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Chronologie coloniale

jeudi 20 septembre 2018, par Robert Paris

Les grandes étapes historiques du brigandage colonial

4 mai 1493 : Le pape Alexandre VI, par sa bulle "Inter Caetera", divise le Nouveau Monde entre l’Espagne et le Portugal

27 août 1664 : Le roi Louis XIV crée la Compagnie des Indes Orientales

1685 : Par le Code Noir, la France systématise l’esclavage des Noirs

Après la défaite de la France lors de la guerre de Sept Ans, tous les établissements et comptoirs en Afrique noire, à l’exception de l’île de Gorée au Sénégal, sont cédés lors du traité de Paris en 1763.

Après la chute du Premier Empire, en 1815, la France n’a dès lors plus de vastes territoires coloniaux, ne conservant que quelques comptoirs : les établissements français de l’Inde, Gorée, quelques îles des Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin…), ainsi que la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon.

Juillet 1830 : début de la conquête de l’Algérie par la France (1830-1857)

1er octobre 1830 : création du « Corps des zouaves », faisant partie de l’armée coloniale de la France

1831 : Échec d’une intervention française à Madagascar

10 avril 1832 : massacre de la tribu d’El Ouffia par le 1er régiment de chasseurs d’Afrique

De 1832 à 1847, résistance d’Abd el Kader à la conquête de l’Algérie par la France

1er août 1834 : Dans la province du Cap, c’est le Grand Trek des fermiers Boers (1835-1837) qui quittent une zone désormais dirigée par les anglais et se dirigent vers le Natal, l’Orange et le Transvaal.

21 décembre 1834 : sixième « guerre cafre » entre les colons d’Afrique du Sud et le peuple Bantou

28 juin 1835 : défaite militaire de la France contre Abd el Kader au défilé de la Macta.

1836-1837 : guerre entre les Boers et les Ndébélés

1836-1837 : encore des défaites de la France devant Abd el Kader. L’armée française brûle la ville de Mascara, provisoirement conquise avant de la quitter sous la pression de ses adversaires.

1838 : massacre des Aborigènes d’Australie par les colons anglais

Juillet 1839 : l’Angleterre colonise la Nouvelle-Zélande

Février 1840 : première victoire française en Algérie contre les troupes d’Abd el-Kader à la bataille de Mazagran

Avril 1840 : début de la première guerre coloniale anglaise « de l’opium » en Chine

1842-1844 : le général Bugeaud met l’Algérie à feu et à sang

Années 1840 : implantations coloniales françaises en Afrique de l’Ouest (explorateurs, comptoirs, compagnies, religieux et troupes coloniales)

Juin 1843 Massacre des Maoris par les Anglais en Nouvelle-Zélande

Mars 1844 : Début de la révolte tahitienne contre l’occupation française

1845 : Soulèvement Maori contre les occupants britanniques

1846 : Début de la septième « guerre cafre », dite « guerre de la Hache » entre colons d’Afrique du Sud et Xhosa

1847 : les USA battent le Mexique

Avril 1847 : Destruction de la flotte vietnamienne par l’escadre française. La France lance une expédition sur la Cochinchine (Nord du Viêt Nam).

Juillet 1847 : Décolonisation du Liberia

Décembre 1847 : Reddition d’Abd el Kader

Décembre 1847 : Fondation anglaise de la « Cafrerie britannique » après une victoire anglaise sur les tribus Xhosa

Février 1848 : Défaite des Maoris face aux Anglais après trois ans de guerre (qui n’est que la première guerre maori)

Juin 1848 : Début des révoltes aborigènes en Australie

Septembre 1848 : la France fait de l’Algérie une colonie de peuplement

Décembre 1850 : Huitième guerre cafre contre les Anglais

Décembre 1851 : Les Britanniques bombardent et prennent Lagos et occupent la côte du royaume Yorouba

Avril 1852 : Les Britanniques déclenchent la guerre contre la Birmanie et l’occupent

Septembre 1853 : La France prend possession de la Nouvelle-Calédonie

1854 : Conquête coloniale du Sénégal par Faidherbe

Juin 1855 : Ecrasement de la révolte aborigène Santal du Bengale par les Britanniques

Le 25 novembre 1855, à la conférence de Berlin, les nations de l’ouest européen, les USA, la Russie, et la Turquie, regroupées à l’initative de Bismarck et Jules Ferry, se réunissent pour convenir d’un partage de l’Afrique en « sphères d’influence » des diverses puissances coloniales. Il s’avère que l’Angleterre contrôle le nord et le sud du continent, la France l’Afrique occidentale, la Belgique le Congo, l’Italie en Afrique Orientale, l’Allemagne en trois points au sud-ouest, ouest et est du continent.

