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Israël contre Juda, opposition politique, opposition de religions et oppositions de classe

dimanche 16 septembre 2018, par Robert Paris

Carte grossière de la région

Deux judaïsmes opposés, la religion juive des Judéens de Jérusalem (royaume de Juda au Sud) et la religion juive des Israéliens de Megiddo (royaume d’Israël au Nord)

Israël est un royaume qui s’est développé dans la moitié nord de la Palestine entre le Xe siècle et le VIIIe siècle, autour de sa capitale Samarie, avant d’être vaincu et conquis par l’Assyrie. Juda. Juda (yĕhûdāh) désigne également le nom d’un royaume occupant les hautes terres méridionales autour de Jérusalem. Selon la Bible, la région tire son nom de celui du quatrième fils de Jacob, qui donne ensuite son nom à la tribu de Juda ; selon une exégèse bibliste non-traditionnelle, ce mot proviendrait d’un terme signifiant « (terre) ravinée ». Après sa conquête par Babylone et son incorporation dans l’empire perse, cette région devient une province, la Judée. C’est à partir de ce terme que l’on a qualifié les habitants qui en étaient originaires de « Judéens », puis de « Juifs » (yĕhûdîm), ce dernier mot recoupant le terme « Israélites » au sens de communauté religieuse.

C’est entre 1150 et 1000 avant J.-C. que se constituent dans les hautes terres les sociétés des « proto-Israélites », prélude à l’émergence des royaumes de Juda et d’Israël.

Selon I. Finkelstein, la monarchie unifiée n’a en revanche jamais existé : David et Salomon sont de petits roitelets régnant sur la modeste bourgade de Jérusalem et ses alentours (le pays de Juda), tandis qu’au nord émerge indépendamment une formation politique ancêtre du royaume d’Israël. L’idée d’une monarchie unifiée ne serait qu’une reconstruction de l’entourage du roi Josias ou de personnes proches de la monarchie judéenne à d’autres périodes, visant à permettre aux descendants de David d’avoir des prétentions sur l’héritage du royaume d’Israël.

Quoi qu’il en soit de la monarchie unifiée, la seconde moitié du Xe siècle voit l’émergence de deux États dans l’arrière-pays palestinien : le royaume d’Israël au nord, et le royaume de Juda au sud.

L’histoire de la période est reconstruite différemment selon qu’on accepte ou non l’idée d’une monarchie unifiée auparavant. Si oui, les grandes lignes de la trame historique donnée par le texte biblique sont jugées relativement fiables, on envisage deux États bien implantés et souvent partenaires, tout en reconnaissant que l’État du Nord est plus riche et puissant que celui du Sud (ce sur quoi les découvertes archéologiques sont sans ambiguïté). Sinon, on envisage au début une situation déséquilibrée entre Israël et Juda : le premier semble être un royaume plus riche et puissant, en particulier sous la dynastie des Omrides, avant tous les deux fondateurs, Omri qui construit une nouvelle capitale à Samarie et son fils Achab qui s’allie au roi de Tyr dont il épouse la fille Jézabel. Il faut leur attribuer des constructions monumentales nombreuses selon I. Finkelstein et sa « chronologie basse » (là où est vue en général l’œuvre de Salomon), et aussi un statut de puissance hégémonique sur plusieurs de ses voisins (dont Moab et Juda). Juda, vu alors comme une petite entité politique pauvre et faiblement organisée (même pas un État aux yeux de certains), serait plutôt dans une situation d’infériorité voire de soumission face à Israël. Les (vagues) estimations démographiques reposant sur des prospections au sol donneraient environ 350 000 habitants pour le royaume du Nord à l’apogée de son expansion territoriale, contre 45 000 à son voisin méridional.

