponsabilité est à tous les étages : économique, sociale, environnementale, scientifique. L’avenir de l’humanité est le cadet des soucis de ces apprentis sorciers d’un capitalisme à l’agonie qui proclame : après moi, le déluge !

Non seulement ils ont caché aux peuples les risques mortels pour l’humanité qu’ont partiellement révélé les « accidents » de Three Miles Island, de Tchernobyl et de Fukushima et bien d’autres, non seulement ils ont caché ce qu’ils savaient sur le caractère irresponsable du « choix nucléaire » alors que les principaux problèmes du nucléaire sont encore du domaine de l’étude et non de celui de l’application industrielle, mais en plus ils ont agi comme si le nucléaire pouvait être la solution de l’indépendance énergétique, c’est-à-dire remplacer toutes les autres options. Ils ont tout misé sur le nucléaire pour l’avenir. Tout, c’est-à-dire l’essentiel des moyens financiers étatiques et les trois sociétés EDF, CEA et AREVA.

Et c’est l’échec sanglant, irréversible, sans solution de rechange, sans possibilité de s’en sortir. C’est la faillite ! Et au lieu de le reconnaître, ces dirigeants capitalistes nucléaires nous y enfoncent, nous ruinant pour plusieurs générations et menaçant le futur de leurs expériences dangereuses !!!

Le résultat est qu’Areva, en faillite, la fait payer aux salariés en supprimant massivement des emplois et des sites et en vendant ses centrales à EDF. Laquelle EDF se retrouve elle aussi en faillite et commence à faire payer les salariés et les consommateurs. Et aussi elle envisage de se couper en deux pour faire face à ses dettes. L’ancien service public de l’électricité met en place des « compteurs communicants » Linky sous l’égide de la société ENEDIS, compteurs qui sont connectés par internet avec la maison-mère, contrôlés à distance sans permettre au client de vérifier ce lien et modifie les « Conditions générales de vente » du courant électrique. Une arnaque qui se produit dans des conditions particulièrement scandaleuses puisqu’on relève des dysfonctionnements graves des Linky, avec des sautes de tensions, des appareils qui sont en conséquence abimés, des risques d’incendie, et que les Linky sont mis en place par des personnels n’ayant pas la qualification nécessaire, tout cela pour multiplier les économies sur le dos des salariés et des consommateurs !

Qu’est-ce qu’ENEDIS par rapport à EDF ? Au départ, c’était la même société mais désormais ce sont deux sociétés différentes : l’une soi-disant fournissant le courant et l’autre soi-disant le distribuant, comme si ce n’était pas une seule et même chose !!!

Tous les trusts qui se sont mêlés du nucléaire ont cru que le monde entier allait se jeter dans cette affaire et ont fait des investissements entièrement fondés sur ce calcul. Depuis Fukushima, et même avant, il est certain que ce calcul était une spéculation hasardeuse, que le nucléaire n’apparaît plus sécurisé, même si on essaie de lui coller l’étiquette « propre en termes de carbone » !!!

Il est vrai que tout le travail du GIEC-IPCC a consisté à sauver ainsi non le climat, non la Terre, non l’humanité, mais le nucléaire en le présentant comme propre.

Propre, le nucléaire !!! Il faut le faire de dire de tels mensonges, alors que les déchets de cette industrie ne peuvent pas être nettoyés !!!! Personne n’est capable de dire si on sera capable un jour de les supprimer et ils s’entassent, menaçant les mers, les océans, les rivières… Personne ne sait si les centrales ne vont pas avoir de graves pépins avec le volcanisme, les tremblements de terre, le terrorisme et les guerres, menaçant ainsi des millions de gens…

Parce que la technique nucléaire en est encore au stade expérimental, il faut sans cesse le répéter, même si les centrales nucléaires sont mises en fonction comme si on maîtrisait réellement la technique !!!

Les trous financiers du nucléaire, qui découlent de ces paris fous, sont à la même hauteur que les risques insolemment pris pour la planète, pour l’humanité. Ils sont bien plus fous que les valeurs sur lesquels reposent ces industries !!!

