Ils veulent le beurre et l’argent du beurre !!!

édito

Ils veulent le beurre et l’argent du beurre !!!

On assiste actuellement au bras de fer entre les supermarchés et industriels du beurre, au détriment des paysans comme des consommateurs. La pénurie de beurre dans les supermarchés est artificiellement provoquée pour augmenter les marges des supermarchés, rognées par les industriels. Il n’y a aucune pénurie de beurre dans les supermarchés européens ni mondiaux, c’est une particularité des supermarchés français ! Il n’y a aucune pénurie de lait non plus. C’est la valse des prix d’achat et de production qui sont en cause et c’est deux sortes d’aigrefins qui sont en lutte. Les supermarchés, en s’entendant entre eux, peuvent avoir le poids de faire face aux trusts au détriment de tout le monde, consommateurs et producteurs !

Mais les supermarchés ne sont pas les seuls capitalistes à mener leur lutte par la menace de pénurie. Il en va de même avec les prêts bancaires. Cela permet aux banques d’obliger les banques centrales à leur prêter à intérêts négatifs !

Il en va de même aussi avec certains médicaments, cette fois pour imposer des prix élevés aux Etats !

Il en va encore de même pour les emplois. Il s’agit cette fois de faire baisser massivement les salaires, les conditions de travail et aussi la lutte sociale.

Le chantage à la pénurie est un mode de fonctionnement classique des monopoles, ayant réussi à prendre le contrôle d’un secteur économique. Jamais les Etats, même quand ce chantage nuit gravement aux intérêts publics, y compris à la santé publique, n’ont contesté le droit des maîtres chanteurs de chantager tout le monde !!!

Si le grand capital ne craint pas de prendre en otage les travailleurs et les peuples, il nous est demandé à nous, travailleurs et milieux populaires, de rester toujours solidaires des capitalistes, sous prétexte que, si les capitalistes sont frappés, c’est nous qui en ferons les frais. Encore un chantage à la pénurie que mènent les capitalistes pour imposer aux travailleurs de défendre « l’intérêt de l’économie ».

Et, sous ce prétexte, il s’agit en fait de « sauver » les trusts, les banques, le grand capital, car, sinon, c’est nous exploités qui allons nous retrouver à la rue, dans la misère, nos vies détruites, nos familles dispersées, nos enfants agressés…

C’est comme cela qu’on a imposé aux travailleurs de sauver les trusts à la fin de la guerre mondiale, alors que c’est le grand capital qui avait imposé le fascisme et la guerre mondiale inter-impérialiste, chaque Etat prenant fait et cause pour ses trusts nationaux, ou présentés comme tels.

Mais le plus beau, c’est qu’on a quand même sauvé les Krupp et Thyssen qui avaient soutenu et financé le nazisme !!! En France aussi, sauf des exceptions comme Renault, on a sauvé les patrons pro-vichystes.

Les politiciens, les média, les institutions, les partis, les syndicats, les associations nous disent tous qu’il serait normal que les Etats se soient follement endettées en 2008 pour « sauver » trusts et banques et aucun courant politique n’ose réellement dénoncer ce chantage à la pénurie.

Tous soutiennent qu’il est normal que l’argent public serve à « soutenir l’économie », jusqu’aux divers Mélenchon et Martinez, jusqu’à Arthaud, tous affirment que l’Etat devrait soutenir l’économie pour sauver les emplois !!!

Le chantage à la pénurie d’emplois, ils le mènent en nous menaçant de perdre le nôtre par concurrence des travailleurs hongrois et polonais, comme Macron vient de la faire, ils le mènent en nous faisant croire que les migrants syriens vont nous prendre notre travail, les migrants du monde en général, qu’ils fuient la guerre que « nos » pays leur mènent, la misère que « nos » Etats et « nos » trusts organisent pour eux, la dictature qu’ils soutiennent.

Encore un chantage : si le capitalisme chute, c’est vous qui le paierez !

Mais allons-nous passer toute notre vie à subir le chantage de ces bandits qui prennent en otage tous les peuples de la planète, y compris ceux des pays les plus riches et les plus puissants ?

Ce n’est pas que dans le domaine du lait qu’ils veulent « le beurre et l’argent du beurre », c’est dans tous les domaines. Les banques veulent refuser des prêts mais bénéficier de prêts des banques centrales comme s’ils allaient prêter aux particuliers. Les capitalistes veulent des aides étatiques ou institutionnelles aux investissements productifs mais ils ne veulent pas s’engager à investir dans la production. Ils veulent des aides à l’embauche mais ils ne veulent pas s’engager à embaucher en contrepartie !!! Ils veulent de l’Etat quand il les aide, les finance, les garantit, les finance, quand il mène des guerres pour eux, et en particulier, quand il mène la guerre de classe contre les travailleurs, quand il réprime les grévistes et les révoltés, mais ils ne veulent pas de l’Etat quand il leur fait payer des impôts, quand il contrôle leurs pratiques sociales ou environnementales, quand il leur rappelle qu’il existe une législation du travail. Face ils sont étatistes, pile ils sont anti-étatistes !!!