Quoi qu’il en soit, les troubles à la cour d’Israël, en particulier l’usurpation de Jéhu (c. 842) qui tue le roi Joram et également son allié (ou vassal) Ochozias de Juda ainsi que leurs familles, causent un affaiblissement de ce royaume durant la seconde moitié du IXe siècle. La stèle de Mesha indique que Moab se libère de l’influence israélite, puis celle de Tel Dan révèle sa défaite, sans doute face à Hazaël de Damas, qui a peut-être soutenu le coup d’État de Jéhu. Damas s’est alors emparé de plusieurs régions au nord d’Israël et fait de ce dernier son vassal. Puis c’est au tour de Salmanazar III d’Assyrie d’affirmer sa supériorité sur Israël, après avoir battu Damas : son obélisque noir daté de c. 825 représente Jéhu prosterné à ses pieds et rapporte qu’il a versé un tribut. Joas et Jéroboam II semblent rétablir un temps la puissance du royaume d’Israël, qui connaît alors une nouvelle phase d’expansion et de prospérité alors que la puissance de Damas recule. Mais leur successeur Zacharie est ensuite renversé, ce qui met fin à la dynastie de Jéhu vers 750.

Alors que Juda connaît une appréciable stabilité dans les décennies suivantes sous les auspices d’Ézéchias, les suites du conflit précédent portent Osée sur le trône d’Israël en 732. À la mort de Teglath-Phalasar en 725, il décide de ne plus verser de tribut aux Assyriens, apparemment assuré du soutien des Égyptiens. Le nouveau monarque assyrien, Salmanazar V, conduit alors ses armées contre lui, et assiège Samarie qui tombe en 722, après un siège de trois ans selon la Bible. La mort du roi assyrien la même année repousse de quelques années la sanction réservée aux rebelles par les Assyriens, qui est finalement appliquée par Sargon II : Samarie est détruite, une grande partie de sa population est déportée (27 290 personnes selon un texte assyrien), et le royaume d’Israël est transformé en province confiée à un gouverneur assyrien. C’en est fini du royaume du Nord.

L’ancien royaume d’Israël, découpé entre plusieurs provinces assyriennes nouvellement établies, poursuit également sa croissance démographique et économique. Les déportations assyriennes n’ont pas provoqué de saignée dans la mesure où elles ont été au moins partiellement compensées par l’arrivée de déportés d’autres régions, notamment de Babylonie (Babylone, Kutha) ou de Syrie (Hamath) selon ce que rapporte le Second Livre des Rois ; il en ressort donc une société pluriethnique donc plus hétérogène, ce qui était censé prévenir les risques de révolte (avec succès dans ce cas-là). En dépit des destructions de certains sites (dont Hazor), Megiddo et Samarie sont l’objet des attentions des Assyriens et poursuivent leur essor après la conquête. Il faut également noter qu’à la différence des futurs exilés Judéens, ceux d’Israël (et la première vague de Judéens déportés) se sont manifestement fondus parmi les populations des régions où ils ont été emmenés et n’ont donc pas de postérité connue.

Des sociétés sédentaires émergent au IIe millénaire av J.-C. dans les hautes terres situées entre la plaine côtière palestinienne et le Jourdain, où se développent par la suite des entités politiques qui deviennent de plus en plus complexes, jusqu’à l’apparition de deux royaumes, Israël au nord et Juda au sud, peut-être issus de la scission d’un royaume unique. Ces deux États connaissent ensuite des fortunes diverses. Prospère, organisé autour de sa capitale Samarie, le premier est finalement vaincu et absorbé par les Assyriens en 722 av. J.-C., qui ne parviennent pas à faire subir le même sort au second. Celui-ci, dont la capitale est Jérusalem, est finalement battu et annexé à son tour par l’empire babylonien en 587 av. J.-C., et une partie de sa population est déportée en Babylonie d’où elle revient plusieurs décennies plus tard durant la domination des Perses achéménides (à partir de 539 av. J.-C.). La rédaction et la composition de la Bible hébraïque par l’élite intellectuelle judéenne dotent progressivement les survivants et déportés puis leurs descendants d’une identité résistant à leur soumission et leur exil, centrée sur le culte de leur Dieu national et sur leur grand temple reconstruit, situé à Jérusalem. S’ouvre alors la période du Second Temple (c. 538 av. J.-C.-70 ap. J.-C.), dont les premiers 150 ans peuvent être considérés comme marquant la fin de l’époque de l’Israël antique : les coutumes et croyances développées aboutissent finalement à l’élaboration du judaïsme, et ceux qui les suivent étant désignés sous le nom de Juifs. Les populations vivant dans la région de Samarie, les Samaritains, qui se considèrent comme les descendantes du royaume d’Israël, élaborent de leur côté une tradition religieuse proche de celle du judaïsme.