Toute la filière nucléaire française est celle, avec la japonaise, qui s’est le plus lancé dans une opération misant sur une croissance exponentielle mondiale du nucléaire, pour combattre la dépendance énergétique du pétrole (et pas pour combattre les risques du carbone). Fukushima a sonné le glas de ces espoirs et la fin de ces calculs complètement fous…

Même si le gouvernement japonais essaie d’organiser une reprise de l’industrie nucléaire, de ne tenir aucun compte de la catastrophe qui s’est déjà produite, et préfère aller aux devants de catastrophes nouvelles que de voir le capitalisme nippon décliner, cela ne signifie pas que les investissements français au Japon redeviennent rentables. Trop de centrales japonaises ne sont pas capables de reprendre leur activité.

Le nucléaire français est désormais, malgré les aides monstrueuses des gouvernants, un amoncellement de faillites, de dettes, d’investissements hasardeux, de mensonges, de trafics, de catastrophes de toutes sortes.

En envoyant « au charbon » le trust EDF, pour sauver le nucléaire français, les gouvernants n’ont fait que couler le principal trust de l’électricité français !

Il est remarquable que tous ces trusts de l’énergie en France soient des entreprises essentiellement publiques et que, malgré cela, le nucléaire se lance dans des opérations spéculatives folles qui vont droit dans le mur.

C’est à cette situation qu’EDF essaie de faire face en faisant payer les consommateurs et les agents. L’avenir de ce secteur soi-disant rayonnant est… bien sombre !

Des trous financiers colossaux d’EDF, CEA et Areva !!!

AREVA est l’un des plus grand acteur du nucléaire mondial. Avec une capitalisation de 3,7 milliards $, Areva doit faire face à une dette de 5 milliards $ en 2015 et qui se monte maintenant plutôt à 7 à 8 milliards de dollars, soit plus du double de sa valeur !!!!

A propos d’AREVA, Philippe Varin, président du conseil d’administration, a déclaré le 1er décembre 2015, dans Slate : « Le nucléaire est une technologie indispensable si le monde veut gagner le combat du climat. Ne perdons plus de temps dans les combats d’arrière-garde avec les climato-sceptiques ». Effectivement, AREVA ne doit pas perdre de temps pour renflouer les 4,5 milliards d’euros qu’elle a perdu dans un chantier d’EPR à la dérive en Finlande, et les contribuables français devront mettre la main à la poche pour payer les 3 milliards d’euros qui lient l’État à l’EDF pour le sauvetage d’AREVA !

Le fiasco Areva

Il a fallu mettre en place la recapitalisation d’Areva (3 milliards d’euros à la charge de l’Etat) et d’EDF (l’État prévoit d’y consacrer aussi 3 milliards d’euros), ainsi que la reprise de la branche réacteurs d’Areva (Areva NP) par EDF sont destinées à renforcer la filière nucléaire…

L’EPR (European Pressurized Reactor), dont celui de Flamanville, fait face à un véritable gouffre financier. Le coût a été revu à la hausse à hauteur de plusieurs milliards d’euros. Le coût total est désormais évalué à plus de 10 milliards d’euros. Pour mémoire, ce coût avait été estimé à 3.3 milliards en 2005. Si la production démarre en 2020, le chantier aura pris huit ans de retard par rapport à la date initiale prévue. Le surcoût prohibitif et le retard d’achèvement fragilise considérablement la crédibilité de l’EPR à l’export. Avec un coût estimé à environ 100 euros le MWh contre 80 euros pour l’éolien, la compétitivité de l’EPR est fortement mise à mal.
La valeur boursière d’EDF a été divisée par plus que 8 depuis 2008 (soit une perte de valeur de 140 milliards d’euros), et un bénéfice 2015 divisé par trois en un an, laissant présager un naufrage industriel et financier.
Les solutions proposées par le PDG d’EDF, comme l’allongement de la durée de vie des réacteurs pour amortir le coût du démantèlement ou l’augmentation de 30 à 50% des tarifs de l’électricité, s’apparentent plus à une fuite en avant qu’à une réelle volonté de faire face aux difficultés structurelles de la filière nucléaire. L’État, actionnaire à 84 ,5%, se mure dans le silence sans mettre un terme aux errements stratégiques pour sortir de l’impasse.