Entre 1852 et 1870, sous le Second Empire, Napoléon III lance une politique coloniale française offensive en Asie et en Afrique. Chronologiquement, l’annexion définitive de la Nouvelle-Calédonie en 1853 constitue la première action coloniale de l’Empereur. En Afrique, il nomme Faidherbe au poste de gouverneur du Sénégal. S’ensuivront la fondation du port de Dakar et la création du corps des tirailleurs sénégalais. L’implantation du comptoir des Rivières du Sud en 1859, puis l’acquisition de la côte du Gabon en 1862 sont les principales étapes de la pénétration française en Afrique de l’Ouest. En Afrique de l’Est, Napoléon III signe en 1862 un traité de commerce avec Madagascar où s’installe un consulat de France. La politique impériale vise principalement de ce côté de l’Afrique à contrer l’influence britannique. La France occupe le petit territoire d’Obock, à côté de la ville de Djibouti, sur le golfe de Tadjourah ; ce sera le premier point d’ancrage français dans la région. Au Maghreb, il renforce la présence des conseillers militaires français dans l’armée tunisienne. Le Second Empire étend le domaine français en Algérie et entreprend la conquête de la Cochinchine (Sud de l’actuel Viêt Nam, colonisée en 1862) et du Cambodge (mis sous protectorat l’année suivante), de la Nouvelle-Calédonie, de nombreuses îles dans le Pacifique (aujourd’hui en Polynésie française) et du Sénégal. Un décret impérial du 2 juin 1848 crée les départements français d’Algérie.

1857 : Ecrasement par l’armée française de la révolte Kabyle

1856-1860 : Seconde guerre anglaise « de l’Opium » contre la Chine

1860 : Coup de force de l’Espagne contre le Maroc

Mars 1860 : Guerre entre colons et Maoris de Nouvelle-Zélande (qui durera un an)

Octobre 1860 : Sac du Palais d’Eté à Pékin conjointement par l’armée française et britannique

1860-1861 : Expédition militaire française en Syrie et au Liban

Décembre 1861 : Victoire des Imbangala du Kasanje sur les Portugais en Angola

1861 : Guerre de la France en Cochinchine

1863 : Deuxième « guerre anglo-ashanti »

1867 : Défaite cuisante de l’expédition française du Mexique

1er février 1869 : En Algérie, une rébellion de 4000 hommes est battue par le colonel de Sonis à Aïn Mad

mars 1871 : La plus importante insurrection et la dernière grande révolte d’Algérie durant la colonisation française.

À partir de 1878, un important mouvement d’expansion impérialiste se développa, commencé par le Britannique Benjamin Disraeli. En France, cette politique fut défendue par Jules Ferry, qui profita de la bienveillance intéressée de Bismarck.

Le 13 juillet 1878, sous la présidence allemande de Bismarck à Berlin, réunion d’une conférence internationale de partage du monde entre la Turquie (empire ottoman), l’Angleterre, l’Autriche-Hongrie et la Russie pour régler la « question d’Orient » en se partageant une partie des restes de l’ancien empire ottoman : Bulgarie, Roumélie orientale, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Roumanie, Danube. La Russie conforte sa position en Asie Mineure mais perd des positions dans les Balkans.

1880 : fin de la seconde guerre anglo-afghane.

1880-1881 : première Guerre des Boers.

1884 : Les troupes allemandes envahissent le Togo et le Cameroun

1884-1886 : les Mandingues de Samory Touré résistent sur le Niger à l’avance française.

1884-1885 : partage de l’Afrique à la Conférence de Berlin.