Selon la légende biblique, le royaume nordiste d’Israël et son homologue sudiste de Juda seraient apparus vers -930, après la mort du roi Salomon, héritier et continuateur de l’Etat unifié de David. Les archéologues et historiens Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman ont prouvé dans leur livre « La Bible dévoilée » (2002) qu’un tel royaume unifié n’a jamais existé.* D’autres auteurs pensent même que ces deux personnages sont purement légendaires. Il y a de fortes chances pour que cela soit vrai, vu qu’aucune des grandes civilisations de cette époque n’en fait mention, si ce n’est de manière vague et indirecte, en évoquant d’autres rois qui se disent "de la Maison de David".

* Finkelstein et Silberman estiment que le premier Etat d’Israël ne s’est formé que vers -885. Les premiers rois israélites dont on puisse confirmer l’existence sont les Omrides (Omri et son fils Achab). Le royaume de Juda n’a été créé qu’environ un siècle plus tard. Ces deux entités ont été mises en place par les descendants des Hébreux. En ce sens, si l’on veut, il y a eu "scission"... non pas d’un royaume imaginaire mais tout simplement d’une peuplade de l’époque préhistorique.

Finkelstein et Silberman expliquent de manière tout à fait plausible comment les deux royaumes rivaux d’Israël et de Juda, à défaut de réaliser leur unité politique, ont réussi à unifier leurs mythes et leurs religions, avant de les transcrire dans la Bible hébraïque. C’est la chute du royaume nordiste, en -724, qui a permis ce rapprochement des "frères ennemis". A partir de cette date, Juda demeure encore, pendant plus d’un siècle, un royaume relativement indépendant, tiraillé entre l’Egypte d’un côté, et l’Assyrie ou Babylone de l’autre (le roi judéen Josias sera tué à Megiddo, dans une bataille l’opposant aux Egyptiens). Durant cette période, Juda prend le dessus sur les Israélites du nord, privés d’Etat, vaincus, affaiblis et déplacés, et finit par les intégrer. Les deux groupes se mélangent et deviennent ce qu’on pourrait appeler "les Juifs d’Israël". La théologie judéenne finit par s’imposer.

C’est sous le règne de Josias (639-609 avant J.C.) que naît l’idée d’un Israël uni (et non des siècles ou des millénaires auparavant comme le veut la légende). C’est aussi là que la religion juive s’unifie et devient monothéiste. (Contrairement à une opinion courante, ce ne sont pas les Juifs qui ont "inventé" le monothéisme, ou culte du dieu unique, mais les Egyptiens, sous Akhénaton, au 14ème siècle avant notre ère, soit 700 ans plus tôt.)

Finkelstein et Silberman, dans La Bible dévoilée, estiment que les Hébreux/Israélites/Juifs "ne venaient pas de l’extérieur de Canaan, ils étaient indigènes... Le pays de Canaan n’a pas été conquis par la violence. La plupart de ceux qui ont constitué le premier noyau d’Israël étaient des gens du cru... Les premiers Israélites étaient d’origine cananéenne."

Finkelstein/Silberman expliquent ainsi leur théorie : "L’existence de larges populations de pasteurs nomades dans les hautes terres et en bordure des déserts n’était possible qu’aussi longtemps que les cités-Etats et les villages cananéens produisaient un surplus suffisant de céréales, destiné au commerce. Cette situation restera stable pendant les trois siècles d’administration égyptienne. Mais quand, au cours du XIIe siècle av. J.C., le système politique de Canaan s’effondra, les réseaux économiques cessèrent également de fonctionner. On peut raisonnablement en déduire que les villageois cananéens, réduits à une subsistance locale, n’étaient plus en mesure de produire davantage de céréales qu’ils n’en consommaient. C’est ainsi que les pasteurs de l’intérieur durent s’adapter aux nouvelles conditions et cultiver leurs propres céréales. Bientôt, les nécessités agricoles leur interdirent de poursuivre leurs longues migrations saisonnières. Il fallut réduire les troupeaux. L’effort accru investi dans l’agriculture aboutit à une sédentarisation permanente..."

Peu à peu, les deux groupes (Cananéens et Hébreux) vont se couper l’un de l’autre. "L’émergence d’Israël fut le résultat, non la cause, de l’effondrement de la culture cananéenne."

