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Que veut dire le « Ni rire, ni pleurer mais comprendre » de Spinoza

dimanche 29 juillet 2018, par Robert Paris

Ilya Prigogine dans « La fin des certitudes » :

« Nous considérer comme étrangers à la nature implique un dualisme étranger à l’aventure des sciences aussi bien qu’à la passion de l’intelligibilité. »

Que veut dire le « Ni rire, ni pleurer mais comprendre » de Spinoza

Bien des gens interprètent, assez librement, cette phrase comme un appel à la raison contre les sentiments, et, en tout cas, à l’objectivité contre la subjectivité. Et c’est un contresens. Spinoza ne parle pas de cela du tout !

Il discute du dualisme de Descartes ! Il affirme que l’homme et ses sentiments font partie du domaine qui doit être étudié scientifiquement !

Il refuse l’idée que ce qui arrive aux hommes serait d’un tout autre domaine (celui de l’âme) de ce qui arrive à la matière inerte (celui du corps) et considère que l’attitude scientifique doit caractériser la position de l’homme vis-à-vis de la société comme vis-à-vis de la matière. Pour Spinoza, les sentiments et les actes des hommes font également partie de la nature et, comme tels, obéissent à des lois. Il convient donc d’étudier ces lois plutôt que de faire comme si une méchante fatalité pesait sur l’homme ou si le hasard pur imposait ses aléas ou encore si la méchanceté diabolique s’imposait aux hommes…

Spinoza écrit dans une période et dans un monde au moralisme envahissant, qu’il s’agisse du milieu juif d’où il vient ou du milieu protestant ou catholique ambiant. Ce moralisme pousse l’homme à se plaindre des maux qu’il subit, à prier dieu, à demander à être sauvé mais pas à se sauver lui-même en cherchant les causes des malheurs qu’il subit. La position de Spinoza est inverse : chercher à analyser les causes de ce qui se passe dans le monde réel plutôt que de faire appel à la morale, à l’intervention divine et plutôt que de se morfondre sur ses malheurs.

« Ni rire, ni pleurer » n’est donc ni un conseil psychologique ni une nouvelle morale ni une nouvelle vision religieuse, mais, au contraire, une position en faveur d’une philosophie scientifique et de l’étude du monde à l’aide de cette conception générale.

En déclarant cela, Spinoza va directement à l’encontre non seulement des religieux mais surtout de Descartes dont il récuse l’idéalisme philosophique et le dualisme (qui oppose corps et esprit, homme et nature). Il récuse l’idée qu’il y aurait un monde déterminé et l’autre indéterminé, un monde des sentiments et l’autre des lois, un monde naturel et l’autre de l’âme humaine… Il s’oppose en particulier dans ce texte à l’analyse par Descartes des sentiments humains.

Spinoza écrit :

« La plupart de ceux qui ont parlé des sentiments et des conduites humaines paraissent traiter, non de choses naturelles qui suivent les lois ordinaires de la Nature, mais de choses qui seraient hors Nature. Mieux, on dirait qu’ils conçoivent l’homme dans la Nature comme un empire dans un empire. Car ils croient que l’homme trouble l’ordre de la Nature plutôt qu’il ne le suit, qu’il a sur ses propres actions une puissance absolue et qu’il n’est déterminé que par soi.

Et ils attribuent la cause de l’impuissance et de l’inconstance humaines, non à la puissance ordinaire de la Nature, mais à je ne sais quel vice de la nature humaine : et les voilà qui pleurent sur elle, se rient d’elle, la méprisent ou, le plus souvent, lui vouent de la haine ; qui sait avec plus d’éloquence ou de subtilité accabler l’impuissance de l’esprit humain passe pour divin. Sans doute n’a-t-il pas manqué d’hommes éminents (et nous avouons devoir beaucoup à leur labeur, à leur ingéniosité) pour écrire sur la droite conduite de la vie beaucoup de choses excellentes et pour donner aux mortels de sages conseils : mais la nature des sentiments, leur force impulsive et, à l’inverse, le pouvoir modérateur de l’esprit sur eux, personne, à ma connaissance, ne les a déterminés. Je sais bien que le très illustre Descartes, encore qu’il ait cru au pouvoir absolu de l’esprit sur ses actions, a tenté l’explication des sentiments humains par leurs causes premières et à montrer en même temps comment l’esprit peut dominer absolument les sentiments ; mais, à mon avis, il n’a rien montré du tout que l’acuité de sa grande intelligence, comme je le démontrerai en son lieu.