1886-1889 : rivalité anglo-allemande sur les secours à porter à Emin Pasha et en Ouganda.

En 1890, accord anglo-allemand sur le partage des possessions des deux colonialismes dans l’Est, l’Ouest et le Sud-Ouest africains.

La même année, accord franco-anglais qui reconnaît les droits de la France sur Madagascar et le Sahara et les droits de l’Angleterre dans la région entre le Niger et le Tchad.

En 1891, signature du traité anglo-portugais aux termes duquel le Portugal concède à l’Angleterre une bande de territoire au nord du lac Tanganyka.

Toujours en 1891, signature d’un contrat entre l’Italie et l’Angleterre qui définit les domaines respectifs des deux pays en Afrique Orientale.

1890-1905 : seize soulèvements contre les compagnies concessionnaires au Mozambique.

1890-1898 : résistance du Bounyoro (Ouganda) aux autorités britanniques.

En 1894, signature de l’accord franco-allemand par lequel l’Allemagne abandonne toute prétention sur le Soudan, permettant à la France de relier ses colonies africaines du Nord et de l’Ouest à ses possessions du Congo.

Le 1er janvier 1894, l’Union Indochinoise (en fait colonie française) s’adjoint le Laos. La France a commencé en 1862 à s’implanter dans la région, s’appuyant sur les religieux catholiques pour conquérir l’Annam, puis, en 1887, contrôler la Cochinchine, le Cambodge, l’Annam et le Tonkin.

1895 : Expédition française de Madagascar

1895-1898 : La vallée du Nil est déclarée sous influence « britanno-égyptienne ». Ce tournant de la politique égyptienne de la Grande-Bretagne ouvre une période de tension entre Londres et Paris, qui culmine avec l’affaire de Fachoda. Les Britanniques aident l’Égypte à faire respecter ses droits sur la vallée du Nil et établissent un condominium sur le Soudan.

Le 1er mars 1896, défaite militaire (cuisante et durable) du colonialisme italien en Ethiopie (7500 soldats italiens morts et 2500 prisonniers) qui entraîne l’indépendance éthiopienne (depuis 1889, l’Ethiopie était un « protectorat » colonial et le versement d’une indemnité financière conséquente par l’Italie

1897 : l’Allemagne se fait céder par la force Jiaozhou pour quatre-vingt-dix-neuf ans.

1898 : la France établit son influence sur les provinces chinoise limitrophes du Tonkin. La Grande-Bretagne s’installe à Hong Kong. Des bases militaires européennes sont installées en Chine.

1898 : défaite de l’almami Samori Touré. Il a déplacé son empire des contreforts du Fouta-Djalon jusqu’à la Volta noire et y a instauré un État théocratique puissant, mais sa défaite devant Sikasso (actuel Mali), le refus d’alliance de son voisin Ahmadou et les révoltes de certains de ses vassaux mettent un terme à quarante ans de pouvoir. Il meurt en captivité au Gabon le 2 juin 1900.

1899-1920 : résistance en Somalie face aux Britanniques et aux Italiens conduite par Sayyid Mohammed, « le Mollah fou ». Ce Somali darod (en) fait plusieurs pèlerinages à La Mecque et devient le disciple de Mohammed Salih, fondateur d’une secte mystique et puritaine, la Salihiyya

Le 21 mars 1899, la France et l’Angleterre signent un accord qui attribue Egypte et Soudan à l’Angleterre et achève le partage de l’Afrique, avec notamment le Tchad pour la France.

En 1900, première victoire militaire britannique à Paardenber, après une série de défaites, contre les Boers d’Afrique du sud.

Le 1er juin 1902, les Boers d’Afrique du sud s’avouent vaincus face aux troupes coloniales anglaises : après Le Cap et le Natal, ce sont les Etats d’Orange et du Natal qui tombent entre les mains du colonialisme anglais.

La Seconde Guerre des Boers en Afrique du Sud prend fin en 1902.

La Guerre américano-philippine prend également fin en 1902.

De 1904 à 1908, l’Allemagne massacre près de 90 000 personnes en Namibie et au Cameroun.

