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Les meilleurs auteurs athées – dix-huitième partie - Les auteurs athées romains

mardi 26 décembre 2017, par Robert Paris

Les meilleurs auteurs athées – dix-huitième partie - Les auteurs athées romains

Yves Lehmann, La religion romaine :

« Chez les Romains, les mythes indo-européens ont été ramenés du ciel sur la terre, et les héros ne sont plus des dieux mais de grands hommes de Rome »

Quintus Ennius :

« Il n’y a pas de lien social ni de foi qui demeurent inviolés quand il s’agit de régner. »

« Quand il s’agit du trône, ni pacte ni serment, rien n’est sacré »

Cicéron :

« L’âme a deux principes, l’appétit et la raison. »

Un exemple de l’absence de considérations sur dieu dans la philosophie de Cicéron

Mieux encore, voici un texte de Cicéron « sur la nature des dieux »

Cicéron, De la nature des dieux :

« La plupart [des philosophes] ont dit que les dieux existaient, mais Protagoras était dans le doute, Diagoras de Mélos et Théodore de Cyrène pensaient qu’il n’y en avait aucun. […] Diagoras [de Mélos], appelé άθεος (athée) et plus tard Théodore [de Cyrène] ont ouvertement nié l’existence des dieux. »

« Il subsiste dans la philosophie, tu l’ignores, Brutus, moins que personne, beaucoup de problèmes non encore résolus, mais s’il est une recherche particulièrement difficile, c’est celle qui a trait à la nature des dieux, tout enveloppée d’obscurité. »

« Épicure nous a libérés de ces terreurs, grâce à lui nous respirons librement, nous ne craignons pas les dieux qui, nous le savons, n’ont aucune idée de rien faire qui puisse leur être à charge ni ne cherchent à imposer la moindre peine à d’autres qu’eux, nous honorons la nature et ne mettons rien au-dessus d’elle : c’est elle qui est pour nous l’objet d’un culte pieux. »

« L’argument décisif qui nous oblige à reconnaître l’existence des dieux, c’est, as-tu déclaré, que les hommes de toutes nations et de toutes races y ont cru. Outre qu’il n’a pas grand poids, il enveloppe une erreur. En premier lieu d’où sais-tu ce que pensent les nations ? J’estime, quant à moi, qu’il y a bien des peuples assez enfoncés dans la sauvagerie pour n’avoir des dieux aucune idée. Mais que penses-tu de Diagoras qu’on a nommé l’athée ? Lui et, plus tard, Théodore n’ont-ils pas nié ouvertement les dieux ? De l’Abdéritain Protagoras toi-même as fait mention. Ce sophiste, le plus grand de son siècle, ayant énoncé au début de son livre cette proposition : « En ce qui concerne les dieux je ne puis dire s’ils existent ou n’existent pas, les Athéniens le chassèrent de leur ville et même de leur territoire et son ouvrage fut brûlé publiquement. Ce châtiment, auquel il ne put échapper pour avoir seulement émis un doute, détourne, je crois, plus d’un incrédule d’afficher son opinion. »

« Pourquoi en vérité les hommes honoreraient-ils les dieux alors que les dieux non seulement n’ont pour les hommes aucune sollicitude particulière mais ne s’occupent d’eux en aucune façon, ne font exactement rien ? »

« Comment d’ailleurs les dieux pourraient-ils mériter notre respect en raison de l’admiration due à leur excellence, alors que nous ne voyons en eux rien d’excellent ? »

Lire encore « De la divination » de Cicéron

Mais Cicéron est prudent :

« Il est difficile de nier qu’il ait des dieux, j’en conviens si la question s’agite en public. »

« Il me semble que votre Épicure ne combat que faiblement au sujet des dieux ; seulement pour n’avoir point de mécontentement ou d’accusation à craindre, il se garde de nier leur existence. Mais puisqu’il soutient que les dieux ne font rien et ne se soucient de rien ; qu’ils ont des membres mais qu’ils n’en font aucun usage, il me semble se jouer de nous et s’imaginer nous avoir satisfaits, après s’être prononcé pour quelque être heureux et éternel. »

Lucrèce :

« Alors qu’aux yeux de tous, l’humanité traînait sur terre une vie abjecte, écrasée sous le poids d’une religion dont le visage, se montrant du haut des régions célestes, menaçait les mortels de son aspect horrible, le premier un Grec, un homme osa lever ses yeux mortels contre elle, et contre elle se dresser (…) Et par là, la religion est à son tour renversée et foulée aux pieds, et nous, la victoire nous élève jusqu’aux cieux. »

Lucrèce :
« Il faut poser d’abord notre premier principe
Rien n’est jamais crée divinement de rien.