Défendre l’économie ? Sauver les trusts, sauver les banques ? Mais c’est marcher dans ce chantage permanent du grand capital, parvenu à atteindre ses limites d’investissements, et qui ne peut survivre, momentanément, qu’en détruisant les fondements de toute la société, les investissements productifs, les emplois, les entreprises, les emplois...

Oui, ils veulent le beurre et l’argent du beurre ! Ils veulent les profits capitalistiques sans les investissements capitalistiques ! Ils veulent l’Etat fort sans avoir à le payer ! Ils veulent piquer dans les caisses de l’Etat et veulent aussi que, le jour du krach à venir, la puissance centrale ait les moyens financiers d’intervenir à nouveau pour les sauver !!! Ils veulent que les Etats riches occidentaux bombardent les peuples du monde arabe mais ils ne veulent pas que les peuples bombardés, terrorisés, envahissent les pays riches !

Certains penseront peut-être qu’il vaut mieux céder aux chantages que subir les conséquences affreuses dont les maîtres chanteurs nous menacent : attaques terroristes, attaques de la concurrence économique, attaques des Etats étrangers comme la Corée du nord, la Russie ou la Chine, ou d’autres encore… Mais, là encore, les principaux maîtres chanteurs qui nous menacent sont nos propres capitalistes nationaux !!!

Et on le sait : céder aux maîtres chanteurs, c’est se condamner à subir de nouveaux chantages, de plus en plus menaçants et destructeurs ! Qu’il s’agisse des chantages des gouvernants bourgeois ou de ceux des capitalistes eux-mêmes, ou de leurs bandes armées, officielles, officieuses ou cachées…

Ils peuvent non seulement nous priver de beurre, mais ils peuvent nous priver de nos emplois, de nos salaires, de toute sécurité, de nos vies, de nos comptes en banque et épargnes y compris si nous nous laissons faire…

En fait, ce sera soit eux soit nous. Nous avons toujours eu des intérêts réels complètement opposés à ceux du grand capital, mais, maintenant, c’est devenu, à terme, une question de vie ou de mort. Le chantage des classes possédantes, c’est un chantage à la vie !!!

Ils nous désignent du doigt, ils nous dénoncent comme profiteurs, comme pollueurs, comme destructeurs de la planète, comme causes du chômage, etc., mais, pour chacune des accusations qu’ils profèrent contre nous, c’est justement eux qui devraient être accusés : eux qui détruisent les emplois, eux qui détruisent les emplois, la sécurité, le bien-être, etc.

Même leurs guerres entre eux, comme dans le cas du beurre, ou encore des conflits inter-capitalistes, USA contre Chine-Russie-Corée du nord, par exemple, sont des crimes de masse à l’égard des travailleurs et des peuples qu’ils comptent ainsi écraser dans le sang, sans attendre que le système capitaliste prenne l’eau de toutes parts, provoquant directement le monde capitaliste !

Et si nous ne cédons pas à leurs chantages, ils nous menacent de mort par les bandes armées, qu’eux-mêmes ont financé et armé ! Ils nous menacent du chômage et de la misère ! Ils nous menacent de nous voler nos épargnes !

Leur céder ne nous mènera à rien, seulement au pire, seulement dans l’enfer ! On ne sauvera pas, par nos sacrifices la société capitaliste, parce qu’aucun vol des capitalistes contre les exploités ne peut faire autre chose qu’apporter de l’eau au moulin de l’agonie du capitalisme, de l’accélérer, de l’aggraver.

Il faut cesser de nous préoccuper des risques qui menacent nos patrons pour se préoccuper des risques qui nous menacent, qui menacent la classe des prolétaires !

Certes, nous sommes frappés, nous nous sentons affaiblis, nous sommes agressés, nous ne sommes pas organisés et nous ne voyons pas comment faire en sorte que la lutte des travailleurs fasse reculer nos ennemis. Mais il n’empêche : c’est maintenant que nous devons affirmer qu’il y en a assez de céder au chantage, qu’il y en a assez de reculer, qu’il y a assez d’être pris en otage, qu’il y en a assez de payer à la fois pour le beurre et l’argent du beurre, pour que l’un et l’autre soient capitalisés par les plus riches !

Nous ne sommes rien, soyons tout ! Voilà le cri de guerre des exploités qui en ont assez de subir et de se taire !