Massacres coloniaux allemands en Namibie et au Cameroun

Mai 1910 : Indépendance de l’Afrique du sud

1918 : L’Allemagne, vaincue de la première guerre mondiale, perd ses colonies au profit de l’Angleterre et de la France

1921-1925 : Guerre du Rif

1935 : conquête de l’Éthiopie par l’armée italienne

L’époque des horreurs coloniales esclavagistes

1946 : Guerre d’Indochine

Madagascar, 1947 : le grand massacre

1947 : L’Angleterre reconnaît l’indépendance de l’Inde mais en la séparant du Pakistan, ce qui déclenche des massacres de grande ampleur

1947-1963 : La grande révolte de l’Afrique contre le colonialisme

1948 : Mise en place de l’apartheid en Afrique du Sud.

Décembre 1951 : Indépendance de la Libye

1954 : Insurrection d’Algérie

1958 : Indépendance de la Guinée

De 1956 à 1962, Indépendances « accordées » (Soudan, Tunisie, Maroc, Ghana, Cameroun, Sénégal, Togo, Madagascar, Congo, Somalie, Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Tchad, Centrafrique, Nigeria, Mali, Gabon, Mauritanie…) : Du colonialisme au néo-colonialisme

1962 : Indépendance de l’Algérie, arrachée par la lutte

2015 : Colonialisme, le retour

Les défaites des armées coloniales

Chronique des massacres coloniaux par la « grande civilisation occidentale »

Chronologie sanglante des interventions militaires américaines contre les peuples des Amériques

Messages

  • L’idée d’un calendrier des crimes coloniaux de la France est née lors d’une discussion à l’assemblée générale de l’association Survie au printemps 1997.

    Le besoin de remémorer ces faits peu honorables pour une conscience française est apparu en 1994. Nombre de membres de cette association, ont été indignés de découvrir que la France s’était rendue complice des organisateurs du génocide qui, au Rwanda, avaient ordonné l’extermination des personnes dites Tutsi et des personnes dites Hutu ne partageant pas la haine raciale prêchée par la fraction « Hutu Power », sinistres disciples de Vacher de Lapouge .

    Plus généralement, ces militants condamnent l’attitude de la France qui, sous couvert de coopération ou d’aide au développement, mène une action nuisible : derrière la volonté affichée d’aider se cache celle de poursuivre une politique d’exploitation et de domination. Autant d’objectifs qui ont été ceux de la colonisation.

    Cette colonisation, pour s’imposer et se perpétuer, a eu recours à de nombreux actes criminels restés impunis. Cette impunité autorise actuellement la France à poursuivre sa politique inavouable en Afrique, sans que les défenseurs français des Droits de l’Homme s’en insurgent. Et pour cause : c’est la propagation de la civilisation, du christianisme ou des droits de l’homme

    qui ont servi de prétexte honorable à la conquête coloniale et permis la dissimulation de ces crimes. Toutes les justifications de la colonisation reposaient en réalité, au XIXème siècle, sur la notion de race supérieure exprimée en 1853 par le marquis de Gobineau dans son Essai sur l’inégalité des races, puis systématisée dans le darwinisme social. Ces théories étaient les héritières du christianisme qui se disait seule véritable religion, s’autorisait de Dieu pour réduire les récalcitrants, niait ses origines sémites en perpétuant le mépris des Juifs et, après s’être demandé si les habitants du Nouveau Monde avaient une âme, considérait les hommes de couleur noire comme marqués par la malédiction prononcée par Noé sur son fils Cham.

    Trouver un début à cette remémoration, c’est remonter à la source du mépris de l’homme blanc pour l’homme de couleur, tel que nous le montraient nos livres de géographie. C’est remonter loin. S’agissant de la France, nous avons choisi de commencer en 1099, date de la prise de Jérusalem par les Croisés : ces derniers sont des Francs issus pour une grande part de ce qui sera la France ; les rois de France participeront aux Croisades suivantes ; la Croisade est une guerre prêchée par l’Église. L’esprit de la Croisade se perpétue jusqu’à nos jours et la coopération entre le missionnaire catholique et l’armée française a été l’un des moteurs principaux de la colonisation française.

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