Rien ne s’anéantit ; toute chose retourne,
Par division, aux corps premiers de la matière. »

« Si tu possèdes bien ces vérités connues, immédiatement après la nature libre, dépourvue de maîtres orgueilleux, te semble accomplir par elle-même tout de son plein gré sans besoin des dieux. Car j’en atteste les coeurs sacrés des dieux dans leur paix tranquille, qui passent leur temps calmement et leur vie sereinement, qui donc pourrait diriger la totalité de l’immense infini, qui pourrait en gouverner et diriger de sa main les fortes rênes ? Qui donc pourrait faire tourner en même temps tous les cieux, échauffer des feux célestes toutes les terres fertiles, être à la disposition en tous lieux, en tout temps pour faire les ténèbres avec les nuages, pour secouer de son fracas les espaces sereins du ciel, pour envoyer la foudre, pour souvent démolir son temple, et, se retirant dans les déserts y sévir en lançant un trait qui souvent ignore les coupables et tue des innocents qui ne le méritent pas ? »

Lucrèce

La philosophie de Lucrèce

Lucrèce athée

Lucrèce dans son De Rerum Natura

« Si tu possèdes bien ces vérités connues, immédiatement après la nature libre, dépourvue de maîtres orgueilleux, te semble accomplir par elle-même tout de son plein gré sans besoin des dieux. Car j’en atteste les coeurs sacrés des dieux dans leur paix tranquille, qui passent leur temps calmement et leur vie sereinement, qui donc pourrait diriger la totalité de l’immense infini, qui pourrait en gouverner et diriger de sa main les fortes rênes ? Qui donc pourrait faire tourner en même temps tous les cieux, échauffer des feux célestes toutes les terres fertiles, être à la disposition en tous lieux, en tout temps pour faire les ténèbres avec les nuages, pour secouer de son fracas les espaces sereins du ciel, pour envoyer la foudre, pour souvent démolir son temple, et, se retirant dans les déserts y sévir en lançant un trait qui souvent ignore les coupables et tue des innocents qui ne le méritent pas ? »

« Les corps, ce sont d’une part les principes simples des choses, les atomes, et d’autre part les composés, formés par ces éléments premiers. Pour ceux-ci, il n’est aucune force qui puisse les détruire ; à toute atteinte leur solidité résiste... Au reste, si l’on n’admet pas dans la nature un dernier terme de petitesse, les corps les plus petits seront composés d’une infinité de parties, puisque chaque moitié aura toujours une moitié et cela à l’infini. Quelle différence y aurait-il alors entre l’univers même et le plus petit corps ? On n’en pourrait point établir ; car si infiniment étendu qu’on suppose l’univers, les corps les plus petits seraient eux aussi composés d’une infinité de parties. La droite raison se révolte contre cette conséquence et n’admet pas que l’esprit y adhère ; aussi faut-il t’avouer vaincu et reconnaître qu’il existe des particules irréductibles à toute division et qui vont jusqu’au dernier degré de la petitesse ; et, puisqu’elles existent, tu dois reconnaître aussi qu’elles sont solides et éternelles. »

De la nature, Lucrèce

Lucrèce :

Fervent défenseur de l’athéisme, Lucrèce veut montrer que le matérialisme atomiste d’Epicure délivrera les hommes de la crainte des dieux et de la mort. Le monde est constitué de petites particules de matière : les atomes, insécables, invisibles et éternels. Tout ce qui se passe dans le monde est dû aux actions et interactions de ces atomes. Il n’y a donc aucune intervention divine dans les phénomènes physiques. Les dieux existent sans doute, mais vivent dans des intermondes sans jamais s’occuper des hommes. De ce fait, il ne faut ni les craindre, ni les adorer, ni les supplier.

De la nature des choses

Lire Lucrèce

Plaute :

Qui était Plaute

Plaute, La marmite

Plaute, Les Ménechmes

Plaute, Le marchand

Plaute, Le Soldat fanfaron

Epicure :

« Si tout ce que nous regardons dans les cieux comme des miracles ne nous épouvantait point, si nous pouvions assez réfléchir pour ne point craindre la mort, parce qu’elle ne nous concerne point ; si enfin nos connaissances allaient jusqu’à savoir quelle est la véritable fin des maux et des biens, l’étude et la spéculation de la physique nous seraient inutiles. C’est une chose impossible que celui qui tremble à la vue des prodiges de la nature, et qui s’alarme de tous les événements de la vie, puisse être jamais exempt de peur ; il faut qu’il pénètre la vaste étendue des choses et qu’il guérisse son esprit des impressions ridicules des fables : on ne peut, sans les découvertes de la physique, goûter de véritables plaisirs. »

Extraits d’Epicure

Epicure et l’épicurisme

Qui était Epicure

Religion chez les Romains, Montesquieu

Lire aussi :

Notre combat contre la religion

Dialogue sur la religion et les religions

D’où viennent les religions

Les révolutionnaires et la religion

En quoi le fondement, réel et imaginaire, des anciennes religions a irrémédiablement disparu ?

Religion—its social roots and role

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