Tout cela est bien entendu beaucoup plus trivial et beaucoup moins glorieux que la version biblique. Mais en même temps, c’est infiniment plus humain. Pourquoi diable fallait-il que les Juifs s’inventent des ancêtres sanguinaires et massacreurs, alors que leurs aïeux étaient en fait de pacifiques bergers ?...

En résumé, le début de l’histoire de l’Etat juif peut se résumer ainsi, tout le reste n’étant que littérature :

1. Royaume d’Israël

A existé de -885 à -724, soit 161 ans. A presque toujours été tributaire de l’Assyrie, avant d’être purement et simplement annexé par elle et rayé de la carte.

2. Royaume de Juda

A existé de -800 à -587, soit 213 ans. D’abord relativement insignifiant, il n’a pris une certaine importance qu’après la disparition de son rival israélite. Suite à une révolte manquée contre les Assyriens, le royaume de Juda n’a pu survivre qu’en collaborant avec eux. Finalement annexé et rayé de la carte par Babylone (vainqueur de l’Assyrie).

Ces deux royaumes ont coexisté de -800 à -724, soit 76 ans. Pendant ces trois quarts de siècle, ils n’ont cessé de se regarder en chiens de faïence.

Le Royaume du Nord - l’Israël originel - a disparu de l’Histoire avec la fin de la Maison des Omrides au VIIIe siècle avant notre ère. Sa florissante capitale, Samarie, fut détruite par le puissant empire assyrien en -722. Le petit Royaume de Juda, autour de la cité-Etat de Jérusalem a connu un certain éclat pendant une courte période au septième siècle avant notre ère. Il survécut en paix pendant cent vingt ans en se reconnaissant vassal des Assyriens, c’est-à- dire en acceptant de payer un tribut annuel. Mais le brassage des populations en Samarie et en Judée au fil des tribulations politiques de la région et des invasions par les grands empires voisins, ainsi que la présence immémoriale d’autres ethnies sur les lieux rendent les prétentions théologiques et génétiques des actuels immigrants venus du monde entier et fondées sur les fictions bibliques, politiquement farfelues et historiquement infondées.

Durant les quelque 130 années de prospérité relative du royaume de Juda, entre l’arrivée des Israélites et la chute de Jérusalem (de -724 à -587) sera commencée, sinon la rédaction de la Bible, du moins la mise en forme de son contenu. La rédaction proprement dite, pensent divers auteurs, ne débutera qu’avec la chute de Jérusalem et l’exil à Babylone. Exil doré, quoi qu’on en dise, pour les élites juives qui seront bien traitées par les vainqueurs et auront tout loisir de découvrir une civilisation bien en avance sur la leur.

La religion hébraïque originelle n’était nullement une religion universelle. Le polythéisme était la règle et Jahvé, un dieu parmi d’autres, a cohabité pendant des siècles avec ses collègues, y compris à l’intérieur du petit Royaume de Juda et chaque divinité était honorée en un lieu particulier, principalement sur des hauteurs. A l’époque toutes les tribus possédaient leur dieu protecteur. Les Moabites avaient Camos - orthographié parfois Kemosh - les Tyriens avaient Melqarth, Hadad était la divinité de Bagdad et Jahvé, successeur du Jéhovah célébré dans le royaume du nord, devint le protecteur militaire de la tribu des Béni-Israël. Son culte fut localisé à Jérusalem où il supplanta les autres divinités particulières.
Du polythéisme primitif, cette religion a conservé le dieu local. Elle a progressivement suivi le mouvement d’évolution qui fut celui de tous les autres dieux vers le monothéisme, mais un monothéisme particulier puisque, dans le Deutéronome, il est demeuré racial et déclaré dieu unique du royaume de Juda par Ezéchias, puis par Josias. Il n’est devenu un Créateur cosmique - donc, en principe, universel - que dans les Livres rédigés ultérieurement, après l’exil en Babylonie.

Les autres dieux nationaux de l’époque avaient probablement la même mentalité que Jahvé. Comme lui, ils n’avaient en vue que le bien de la nation dont ils assuraient la prospérité. Mais la vitalité des théologiens yahvistes, la psychologie de ce groupe humain et le talent littéraire des auteurs du récit ont su garder ce dieu-là en vie alors que tous les dieux rivaux ont disparu avec la défaite politique des villes et des royaumes qu’ils n’avaient pas su protéger. En effet, il était admis que la défaite d’une ville tantôt signait l’acte de décès de son dieu, tantôt était considérée comme le signe de la volonté du dieu de punir son peuple .

