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Indonésie : révolution sociale, stalinisme et nationalisme

samedi 17 mai 2008, par Robert Paris

Indonésie

C’est en Indonésie que la révolution a commencé. Août 1945 au départ des japonais, quand les Hollandais à peine ressortis de prison veulent remettre en place la dictature coloniale, les indépendantistes et les staliniens d’Indonésie prennent les armes et le pouvoir.

Ils proclament immédiatement l’indépendance mais ils ne parviendront à virer complètement le colonialisme hollandais qu’en 1949. Le courant nationaliste bourgeois de Soekarno, le parti national, est loin d’être le seul. Bien que décapité par une répression féroce des hollandais lors de l’insurrection de 1928 le PKI, le parti communiste est au moins aussi puissant et beaucoup plus influent dans la classe ouvrière. Sa stratégie est le soutien total à Soekarno au point que le parti communiste met toute son énergie freiner la lutte des ouvriers et des paysans, à empêcher les occupations d’usines, et de terres des plantations étrangères et des grands propriétaires, à justifier le rachat des propriétés nationalisées par l’Etat, à justifier le désarmement des travailleurs et la formation de l’armée bourgeoise. Rapidement les forces nationalistes se trouvent circonscrites dans l’île de Java, la plus peuplée. Mais même là, une insurrection populaire partie de Madium conteste le pouvoir de Soekarno.

Le parti communiste, bien que réticent à mener une politique offensive contre la bourgeoisie nationaliste, est porté à la tête de l’insurrection par les masses populaires. Celle-ci fut noyée dans le sang par l’armée de Soekarno et les militants du parti communiste sont pourchassés. Un avant goût de ce qui allait se passer des années plus tard où cette même armée assassinera le parti communiste indonésien qui était le plus grand parti communiste de tous les pays du bloc non communiste, faisant en trois mois un véritable massacre, des centaines de milliers de victimes, dans les rangs de ce parti qui comptait 15 millions de membres en comptant toutes les associations qu’il dirigeait. Un parti communiste qui avait pourtant été à nouveau un soutien sans faille au régime nationaliste qui cependant n’était qu’une féroce dictature qui s’est contentée de faire passer l’exploitation pétrolière de la compagnie Shell à la Standard Oil et de surexploiter violemment la population.

Août 1945 Révolution sociale et nationale

De 1948 à 1965, l’Indonésie va être le théâtre de plusieurs mouvements insurrectionnels.

En 1948, des militaires sympathisants du Partai Komunis Indonesia (PKI, le parti communiste indonésien) occupent la ville de Madiun à Java Est. L’insurrection sera réprimée en 2 semaines.

En 1949 un dirigeant du Hizbullah, une milice de jeunes musulmans, proclame dans l’ouest de Java un Negara Islam Indonesia (« État islamique d’Indonésie »). C’est le début de la rébellion du Darul Islam, qui ne prendra fin qu’en 1965 avec la capture et l’exécution de son dernier chef.

En 1950 le Dr Soumokil, un ministre de l’État d’Indonésie orientale, un des 7 États membres de la RIS, proclame la "République des Moluques du Sud". La rébellion est matée en 4 mois. Le 17 août 1950, le gouvernement de Jakarta proclame la création de l’« État unitaire de la République d’Indonésie » (Negara Kesatuan Republik Indonesia), qui remplace la RIS.

En 1952 à Jakarta, des chars entourent le palais présidentiel. Le chef d’état-major de l’armée de terre indonésienne, le général A. H. Nasution demande au président Soekarno la dissolution du Parlement, dénonçant le système des partis. Soekarno rejette la demande et reprend la situation en main. L’affaire du 17 octobre a tourné court.

En 1957 éclate la rébellion de la Permesta (Piagam Perjuangan Semesta ou « charte pour une lutte universelle ») dans le nord de Célèbes, en protestation au projet de Soekarno d’instaurer une "démocratie dirigée" mettant fin à la démocratie parlementaire. En 1958 à Padang,à Sumatra Ouest, des opposants à Soekarno proclament un Pemerintah Revolusioner Republik Indonesia ("gouvernement révolutionnaire de la République d’Indonésie") ou PRRI. Le PRRI et la Permesta s’allient. La rébellion prend fin en 1961.

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