Je veux donc revenir à ceux qui préfèrent haïr ou railler les sentiments et les actions des hommes, plutôt que de les comprendre. Sans doute leur paraîtra-t-il extraordinaire que j’entreprenne de traiter des vices et de la futilité des hommes selon la méthode géométrique, que je veuille démontrer par un raisonnement rigoureux (certa) ce qu’ils proclament sans cesse contraire (repugnare) à la Raison, cela même qu’ils disent vain, absurde et horrifique. Mais voici mon argument (ratio). Il ne se produit rien dans la Nature qui puisse lui être attribué comme un vice inhérent ; car la Nature est toujours la même, et partout sa vertu et sa puissance d’action (agendi) est une et identique. Ce qui signifie que les lois et les règles de la Nature, suivant lesquelles toute chose est produite et passe d’une forme à une autre, sont partout et toujours les mêmes, et par conséquent il ne peut exister aussi qu’un seul et même moyen de comprendre la nature des choses, quelles qu’elles soient : par les lois et les règles universelles de la Nature.

Voilà pourquoi les sentiments de haine, de colère, d’envie, etc., considérés en eux-mêmes, obéissent à la même nécessité et à la même vertu de la Nature que les autres choses singulières ; et par suite ils admettent des causes rigoureuses (certas) qui les font comprendre, et ils ont des propriétés bien définies (certas) tout aussi dignes d’être connues que les propriétés d’une quelconque autre chose dont la seule considération nous satisfait. Je traiterai donc de la nature et de la force impulsive des sentiments et de la puissance de l’esprit sur eux selon la même méthode qui m’a précédemment servi en traitant de Dieu et de l’Esprit, et je considérerai les actions et les appétits humains de même que s’il était question de lignes, de plans ou de corps ».

Extrait de Spinoza (Ethique, III, De l’origine et de la nature des sentiments)

Lire le texte de Spinoza, « De l’origine et de la nature des sentiments »

Soulignons encore ceci : « Les hommes se trompent en ce qu’ils pensent être libres et cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. »

Dans la Lettre 56 à Hugo Boxel, Spinoza écrit à son correspondant :

« L’autorité de Platon, d’Aristote, etc. n’a pas grand poids pour moi : j’aurais été surpris si vous aviez allégué Épicure, Démocrite, Lucrèce ou quelqu’un des Atomistes et des partisans des atomes. Rien d’étonnant à ce que des hommes qui ont cru aux qualités occultes, aux espèces intentionnelles, aux formes substantielles et mille autres fadaises, aient imaginé des spectres et des esprits et accordé créance aux vieilles femmes pour affaiblir l’autorité de Démocrite. Ils enviaient tant son bon renom qu’ils ont brûlé tous les livres si glorieusement publiés par lui. Si nous étions disposés à leur ajouter foi, quelles raisons aurions-nous de nier les miracles de la Sainte Vierge et de tous les Saints, racontés par tant de philosophes, de théologiens et d’historiens des plus illustres ainsi que je pourrais vous le montrer par mille exemples contre un à peine en faveur des spectres ? Je m’excuse, très honoré Monsieur, d’avoir été plus long que je ne voulais et je ne veux pas vous importuner davantage de ces choses que (je le sais) vous ne m’accorderez pas, partant de principes très différents des miens, etc. »

En matérialiste conséquent, Spinoza affirme que « L’existence appartient à la nature de la substance. »

« Les choses qui n’ont rien de commun ne peuvent se concevoir l’une par l’autre. » écrit Baruch Spinoza dans "L’Ehique".