La description des frontières de la "Terre Promise" correspond d’ailleurs aux limites des terres connues par les Judéens du -VIIe siècle. Dans leur esprit, c’était donc la terre entière que Jahvé leur aurait "promise". Voilà bien la preuve absolue de sa puissance exceptionnelle par rapport aux autres divinités. Mais ce désir est surtout un puissant révélateur de la psychologie de la population qui s’est crue - et qui continue de se croire - la bénéficiaire de ce cadeau.

L’histoire du royaume de Juda est mal connue avant le VIIIe siècle av. J.-C.. Le seul événement bien attesté est l’intervention du pharaon Sheshonq Ier. Sa campagne est mentionnée dans des inscriptions égyptiennes et elle est évoquée dans le Premier livre des Rois. La question de l’apparition d’un état israélite centré sur Jérusalem fait l’objet d’un débat entre les archéologues. Il existe à ce sujet des controverses importantes. Elles conduisent à des reconstructions différentes entre lesquelles il est difficile de trancher. Selon l’approche traditionnelle, des dirigeants charismatiques tels que Saül, David et Salomon ont mis en place le premier état centralisé au Xe siècle av. J.-C.. Selon d’autres, cette monarchie unifiée du Xe siècle av. J.-C. n’a pas existé. D’après l’archéologue Israël Finkelstein, les premiers dirigeants israélites n’étaient à la tête que de chefferies sans administration avancée ni architecture monumentale. David était une sorte de chef tribal et Salomon le roi d’une petite cité en marge du reste de la région. Par contre pour l’archéologue Amihai Mazar, il est difficile de distinguer les niveaux archéologiques appartenant au Xe siècle av. J.-C. de ceux du IXe siècle av. J.-C., ce qui laisse la possibilité d’attribuer aux premiers rois israélites une certaine importance3. Ni l’existence de Salomon ni celle de Saül ne sont attestées par l’archéologie. L’existence de David n’est pas attestée de son vivant, mais elle est attestée comme fondateur de la « maison de David », dynastie différente de la « maison d’Omri », sur la stèle de Tel Dan (IXe siècle av. J.-C. ou VIIIe siècle av. J.-C.).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer le développement de Juda à partir du IXe siècle av. J.-C.. Au nord, le royaume d’Israël est alors en pleine expansion sous la conduite de la dynastie omride. Juda est peut-être alors le vassal d’Israël et celui-ci a pu contribuer au développement de son voisin sudiste. À la fin du IXe siècle av. J.-C., l’expansion d’Israël est contrecarrée par la politique expansionniste du royaume araméen de Damas. Les campagnes militaires de Damas affaiblissent le royaume d’Israël et les cités philistines. La destruction de la ville philistine de Gath à l’ouest de Juda offre de nouvelles opportunités au royaume pour se développer. Cette destruction est peut-être due à la campagne du roi araméen Hazaël rapportée par le Deuxième livre des Rois et qui serait intervenue sous le règne de Joas. L’affaiblissement de Gath favorise Juda qui étend son territoire dans la Shéphélah, voir dans la vallée de Beer-Sheva. Le retrait d’Israël et des cités philistines autorise l’expansion du royaume et lui permet d’accéder au statut de puissance régionale. Cette période correspond selon le Deuxième livre des Rois aux règnes de Joas, d’Amasias et d’Ozias. À Jérusalem, des éléments de bureaucratie de de comptabilité commencent à apparaître. Près de la source de Gihon, on a retrouvé des sceaux et des bullae indiquant des liens avec les Phéniciens. Une administration se met en place, sous l’influence directe ou indirecte des Omrides et de leurs contacts avec la côté phénicienne.

source

Megiddo : read in english

The religions of ancient Israël

An Introduction to the History of Israël and Judah

Canaan and Israël in Antiquity

Aux origines du judaïsme

L’Ancien Testament des Hébreux et l’invention du monothéisme

A l’origine de l’Ancien Testament… la lutte des classes !

La Bible a copié les sumériens et les babyloniens…

Révolutions en Palestine (Canaan) et en Israël antiques

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