Les dépenses publiques se multiplient pour maintenir en survie artificielle la « filière nucléaire française » qui faisait autrefois la fierté des gouvernants et des classes dirigeantes hexagonales. Cela coûte cher rien que pour cacher ou retarder la catastrophe pour Areva-CEA-EDF, les trois faillites du nucléaire français : 50 milliards pour construire un grand carénage prétendument destiné à prévenir un nouveau Fukushima, 35 milliards pour un enfouissage en sous-sol des déchets à Bure (méthode qui ne donne aucune garantie de sécurité, même si Hulot la présente comme « la moins mauvaise des solutions »), 20 milliards pour pallier aux défauts et retards de la centrale française en Angleterre, à Hinkley Point, et on en passe d’autres dizaines de milliards de démantèlement de centrales désuètes ou de travaux pour les faire durer au-delà de tout bon sens et de toute sécurité. Le nucléaire français, même en se cachant derrière sa prétention à ne pas produire de gaz carbonique, ne semble pas du tout « durable » !!!

En même temps, les scandales industriels, financiers, économiques et sécuritaires se multiplient…

’Observatoire du nucléaire, association anti-nucléaire, a annoncé, mercredi 4 mai, le dépôt d’une plainte contre X pour faux, usage de faux et mise en danger d’autrui dans l’affaire des anomalies présumées lors de la fabrication de composants de centrales à l’usine Areva du Creusot. L’association estime « indispensable de stopper immédiatement les installations nucléaires concernées ».

Des irrégularités dans le contrôle de fabrication d’environ 400 pièces produites depuis 1965, dont une cinquantaine seraient en service sur le parc électronucléaire français, ont en effet été détectés à l’usine du Creusot Forge suite à un audit. C’est Areva qui informe, le 25 avril, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Les irrégularités en question ? « Des incohérences, des modifications ou des omissions dans les dossiers de fabrication portant sur des paramètres de fabrication ou des résultats d’essais », précise l’ASN. Les forges du Creusot, acquises en 2008 par Areva, fabriquent les composants lourds des chaudières nucléaires : cuves, fonds, dômes et autres éléments de tuyauterie de l’îlot nucléaire. Des pièces critiques dans le fonctionnement d’une centrale.

Selon une source proche du dossier, citée dans Les Echos du 3 mai, le problème pourrait venir de falsifications sur des dossiers de fabrication. D’après le quotidien, « un opérateur réalisant des essais sur une pièce métallurgique inscrivait sur le dossier de fabrication les résultats sur l’analyse chimique de coulée, les paramètres de forgeage, l’historique de traitement thermique, les résultats des essais mécaniques, etc. Ces résultats étaient ensuite reportés dans des procès-verbaux par des coordinateurs qualité, pour attester de la conformité des pièces forgées. Or, en cas de valeur obtenue dans les limites de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés, indique une source au fait du dossier, avec un procès-verbal « officiel » retenant une valeur « moyenne » dans le rapport de fin de fabrication. Les clients - EDF et le Commissariat à l’énergie atomique, mais aussi des électriciens étrangers - ne voyaient quant à eux que le rapport de fin de fabrication, conforme aux normes requises ».

Toute l’affaire de l’usine du Creusot commence d’ailleurs avec celle de la cuve du réacteur EPR de Flamanville. Au printemps 2015, on découvre que l’acier de la cuve, fabriquée à l’usine du Creusot, présente un défaut de composition. Des fissures apparaissent sur cet équipement de 550 tonnes, obligeant EDF et Areva à effectuer des tests de résistance sous le contrôle étroit de l’ASN.

Areva construit actuellement l’EPR d’Olkiluoto 3 (OL3) pour l’électricien finlandais TVO. Cependant, une procédure d’arbitrage devant un tribunal international est actuellement en cours entre les deux partenaires d’OL3. D’un côté, TVO réclame à Areva 2,6 milliards d’euros au titre des retards du chantier, livré avec dix ans de retard au minimum. De l’autre, le français demande 3,5 milliards d’euros pour des retards également. En effet, Areva reproche à son client la lenteur avec laquelle les étapes successives du projet sont validées.

Problème, EDF, doit racheter la branche réacteurs et services d’Areva, à la demande du gouvernement. Quid du passif lié à OL3 ? EDF exige de n’avoir à pâtir en aucune manière des relations très tendues entre les deux protagonistes. L’électricien a même indiqué qu’il ne formulerait une offre engageante sur Areva NP qu’« une fois que le dispositif d’immunisation totale contre les coûts et les risques du projet OL3 aura été finalisé ».

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