Spinoza rajoute : « Si deux choses n’ont rien de commun, l’une d’elles ne peut être cause de l’autre. » et aussi "Les lois et les règles de la nature, suivant lesquelles toutes les choses naissent et se transforment, sont partout (...) et on doit expliquer toutes choses par les règles universelles de la nature. »

La version la plus connue et moderne du dualisme a été formalisée en 1641 par René Descartes qui a soutenu que l’esprit était une substance immatérielle.
Descartes écrit le bien connu « Je pense donc je suis. » qui affirme la particularité de l’homme et de sa conscience :

« Ce moi, c’est-à-dire l’âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus aisée à connaître que lui, et qu’encore qu’il ne fût point, elle ne laisserait pas d’être tout ce qu’elle est. »

René Descartes dans « Discours de la méthode » (1637).

Dans les Méditations VI, Descartes écrit : « j’ai une claire et distincte idée de moi-même, en tant que je suis seulement une chose qui pense et non étendue, et [...] j’ai une idée distincte du corps, en tant qu’il est seulement une chose étendue et qui ne pense point. »

Il affirme : « Car tout ainsi qu’être étendu, divisible, figuré, etc. sont des formes ou des attributs par le moyen desquels je connais cette substance qu’on appelle corps ; de même, être intelligent, voulant, doutant, etc., sont des formes par le moyen desquelles je connais cette substance qu’on appelle esprit. » (Quatrièmes réponses)

Ou encore : « La connaissance naturelle nous apprend que l’esprit est différent du corps, et qu’il est une substance ; et aussi que le corps humain, en tant qu’il diffère des autres corps, est seulement composé d’une certaine configuration de membres, et autres semblables accidents ; et enfin que la mort du corps dépend seulement de quelque division ou changement de figure. » (Deuxièmes réponses)

« Car tout ainsi qu’être étendu, divisible, figuré, etc. sont des formes ou des attributs par le moyen desquels je connais cette substance qu’on appelle corps ; de même, être intelligent, voulant, doutant, etc., sont des formes par le moyen desquelles je connais cette substance qu’on appelle esprit. » (Quatrièmes réponses)

Descartes écrit ainsi à la reine Elisabeth :

« Et d’autant que l’usage des sens nous a rendu les notions de l’extension, des figures et des mouvements, beaucoup plus familières que les autres, la principale cause de nos erreurs est en ce que nous voulons ordinairement nous servir de ces notions, pour expliquer les choses à qui elles n’appartiennent pas, comme lorsqu’on se veut servir de l’imagination pour concevoir la nature de l’âme, ou bien lorsqu’on veut concevoir la façon dont l’âme meut le corps, par celle dont un corps est mû par un autre corps. C’est pourquoi, puisque, dans les Méditations que Votre Altesse a daigné lire, j’ai tâché de faire concevoir les notions qui appartiennent à l’âme seule, les distinguant de celles qui appartiennent au corps seul, la première chose que je dois expliquer ensuite, est la façon de concevoir celles qui appartiennent à l’union de l’âme avec le corps, sans celles qui appartiennent au corps seul ou à l’âme seule. A quoi il me semble que peut servir ce que j’ai écrit à la fin de ma Réponse aux sixièmes objections ; car nous ne pouvons chercher ces notions simples ailleurs qu’en notre âme, qui les a toutes en soi par sa nature, mais qui ne les distingue pas toujours assez les unes des autres, ou bien ne les attribue pas aux objets auxquels on les doit attribuer. Ainsi je crois que nous avons ci-devant confondu la notion de la force dont l’âme agit dans le corps, avec celle dont un corps agit dans un autre ; et que nous avons attribué l’une et l’autre, non pas à l’âme, car nous ne la connaissions pas encore, mais aux diverses qualités des corps, comme à la pesanteur, à la chaleur et aux autres, que nous avons imaginé être réelles, c’est-à-dire avoir une existence distincte de celle du corps, et par conséquent être des substances, bien que nous les ayons nommées des qualités. Et nous nous sommes servis, pour les concevoir, tantôt des notions qui sont en nous pour connaître le corps, et tantôt de celles qui y sont pour connaître l’âme, selon que ce que nous leur avons attribué a été matériel ou immatériel. Par exemple, en supposant que la pesanteur est une qualité réelle, dont nous n’avons point d’autre connaissance, sinon qu’elle a la force de mouvoir le corps, dans lequel elle est, vers le centre de la terre, nous n’avons pas de peine à concevoir comment elle meut ce corps, ni comment elle lui est jointe ; et nous ne pensons point que cela se fasse par un attouchement réel d’une superficie contre une autre, car nous expérimentons, en nous-mêmes, que nous avons une notion particulière pour concevoir cela ; et je crois que nous usons mal de cette notion, en l’appliquant à la pesanteur, qui n’est rien de réellement distingué du corps, comme j’espère montrer en la Physique, mais qu’elle nous a été donnée pour concevoir la façon dont l’âme meut le corps. »

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Et encore dans une lettre à la reine Elisabeth :

« La principale différence qui est entre les plaisirs du corps et ceux de l’esprit, consiste en ce que, le corps étant sujet à un changement perpétuel, et même sa conservation et son bien-être dépendant de ce changement, tous les plaisirs qui le regardent ne durent guère ; car ils ne procèdent que de l’acquisition de quelque chose qui est utile au corps, au moment qu’on les reçoit, et sitôt qu’elle cesse de lui être utile, ils cessent aussi, au lieu que ceux de l’âme peuvent être immortels comme elle, pourvu qu’ils aient un fondement si solide que ni la connaissance de la vérité ni aucune fausse persuasion ne la détruisent. »

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Descartes écrit encore dans ses « Principes de Philosophie » :

« Qu’on connaît aussi ensuite la distinction qui est entre l’âme et le corps. Il me semble aussi que ce biais est tout le meilleur que nous puissions choisir pour connaître la nature de l’âme et qu’elle est une substance entièrement distincte du corps ; car, examinant ce que nous sommes, nous qui pensons maintenant qu’il n’y a rien hors de notre pensée qui soit véritablement ou qui existe, nous connaissons manifestement que, pour être, nous n’avons pas besoin d’extension, de figure, d’être en aucun lieu, ni d’aucune autre telle chose qu’on peut attribuer au corps, et que nous sommes par cela seul que nous pensons ; et par conséquent que la notion que nous avons de notre âme ou de notre pensée précède celle que nous avons du corps, et qu’elle est plus certaine, vu que nous doutons encore qu’il y ait au monde aucun corps, et que nous savons certainement que nous pensons. »
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Suivant le point de vue de Spinoza qui lui est opposé, le neuroscientifique Damasio combat « L’erreur de Descartes » :

« Comme vous l’avez vu, j’ai combattu dans ce livre à la fois la conception dualiste de Descartes selon laquelle l’esprit est distinct du cerveau et du corps et ses variantes modernes : selon l’une de ces dernières, il existe bien un rapport entre l’esprit et le cerveau, mais seulement dans le sens où l’esprit est une espèce de programme informatique pouvant être mis en œuvre dans une espèce d’ordinateur appelé cerveau. (…) « Je pense, donc je suis », cette formule peut-être la plus célèbre de l’histoire de la philosophie, apparaît en français dans la quatrième partie du « Discours de la Méthode » (1637), et en latin (« Cogito, ergo sum ») dans les « Principes de philosophie » (1644). Prise à la lettre, cette formule illustre précisément le contraire de ce que je crois être la vérité concernant l’origine de l’esprit et les rapports entre esprit et corps. Elle suggère que penser, et la conscience de penser, sont les fondements réels de l’être. Et puisque nous savons que Descartes estimait que la pensée était une activité complètement séparée du corps, sa formule consacre la séparation de l’esprit, la « chose pensante » et du corps non pensant qui est caractérisé par une « étendue » et des « organes mécaniques ». (…) Descartes précise sa conception sans ambiguïté : « Je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser et qui, pour être, n’a besoin d’aucun lieu ni d’aucune chose matérielle, en sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps. » C’est là qu’est l’erreur de Descartes : il a instauré une séparation catégorique entre le corps, fait de matière, doté de dimensions, mû par des mécanismes, d’un côté, et l’esprit, non matériel, sans dimensions et exempt de tout mécanisme, de l’autre ; il a suggéré que la raison et le jugement moral ainsi qu’un bouleversement émotionnel et une souffrance provoquée par une douleur physique pouvaient exister indépendamment du corps. Et spécifiquement, il a posé que les opérations de l’esprit les plus délicates n’avaient rien à voir avec l’organisation et le fonctionnement d’un organisme biologique. (…) L’erreur de Descartes continue d’exercer une grande influence. (…) Il est intéressant de noter que, de façon paradoxale, de nombreux spécialistes des sciences cognitives qui estiment que l’on peut étudier les processus mentaux sans recourir à la neurobiologie, ne se considèrent sans doute pas comme des dualistes. On peut aussi voir un certain dualisme cartésien (posant une séparation entre le cerveau et le corps) dans l’attitude des spécialistes des neurosciences qui pensent que les processus mentaux peuvent être expliqués seulement en termes de phénomènes cérébraux, en laissant de côté le reste de l’organisme, ainsi que l’environnement physique et social – et en laissant aussi de côté le fait qu’une certaine partie de l’environnement est lui-même le produit des actions antérieures de l’organisme ».

Spinoza combat l’idéalisme qui estime que le concept précède l’existence réelle. D’une façon générale, il ne faut pas confondre une représentation de la réalité avec la réalité elle-même remarquait-il : « Le concept de chien n’aboie pas »

Il affirme qu’il n’y a pas deux mondes : l’un matériel et déterministe et l’autre mental et indéterministe mais un seul monde qui est contradictoire. Concluons avec Engels dans l’AntiDühring :

« Nier, en dialectique, ne signifie pas simplement dire non, ou déclarer qu’une chose n’existe pas, ou la détruire d’une manière quelconque. Spinoza dit déjà : Omnis determinatio est negatio, toute limitation ou détermination est en même temps une négation. »

Le point de vue dualiste de Descartes sur les sentiments humains

Descartes sur l’esprit humain

Descartes est-il un des pères de la démarche scientifique ?

Traité des imposteurs de Spinoza

La physique et la philosophie naturelle de Spinoza

Les neurosciences donnent raison à Spinoza contre Descartes

L’erreur de Descartes d’après les neurosciences

Sur la philosophie de Descartes

Spinoza dans le « Traité politique » écrit :

« J’ai pris grand soin de ne pas tourner en dérision les actions humaines, de ne pas les déplorer ni les maudire, mais de les comprendre. En d’autres termes, les sentiments par exemple d’amour, de haine, de colère, d’envie, de glorification personnelle, de joie et peine par sympathie, enfin tous les mouvements de la sensibilité n’ont pas été, ici, considérés comme des défauts de la nature humaine. Ils en sont les manifestations caractéristiques, tout comme la chaleur, le mauvais temps, la foudre, etc. sont des manifestations de la nature de l’atmosphère. »

Il écrivait ailleurs :

« Pour ma part, ces troubles ne m’incitent ni au rire, ni, non plus, aux larmes ; ils m’engagent plutôt à philosopher et à mieux observer ce qu’est la nature humaine. »

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